Le roman de Giuliano da Empoli confirme tellement mes préjugés sur les russes que je me demande si son analyse est aussi fine qu'elle en a l'air. Comme il le signale, l'analyse vient de plus loin, de Custîne qui compare la
Russie à une prison où les geôliers ne vivent guère mieux que les prisonniers. Il faut y ajouter ce malencontreux orgueil qui les pousse à vouloir être craints, quel qu'en soit le prix. Et le fait que la force de la
Russie réside dans son inépuisable réservoir de chair à canon. Rien de bien neuf.
Mais j'ai été très divertie par le portrait de Poutine et par le récit de la méprise qui le porte au pouvoir avant sa magistrale ascension. J'ai adoré aussi retrouver le
Limonov d'
Emmanuel Carrère. En revanche, je trouve les aspects purement romanesques un peu faibles. Faire de Baranov un héritier de l'aristocratie russe, un amoureux de la culture occidentale, c'est à peine crédible. de même, le personnage de Ksenia, son amoureuse, est un pénible cliché. Comment croire que Baranov ait pu se retirer tranquillement ? Il a plus probablement été liquidé.
Ce roman m'a donné envie de relire
Zamiatine dont je n'ai gardé aucun souvenir 🙈
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