Citations de Beaux Arts Magazine (541)
Une œuvre d'art n'est pas un hamburger
L'affaire Inigo Philbrick, galeriste escroc aujourd'hui incarcéré, est représentative d'une dérive du marché de l'art où profit et consumérisme prennent l'avantage sur la qualité du contenu. Premier secteur touché : le street art, transformé en fast food par quelques indélicats.
La figure de l'hermaphrodite oscille entre deux extrêmes : être monstrueux ou idéal de beauté.
Avec Édouard Manet commence la peinture moderne. C'est-à-dire le cinématographe. C'est-à-dire des formes qui cheminent vers la parole. Très exactement une forme qui pense.
Quand je ne dors pas, je pense aux toiles que je vais pouvoir peindre.
L’inventeur de la gravure à l’acide
Pour les réaliser, Blake a mis au point un procédé d’impression totalement novateur que lui aurait soufflé son défunt frère adoré, Robert, disparu à l’âge de 19 ans. Une perte dont William ne se remit jamais et qui provoqua chez lui de nouvelles hallucinations mais surtout une sublime et infinie puissance créatrice. Pour cette technique particulière de gravure à l’eau-forte, au lieu d’étaler le vernis sur le cuivre et d’y inciser sa composition au burin, Blake trempe sa plume et son pinceau directement dans l’acide pour écrire et dessiner sur le cuivre poli ; le texte et le dessin sont ensuite peints à la main à l’aquarelle. Ainsi, poète, graveur et peintre ne font plus qu’un. Le langage produit est d’une intensité, d’une force et d’une profondeur mélancolique à couper le souffle.
Créée en 2014, la Bourse Révélations Emerige a pour but de permettre
aux très jeunes artistes de vivre de leur travail et de passer le cap difficile de “l’après-études'.
La liste de l’actualité internationale des artistes français est longue et révèle que ceux qui s’exportent sont les jeunes.
Comment imaginer la vie sans littérature ? Sans les livres ? C'est une source fabuleuse, un puits pour l'imaginaire.
À l’instar de la mode, le design est aujourd’hui dissous dans l’image, car il obéit à des diktats visuels qui ne doivent pas dater le film.
Graver sur un mur, c’est retrouver l’antique geste humain et aussi l’antique façon de découvrir le monde.
Venu du fond des âges, l’art paléolithique fascine et interroge. Une exposition inédite analyse le regard porté par les plasticiens sur ces premières formes d’art : une confrontation aussi stupéfiante que métaphysique.
L’art s’adapte au volume de son audience : fini les miniatures, les camées, les petites pièces particulières, il est censé s’adresser à tous. À tous, en même temps – fût-ce pour un bref moment.
Tandis qu’au Salon officiel de 1863, les peintres académiques livrent une vision fantasmée de la mer, à travers des Vénus lascives émergeant des flots, d’autres s’intéressent à ce qu’il se passe concrètement dans ses profondeurs.
En matière d’architecture et de design, la modernité française a souvent été réduite à quelques individualités fortes – Perriand, Le Corbusier, Mallet-Stevens ou Prouvé – occultant nombre de créateurs auxquels ils étaient pourtant liés. Le Centre Pompidou revient sur l’aventure méconnue de cette Union des artistes modernes (UAM) qui, des Années folles aux fifties, a voulu casser les codes et prôner l’épure. Récit d’une épopée collective, émaillée de contradictions.
Mi-hackers, mi-vampires, ils apportent du sang frais à la peinture en la nourrissant de sculpture, de cinéma ou encore de nouvelles technologies. Sans complexe et avec un aplomb extraordinaire.
Ils déplacent avec eux leur atelier, quand ils ne partent pas à l'assaut de vos murs, de votre sol, et bientôt de votre maison. Mais ces peintres-là occuperont si bien votre espace et votre esprit qu'il vous sera impossible de revenir à l'arrière.
Sidéré par ces œuvres qu'il avoue ne pas bien comprendre, il hésite même à les exposer après le tollé suscité par leur présentation su Salon d'automne en 1910. Mais il tiens bon, le faits venir à Moscou, où elles subissent les mêmes sarcasmes. Qu'importe Chtchoukine réaffirme à leurs auteur son soutien indéfectible. "J'aurai avec les deux grands tableaux à supporter la lutte... Le public est contre vous, écrit-il à Matisse. J'ai pleine confiance en vous et je suis sûr de votre victoire."
Les artistes contemporains se saisissent de cette vertu décorative et n’hésitent plus à en habiller désormais les murs de leurs expositions. Ils y ouvrent un nouvel horizon qui n’est plus celui, pâle et clinique, du white cube, cet espace d’exposition immaculé promu par l’art conceptuel. En tapissant, ils s’affranchissent de la norme qui fait du cube blanc le milieu naturel de l’art contemporain, «un espace sans ombre, propre, artificiel», selon les mots de Brian O’Doherty. Un espace qui, ajoute l’artiste, a quelque chose de «la sacralité de l’église et du formalisme de la salle d’audience», où l’oeuvre trône, immaculée, isolée, altière. Avec le papier peint, le rapport à l’oeuvre d’art, au musée, se détend et se relaxe.
En couverture - Louis Janmot Autoportrait
Baudelaire décelait dans la peinture de Janmot (1814-1892) «un charme infini et difficile à décrire, quelque chose des douceurs de la solitude, de la sacristie, de l’église et du cloître ; une mysticité inconsciente et enfantine». Représentant de l’École lyonnaise, fervent mystique, ce déconcertant élève d’Ingres résiste encore aux classements de l’histoire de l’art. Retrouvez son autoportrait dans notre sélection des expositions les plus excitantes du premier semestre 2016.
Brocardé par les uns, encensé par les autres, l'art a quitté les cimaises pour s'installer dans notre vie quotidienne. Non sans susciter de multiples réactions. Les artistes n'inventeraient plus rien, seraient coupés des réalités sociales. Les artistes n'inventeraient plus rien, seraient coupés des réalités sociales, dominés par l'argent, supplantés par les robots... Vrai ou faux ?