Au fond, travailler ne représentait rien d'autre pour elle que l'espoir, très flou, de se construire une autre identité que la sienne, dont l'étroitesse l'étouffait, et d'accéder à un espace réservé aux autres. Bien sûr, il y avait aussi, probablement, la secrète envie de disposer d'un argent sur lequel l'on n'ait pas de comptes à rendre, un argent que l'on ne doive à personne mais à nos seuls efforts.
Elle aimait cette image d'elle qu'il admirait et se promettait de toujours lui ressembler. Jamais l'idée ne l'avait effleurée que ce pouvait-être là, au travers de ces premiers malentendus de ce couple, où l'on cherche à paraître avant que de se découvrir, d'où prenait corps leur inéluctable décadence.
Chacun est le fils de ses oeuvres
Peindre et lire faisaient partie de sa vie intime comme rêver, manger ou dormir.
Peut-être sommes-nous tous nés avec une valise dans la tête, comme je l'étais, moi, aux premiers pas insolents de ma jeunesse, mais nous la perdons en route de peur de nous y enfermer.
Il suffit d'apprendre à ne plus avoir peur pour que nos demons se volatilisent.
La nature de ton bonheur m'indiffère pourvu que tu sois heureuse.
On m'avait seulement appris à ne pas faire confiance en l'avenir ni en mes capacités, et à noyer le "je" dans un "nous" figé depuus des siècles.
Le poste de télévision gémissait des nouvelles sans nouveauté sur les activités identiques d'individus semblables.