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Traduit du portugais par Adelino Pereira

Ceci est un roman tiré d'histoires vraies, basé sur une vaste bibliographie rappelée à la fin de l'ouvrage et sur la rencontre de survivants de l'Holocauste.
Ceci est une oeuvre dérangeante, non par l'écriture, mais par les faits horribles relatés., faits par des Hommes sur d'autres Hommes.
L'auteur le reconnaît lui-même :
« Je sais que ce roman contient des épisodes difficiles à lire et à digérer. Pourquoi les ai-je décrit de manière si crue ? Parce que c'est ainsi que j'envisage la fiction. le but de la littérature n'est pas seulement de nous divertir, de faire des expériences sur le langage ou de présenter des exercices d'habilité stylistique, même si de telles options sont évidemment légitimes, pertinentes et de grande valeur. La littérature existe principalement pour nous dire des choses, ouvrir des fenêtres et renverser des barrières. du moins, c'est ainsi que je la considère. »
Et je ne peux qu'acquiescer à ce qu'il dit, même si la lecture fut une épreuve.
A lire, pour ne jamais oublier.
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"On ne devrait lire que des livres qui nous piquent et nous mordent . Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous"...
Franz KAFKA

C'est sur cette citation que JR Dos Santos termine "Le manuscrit de Birkenau", la suite et la fin du "Magicien d'Auschwitz"...
Et, Dieu, qu'elle est appropriée à ce livre.

C'est la gorge nouée d'émotions, des larmes coulant sur mes joues que je referme la porte de cet enfer.
Herbert Levin, notre magicien, est transféré au Sonderkommando, unité chargé du plus hideux des crimes... la crémation des cadavres Juifs assassinés. Dans cet univers ou l'horreur était devenu l'habitude, un de ses compagnons, Zalman Gradowzki, lui suggère d'écrire pour témoigner, pour dénoncer et pour transmettre.
Enterrés autour des crématoires, ces "testaments" de l'impensable sont les récits des souffrances et des douleurs au coeur de cet enfer.

Merci M.Dos Santos pour votre sensibilité à transmettre avec pudeur la dure réalité de ces crimes contre l'Humanité.
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Ce roman est la suite du Magicien d'Auschwitz, que j'avais déjà apprécié, mais ce second tome est bien plus oppressant que le premier puisqu'il se déroule intégralement dans le camp de concentration de Birkenau.

Comment écrire un roman historique, tout en étant dans le fictionnel, sans trahir la mémoire des personnes qui ont été assassinées en masse dans ce camp ?

Comment décrire l'indicible, sans que le récit devienne si horrible que l'on répugnerait à le lire ? Faut-il édulcorer la vérité ou pas ? Pour moi, il me semble que non… Sinon, à quoi bon écrire un livre sur le sujet des camps d'extermination…

L'auteur a donc réussi ce subtil équilibre d'un récit qui en dit beaucoup, qui entre dans l'indicible, sans édulcorer, sans toutefois en arriver à trop de détails abominables qui donneraient envie au lecteur d'arrêter sa lecture et de placer ce livre dans le freezer, tel Joey (Friends) avec les romans éprouvants. J'ai déjà fait de même (au sens figuré, bien entendu).

Pourtant, après que notre magicien, Herbert Levin, fut placé dans l'unité des Sonderkommando, je vous avoue sans honte que j'ai stoppé ma lecture afin de regarder une série policière légère (mais pas trop) avant d'aller dormir.

C'était effroyable, ce passage où Herbert découvre les milliers de corps morts dans la chambre à gaz, ainsi que le moment où il faut y faire entrer les nouveaux arrivants…

Pour assassiner à grande échelle (industriellement) tout un peuple (et d'autres), il faut déjà faire preuve d'une froideur sans nom, mais y impliquer les personnes que l'on génocide aussi, là, il faut être d'un sadisme sans nom… Et si au départ Levin est sonné, horrifié et tout ce que vous voulez, ensuite, au bout de quelques jours, comme les autres, il agit mécaniquement, sans réfléchir.

Dans ce poste barbare, soit la personne bugue et on l'assassine froidement, soit elle survit en fermant les yeux et en travaillant mécaniquement, en fermant son esprit, son coeur et en agissant comme un robot.

Il n'y aura pas que ces passages qui seront éprouvants, mon coeur s'est serré aussi lorsque l'on annonce aux prisonniers du camp des familles qu'ils vont y passer aussi, alors qu'eux, après 6 mois de présence à Birkenau, avaient très bien compris où partaient tous les nouveaux arrivants… Des femmes, des enfants, soi-disant des ennemis du peuple allemand… Je n'ai pas encore compris.

La force de ce roman, c'est qu'il est basé sur des faits réels, sur des témoignages historiques, que la plupart des personnages, y compris Herbert Levin, ont existé. La seule entorse est que Levin n'a pas été affecté aux Sonderkommandos et qu'il n'a pas donné de spectacle de magie devant des dignitaires du camp. Francisco Latino, croisé dans le premier tome, n'a pas existé, mais est inspiré d'autres personnages.

Son autre force, c'est que jamais le roman ne sombre dans le manichéisme, alors que cela aurait été si facile de faire des nazis des vilains méchants pas beaux, sadiques de la pire espèce.

Alors oui, le personnage du "Malakh HaMavet" (Otto Moll) est un salopard, il était ainsi, on n'allait pas le changer, mais les autres sont plus en nuance et l'on voit des soldats nazis avoir du mal à envoyer les enfants du camp des familles dans la chambre à gaz… Attention, ce moment d'humanité n'exonère pas leurs crimes, loin de là, mais au moins, ce n'étaient pas tous des machines à assassiner.

Oui, ce roman m'a mis le coeur en vrac, plusieurs fois, mais une fois la pause faite, je n'ai plus lâché le récit, il me fallait aller jusqu'au bout et découvrir l'horreur, une fois encore. Je suis plus chanceuse que celles et ceux qui s'y trouvaient, je n'allais donc pas faire ma petite nature, même si j'ai trinqué, notamment lors du dernier morceau du roman… Terrible. le choc…

Les témoignages sur cette période sombre, il en existe beaucoup, mais seuls les survivants ont pu témoigner (et encore, tous et toutes ne l'ont pas fait). Les morts ne parlent pas, ne témoignent pas. Ils sont silencieux pour l'éternité.

Hors, seuls celles et ceux qui ont vécu la Shoah jusqu'au bout auraient pu témoigner de l'horreur de la chambre à gaz, de ces milliers corps qui se bousculent, qui s'écrasent, qui cherchent de l'air…

Idem dans les Sonderkommando, qui étaient des témoins qu'il fallait éliminer, et hélas, les survivants n'ont pas été nombreux à parler, trop honteux de ce qu'ils avaient dû faire. le pire du pire n'a pas laissé de témoins, juste quelques testaments enterrés dans le camp.

Cette lecture est d'utilité publique, même si elle ne fera pas changer d'avis les négationnistes ou les nouveaux nazis de notre époque.

Un roman fort, terrible, sans concession, qui mordra dans vos chairs, dans votre âme et qui relate, avec pudeur, avec émotion, la dure réalité des camps de concentration, d'extermination et de ce génocide industriel, accompli par des êtres humains.

Maintenant, j'ai deux envies : la première étant d'en apprendre un peu plus sur les Sonderkommando et la seconde, c'est de lire de la littérature jeunesse légère pour me remettre de mes émotions…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"Aujourd'hui le seul fait qu'un Auschwitz ait pu exister devrait interdire à quiconque, de nos jours, de prononcer le mot de Providence." Primo LEVI


Ce roman est la suite du magicien d'Auschwitz.
L'auteur de ces deux romans s'est inspiré de sa rencontre avec un survivant devenu magicien à Auschwitz. Ce survivant avait connu celui qui allait devenir le personnage central du roman, un certain Herbert Levin, connu dans le milieu de l'illusionnisme sous le nom du « Grand Nivelli ».

Le magicien Herbert Levin, sa femme et son fils sont déportés à Auschwitz où ils essayent de rester en vie. le soldat Francisco Latino, ancien légionnaire portugais
est devenu SS et affecté dans le camp pour tenter de sauver sa fiancée russe enfermée, elle aussi..
Ils ne savent pas encore qu'ils vont devoir s'entraider pour éviter le pire. Et les choses se compliquent lorsque les prisonniers du Sonderkommando commencent à préparer un soulèvement majeur.

Ce roman très dur décrit l'horreur qu'ont connue ceux qui l'ont vécue et qui ne sont pas revenus pour témoigner.
Néanmoins, le lecteur est captivé par l'intrigue. Coup de coeur mais si certains passages sont très dérangeants.

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Totalement frustrée par la fin du "Magicien d'Auschwitz", j'avais hâte de connaître le sort d'Herbert Levin, dit le grand Nivelli, magicien juif déporté avec sa famille à Birkenau. Je n'imaginais probablement pas qu'il était possible de s'enfoncer davantage dans les profondeurs de l'Enfer. En affectant son héros au Sonderkommando, lui faisant ainsi porter psychologiquement une part de responsabilités dans l'extermination de ses compatriotes, J.R. Dos Santos entraîne le lecteur un peu plus loin dans l'horreur de l'Holocauste.

Cet écrivain portugais a l'immense talent de mettre à la portée de n'importe qui, de façon claire et intelligible, toutes les recherches et tout le travail complexe, accumulés en amont de l'écriture de ses ouvrages, et cela, quel qu'en soit le sujet. Ici, à partir notamment du témoignage de Werner Reich, un des survivants d'Auschwitz, il bâtit une oeuvre romancée sans perdre de vue tous les faits historiques réels. Je découvre ainsi le rapport des nazis avec l'ésotérisme et toutes ses idées mystiques sensées justifier l'Aryanisme. On comprend d'autant mieux leur fascination pour les pouvoirs d'origine occulte qu'ils attribuaient à la magie et à ceux qui la pratiquaient.
Cette lecture est parfois insoutenable. Pourtant, au coeur même de l'horreur, il persiste une petite lueur d'espoir. Même au bord de l'anéantissement, enfermé, affamé, humilié, l'être humain n'abandonne pas. Je découvre ainsi cette date du 7 octobre 1944 où les hommes employés au Sonderkommando se sont révoltés. Ayant deviné qu'ils allaient être exécutés, les Allemands voulant effacer les témoins de "la solution finale" avant l'arrivée des alliés, c'est au nom de la Mémoire et de la Vérité qu'ils tentèrent cette rébellion, tout comme ils avaient dissimulés des écrits près des fours espérant qu'après eux, quelqu'un découvrirait la sinistre réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau.

La postface du livre ajoute à la crédibilité du récit (si besoin est) car les photos jointes apposent un visage sur les protagonistes du récit puisque presque tous ont existé. Je terminerai avec le discours de l'auteur sur "l'édulcoration" non volontaire des différents témoignages, pour diverses raisons. Que ce soit dû au temps qui passe, à la honte ou à la pudeur, au sentiment de culpabilité du survivant, la mémoire fait son tri. N'oublions pas que seuls, ceux qui en ont réchappé, et c'était l'exception, ont témoigné. Comme J. R. Santos le dit lui-même "le pire du pire n'a pas laissé de témoins" c'est-à-dire que ceux qui ne sont pas ressortis de la chambre à gaz se sont tus pour l'éternité. Un 19/20 pour cette lecture aussi pénible qu'elle est indispensable.
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Vu le nombre de critiques élogieuses sur ce titre , je m'attendais à mieux . certes l'histoire s'appuie sur des faits incontestables mais l'intrigue est assez plate et traîne en longueurs .

Pas une lecture inoubliable donc mais quand même trois étoiles .
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J'étais donc impatiente de suivre la suite de l'histoire dans le 2ème tome...

Et là... L'Horreur absolue, indicible, impensable !!!
Cette petite boule dans la gorge lors de la lecture du tome 1 est devenue plus grosse et persistante.

Levin fait partie du Sonderkommando : des juifs participant à l'extermination de leur peuple.

Bouleversée, horrifiée, secouée, je comprenais que ces hommes étaient contraints de diriger femmes, enfants, vieillards dans les chambres à gaz et récupéraient tout (dents en or, cheveux). Aucune perte pour le Reich !!!

Isolement, remplacement systématique pour ne pas témoigner...

Une abomination psychologique, une lecture insoutenable lorsqu'un SS explique la nécessité de protéger la race ayrienne, de sauver l'humanité en coupant la jambe malade pour éviter à la gangrène de s'étendre !!!

Une lecture plus que nécessaire pour un devoir de mémoire, même si la fiction ne rattrapera jamais la réalité de Birkenau

Jusqu'au bout : les notes de l'auteur ajoutent de la crédibilité.
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L'auteur est un écrivain et présentateur TV Portugais qui a pris ses sources dans la documentation nombreuse et variée sur les camps de la mort, mais surtout, à partir des manuscrits écrits découverts lors des fouilles des sites des crématorium à la fin de la guerre. Ces manuscrits on été cachés là dans la volonté qu'ils soient découverts et que la vérité des atrocités commises par le régime hitlérien soit connue du monde entier.
Le récit, bien que romancé, n'en cache rien.
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La suite du "Magicien d'Auschwitz" nous entraîne au coeur de l'enfer des Sonderkommandos. Ce roman est un véritable coup de poing. L'auteur ne ménage pas son lecteur et certains passages sont à peine soutenables, mais ô combien nécessaires, pour ne jamais oublier jusqu'où la barbarie et la folie des hommes a pu mener. Difficile de "sortir" indemne de ce livre, très documenté et basé sur le témoignage de l'un des rares survivants. Une jolie plume aussi, avec des passages poétiques pour montrer que l'ignominie peut laisser place à l'espoir et à la beauté.
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Dos Santos tel qu'en lui-même ... En effet, cet auteur est remarquable pour nous conter L Histoire avec un grand H.

Ici, tout se passe en un seul lieu, le camp de concentration de Birkenau, horrible usine à gaz inventée par les nazis, où un SS portugais va essayer de sauver un juif et sa famille emprisonnés, ce juif étant un illusionniste hors pair qu'il veut convaincre à faire un spectacle pour divertir les très nombreux SS en charge de ce gigantesque camp de la mort.

Dos Santos nous montre tout ce que l'être humain est prêt à faire pour (sur)vivre quelques jours de plus ... quitte à y perdre son âme.

C'est dur, mais raconté avec tellement d'humanité.
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