En plein cœur de l’horreur de la Deuxième Guerre Mondiale, le commissaire De Luca va aux devants d’une enquête des plus viles et des plus misérables qui lui ait été donné de mener.



Un cadavre décapité et une tête introuvable, une mallette mystérieuse et des comportements suspects… une piste va peu à peu se dessiner et guider notre inspecteur dans les affres de ce quotidien nouvellement tortueux, façonné par le trafic, ce marché noir si lucratif pour certains et si indispensable pour les plus miséreux…



Dans la vie de De Luca, il y a de toute évidence un espace immense comblé par l’exercice de ses fonctions. Commissaire de Police Judiciaire n’est non seulement pas de tout repos, mais il prend surtout beaucoup de place dans son esprit.

Lorenza, sa si belle Lorenza, est là pour adoucir ce quotidien mortifère et se blottir dans ses bras dès que l’occasion se fait jour.



Cependant, cette nouvelle affaire, macabre au possible, il sent bien qu’elle l’accapare déjà bien plus qu’il ne le souhaiterait. En ce dimanche en bord de mer, en compagnie de sa chère et tendre, il sait qu’il devrait rester en famille et profiter de ce jour de congé. Mais l’envie de s’éclipser pour mettre à profit son dernier éclair de génie est trop forte. Son abnégation et son implication feront-elles naître des regrets…?



Au son des alertes à la bombe, De Luca va devoir mener une enquête des plus morbides, à la complexité plus acérée que prévue, qui mettra ses nerfs et ses convictions à rude épreuve.



« Il y a la guerre, il y a les bombes, les morts au front, les morts à la maison, des morts partout, deux de plus, deux de moins, quelle différence ça fait ? Quel sens ça a de donner la chasse aux assassins dans un monde d’assassins ? »



Voilà une investigation qui laisse une impression de brouillard pesant, lourd… une atmosphère noire, plus sombre que jamais, qui s’immisce dans toutes les pensées de De Luca. Une enquête qui interroge sur la propension des hommes à faire le Mal. Une enquête qui interroge sur la nécessité d’arrêter le massacre en cours… et qui semble ne jamais vouloir s’arrêter…

Après Péché mortel j'ai lu une affaire italienne. Les deux romans sont courts mais cela suffit pour tenir le lecteur en haleine car il y a du du suspens dans l'Affaire italienne. Les personnages ont une psychologie abordée par l'auteur dans un style simple et carré. Ce giallo italien est de grande qualité et j'apprécie le contexte historique qui ajoute un caractère sombre à l'histoire.

A la bolognese



Toujours beaucoup de plaisir à suivre la belle écriture de Carlo LUCARELLI.



Nous sommes à Bologne, hiver 1953. Le roman débute sur un accident de voiture qui laisse la vie de notre héros, l’énigmatique commissaire De Luca, en suspens.

Flash-back : De Luca, mis à l’écart pour n’avoir pas combattu fascisme et nazisme, a été rappelé dans le plus grand secret pour élucider le meurtre de Madame Stefania Cresca dont le mari a, lui-même, été victime d’un accident de voiture.



L’ambiance est noire : énigme policière ou affaire d’espionnage ? Nous sommes dans les années 50, URSS, USA, la guerre froide fait rage et le meurtre, « la sortie de scène », est la solution de facilité pour éliminer celles et ceux du camp adverse ou de son propre camp.

C’est dans ce climat trouble que notre commissaire anorexique va traîner sa silhouette, exercer son esprit acéré pour démêler des fils d’autant plus embrouillés que s’y noue une histoire d’amour au rythme du jazz et de la variété italienne.



Carlo LUCARELLI a su rendre cette ambiance noire et opaque propre aux histoires d’espionnage de cette période. L’histoire forcément compliquée fait la part belle aux pièges, chausse-trappes, dissimulations, révélations contradictoires… La raison s’y perd pour mieux s’attacher aux personnages qui offrent, à leur tour, plusieurs visages; et en particulier, De Luca, à chaque fois habité de façon obsessionnelle et quasi animale par son enquête et les pistes à suivre.