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Citations sur Le manuscrit de Birkenau (32)

- Tu n'as pas encore compris qu'avec les nazis, quand ça change c'est en pire ? demanda Vaclav. Lorsqu'on était dans nos maisons, ils nous ont envoyés dans le ghetto. C'était pire que nos maisons. Du ghetto nous sommes partis pour Theresienstadt, c'était pire que le ghetto.De Theresienstadt, nous sommes venus ici, ce qui est bien pire que Theresienstadt. Tout changement entraîne une aggravation de la situation.
- Qu'est-ce qui peut être pire que Birkenau ? insista le jeune homme. On crève de faim, on meurt de froid et on passe nos journées dans la boue, on a la diarrhée et le typhus et je ne sais quoi encore, il n'y a ni médicaments ni eau, on nous fait transporter des pierres d'un endroit à un autre, on passe une heure ou deux debout sous la pluie ou la neige pendant l'appel, on se fait tabasser par les SS et les Kapos, il y a des gens qui meurent partout, nous sommes devenus des squelettes, je passe mon temps à chier et à tousser... Qu'est-ce qui pourrait être pire ?
Vaclav désigna les volutes de fumée à l'horizon.
- Les crématoires.
P 80-81
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Extrait de la postface.
Le pire n'a pas laissé de témoins. Je parle bien évidemment des personnes qui ont été enfermées dans les chambres à gaz ou abattues d'une balle dans la tête. Aucune n'a pu raconter ce qui lui est arrivé, ce qu'elle a pensé, ce qu'elle a ressenti, ce qui s'est passé dans cette salle hermétiquement close avec trois mille personnes nues, serrées les unes contre les autres, ou en attendant son tour pour être exécutée. On parle rarement, par exemple, de ce qui sest produit à Treblinka, Belzec ou Sobibor. Serait-ce parce qu'il ne s'y est rien passé ? Les camps de Treblinka, Belzec et Sobibor étaient les pires de tous. Pires encore que Birkenau. Le problème, c'est que personne ou presque n'a réchappé de ces camps de la mort. Sans témoin, il n'y a pas d'histoire puisque les morts ne parlent pas. Cela s'est produit, mais puisque personne n'a survécu pour raconter ce qui s'y est passé, c'est comme si rien ne s'était passé.
Les uniques témoignages dont nous disposons sur la Shoah sont ceux de personnes qui n'ont pas péri dans les chambre à gaz et, par conséquent, n'ont pas touché le fond de cet abîme.
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Une énorme flamme s'échappait de la cheminée de l'un des crématoires, où brûlaient selon toute vraisemblance les déportés qui, une heure plus tôt à peine, avaient croisé les SS qui sortaient du cinéma.
P 108
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Elevez-vous vers les étoiles, ne laissez pas votre monde se réduire à la boue. Tel est notre devoir sacré. Nous sommes la lie de la lie, nous sommes dans le dernier cercle de l'enfer, l'humanité n'a jamais connu ni jamais ne connaîtra pire que ça, le tréfonds de l'abîme, les ténèbres qui règnent sur l'obscurité la plus noire. Ne laissez pas les nazis vous retirer l'étincelle de la vie qui brille dans cette nuit immense et vous écraser avec leurs ténèbres. Survivez. Survivez pour les contrer. Survivez pour vous venger. Survivez pour témoigner. Tel est votre véritable devoir de Sonderkommando.
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Tu vois le Totenkopf ? demanda-t-il en désignant la tête de mort sur le col de son uniforme. Le Reichsführer-SS et d'autres grands chefs croient que les têtes de mort en cristal qui se trouvent en Amérique du Sud ont été faites par les Atlantes, le peuple semi-divin qui, après la chute des lunes gelées, a émigré vers l'Allemagne, le Tibet et les Andes, créant les Aryens. Parce qu'elles proviennent des mystiques Atlantes, ces têtes de mort ont des pouvoirs magiques. S'ils sont contrôlés, ces pouvoirs peuvent donner l'avantage au Reich dans la guerre.
Le Portugais éclata de rire.
- C'est bon, arrêtez de me faire marcher...
- Je te le jure ! Les SS prennent cette affaire très au sérieux.
P 264
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Kaminsky haussa un sourcil.
- Comment ça, vous vous en allez ?
- Je m'en vais. - Il ponta le doigt vers les clôtures du camp des hommes, au-delà du périmètre du baraquement. - Demain matin, quand nous nous rendrons aux crématoires, je courrai vers la clôture électrique et...
- Ne dites pas de bêtises.
- Je ne peux pas supporter ça. Je ne le supporte pas. C'est trop. Je ne retournerai pas au crématoire, je ne retournerai pas dans cette pièce pour voir... voir ça.
Faire ça. Je ne vais plus traîner de femmes ni prendre d'enfants dans mes bras. Je n'aiderai pas à arracher des dents en or ou à couper des cheveux, ni à emmener des corps aux fours. Ce n'est pas possible, je n'en suis pas capable, ce n'est pas la vie. Nous sommes en enfer et il faut que je sorte d'ici d'une manière ou d'une autre.
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Ce qui distinguait les magiciens honnêtes des malhonnêtes, c'était que les premiers assumaient le fait qu'il y avait un "truc", tandis que les seconds prétendaient que le surnaturel intervenait dans le processus. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le public préférait le mensonge des magiciens malhonnêtes à la sincérité de ceux qui étaient honnêtes.
- Des trucs, il n'y a que ça dans la vie ! lui dit-il. La seule chose magique dans la vie, c'est la vie elle-même... et même elle, je la soupçonne de cacher un truc.
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Surtout, il ne pensait pas. Il respirait, se déplaçait, exécutait. Mais penser, non. Jamais. C'était comme s'il débranchait son esprit. Il était là sans y être. Sa tête était absente et seul son corps était actif, une machine sans âme, un cerveau sans conscience. Il s'approchait d'un cadavre, ajustait la poignée de la canne autour du cou ou attachait la ceinture à une jambe, et le traînait dans la pièce où le Kommando des dentistes et celui des barbiers faisaient leur travail. Une fois celui-ci terminé, les objets inertes étaient livrés au Heitzerkommando des fours jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent en cendres et en fumée.
P 174
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Francisco ressentit un choc lorsqu'il réalisa que la jeune fille cadavérique qui se tenait devant le porche du camp des femmes était Tanusha.
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"Les Allemands l'avaient rendu complice du meurtre de son peuple, et face à cette immense tragédie les étoiles brillaient. Elles brillaient comme elle l'avaient toujours fait... elles brillaient comme si rien n'avait d'importance hormis elles-mêmes et l'éclat avec lequel elles diapraient le cosmos"
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