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Critique de Eve-Yeshe


La famille Snæberg au grand complet s'est donnée rendez-vous pour fêter l'anniversaire fictif du patriarche qui est décédé quelques années auparavant. Il aurait eu cent ans. Les enfants, petits-enfants, neveux, nièces, conjoints, tout le monde est là, en serrant les dents pour la plupart car les liens se sont parfois distendus, et les retrouvailles sont source d'angoisse. Bienvenue donc dans la péninsule isolée de Snæfellsnes, où tout est propice au mystère et au drame sur fond de coulées de lave, falaises, rochers, lacs…

Pour cela, ils ont privatisé un hôtel de grand luxe, bétonné au maximum, minimaliste, où tout fonctionne via une application à télécharger sur son téléphone. On peut ouvrir ou fermer les portes (et les baise vitrées) régler l'intensité de la lumière etc. La patronne est fière de son établissement, et de recevoir ce clan célébrissime, ainsi que le personnel dévoré par la curiosité, notamment Irma qui est un peu trop obsédée par la famille, pour qu'on puisse parler de fascination.

On fait ainsi la connaissance de Petra, designer d'intérieur réputée, ainsi que son époux, et ses deux enfants : Lea adolescente à fleur de peau, addict aux réseaux sociaux pour fuir sa solitude intérieure et son frère qui semble se poser moins de questions sur ses parents et la famille. On rencontre aussi un ancien alcoolique, Trygve compagnon toléré de Oddny, la tante de Petra dont l'enfance à l'ombre de ses deux frères a été très rude, violente même.

Le déroulement des festivités excursions, repas, est raconté tour à tour par un protagoniste, qui parle en son propre nom, Petra, Lea, Trygve et Irma, livrant ce qui se passe dans sa vie, son ressenti en fonction du déroulement des festivités.

On comprend très vite, qu'il y a eu une victime car l'entrée en scène de la police est rapide, avec l'inspecteur Saevar et son supérieur Hördur, l'auteure ayant choisi d'alterner les scènes entre la police et le déroulement du week-end, mais on ne saura de qui il s'agit lors du dénouement.

Eva Björg Ægisdóttir nous brosse un superbe tableau de cette famille dysfonctionnelle obsédée par la réussite et l'argent, méprisant toute personne qui n'en a pas, (prolos, vulgum pecus, comme on veut) et qui n'accorde aucune attention, même minime au personnel qui les sert. Chacun boit, à qui mieux, mieux, voire se drogue, ou se réfugie dans les anxiolytiques, on se jette au passage des remarques acerbes, sur fond de secrets plus ou moins mal gardés.

L'auteure parle très bien de l'influence des réseaux sociaux sur les adolescents mal dans leur peau, qui croient se confier à des jeunes de leur âge : quand les parents ne sont plus à l'écoute, trop obnubilés par leur vie personnelle, leur ego surdimensionné.

Ce roman m'a beaucoup plu, j'avais déjà bien aimé Les filles qui mentent et « Les garçons qui brûlent » de l'auteure, que je trouvais « un peu lents », ce qui n'est pas le cas avec le clan Snæberg où le rythme est soutenu, l'histoire entre les protagonistes beaucoup plus aboutie. Il semblerait que ce roman soit antérieur à Elma que je n'ai toujours pas lu.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions De La Martinière qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure

#LeClanSnæberg #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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