Conspiration du réelGrégory Rateau
Poésie
Préface de
Catherine Dutigny
Éditions unicité 2022
Selon
Baudelaire, «La poésie n'a pas d'autre but qu'elle-même.» On pourrait penser qu'elle n'a aucune fonction particulière, mais c'est loin d'être le cas car chacun peut lui attribuer les fonctions qu'il désire, dans le style qu'il privilégie. «
Conspiration du réel » est un magnifique recueil qui peut porter fièrement l'étendard de la Poésie avec un P majuscule.
Le langage poétique de
Grégory Rateau tient à la puissance des images, dont certaines, brutales, secouent à juste titre une certaine inertie de l'esprit. J'ai cité
Baudelaire, car je retrouve dans les poèmes de
Grégory Rateau une volonté de mêler le beau et la souffrance, le bien et le mal. Loin de moi la volonté d'une comparaison:
Grégory Rateau rend hommage, non seulement à
Baudelaire, mais aussi à tous ceux qui l'ont accompagné dans ses nombreuses pérégrinations. Ses voyages, ses rencontres, ses expériences, ont été sa quête de vérité, d'espoir en la nature humaine; une quête qui lui a permis de trouver sa place dans une vie souvent malmenée. Ses poèmes sont tels les « photos de l'album» qu'il partage avec le lecteur et c'est un plaisir de les parcourir: des « Îles d'Aran, à la « Ballade irlandaise » ou à « Beyrouth By Night », de « Bucarest » à « Château Rouge » ou à Katmandou… C'est encore du plaisir de voir des êtres à travers les yeux du poète: « En travaillant la terre » ou « Les Voisins »…
Le lecteur voyage, observe et ressent aussi, à travers le coeur, sans filtres superficiels, du poète. On en ressort grandi.
Catherine Dutigny a écrit une belle préface, qui se termine ainsi :
« Au-delà des murs lépreux, des terres incultes, des horizons blafards, des humiliations, des envieux, des faux amis, la poésie de
Grégory Rateau nous intime de dresser le poing, de hausser le verbe, de nous opposer au réel qui conspire à nous rendre faibles, dépendants du regard des autres. Oeuvrer toujours plus loin, toujours plus fort pour donner du sens. »
Quatrième de couverture
« Un kaléidoscope. de multiples éclats du monde réel, en constant mouvement, leur retentissement sensible dans une conscience et un corps, la saisie des impromptus des jours dont le poème garde trace pour longtemps, tout cela intervient dans la relation que le lecteur peut entretenir avec ces poèmes qui (r)avivent son propre regard sur le monde. »
Jean-Baptiste Para, rédacteur de la
Revue Europe
« Une énergie taille les mots et court tout au long de ces textes. Comme si on se trouvait au bord d'une rupture, d'une faille, mais sans jamais tomber. »
Sébastien Minaux (
Alexis Bardini) poète.
Où est-il celui qui parlait le langage des astres?
Celui capable de réformer le monde
ou de l'embrasser d'un souffle acide
de l'enrouler d'un bon mot
jusqu'à l'implosion des sens
de faire de tout ce qui était
cendres incandescentes
(…)
Extrait du poème « Pour qui parle le poète ? »