AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.38/5 (sur 41 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Drancy , le 29/09/84
Biographie :

Grégory RATEAU est rapidement devenu une figure incontournable de la nouvelle scène poétique contemporaine. Il a obtenu le Prix Amélie Murat et le Prix Renée Vivien en 2023 pour son recueil Imprécations nocturnes aussi finaliste du Prix Robert Ganzo du Festival Etonnants Voyageurs. Des critiques et des entretiens fleurissent un peu partout dont Europe, Arpa, Zone Critique, Esprit, En Attendant Nadeau, Poesibao, Les Lettres Françaises, La Cause Littéraire...

Il a d'abord débuté très tôt dans le cinéma, à 17 ans, écrivant (un scénario avec Michael Lonsdale) et réalisant plusieurs court-métrages sélectionnés dans une quinzaine de festivals internationaux. Il a enseigné l'esthétique du cinéma au Lycée St Sulpice et animé des ciné-clubs dans Paris.

Parrain ou juré pour différents concours francophones (AUF, Poésie en Liberté), ce poète "révolté" et "engagé" par l'écriture et seulement par elle, questionne sans cesse le réel comme ses grands modèles : Maïakovski, Fondane, Lautréamont, Moreau, Cendrars, Rimbaud, Ginsberg, Prevel...

Ses poèmes rencontrent un véritable engouement, en seulement deux ans, ils font l'objet de lectures publiques dans les Instituts, les Lycées, les Universités, les Maisons de la poésie, les Festivals, publiés dans plusieurs anthologies (Castor Astral pour Le Printemps des poètes 2024), dans un livre d'art, une cartographie de la poésie et dans plus d'une quarantaine de revues papiers et numériques en France/Corse/Haïti, au Sénégal, en Suisse, au Québec, au Portugal, en Roumanie, en Belgique, Espagne, Pérou, Liban, Italie (L'Orient le jour, Le Journal des poètes, Arpa, Gustave, Le Cafard Hérétique, Place de la Sorbonne, Verso...). Il signe également la préface du poète communiste Gérard Lemaire, Pourquoi écrire?

Jean-Baptiste Para, rédacteur en chef de la revue Europe écrira : "Un kaléidoscope. De multiples éclats du monde réel, en constant mouvement, leur retentissement sensible dans une conscience et un corps, la saisie des impromptus des jours dont le poème garde trace pour longtemps, tout cela intervient dans la relation que le lecteur peut entretenir avec ces poèmes qui (r)avivent son propre regard sur le monde."

Toujours en errance, il vit aujourd'hui à Bucarest où il est le directeur d'un média mais aussi scénariste. Il est également l'auteur d'un récit de voyage sur la Roumanie et d'un premier roman, Noir de soleil, chez Maurice Nadeau (finaliste du Prix France-Liban et du Prix Ulysse du 1er roman 2020).
+ Voir plus
Source : wikipedia, Le Printemps des poètes, Arpa, En Attendant Nadeau, La Cause littéraire, Esprit, Europe,,
Ajouter des informations
Bibliographie de Grégory Rateau   (17)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Vidéo de Grégory Rateau


Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Grégory Rateau
Elle vient du large
Sa force bruisse
Tous ces cris contenus
Remontent les courants de mon sang
Pour tout balayer
Ratisser les grands fonds

Après son passage
Un long silence peuplé de remords
Puis la honte
L'enclume du sort
Je baisse le regard
Devant mon propre visage à la dérive
Commenter  J’apprécie          1273
Grégory Rateau
Où est-il celui qui parlait le langage des astres ?

Celui capable de réformer le monde
Ou de l’embraser d’un souffle acide
De l’enrouler d’un bon mot
Jusqu’à l’implosion des sens
De faire de tout ce qui était
Cendres incandescentes

Où es-tu ?

Toi le dernier Nadir
Fais-nous entendre ta voix
Tu ne peux plus t’adresser qu’à une poignée d’hommes
Tu dois parler à tous
Descends de ton Zénith
De ta copieuse bibliothèque
Reviens-nous d’Abyssinie
Avec de l’or autour de la taille
Distribue tes trésors au peuple
Accompagne les dans leur retraite
Dans leur solitude de masse

Mais il est peut-être déjà trop tard

Car voici venu le temps des nombrilistes
Des briseurs de rêves
Dans ta silencieuse fureur
Tu nous as tourné le dos à tous
Sans distinction aucune
Ton verbe est à présent inaudible
Ta race est devenue la triste risée des puissants
Invente donc un nouveau langage
Libère-nous des mères abusives
Des costumes étriqués
Embarque-nous dans tes soirs bleus d’été
Fais de chaque vision
Notre éternité

Reviens-nous
Toi l’enfant
Le voyant
Le dernier mendiant
Commenter  J’apprécie          1025
Grégory Rateau
Aussi flou que ce début d'automne
Respirant à peine derrière la cloison
Je l'écoute économiser son souffle

Présence discrète oubliée de tous
Au dernier étage de cette tour
En vis à vis de cette béance où je respire à mon tour

Elle aussi doit m'écouter
Se rassurer de cette proximité
À l'inverse d'elle, je n'économise en rien mes effets
Je brûle tout jusqu'à ce temps déjà épuisé

Puis un jour son silence
Un couloir éteint malgré le retour du soleil
Il ne reste plus que moi
Le dernier homme de l'appartement 776
Commenter  J’apprécie          920
Grégory Rateau
SPECTRES

Quand dehors
L’appel brûlant des vivants
Trop loin, trop proche
Je plonge mes yeux de spectre dans ceux de mes ancêtres
Deux mondes pour sceller le même cercueil
Chacun devenant le fantôme de l’autre
Photos écornées de visages énigmatiques
Des histoires à réinventer
Langue morte dont le sens se perd
Alors que je me terre à Palerme
Dans cette chambre minuscule
Pastiche d’un chez moi
Où j’occupe la même place côté droit
Le bureau sous la fenêtre
En contre-plongée de la vie
Les cris du marché
L’envie de repousser les murs
Mais je n’en fais rien
Je m’acharne à donner du sens
Le verbe ratatiné
Qui donc racontera mon histoire ?
Commenter  J’apprécie          781
Grégory Rateau
Pluies frileuses
Alopécie du ciel
loin des cascades à présent stériles
qui ne viendront plus adoucir mes nuits
Toutes ces villes intérieures du manque
ne reflètant que soupirs
Parapluies décoratifs
Imperméables à vif et remisés
dans les zones d'ombre, inutiles
Le sol craquelle
en perte de mémoire
l'herbe peine à fleurir
là où les gouttières privées d'Oasis
hurlent à l'asphalte
insensible au ruissellement de mes vers
aux gestes limites
Mimant comme une farce
La tornade impossible
Commenter  J’apprécie          630
Grégory Rateau
Je suis ce gamin lancé dans le monde
Cherchant "la maison" partout
Où les sourires se souviennent encore


Je suis cette langue exilée
Dont l'héritage en fuite
Le retient par la peau du Verbe


Je suis cette cigarette de trop
Et qui, une fois éteinte
Attend sagement de nouvelles brumes


Je suis cet être en chantier
A la recherche du frère ou de la sœur
Passant outre les quelques miettes de sang


Je suis cette raison vacillante
Accoquinée aux maudits
Mais se refusant à partager leurs tristes sorts


Je suis ce bohémien avide de sensations
Aveuglé par ses chimères
Mais s'accrochant désespérément à une branche d'éternité


Je suis cet imposteur
Dont la lucidité vengeresse
Lui désigne la blessure du soleil
Commenter  J’apprécie          540
LA CONSPIRATION DU RÉEL

J’aimerais m’embarquer
dans la douceur de ce large
sans nom, sans destination

Rouleur d’éternité
nulle escale
voyager en solitaire
en prendre plein les embruns

Un ressac de présent concentré
bout au vent
fumer l’horizon jusqu’à ce point fixe
cette lueur qui pique les yeux
où convergent mes dernières forces vives

Saisir cette brèche
résister un bon coup
contre ce sel qui s’accroche à mes basques
me ronge au talon d’Achille

Abattre les voiles
me dresser face au réel
déjouer cette conspiration
les proches, les envieux, les faux-amis

Fureur contre ce siècle qui monnaye le temps
contre la houle qui fige mon sang
ma jeunesse pétrifiée
coule à pic

Dans un dernier sursaut de bon sens
je me glisse par le hublot grand ouvert
le repos du marin enfin
cette peur panique du noir, primale
sauvé par le spectacle d’un poisson-lanterne

Je sais maintenant où jeter l’ancre
sans peur
dans les bas-fonds
où les courants murmurent une dernière fois
avant de définitivement se taire
c’est d’ici
que je regarderai les bateaux passer
sans jamais plus s’arrêter

(pp. 66-67)
Commenter  J’apprécie          522
Grégory Rateau
Fils de chien

Tu parles d’un poète !
embourbé jusqu’à la moelle
loin des villes du manque
le sang en suspension
sur ce bout de pain noir
la campagne roumaine
et ses bâtards furibards
t’empêchent de couler en silence
ta détresse et ton errance
eux aussi pensent avoir le monopole :
du rejet
du vide
de l’inutile.
Vous me direz si c’est bon?
Commenter  J’apprécie          494
Quelle incompréhension dès que l’enfant
derrière le rideau s’exprime en nous
une voix meurtrie sommeille
elle revient de loin, profonde mais volatile
trop de vérités nouées en slogans
les martyriser à grands coups de marteau
trouver le frère à l’oreille fertile
tendue aux murmures sentencieux
et qui n’opposera pas son silence affecté
car écrire est superflu
si personne ne vient s’approprier ces quelques mots

(p. 45)
Commenter  J’apprécie          471
Grégory Rateau
TIGANESTI

La campagne éteinte
La pluie claque
Souffrent les arbres tordus et suppliants qui,
Dans une diagonale ridicule,
Un dernier sursaut de dignité
S’arrachent de leurs lits pour prendre leur envol
Les animaux aux regards fous
S’exilent vers des déserts hypothétiques
Seule la terre exulte
Elle avale goulument
Une soif impossible à étancher
Au point que la Garla d’habitude plutôt calme et marron claire
Déborde d’agitation et devient couleur de pierre
Refluent à sa surface
Des cadavres de vélos rouillés
Des jouets déréglés
Les seules silhouettes perdues dans le lointain
Plongent dans la brume jusqu’à la taille
Commérages des feux de cheminée
Les fenêtres sont comme des écrans opaques
Ombres gesticulant d’une pièce à l’autre
Buées de souffre et de misère
Ce sont les verres qui claquent à présent
Un tintement continu
Parfois, des voix encore humaines remontent vers le ciel
Et rencontrent l’écho du tonnerre
Les bancs en bois devant les portails sont vides
Leurs pieds sont rongés jusqu’à la moelle
Les mauvaises herbes s’y installent
Se liquéfient les traces de pas
Les chiens errants boivent leurs empreintes
La forêt dévêtue dévisage impuissante
La vie se calfeutrer
Les rires se murer dans l’hiver
Commenter  J’apprécie          430

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Grégory Rateau (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Sur Yvain Ou Le Chevalier Au Lion

Qui raconte son aventure au début du livre ?

Yvain
Calogrenant
Le roi
Gauvain

12 questions
1152 lecteurs ont répondu
Thème : Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de TroyesCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}