Beaux Arts Magazine

Mali
Les destructions de Tombouctou sont un « crime de guerre ». En 2012, quatroze lieux de culte avaient été détruits et saccagés à coups de pioche et de barres de fer par le groupe djihadiste Ansar Dine, au nom de la lutte contre « l’idolâtrie ». La Cour pénale internationale de La Haye a confirmé l’inculpation d’Ahmad Al Fagi Al Mahdi, chef de la Hesbah (brigade des mœurs) de Tombouctou pendant l’occupation de la ville par les djihadistes entre 2012 et 2013, pour la destruction de neuf mausolées appartenant au patrimoine mondial de l’humanité. Ce sera le premier à être jugé par la CPI pour ce type de crime. L’accusé « a exprimé son désir de plaider coupable ». A suivre.

Les chefs-d'oeuvre du monde entier naissent libres et égaux.
Jacques Kerchache

L"image révèle le présent comme un mystère absolu.
(René Magritte)

Toute atteinte à une oeuvre est insupportable. (Thomas Schlesser)

Nous voulons créer l'espace sacré de l'art.

Nous voudrions permettre à autrui de réfléchir sur sa vie, son âme, ses buts, la société qu'il désire. L'écarter du quotidien, du monde des loisirs, pour le forcer à penser.

En 1960,quand j'ai tourné les treize téléfilms de la série "les Heures chaudes de Montparnasse", les Pascin, Foujita, Kisling, Van Dongen, etc... étaient sous-estimés. Alors l'abstraction régnait comme aujourd'hui les installations dérisoires. Chaque époque, chaque pays choisissent l'art officiel qu'ils méritent. Pourtant, autour du carrefour Vavin, les artistes de l'Ecole de Paris avaient réussi à créer une Europe artistique, tolérante, généreuse que, présentement, Bruxelles peine à réaliser. Leurs tableaux ont fait le tour du monde. Ils reviennent à Paris. Merci. (Jean-Marie Drot)

L'Ecole de Paris, période charnière, début d'une ère cosmopolite où des hommes n'hésitent pas à traverser les continents, ou la Seine, pour un ailleurs propice à l'émancipation créatrice ; Paris, lueur dans le monde par l'aura de sa culture, de ses cafés, lieu de rencontres et de confrontations où chacun peut affirmer son moi. Certains y meurent de faim, d'autres réussissent par la grâce d'un collectionneur américain... Artistes singuliers, bien loin de l'actuelle uniformisation mondiale.

Commentant l'oeuvre de Bacon, Deleuze écrit dans Logique de la sensation: "L'homme qui souffre est une bête.La bête qui souffre est un homme.C'est la réalité du devenir".

Il est vrai que.. chaque jour dans la glace je vois la mort au travail, c'est une des plus jolies choses qu'ait dite Cocteau.

Théodore Rousseau
L'Enfant des forêts par Daphné Bétard

"Rousseau représente ce côté abrupt, farouche et un peu choquant, qui est à l'art ce que le paradoxe est à la vérité; il a ce précieux don de faire se hérisser les bourgeois, et même pas mal de peintres : c'est une qualité qui devient de plus en plus rare par ce temps plein de prudence." En quelques mots bien sentis, Théophile Gautier, à l'occasion du salon de 1851, perce à jour la personnalité artistique et intime de Théodore Rousseau. Discret et réservé, mais pugnace et déterminé, l'artiste est profondément insoumis (...)

Entretien avec Emmanuel Coquery

Vous présentez au Musée d'Orsay, à Paris avec le musée Van Gogh
d 'Amsterdam,la première exposition d'envergure consacrée à la dernière période de Van Gogh, dont la vie s'achève brutalement à Auvers-Sur-Oise en 1890.En quoi ces quelques semaines passées dans ce village sont- elles importantes ?

C'est une période cruciale, d'abord parce qu'il s'agit de la dernière. Entamé le 20 mai 1890, le séjour à Auvers-sur- Oise, qui se conclut par la mort de l'artiste le 29 juillet, ouvre le mythe de Vincent Van Gogh, artiste tourmenté et ignoré,
" suicidé de la société " pour citer Artaud.Surtout, on assiste, à Auvers-sur- Oise, à un jaillissement de peintures éblouissant.Imaginez qu'en 70 jours, le peintre va produire 74 tableaux : cela fait plus d'un par jour ! Sans compter les 33 dessins, un carnet de croquis, la gravure , à laquelle il s'essaye pour la première fois.... Sa production est fiévreuse, il dessine tout ce qu'il voit.

Le 28 avril 1770, lorsqu’il y débarque pour la première fois, l’explorateur James Cook déclare le continent australien « terra nullius » (« terre sans maître »), au mépris des peuples autochtones qui occupent le territoire depuis 60 000 ans.

Cette œuvre reproduite en couverture a été réalisée par Fabrice Bousteau avec l’intelligence artificielle Midjouney, qui a généré une image à partir du texte suivant : « un tableau de Bosch absolument joyeux, surréaliste, drôle ». Puis l’image a été retravaillée une quinzaine de fois, de nouveau avec Midjourney. Enfin, le photograveur de Beaux Arts Magazine, Litho Art New, en a amélioré les couleurs et la qualité globale. Cette « œuvre » n’a donc pas été créée, loin de là, uniquement par une intelligence artificielle, mais aussi grâce à une somme d’intelligences et de mains humaines !

C'est un Paris comme vous ne le verrez nulle part ailleurs. Un voyage dans le temps qui vous mène des tout premiers occupants d'un bord de fleuve à une mégapole qu'on appelle le Grand Paris. Entre ces deux époques espacées de quarante siècles, Paris a tout vécu : l'expansion, la régression, les guerres, la prospérité, la misères, les épidémies, les réalisations grandioses, plusieurs révolutions, la grande et les petites histoires mais, surtout, la chance d'être une ville toujours en mouvement.
C'est à ce voyage extraordinaire que vous convie le musée Carnavalet-Histoire de Paris dans un nouvel écrin qui a nécessité quatre ans de travaux.

Lorsqu'on évoque l'art, on pense d'abord et toujours aux artistes. À juste titre : à l'origine de tout. Mais ils n'existeraient pas sans les historiens, les critiques et les conservateurs qui mènent des recherches pointues pour comprendre, valoriser et souvent révéler leur œuvre. L'art en fait une création communautaire.

Chaise Thonet No. 1 1849 - Le saint siège
Conçu en 1849 en 1850 pour l'ameublement du palais Schwarzenberg à Vienne, la chaise du charpentier Michael Thonet est considéré comme la matrice du mobilier industriel moderne. À 171 ans, elle connaît une nouvelle jeunesse.

Sacrifier le financement de la culture est d’autant plus fâcheux que la Grèce est une destination extrêmement touristique, qui a attiré plus de 17 millions de visiteurs en 2013. En dehors de la mer et du soleil, le patrimoine est un des facteurs d’attraction essentiels du pays, considéré à juste titre comme le berceau de la civilisation européenne. Les conditions d’accueil des musées sont de plus en plus misérables – avec des salles closes, des horaires d’ouverture restreints, voire des fermetures complètes –, ce qui risque, à terme, de nuire à un des seuls moteurs économiques qui fonctionnent encore pleinement.

La Favorite des puissants

Elizabeth Vigée-Lebrun, "Le grand homme" par Alain Vircondelet

Elle n'entra à la Cour ni pour son rang ni pour ses titres, pas d'avantage pour sa fortune ou son entregent, mais par l'unique mérite de ses dons et de son talent. L'avisée Marie-Antoinette repéra très vite en elle ses qualités de portraitiste et peut-être aussi la grâce de sa personne et le charme de son esprit, qui enchantaient déjà Paris. Inaugurant ainsi le règne de la méritocratie, que les révolutionnaires entendirent porter au pouvoir, elle imposa l'artiste à Versailles, la faisant entrer dans le fantastique projet qu'elle avait conçu de rassembler une cour féminine, projet qui accrut l'hostilité de ses ennemis et encouragea la propagande pamphlétaire dont la peintre fait aussi les frais. (p. 34)

De son vivant, Fra Angelico fut une star de la peinture dont la renommée dépassa largement Florence et la Toscane, l'artiste étant appelé auprès du pape, à Rome.