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Citations sur Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme (30)

« Aucun livre d’histoire utilisé dans les écoles publiques ne nous a jamais informées de l’impérialisme racial. A la place on nous servait des conceptions romantiques du « nouveau monde » et du « rêve américain », les Etats-Unis comme le grand melting-pot où toutes les races ne font qu’une. On nous appris que Christophe Colomb a découvert l’Amérique ; que « les Indiens » étaient des chasseurs de Scalp, des tueurs de femmes et d’enfants innocents ; que les personnes noires ont été réduites en esclavage à cause de la malédiction biblique de Cham, que Dieu « lui-même » avait décrété qu’iels seraient des scieur-euse-s de bois, des labour-euse-s de champs et des porteur-euse-s d’eau. Personne ne parlait de l’Afrique comme du berceau de la civilisation, ni des personnes africaines et asiatiques qui sont venues en Amérique avant Christophe Colomb. Personne n’a parlé de génocide pour décrire les assassinats de masse des personnes natives-américaines, personne n’a parlé de terrorisme pour décrire les viols des femmes natives-américaines et africaines. Personne n’a parlé de l’esclavage comme du fondement qui a permis l’essor du capitalisme. Personne n’a parlé d’oppression sexiste pour décrire la reproduction forcée des épouses blanches afin d’accroître la population blanche ».
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Anne Scott résume l'image idéalisée de la femme du XIXéme siècle dans le passage suivant:
Cette création merveilleuse était comme une épouse soumise dont la raison d'être consistait à aimer, honorer, obéir et occasionnellement distraire son mari, élever les enfants et s'occuper de la maison de ce dernier. Faible physiquement, et créée pour des occupations moins ardues, elle était dépendante de la protection des hommes. Pour s'assurer cette protection, elle était dotée de la capacité à créer un envoutement magique autour de n'importe quel homme de son entourage. Elle était timide et modeste, belle et gracieuse, l'être de la création le plus fascinant (...), une joie et un enchantement dans tous les cercles dans lesquels elle évoluait.
Une part de son charme reposait sur son innocence,.... Elle avait une perception fine des relations humaines, et était une créature douée de tact, de discernement et de compassion. Il était dans sa nature d'être dans l'abnégation et de ne pas penser à elle, et elle ne pouvait que souffrir en silence, une caractéristique qui lui permettait de se faire aimer des hommes. Moins attachantes, mais non moins naturelles étaient sa piété et sa tendance à restreindre les vices naturels et les immoralités des hommes. Elle a été éduquée à soutenir tout projet refrénant les passions et renforçant la vraie moralité.
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Mais j’ai perdu mes illusions lorsque j’ai vu plusieurs groupes de femmes s’approprier le féminisme à des fins individuelles et opportunistes. Que ce soient les professeures d’université s’égosillant contre l’oppression sexiste (plutôt que contre la discrimination sexiste) pour attirer l’attention sur leurs efforts en vue d’être promues, ou des femmes utilisant le féminisme pour masquer leurs attitudes sexistes, ou des écrivaines féministes explorant de façon superficielle les thématiques féministes afin de favoriser leur carrière, il était évident qu’éliminer l’oppression sexiste n’était pas le but primordial de ces femmes. Tandis que leur cri de ralliement était autour de l’oppression sexiste, elles manifestaient peu d’intérêt pour le statut des femmes en tant que groupe collectif dans la société. Leur intérêt principal était de faire du féminisme un forum pour l’expression de leurs propres besoins et désirs autocentrés. Elles n’ont pas une seule seconde envisagé la possibilité que leurs intérêts puissent ne pas représenter les intérêts des femmes opprimées.
p. 287
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notre lutte pour la libération n’a de sens que si elle a lieu au sein d’un mouvement féministe qui a pour but fondamental la libération de toutes et tous
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En tant que personnes de couleur, notre lutte contre l'impérialisme racial aurait dû nous apprendre que partout où il existe des relations maître/esclave, opprimé.e/oppresseurs.e, la violence, la rébellion et la haine infiltrent tous les éléments de nos vies. Il ne peut y avoir de liberté pour les hommes noirs tant qu'ils prônent l'assujettissement des femmes noires. Il ne peut y avoir de liberté pour les hommes sexistes d'aucune race tant qu'ils prônent l'assujettissement des femmes.
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Les chercheurs racistes ont fait comme si les femmes noires qui remplissaient leur rôle de mère et subvenaient aux besoins de leur famille faisaient par là des choses jamais vues nécessitant de nouvelles définitions, bien qu’il n’ait as été rare pour nombre de femmes blanches pauvres ou veuves d’effectuer ces deux rôles en même temps. Pourtant ils ont qualifié les femmes noires de matriarches – un titre qui ne décrit en aucun cas le statut des femmes noires aux États-Unis. Aucun matriarcat n’y a jamais existé. (p. 131)
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Lutter contre l’oppression sexiste est important pour la libération noire, car aussi longtemps que le sexisme divise les femmes et les hommes noir·e·s, nous ne pouvons allier nos forces pour lutter contre le racisme
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ce processus commence par la reconnaissance que les femmes états-uniennes, sans exception, sont conditionnées à être racistes, classistes et sexistes à différents degrés, et nous autoproclamer féministes ne nous exempte pas du travail qui consiste à se débarrasser de cet héritage de socialisation négative
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Il est évident que de nombreuses femmes, et plus particulièrement ces femmes blanches qui ont été à l'avant-garde du mou-vement, se sont approprié le féminisme pour servir leurs buts personnels, mais plutôt que de me résigner à cette appropriation, je choisis de me réapproprier le terme « féminisme », pour insister sur le fait qu'être « féministe » dans un sens authentique, c'est vouloir la libération des rôles sexistes, de la domination et de l'oppression pour toutes les personnes, femmes et hommes.
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Apprendre l'autodéfense aux femmes afin qu'elles puissent se défendre contre les violeurs n'est pas la même chose que de changer la société afin que les hommes ne violent plus. Créer des foyers pour femmes battues ne change pas la mentalité des hommes qui les battent, ni la culture qui promeut et cautionne leur violence. Attaquer l'hétérosexualité ne renforce pas l'image de soi des femmes qui désirent être avec des hommes. Condamner le travail domestique comme étant ingrat ne rend pas à la ménagère la fierté et la dignité au travail dont elle est privée par la dévalorisation patriarcale. Exiger la fin du sexisme institutionnalisé ne garantit pas la fin de l'oppression sexiste.
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