AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alain-Fournier (362)


"Vous êtes belle", dit-il simplement.
Commenter  J’apprécie          30
Il me montrait un visage où, dans la poussière et la boue, les larmes avaient tracé des sillons sales, un visage de vieux gamin épuisé et battu. Ses yeux étaient cernés de taches de rousseur ; son menton, mal rasé; ses cheveux trop longs traînaient sur son col sale. Les mains dans les poches, il grelottait. Ce n'était plus ce royal enfant en guenilles des années passées. De cœur, sans doute, il était plus enfant que jamais : impérieux, fantasque et tout de suite désespéré. Mais cet enfantillage était pénible à supporter chez ce garçon déjà légèrement vieilli... Naguère, il y avait en lui tant d'orgueilleuse jeunesse que toute folie au monde lui paraissait permise. A présent, on était d'abord tenté de le plaindre pour n'avoir pas réussi sa vie; puis de lui reprocher ce rôle absurde de jeune héros romantique où je le voyais s'entêter... Et enfin je pensais malgré moi que notre beau Frantz aux belles amours avait dû se mettre à voler pour vivre, tout comme son compagnon Ganache... Tant d'orgueil avait abouti à cela!
Commenter  J’apprécie          00
 Alain-Fournier
Tout homme est sensible quand il est spectateur. Tout homme est insensible quand il agit.
Commenter  J’apprécie          30
Sur l'herbe courte et légèrement jaunie déjà, nous marchions tous les trois sans bruit : Augustin avait à sa droite près de lui la jeune fille qu'il avait crue perdue pour toujours. Lorsqu'il posait une de ces dures questions, elle tournait vers lui lentement, pour lui répondre, son charmant visage inquiet; et une fois, en lui parlant, elle avait posé doucement sa main sur son bras, d'un geste plein de confiance et de faiblesse. Pourquoi le grand Meaulnes était-il là comme un étranger, comme quelqu'un qui n'a pas trouvé ce qu'il cherchait et que rien d'autre ne peut intéresser ? Ce bonheur-là, trois ans plus tôt, il n'eût pu le supporter sans effroi, sans folie, peut-être. D'où venait donc ce vide, cet éloignement, cette impuissance à être heureux, qu'il y avait en lui, à cette heure ?
Commenter  J’apprécie          30
Déjà, me regardant sans me voir, il était absorbé par ce qu'il allait me dire. Comme autrefois et comme toujours, homme lent à commencer de parler, ainsi que sont les soli-taires, les chasseurs et les hommes d'aventures, il avait pris une décision sans se soucier des mots qu'il faudrait pour l'expliquer. Et maintenant que j'étais devant lui, il commençait seulement à ruminer péniblement les paroles nécessaires.
Commenter  J’apprécie          00
Sur la route blanchie de givre, les petits oiseaux tourbillonnaient autour des pieds de l'âne trottinant. De temps à autre, sur le grand calme de l'après-midi gelé, montait l'appel lointain d'une bergère ou d'un gamin hélant son compagnon d'un bosquet de sapins à l'autre. Et chaque fois, ce long cri sur les coteaux déserts me faisait tressaillir, comme si c'eût été la voix de Meaulnes me conviant à le suivre au loin...
Commenter  J’apprécie          20
Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189...
Je continue à dire « chez nous », bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Ah ! Frère, compagnon, voyageur, comme nous étions persuadés, tous deux, que le bonheur était proche, et qu'il fallait suffire de se mettre en chemin pour l'atteindre !...
Commenter  J’apprécie          10
Souvent, plus tard, lorsqu'il s'endormait après avoir désespérément essayé de se rappeler le beau visage effacé, il voyait en rêve passer des rangées de jeunes femmes qui ressemblaient à celle-ci.
Commenter  J’apprécie          00
 Alain-Fournier
Voici la dernière lettre (une carte) écrite par Alain-Fournier à sa sœur Isabelle, le 11 septembre 1914 :


Je reçois bien tes lettres, ma chère petite Isabelle. Certaines me sont même parvenues au milieu du combat. Je suis en excellente santé. J'espère me rapprocher de Jacques avant peu. Je suis maintenant attaché à l'état-major à cheval. J'ai grande confiance dans l'issue de la guerre. Priez Dieu pour nous tous. Et ayez confiance aussi. Longuement, tendrement, je te serre avec ta Jacqueline dans mes Bras. Ton frère, Henri.

https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/alain-fournier
Commenter  J’apprécie          253
Et puis j'apprendrais aux garçons à être sages, d'une sagesse que je sais. Je ne leur donnerais pas le désir de courir le monde, comme vous le ferez sans doute, monsieur Seurel, quand vous serez sous-maître. Je leur enseignerais à trouver le bonheur qui est tout près d'eux et qui n'en a pas l'air...
Commenter  J’apprécie          00
Je suis comme cette folle de Saint-Agathe qui sortait à chaque minute sur le pas de la porte et regardait, la main sur les yeux, du côté de La Gare, pour voir si son fils qui était mort ne venait pas.
Commenter  J’apprécie          00
"Il lui sembla bientôt que le vent lui portait le son d'une musique perdue"
Commenter  J’apprécie          30
Socialement ni, sans doute, intellectuellement, rien ne prédisposait ces deux êtres à se rencontrer. Or, leur passion, née du hasard, se rit des clivages, balaie la différence d'âge, donne enfin un sens concret, positif, à leur existence jusque-là morose et en "attente ": "Si! mon amour, nous sommes bien différents. Il faut que nous soyons bien différents, puisque nos deux vies sont si différentes, si séparées, si impossibles à confondre. Tandis que vous serez toujours cette femme célèbre et belle et parée et perdue "dans les fêtes ", moi, je serai toujours cet enfant-paysan ami des braconniers, épris de toutes les pauvres choses e de toutes les petites gens. / Mais cela ne fait rien, puisque tu m'aimes quand même - Et puisque je t'aime, mon cœur, ma chérie, mon amie ", écrit Henri à Pauline le 22 juin 1913, dans un élan de confiance en la toute-puissance de l'amour, éprouvée ....
Commenter  J’apprécie          150
Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189...
Commenter  J’apprécie          00
Mais un homme qui a fait une fois un bond dans le paradis, comment pourrait-il s'accommoder ensuite de la vie de tout le monde ? Ce qui est le bonheur des autres m'a paru dérision. Et lorsque, sincèrement, délibérément, j'ai décidé un jour de faire comme les autres, ce jour-là j'ai amassé du remords pour longtemps...
Commenter  J’apprécie          30
“Peut-être quand nous mourrons, peut-être la mort seule nous donnera la clef et la suite et la fin de cette aventure manquée.”
Commenter  J’apprécie          70
Meaulnes resta un instant interdit, la regardant partir. Puis il se reprit à marcher. Et alors la jeune fille, dans le lointain, au moment de se perdre à nouveau dans la foule des invités, s'arrêta et, se tournant vers lui, pour la première fois le regarda longuement. Etait-ce un dernier signe d'adieu? Etait-ce pour lui défendre de l'accompagner? Ou peut-être avait-elle quelque chose encore à lui dire?
Commenter  J’apprécie          130
tel est le plan sommaire de cette demeure où s’écoulèrent les jours les plus tourmentés et les plus chers de ma vie — demeure d’où partirent et où revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher désert, nos aventures.
Commenter  J’apprécie          10
La discussion continua. Meaulnes n’en perdait pas une parole. Grâce à cette paisible prise de bec, la situation s’éclairait faiblement : Frantz de Galais, le fils du château – qui était étudiant ou marin ou peut-être aspirant de marine, on ne savait pas... – était allé à Bourges pour y chercher une jeune fille et l’épouser. Chose étrange, ce garçon, qui devait être très jeune et très fantasque, réglait tout à sa guise dans le Domaine. Il avait voulu que la maison où sa fiancée entrerait ressemblât à un palais en fête. Et pour célébrer la venue de la jeune fille, il avait invité lui-même ces enfants et ces vieilles gens débonnaires. Tels étaient les points que la discussion des deux femmes précisait. Elles laissaient tout le reste dans le mystère.
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain-Fournier Voir plus

Quiz Voir plus

Alain-Fournier

Quel était le nom réel d'Alain-Fournier?

Henri-Alain Fournier
Alain-Alban Fournier
Henri Fournier
Henri-Alban Fournier

10 questions
55 lecteurs ont répondu
Thème : Alain-FournierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}