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Critiques de Appollo (237)
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T'Zée : Une tragédie africaine

Quand je pense à l'Afrique, je ne peux que tomber amoureux de la savane et de ses animaux sauvages dans une biodiversité importante. Nous avons là le berceau de l'Humanité il y a 3 millions d'années.



Cependant, ce continent évoque également pour moi la corruption et la dictature à un niveau presque inégalé. Mise à part une ou deux démocraties, c'est tout le continent qui est gangrené par ce mal privant le peuple de bien-être.



Bien sûr, il y a eu les ravages de la colonisation. Malgré ce terrible passé, ce continent aurait dû véritablement décoller surtout au vu des richesses de son sol. C'était sans compter sur des hommes qui vont prendre le pouvoir et l'exercer dans toute sa terreur.



On va se situer dans un pays imaginaire avec un vieux dictateur, histoire de ne pas pointer du doigt tel ou tel pays. Cependant, il n'est pas très difficile de voir qu'il s'agit du Congo de Mobutu rebaptisé Zaïre. Il a régné sans partage pendant 32 ans sur ce grand pays avant de s'enfuir en exil au Maroc car renversé par des rebelles soutenus par un pays voisin à savoir le Rwanda ayant subi un génocide. Ce tyran sanguinaire allié de l'Occident laisse un pays économiquement exsangue, en conflit avec de nombreux pays voisins pour ses richesses et son espace et en pleine guerre civile. Le pays sombra dans le chaos, la misère et la violence. Moi et le chaos...



Sa mégalomanie a été presque sans égale dans le monde. Ce soi-disant père de la nation a fait construire un palais luxueux dans la forêt équatoriale près de son village natal qu'il surnomma d'ailleurs « le Versailles de la jungle ». L'homme-léopard a pillé totalement son pays à son seul profit pendant que son peuple mourrait de faim. Il a même tenté d'être le premier pays africain à envoyer une fusée dans l'espace pour la gloire mais celle-ci s'écrasa devant ses yeux dans le fleuve. Cet épisode sera d'ailleurs présent dans ce récit.

Bref, ce sont tous les travers de l'Afrique qui seront exploités intelligemment dans ce récit.



J'ai adoré ce scénario car on ne lâche pas l'histoire jusqu'à la dernière case. C'est vraiment prenant avec 5 actes. J'ai été surpris par la force du contenu jusqu'à ce final dramatique. Pour autant à ce qu'on sache, le maréchal dictateur n'a pas commis cet acte impardonnable mais on sait qu'il a fait pire durant sa vie.



Pour autant, on sait que son « œuvre » a inspiré des petits Mobutu partout en Afrique qui ont utilisé le mensonge, la corruption et le goût du pouvoir en reproduisant son comportement et ses vils manœuvres.



Un mot sur le dessin pour dire qu'il est efficace avec une belle colorisation rendant la lecture plutôt agréable. Les couleurs sont d'ailleurs assez sombres ce qui va bien avec l'ambiance de ce récit centré sur le crépuscule d'un régime.



Au final, un bel album que je vous encourage à découvrir malgré la cruauté qu'elle renferme sur la fin d'un régime dictatorial.

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T'Zée : Une tragédie africaine

Dans un pays africain qui n’est pas nommé mais qu’on devine être le Zaïre, la rumeur court que le vieux dictateur T’zée serait mort. Des clans s’affrontent dans une guerre civile larvée tandis que dans le palais présidentiel s’ennuie Bobbi, la jeune épouse de T’zée, au milieu de ses objets de luxe ou au bord de sa vaste piscine. Le fils de T’zée, Hippolyte, influencé par ses amis de la diaspora africaine de Paris, ne sait trop quel parti prendre, d’autant que Bobbi a un faible pour lui alors qu’il préfère fréquenter Arissi, la fille d’un héros de l’Indépendance assassiné par T’zée, provoquant une malédiction sur toute sa famille par l’esprit des eaux. ● Vous aurez bien sûr reconnu la trame de Phèdre de Racine (plutôt que celles de Sénèque ou d’Euripide à cause notamment du personnage d’Aricie), qui est en l’occurrence brillamment transposée à la fois en Afrique et en bande dessinée, le récit allant même jusqu’à être décomposé en cinq actes. ● La transposition est particulièrement réussie car elle est subtile, ne se contentant pas de plaquer artificiellement l’intrigue à un contexte exotique. Il y a de nombreuses différences, comme l’accent mis sur le peuple et la démocratie, la mort d’Hippolyte, les combats de catch-fétiches. ● Mythologies européenne et africaine s’associent pour former ce superbe récit. Les dessins ne sont pas du style de ceux que je préfère mais on doit reconnaître leur beauté, de même que celle des couleurs, dans des dominantes de marron, orange et vert. ● Un album très original, une réussite ! ● Je remercie Netgalley et les éditions Dargaud de m’avoir permis de le lire dans le cadre du Challenge Netgalley 2022.
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Vingt-décembre : Chroniques de l'abolition

Edmond est un jeune esclave de Monsieur Bellier-Beaumont que ce dernier a pris sous son aile « le gâté » et qui connaît le moyen de féconder la vanille, ce qui le rend précieux aux yeux de son maître. Nous allons suivre sa vie avec ses espoirs, ses désillusions et ses emportements car qu'est-ce que la liberté quand on a rien ?

Une jolie chronique douce-amère qui permet de comprendre le déroulement de l'abolition de l'esclavage à La Réunion, anciennement île Bourbon.

On y voit les réactions et les préoccupations de tous les habitants car c'est un énorme changement sociétal.

Chaque personnage porte la voix de sa communauté : cafres, marrons, blancs pauvres, propriétaires de plantation et femmes aussi !

Appollo et Téhem se sont plongés dans l'histoire de l'île, mentionnant la publication illustrée de la Lanterne magique qui paraissait en 1848, Joseph-Sarda Garriga qui proclamera l'abolition de l'esclavage sur l'île et bien d'autres détails.

J'ai beaucoup aimé l'apport de mots créoles et les très beaux dessins.

Cette lecture fut l'occasion de découvrir Appollo et Tehem. La Réunion m'intéressant pour de multiples raisons je vais poursuivre la découverte de ces auteurs.

Merci aux éditions Dargaud

#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance

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Nous sommes Motörhead

Un tribute sur Motörhead de la part de moult dessinateurs, pourquoi pas.

Lemmy et sa clique, à l'instar d'un slogan special "boost ta confiance dedans toi-même et souris t'à la vie" de Loreal, le valaient bien.



Rien à voir avec une bio étayée, ce collectif fait la part belle à un ressenti tout personnel de la part de fans en mal de gros son immédiatement identifiable.

Car Lemmy, c'était une gueule, une voix, un way of life à base de charentaises, de scrapbooking et de thé matcha à haute dose, enfin je crois.



L'ensemble se veut hétéroclite et parlera au lecteur en fonction de sa sensibilité visuelle et idéologique.

Certaines histoires m'ont laissé parfaitement de marbre (penser à un futur partenariat avec PFG) alors que d'autres m'ont véritablement transportées (celles de Brunö, Nicol, Bouzard et La Crainte, pour ne citer qu'eux).



Bref, l'hommage vaut le détour sans véritablement atteindre ne serait-ce que le 1/10e du plaisir éprouvé à l'écoute d'un album de Motörhead, véritable claque auditive à laquelle on se pique de revenir un jour, toujours.
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Vingt-décembre : Chroniques de l'abolition

Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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BD intéressante sur l'abolition de l'esclavage à la Réunion.



Je ne connaissais pas l'existence d'Edmond Albius, esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille.



Les dessins sont doux, contrairement au sujet abordé.



Virginie

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La Grippe coloniale, tome 1 : Le Retour d'U..

«  Le Madona ramenait dans l'île 1600 permissionnaires, 1600 poilus créoles qui revenaient dans la colonie après 4 ans de tranchées... »



Mars 1919, la guerre est finie.

Grondin , Evariste et Voltaire sont parmi les heureux survivants de retour à la Réunion. Youpie !

A eux les joies du chômage, du racisme et de la morgue ouvertement affichés de la part des gros propriétaires blancs. Beaucoup moins youpie déjà.

Ajouter à cela l'entrée en scène d'une invitée mortifère dont ils se seraient bien passés, la grippe coloniale, et vous comprendrez que le ticket gagnant du loto, c'est pas pour tout de suite. Loto n'existant pas à l'époque, ceci expliquant cela...



La bonne BD que voilà.

Un sujet fort, des personnages attachants, une certaine légèreté venant contrebalancer la noirceur du propos, il n'en faut pas plus pour passer un excellent moment !

Du traumatisme des combats aux gueules cassées en passant par l'opium pour oublier, le spectre des sujets évoqués est large et mérite que l'on s'y attarde.

Si le dessin est loin d'être chiadé, il n'est pas sans rappeler celui des Pieds nickelés, l'ambiance générale du récit non plus d'ailleurs.

Un premier tome instructif et prenant qui ferait rêver une Bachelot en mal de fourguer ses millions de vaccins...
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La désolation

Jean - Louis Payet veut oublier sa rupture douloureuse avec Amandine ,il quitte la Réunion sans prévenir personne , il prend une décision radicale , irréfléchie , il prend place sur le Marion - Dufresne , bateau pour les inhospitalières îles de Kerguelen , il va même jusqu’à changer de nom , il s’appelle désormais Evariste . Le voilà en route pour les Terres australes et antarctiques françaises , ses compagnons de voyage sont des scientifiques , des naturalistes passionnés et depuis peu comme Evariste quelques touristes sont autorisés à faire le voyage , un mois de navigation puis c’est l’arrivée à Port Jeanne d’Arc , l’ancienne base baleinière norvégienne , abandonnée depuis à peu près un siècle et enfin Port aux français , surnommée PAF .

Le dépaysement est total , PAF n’est pas du tout un lieu touristique,c’est l’univers de presque une centaine de spécialistes très pointus qui passent plus au moins quatre mois avant de repartir . Le Kerguelen c’est l’endroit idéal pour observer les dégâts irrémédiables du réchauffement climatique .

Et soudain l’histoire change complètement, une surprise totale , je n’en dis pas plus .

J’ai beaucoup aimé ce roman graphique sur les îles Kerguelen , ces terres où l’homme se retrouve dans des conditions de vie extrêmes , les illustrations m’ont séduites et ….l’histoire , oui , l’histoire m’a surprise , mais une surprise de taille , incroyable .

Merci à NetGalley et aux éditions Dargaud .
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Biotope, tome 1

Le commissaire Toussaint, flanqué de deux inspecteurs, Langevin et Rouget, débarquent sur Biotope, une planète écologiquement protégée où la végétation est luxuriante. Envoyés pour enquêter sur un crime soi-disant passionnel, ces trois Noirs ne sont pourtant pas les bienvenus. Le shérif de Biotope les informe que les deux hommes tués, travaillant au service géologie, vivaient une relation houleuse. Un malencontreux coup de feu est parti, tuant l'un d'eux. Alors que l'assassin est mis sous les verrous, les autorités le retrouvent pendu le lendemain. Les trois collègues ont bien du mal à croire au crime passionnel et décident de se mettre au travail aussitôt, d'autant plus qu'ils ne veulent pas louper la prochaine navette qui repart sur terre dans 1 mois...



Une expédition sur Biotope par Appollo, c'est un voyage dépaysant et décoiffant assuré! Avec un scénario mélangeant habilement les genres, l'auteur nous offre un diptyque original et jouissif. Ces trois flics, dont deux ne peuvent pas se blairer, ont tout pour plaire: Toussaint, le narrateur, gros Black rondouillard et ronchon; Langevin, grand, maigre qui ne peut pas blairer Eunice Rouget et cette dernière, belle femme qui semble attirer les hommes, en particulier le commissaire Toussaint. Dans un décor parfois austère, aseptisé, où il est interdit de fumer, ils vont avoir bien du mal à trouver leurs marques. Le dessin de Brüno, toujours aussi minimaliste mais parfaitement maîtrisé, se prête tout à fait à cette aventure "biotopique" surprenante. 



Bienvenue sur Biotope...
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Vingt-décembre : Chroniques de l'abolition

Destination : l'Ile Bourbon, en 1848. Après Piments Zoizos, Appollo et Tehem ont choisi de nous faire découvrir une date bien particulière pour celle qui devient l'Ile de la Réunion : le Vingt décembre 1848. L'abolition de l'esclavage a été proclamée, c'est le premier jour de liberté effective pour plus de 60 000 Réunionnais.

Vingt Décembre, une bande dessinée qui revient en détail sur les conditions de vie particulièrement cruelles des esclaves sur les plantations ; qui nous montre l'intervention de Joseph Sarda-Garriga, commissaire général de la République qui aura pour mission de mettre en application le décret d'abolition de l'esclavage. Qui nous dépeint l'arrivée massive sur l'île de nouvelles populations qui vont travailler dans les plantations, pour remplacer les esclaves affranchis… venu des Indes, de Madagascar, de l'Afrique de l'est… de nouveaux esclaves libres qui vont donner un nouveau visage à l'Ile de la Réunion ?

Vingt Décembre, c'est l'histoire émouvante d'Edmond Albius, un esclave parmi tant d'autres, une destinée exceptionnelle. Né sur une plantation, le garçon, orphelin, pris en amitié par M. Bellier-Beaumont, propriétaire, a appris à ses côtés à reconnaître les plantes, et les nommer par leur nom latin. A douze ans, le jeune garçon, pourtant analphabète, découvre intuitivement le procédé artificiel de fécondation de la vanille, et sera à l'origine de la richesse des propriétaires de l'Ile. Que deviendra Edmond ? Pourra-t-il vivre librement avec Marianne, celle qu'il aime depuis longtemps ?

C'est bien Edmond qui figure, là, sur la couverture, reconnaissable à ses yeux noirs, sa couronne de fleurs de vanille. le jeune homme s'avance sans crainte, suivi des esclaves de l'Ile Bourbon, pleins d'espoir en un avenir meilleur.

Un album inoubliable.

Lecture faite dans le cadre de Bulles d'Argent, le festival BD de la ville d'Argenteuil.

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La désolation

J'ai choisi cette BD lors de la dernière opération Masse critique parce que la couverture m'attirait.

Le personnage central est ambigu et intrigant : fuit-il quelque chose ou quelqu'un ? Se prépare-t-il au contraire à attaquer ? Quant à la silhouette que l'on voit vers le fond, elle est tout aussi mystérieuse.

Mystérieux, c'est d'ailleurs l'adjectif utilisé en quatrième de couverture pour décrire des hommes que l'on va rencontrer dans l'histoire.

J'aime les mystères... alors je me lance.



Côté dessins, je n'ai pas été déçue, même si celui de la couverture est à mon goût le plus beau et que le graphisme ne rend pas les personnages très attirants.

En fait, j'ai surtout aimé les variations de couleurs et de lumières utilisées pour rendre l'atmosphère des différentes scènes : cet aspect-là est très réussi.



Côté histoire, j'ai été nettement moins emballée. À un moment, le récit change complètement de direction et m'a perdue, jusqu'à une fin terrible qui m'a violemment remis les pieds sur terre.



En conclusion, je dirais que la lecture de cet album n'a pas été désagréable, loin de là, mais m'a laissé un petit goût d'inachevé parce que le scénario avait un potentiel qui n'a pas été exploité comme il aurait pu l'être.

Tout ceci n'est que mon avis, de minuscule lectrice perdue au milieu de la grande mer des lecteurs de Babelio et d'ailleurs. Pour vous faire votre propre opinion, lisez ce livre qui est un bel objet et pour lequel je remercie Babelio et les éditions Dargaud.
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Biotope, tome 1

Biotope : Milieu biologique déterminé offrant des conditions d'habitat stables à un ensemble d'espèces animales ou végétales.

Source futura-sciences.



Bon, là, dit comme ça, forcément, on aurait plus envie d'aller sortir les poubelles que de se retaper un cours de sciences naturelles déclamé par Mme Joret, prof principale de 3e B, et à l'origine d'un léger mais durable traumatisme envers la matière précitée.



Puis l'on se penche sur le dessinateur. Nan. Si. Brüno, mec dont je vénère le travail minimaliste mais pointu sans avoir l'air d'y toucher.



La planète Biotope est en émoi. Au sein de la base abritant un contingent de scientifiques venus explorer cet océan de verdure, un meurtre vient d'être commis. Ni une, ni deux, trois flics noirs sont dépêchés afin de lever cet épais mystère. C'est encadrés de chercheurs particulièrement peu coopératifs et bombardés de règlements castrateurs que nos trois mousquetaires vont devoir ferrailler sec. Moi j'dis que ça va pas être facile...



Bien plus qu'un divertissement léger, cette BD, sous ses dehors humoristiques, soulève la problématique d'ingérence en milieu étranger tout en suggérant les possibles et désastreuses conséquences inhérentes à une telle agression.



Dessins au top, comme d'hab'.

Scénario intelligent.

Humour caustique.

Qu'est-ce que vous attendez ?



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T'Zée : Une tragédie africaine

Coup de cœur pour ce roman graphique se passant dans un pays africain imaginaire , c’est l’histoire d’un dictateur juste avant sa chute .

Au début de son règne , c’est la liesse populaire , l’espoir bientôt éteint d’un changement .

Sa famille a une vie de privilégiés , de jeunesse dorée mélange d’insouciance, de sommes dépensées monstrueuses loin des préoccupations du peuple qui vit dans la misère .

Que vont devenir son fils , sa jeune épouse qui ne sont aucunement préparés à cette chute.

Je me suis assez rapidement rendu compte que cette fiction était en fait la vie du président congolais Mobutu , celui qui a eu un rêve qui l’a dépassé , devenir un pays africain libre , indépendant des grandes puissances européennes, il a changé le nom de Congo en Zaïre , ce nom Zaïre ne lui survivra pas .

#Tzée#challengenetgalley

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La désolation

J'ai été très intriguée par le résumé me demandant ce qui avait bien pu se passer dans les Terres Australes, désertiques de surcroit !



Evariste, Jean-Louis Payet pour l'état civil, a décidé de changer de nom, de changer de vie pour un mois, de partir à l'aventure pour oublier sa peine d'amour ! A bord du Marion-Dufresne il n'est pas le seul touriste et tous n'ont pas le même but.



Le lendemain de leur arrivée il part en expédition avec un scientifique et un des touristes qui ne pense qu'à faire des selfies. En arrivant dans un goulet ils sont attaqués, le scientifique est tué et tous les deux sont enlevés.



Le résumé avait laissé présager le coeur de l'histoire mais pas la violence qui s'en dégage et surtout le dénouement qui est une des suites logiques, écologique et totalement immoral mais n'est-ce pas nécessaire ?



J'ai eu plus de mal avec les dessins, des traits constamment très violents, des couleurs froides qui appuient cette ambiance apocalyptique, même si globalement tout cela sert très bien l'histoire.



#NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021 #ladesolation



Challenge ABC 2021/2022

Challenge RIQUIQUI 2021

Lecture THEMATIQUE septembre 2021 : Première rencontre !
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Les voleurs de Carthage, tome 1 : Le sermen..

Il y a fort longtemps, il y eut des guerres puniques. Punique ne vient pas de punition.

Même si la lycéenne que je fus s'ennuya mortellement lors de la rédaction d'un exposé qui fut tout aussi mortel pour son auditoire à l'époque où le copier-coller n'existait pas (même dans les rêves du pire cancre). Imaginez-vous raconter trois guerres puniques! Oui, trois. Gros gros soupir. Rome s'opposait à Carthage et avant que Carthage ne fut "delenda est", cela prit du temps.



Tanquerelle et Appollo offrent une revanche à la lycéenne d'alors qui maudissait le latin, Scipion l'Africain, Hannibal et ses éléphants, et les versions idiotes qui donnaient lieu à de joyeux contre-sens et de vraies mauvaises notes. Qui désespéraient également les enseignants face aux facéties pachydermiques découvertes dans des copies d'élèves à l'esprit inventif et à la grammaire latine approximative voire fantomatique.



Pas si fous, les auteurs ont passé outre les longueurs et alliances guerrières pour se ficher en pleine troisième guerre punique dont le principal intérêt consiste en sa brièveté (trois ans) et le second atout en sa simplicité: il s'agit de faire le siège de Carthage.



Ce bref repère historique rappelé, les voleurs de Carthage ne sont pas plus carthaginois que vous et moi. Mais probablement plus crétins (malgré nos résultats obtenus lors des versions latines).

Le charme de cette bande dessinée purement distrayante tient en une trame tutoyant l'invraisemblance. Lorsque deux mercenaires déserteurs, respectivement Numide et Gaulois, libèrent sur un malentendu une charmante demoiselle liée à une guilde de voleurs, naît l'idée du casse du siècle.



Bon, en 148-146 avant J.C., le casse n'était pas pas une activité particulièrement répandue. Mais l'on pourrait objecter que faire faire de l'alpinisme à des éléphants révélait également un sens certain de l'originalité. Donc projeter de piller le temple de Thanit face de Baal, vénérée à Carthage, n'est pas si idiot. D'autant que la réalité historique a déjà dépassé la fiction.

Mais de la même manière que mon billet s'enlise dans la considération oiseuse, la planification du cambriolage du trésor va s'embourber dans les complications et les imprévus.



Tout ceci ne casse pas trois pattes à un canard, ce qui, en soi, est fort aimable pour le palmipède difforme. Quoi qu'il en soit, l'objectif n'était point de maltraiter l'animal mais d'offrir un fort agréable divertissement. Ce qui est parfaitement réussi.

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La désolation

Jean-Louis Payet, dit Evariste, quitte la Réunion suite à une rupture douloureuse en direction des îles Kerguelen.

La Désolation, c'est l'île sur laquelle se passe l'histoire de cette BD. Une drôle d'histoire d'ailleurs. SI les premières pages montrent l'aspect écologique de l'expédition, l'intrigue interroge sur la limite entre préservation de l'environnement et préservation de la vie, avec un suspense prenant et une fin inattendue.

Les dessins sont assez particuliers, pas vraiment beaux, mais collent parfaitement à l'histoire, assez sombre qui nous est proposée.

Côté personnage, la BD ne nous en propose pas vraiment de sympathique, nous offrant plutôt une galerie de personnages égoïstes, auxquels il est difficile de s'attacher.

Pourtant, cet album mêlant suspense et aventure tient en haleine jusqu'au bout.

A découvrir.
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Chroniques du Léopard

Île de la Réunion, 1941, Charles voit arriver un nouvel élève au prestigieux lycée Leconte-de-Lisle dans lequel il est pensionnaire. Rapidement, le courant va passer entre Lucien et lui, mais un peu moins avec le reste des pensionnaires tout comme avec les garants de l'institution... Ainsi, le temps passe au fil des pages pour nous faire découvrir les facettes d'une île divisée et disputée lors de la Seconde Guerre mondiale. De Raymond Barre aux frères Vergès, du rejet des pétainistes à la montée du communisme, cet album offre avec fraîcheur une immersion dans la société réunionnaise de l'époque. Du coup de crayon, aux couleurs des planches en passant par un scénario aussi drôle qu'intelligent, Appollo et Tehem signe un roman graphique formidable. Vous ne serez donc pas étonné si j'affirme qu'il s'agit d'un coup de cœur !



Département colonial où il fait bon d'être blanc ou appartenir à la bourgeoisie locale même en 1941, la Réunion a étonnamment été le théâtre d'un enjeu politique sur l'échiquier mondial. Aussi, à travers les aventures de Charles et Lucien nos deux élèves pensionnaires, Appollo et Tehem entraînent le lecteur sur les chemins de l'île, sur les chemins de l'Histoire.



Les périodes rythmées de différentes couleurs rendent ce roman graphique frais et aéré, mais marquent également les émotions de nos protagonistes. Ainsi, le rose pastel détermine la période de disette qui marqua le territoire pendant la guerre, l'orangé pour aborder le racisme intérieur ou le vert pour les villégiatures de la bonne société dans les hauts de l'île, etc...



Au son des bonnes réponses du premier de la classe, j'ai nommé Raymond Barre qui déjà vise les sommets de l'Etat, des idées communistes des frères Vergès, au célèbre syndicaliste Lépervanche, cet album regorge de clins d’œil aussi succulents les uns que les autres.



Des personnages attachants, un graphisme séduisant et un scénario épatant, cette BD transpire cette ambiance créole propre à la Réunion et rappelle une période trouble où l'avenir de la départementalisation se profile.



Bref, je suis littéralement tombée amoureuse de ce roman graphique qui dégage une saveur particulière, où l'odeur du massalé se mélange à celui des mangues, où le son des roulèr se confondent à celui de la fureur. Et puis faut dire que j'ai eu droit à une magnifique dédicace, ça valait le coup de faire une heure de queue... Coup de cœur !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Commando Colonial, tome 1 : Opération Ironclad

Le major Antoine Robillard du BCRA et son ordonnance, le premier maître Maurice Rivière, sont dépêchés sur l'île de Madagascar afin d'entrer en contact avec la cellule Gaulliste dans le but ultime de les rallier à la France libre. Et sus aux Pétainistes!



Alors oui, présentée comme cela, l'histoire a du mal à vous mettre des étoiles dans les yeux mais c'est sans compter sur le ton léger et humoristique qui s'en dégage et le coup de crayon épuré immédiatement reconnaissable d'un Brüno qui toujours me ravit.



Intrigues politiques certes, mais surtout galerie de personnages truculente allant du flegmatique Robillard au déterminé Rivière en passant par l'opportuniste de service, le débonnaire Michepin, Dr ès retournage de veste en un temps record.



L'histoire dans l'Histoire, sans susciter l'hystérie collective, étant tout seul au moment de sa découverte, est un gage de moment plus qu'agréable et c'est déjà pas mal...

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Vingt-décembre : Chroniques de l'abolition

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Vingt-décembre, chroniques de l'abolition.

Edmond Albius est un jeune esclave génial : il a découvert le procédé de fécondation de la vanille, et son propriétaire exploite ce savoir-faire qui le rend riche sur l'île Bourbon.

Mais voici que l'Histoire frémit en cette année 1848, on entend qu'en France, il y aurait une révolution, et sur l'île Maurice voisine, ils auraient libéré tous les noirs.

Et si l'abolition de l'esclavage était sur le point d'arriver sur l'île de La Réunion ?

Vingt-décembre, chroniques de l'abolition est une bande dessinée captivante qui m'a permis de découvrir Edmond Albius. J'ignorais totalement qu'on devait le procédé de fécondation de la vanille à ce jeune esclave ! J'ai trouvé ça surprenant et j'ai suivi ses aventures avec un fort intérêt.

Nous avons ici un récit fort bien documenté, une sorte de chronique d'une époque où les esclaves pouvaient ne plus en être..

Je connais mal cette période et j'ai aimé redécouvrir toutes les étapes de l'abolition de l'esclavage. C'est clair, précis, avec une vraie histoire autour. Ce n'est pas trop scolaire, comme on pourrait le craindre.

On a le point de vue des esclaves, des affranchis, c'est très bien fait et j'ai adoré ma lecture.

J'ai apprécié les illustrations. A la fin il y a un dossier très complet qui apporte des informations complémentaires.

Vingt-décembre est une excellente bande dessinée que je vous recommande et note cinq étoiles :)
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T'Zée : Une tragédie africaine

Appollo et Brüno ont pris le parti de raconter l’histoire d’un pays africain fictif dans lequel Gdao est devenue la ville symbole de la toute-puissance de son dirigeant, T’zée : en effet, l’homme, devenu dictateur, a fondé, en pleine forêt équatoriale, un palais et une ville à l’image de sa démesure, ne faisant qu’amplifier la grogne de la population, déjà malmenée par son dirigeant. Et c’est lorsque la révolte a déjà pris le pas sur la grogne, que la dictature est sur le point de tomber sous les groupes rebelles du pays et de pays africains alentour, que nous rencontrons non pas T’zée, mais son épouse, Bobbi, jeune femme de 25 ans sa cadette, épousée en secondes noces après le décès tragique de Mama Maréchale, sa première femme, et son fils, Hippolyte, rentré d’Europe depuis peu. Car T’zée est lui-même en mauvaise posture, dans l’attente de la réalisation de son destin.



Son destin, il l’a irrémédiablement changé lorsqu’il a fait le choix de s’emparer du pays par la force, après l’obtention de son indépendance, en se débarrassant de ceux qui étaient à l’origine de cette indépendance. De ce choix a découlé une malédiction portée par l’esprit des eaux, touchant progressivement sa famille, jusqu’au jour où Bobbi, dans l’attente du retour de son mari, se rend compte qu’elle est éperdument amoureuse d’Hippolyte.



Dès ce nom du fils, vite confirmé par l’évocation de l’amour éprouvé par Bobbi pour son beau-fils, T’zée nous entraîne dans les pas de Phèdre, tragédie antique particulièrement bien transposée au récit du crépuscule d’une dictature africaine, jusqu’au choix de décomposer l’intrigue en cinq actes : ainsi, un des récits emblématiques de la culture occidentale fusionne parfaitement avec les récits de culture africaine, en ce que chacun place au centre la toute-puissance des divinités, des esprits, et leur rôle sur le destin des humains, même les plus puissants.



Histoire d’une tragédie particulièrement bien mise en valeur par les graphismes alternant entre des tons plus ou moins sombres selon les situations racontées, mais toujours avec des couleurs assez vives, entre chaud et froid, chaud pour l’apogée de la dictature, froid pour son crépuscule. Graphismes au plus proche des comics, que je n’avais pas trouvé particulièrement pertinents quant à L’homme qui tua Chris Kyle – autre bande-dessinée graphiquement réalisée par Brüno -, mais qui, ici, font particulièrement sens.



T’zée est en somme une bande-dessinée que j’ai franchement apprécié, tant dans le fond que sur la forme, riches et cohérents. Je remercie les éditions Dargaud et NetGalley de m’en avoir permis la découverte dans le cadre du Challenge NetGalley 2022.

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T'Zée : Une tragédie africaine

T'zée, vieux dictateur africain serait mort. Sa jeune épouse, Bobbi et son fils Hippolyte se retrouvent dans le palais perdu au cœur de la forêt. Là, Bobbi va avoue son amour à Hippolyte.

Dans un pays imaginaire Appollo et Brüno plante le décor d'une dictature africaine à bout de souffle pour rejouer le drame de Phèdre. Et arrive avec beaucoup de réussite à nous proposer une tragédie qui ne trahit pas son ainée, tout en dressant le portrait d'une Afrique ravagée par les régimes totalitaires et la corruption.

Côté graphisme, le trait de Brüno, clair et épuré est accompagné d'une palette de couleurs chaude de bruns, jaunes et orangés. J'ai beaucoup aimé ces dessins en parfaite adéquation avec l'ambiance crépusculaire de l'histoire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, le crépuscule du règne d'un vieux fauve, déterminé à tout balayé sur son passage avant son départ.

Comme une pièce de théâtre, ce roman graphique en cinq actes nous plonge dans un drame de la plus pur tradition classique. Une vrai bonne surprise.
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