Blasphème
Ibrâhim an-Nazzâm nous tient
de vrais propos blasphématoires.
Il me surpasse en athéisme
et son hérésie est notoire.
Lui dit-on : « Où bois-tu ? »
Il répond : « Dans mon verre ! »
Lui dit-on : « Aimes-tu ? »,
il répond : « Par-derrière ! »
– « Et que répudies-tu ? » Réponse : « La prière ! »
On lui dit : « Que crains-tu ? » Il dit : « Rien, que la mer ! »
On lui dit : « Que professes-tu ? » Il dit : « Tout le mal ! »
Puisse Dieu le brûler dans le feu infernal !
La chute des corps
Le califat se perd. C’est la faute au calife,
à son vizir ignare, au conseiller naïf.
Fadl et Bakr ont voulu la perte du Pontife,
Ils ont trompé leur maître et tous deux sont fautifs.
Le scandaleux Calife est pédéraste actif,
Fadl son vizir est passif.
L’un est acteur : la belle affaire !
L’autre se laisse faire.
Pour changer de conduite, il faudrait qu’ils le puissent…
Le mignon d’al-Amîn est… eunuque ! Un tel vice
Ne disparaîtra pas, rien qu’en s’assouvissant.
L’inconduite de ces deux-là, en attendant,
A tout éclaboussé, comme un chameau qui pisse.