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Critique de aa67


Essai sur le carnaval politoco-stratégique planétaire.
J'ai tant apprécié « Le mage du Kremlin » que je n'avais pas compris qu'il n'ait pas eu le Prix Goncourt en 2022. Et c'est dans cet état d'esprit que je me suis dit que le précédent livre de Giuliano Da Empoli, publié en 2019, ne pouvait que me plaire. J'avais juste oublié qu'il était rangé sous « essais » et pas sous roman.
Comme dans « Le mage du Kremlin » on retrouve une somme de connaissances culturelles, politiques, sociales et historiques que Giuliano Da Empoli met avec brio en scène. Il part souvent de son Italie natale où d'ailleurs beaucoup de courants politiques extrêmes ou nouveaux ont débutés avant de se propager en occident, voire sur la planète.
Il les imbrique pertinemment parmi les phénomènes qui ont lieu au même moment aux Etats-Unis, en France ou ailleurs. Ainsi, et sans difficultés, on comprend les répercussions sur nos vies.
Il n'est jamais agressif ou réellement en colère, il analyse juste ce qu'il a nommé la manipulation, le carnaval des ingénieurs du chaos. Les ingénieurs étant ceux qui tirent les ficelles derrière les dirigeants, les décideurs, derrière ceux qui font la pluie et le beau temps jusqu'à nos petites vies de fourmis.
Pour lui tout a réellement changé après la chute du mur de Berlin qui a transformée l'Italie en Silicon Valley du populisme, ceci 20 ans avant la révolte actuelle contre l'establishment en occident.
Il démontre « qu'en cultivant la colère de chacun sans se préoccuper de la cohérence de l'ensemble, l'algorithme des ingénieurs du chaos dilue les anciennes barrières idéologiques », le tout dans un vaste carnaval. Carnaval dont « les masques se sont d'ailleurs déplacés sur internet ; internet où l'anonymat produit l'effet de désinhibition » (comme le permettait le déguisement lors du carnaval).
Toute ces explications pour décrire un peu l'ambiance du livre. Ambiance d'essai et non pas de roman. Je dois d'ailleurs avouer que je l'ai posé deux fois avant de le reprendre tant je l'ai trouvé ardu.
Giuliano Da Empoli, en tant qu'ancien élève de Sciences Po puis chargé de la Culture, a accumulé une masse d'observations et de connaissances qu'il doit absolument continuer de partager avec nous. Cependant je préfèrerais, et de loin, qu'il poursuive dans la voie du roman.
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