Beaux Arts Magazine

J'entendais aussi la voix des arbres; les surprises de leurs mouvements, leurs variétés de formes et jusqu'à leur singularité d'attraction vers la lumière m'avaient tout à coup révélé le langage des forêts. Tout ce monde de flore vivait en moi, dont je devinais les signes , dont je découvrais les passions; je voulais converser avec eux et pouvoir me dire, par cet autre langage de la peinture, que j'avais mis le doigt sur le secret de leur grandeur -

Théodore Rousseau

Si je parviens par l'assimilation de l'air avec ce qu'il sait faire vivre, et de la lumière avec que qu'elle fait éclore et mourir, à donner la vie générique à ce monde de la végétation, alors vous y entendrez les arbres gémir sous la bise qui doit les dissoudre, les oiseaux qui appellent leurs petits et crient.-

Théodore Rousseau

Théodore Rousseau
L'Enfant des forêts par Daphné Bétard

"Rousseau représente ce côté abrupt, farouche et un peu choquant, qui est à l'art ce que le paradoxe est à la vérité; il a ce précieux don de faire se hérisser les bourgeois, et même pas mal de peintres : c'est une qualité qui devient de plus en plus rare par ce temps plein de prudence." En quelques mots bien sentis, Théophile Gautier, à l'occasion du salon de 1851, perce à jour la personnalité artistique et intime de Théodore Rousseau. Discret et réservé, mais pugnace et déterminé, l'artiste est profondément insoumis (...)

Commentaire d' oeuvre
Le Docteur Gachet, " expression navrée de notre temps"

Dès son arrivée à Auvers, Van Gogh prévoit de faire le portrait du docteur Gachet, qu'il entreprend au bout d'une quinzaine de jours.(..)

- Le Visage
Un sosie de Van Gogh

Avec ses cheveux roux, son visage soucieux et son regard clair et doux perdu au loin, Gachet apparaît comme un double de Van Gogh.
Voyant en lui un "frère " atteint du même mal, le peintre lui donne, grâce à une multitude de petites touches qui animent les muscles de son visage, une expression souffrante, les sourcils tristes et les yeux affaissés (...)

( p.26)

Le docteur Paul Gachet

Le bon Samaritain de la " Nouvelle peinture"

Si l'on cédait à l'amour des raccourcis, le destin de Paul Gachet ( 1828-1909) se résumerait au triptyque suivant : un médecin sans vocation ni grand talent, un fou de peinture devenu collectionneur et graveur, un spécialiste de la neurasthénie aussi atteint que son meilleur portraitiste, Vincent Van Gogh.Trois facettes, et presque 3 temps d'une vie qui n'a pas livré tous ses mystères.


( p.28(

À propos du tableau " Racines, Auvers-sur- Oise, juillet 1890- Van Gogh Museum Amsterdam

Selon Wouter Van der Veen, directeur de l'Institut Van Gogh à Amsterdam, la complexité des " Racines" prouve que le suicide de l'artiste ne fait pas suite à une crise de démence " Vincent Van Gogh réfléchissait longtemps à ses toiles.Pour faire un tableau avec une composition si complexe, il faut avoir toute sa tête. (...)Son geste ultime(son suicide) a été commis de manière consciente et lucide."

Entretien avec Emmanuel Coquery

Comment se fait- il, dans ce cas, que cette période n'ait jamais vraiment été
montrée ?

Monter une exposition Van Gogh est toujours un défi. Les prêts sont difficiles à obtenir.Mais le Musée d'Orsay, qui possède la plus importante collection de Van Gogh hors de son pays natal- grâce au don de Paul et Marguerite Gachet pour le Musée du Louvre, affecté en 1986- a la chance de conserver sept toiles du peintre hollandais de la période d'Auvers-sur-Oise, sur les 26 oeuvres de son fonds Van Gogh.La proposition de cette exposition venue du musée Van Gogh d'Amsterdam, qui possède 8 toiles réalisées à Auvers, nous permettait d'envisager de retracer cette histoire conjointement.

Entretien avec Emmanuel Coquery

Vous présentez au Musée d'Orsay, à Paris avec le musée Van Gogh
d 'Amsterdam,la première exposition d'envergure consacrée à la dernière période de Van Gogh, dont la vie s'achève brutalement à Auvers-Sur-Oise en 1890.En quoi ces quelques semaines passées dans ce village sont- elles importantes ?

C'est une période cruciale, d'abord parce qu'il s'agit de la dernière. Entamé le 20 mai 1890, le séjour à Auvers-sur- Oise, qui se conclut par la mort de l'artiste le 29 juillet, ouvre le mythe de Vincent Van Gogh, artiste tourmenté et ignoré,
" suicidé de la société " pour citer Artaud.Surtout, on assiste, à Auvers-sur- Oise, à un jaillissement de peintures éblouissant.Imaginez qu'en 70 jours, le peintre va produire 74 tableaux : cela fait plus d'un par jour ! Sans compter les 33 dessins, un carnet de croquis, la gravure , à laquelle il s'essaye pour la première fois.... Sa production est fiévreuse, il dessine tout ce qu'il voit.

Riding with Death - 1982
Le jeune homme et la mort
Bien qu’il ne s’agisse pas de son dernier tableau, Riding with Death est devenu le symbole de la mort de l’artiste et le terreau fertile de son propre mythe.
Le tableau est épuré et le fond doré rappelle l’utilisation de tons métallisés - dorés, argentés et cuivrés - de Cadillac Moon (1981).
Le motif triangulaire de cette figure à peine esquissée à cheval sur un squelette, provient d’une œuvre de Léonard de Vinci, que Basquiat avait découverte dans un livre puis transformée en icône.
Ses tableaux, véritables collages, trouvaient leur source dans son environnement immédiat.
C’est l’appropriation du quotidien et de l’accessoire autant que celle d’éléments qui paraissent plus importants qui rendent l’art de Basquiat si singulier.
(page 31)

Pour rendre l’art accessible à tous, il lui fallait une adresse : yourart.art
Open your art : YourArt est un espace d’ouverture à tous les artistes, toutes les œuvres physiques ou digitales ; un rendez-vous d’exposition, d’acquisition, d’expression et de culture ; la plateforme numérique où tous les artistes s’ouvrent à tous les publics.

Le 28 avril 1770, lorsqu’il y débarque pour la première fois, l’explorateur James Cook déclare le continent australien « terra nullius » (« terre sans maître »), au mépris des peuples autochtones qui occupent le territoire depuis 60 000 ans.

Marcel Briguiboul : L’homme à qui le musée de Castres doit tant ! L’artiste et collectionneur qui établit un pont solide entre Castres et l’Espagne par des achats de tableaux très inspirés… Il fut par ailleurs un admirable (auto)portraitiste.

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10 millions. C’est le nombre de documents en libre accès dans Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. Lancée en 1997 avec quelques milliers de livres, manuscrits, cartes, estampes, photographies ou affiches, Gallica s’est enrichie au fil du temps, jusqu’à ce chiffre considérable après plus de 20 ans d’existence. gallica.bnf.fr

Cette œuvre reproduite en couverture a été réalisée par Fabrice Bousteau avec l’intelligence artificielle Midjouney, qui a généré une image à partir du texte suivant : « un tableau de Bosch absolument joyeux, surréaliste, drôle ». Puis l’image a été retravaillée une quinzaine de fois, de nouveau avec Midjourney. Enfin, le photograveur de Beaux Arts Magazine, Litho Art New, en a amélioré les couleurs et la qualité globale. Cette « œuvre » n’a donc pas été créée, loin de là, uniquement par une intelligence artificielle, mais aussi grâce à une somme d’intelligences et de mains humaines !

Depuis la génération de l'arte povera, l'Italie vivait un calme plat. De nouveaux artistes émergent , de nouvelles structures apparaissent. L'Italie artistique serait-elle en phase de réveil ?

(p. 88)

Avertissement préalable : on ne trouvera ici aucun détail sur la vie intime du Caravage, aucune anecdote croustillante sur Rosa Bonheur, aucune révélation sur Léonard de Vinci. rien ou quasiment rien sur les inclinaisons sexuelles de tel ou telle artiste. Mieux vaut sortir du placard les véritables agents subversifs, les images elles-mêmes, plutôt que d'entamer un outing (de l'anglais to out: dévoiler) d'artistes disparus.

(p. 96)

La fée électricité a révolutionné l'art et le design depuis la seconde moitié du XX ème siècle. L'éclairage artificiel s'est substitué au clair-obscur. Cette lumière est source d'inspiration.

Bienheureux Gustave Courbet qui, lorsqu'il peignit Un enterrement à Ornans (1849-1850) [ill. p. 46], n'eut pas à affronter, et pour cause, la lancinante citation du chacun aura son quart d'heure de gloire, prononcée par Warhol plus d'un siècle plus tard - et pourtant !

(p. 44)

Kazimir Malevitch, le maître carré : L'artiste russe (1878-1935) a marqué l'histoire de l'art moderne occidental avec son Carré noir et sa théorie du suprématisme, système de monde sans objets, mais son œuvre est restée par certains côtés mystérieuse.

(p. 52)

En marge du film Liberté-Oléron :

N'empêche, même dans les baisses de rythme, même au creux de la vague, on se gondole de bon cœur. Voue la galère et vive Podalydès !

(p. 20)