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Citations de Diglee (269)


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Nous sommes à nous deux toute l'immensité
Rien n'est si beau que toi quand je vois que tu m'aimes,
Nous sommes un amour au-dessus de nous-mêmes,
Indicible, immuable, extrême, innocenté.

Qui connaîtra jamais la muette musique
Emanant de nous deux quand nous nous regardons,
Et même détournés, figés, sans abandons,
Ah ! notre grand plaisir idéal et physique.

(Jane Gatulle-Mendès - Jeanne Mette)
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ADIEU

N'oublie pas, mon trésor, qu'on s'est aimées un jour.
Libérée aujourd'hui, cependant, souviens toi
Qu'il était nu, poisseux, humide, notre amour,
Et que toute ta peau frémissait sous mes doigts.

Le monde avance, et toi avec, tu te convaincs
Que rien de tout cela n'a existé vraiment.
Crois moi : ton coeur se moquera de ton chagrin.
C'est un étrange traître, aux costumes changeants.

Remords, remémorer - ces syllabes sont soeurs,
Si elles sonnent pareil, qu'il en soit donc ainsi !
Va, passe de mon coeur à un tout autre coeur,
Mais remémore-toi notre amour à demi.


(Vita Sackville-West)
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Ouvre les portes de la nuit
Tu trouveras mon coeur pendu
Dans l'armoire odorant de l'amour
Pendu parmi les robes roses de l'aurore
Mangé par les mites, la saleté et les ans
Perdu sans vêtements, écorché par l'espoir
Mon coeur aux rêves galants
Vit encore.


(Joyce Mansour)
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La nuit
secrètement
je prends la lune
dans ma bouche

Parfois j'avale un morceau
alors moi aussi
je déborde de sa lumière
empruntée.

(Anise Koltz)
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ECCHYMOSE

Une douleur crue, au toucher seulement. Se faire des bleus
à des endroits qui ne touchent nulle part, des endroits vierges.
Se faire des bleus à force de n'être touchée nulle part.
Mon plexus, une ecchymose.


(Catherine Voyer-Léger)
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PAPILLONS

Rien à voir avec les désirs-ouragans. Ceux qui te tiennent dans le vent par la fragile poigne d'une cheville. Ceux qui te brassent à l'envers.
C'est une douceur qui te prend au ventre. Ou, plus précisément, c'est quelque chose dans le ventre qui te rappelle que tu es douceur. ça grossit là, dans l'abdomen, et ça caresse tout ce qui mousse au fond de toi.

(Catherine VOYER-LEGER)
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NUIT

Seule dans le silence
Mais avec ce coeur sourd où bat le sang du monde
Tu gis les doigts rejoints et les jambes serrées.
Rien ne vit que ce dur battement de tonnerre,
Ce bruit de pas et de canons dans ma poitrine.
Je guette un souffle au loin dans la nuit qui me cerne,
Un souffle de soleil sur les rives de l'enfance.
Bouche pleine d'une eau de l'ombre, mes appels
Se taisent, engloutis sous l'inerte marée
Où seule je vous noue à moi.

(Marie-Jeanne DURRY)
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j'ai sauté de moi jusqu'à l'aube.
j'ai laissé mon corps près de la clarté
et j'ai chanté la tristesse de ce qui naît .

(Alejandra Pizarnik)
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J'emmagasine des nuits contre toi
Peuplées de lourds cauchemars de fleurs closes

Des piles de midis
Enroulées au noyau
Solitaire du
Soleil

(Mina LOY)
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Les poèmes

Ce sont des extraits d'insomnies,
C'est le noir des bougies tordues
C'est au matin le premier son
De blancs carillons par centaines ....

C'est la tiédeur d'un appui de fenêtre
Sous la lune de Tchernigov
Ce sont les abeilles, c'est un mélilot,
C'est la poussière, et l'ombre et la touffeur.


(Anna AKHMATOVA)
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Ce soir mélancolique de janvier donc, enfoncée dans les plaids de mon canapé et entourée de mes deux chats somnolents, j'ai cliqué sur "réserver" comme un acte de rébellion contre ma tristesse. Comme une manière de l'accueillir autant que de la combattre. De saisir moi-même cette petite main tendue vers rien.

Je ressentais aussi un fort et impérieux besoin d'écrire. Quelque chose de nouveau, d'indicible avait besoin de sortir. Je publie des livres depuis plus de dix ans, bandes dessinées, romans jeunesse ou récits illustrés en tout genre, l'écriture ne m'était donc pas totalement étrangère, mais cette fois-ci c'était autre chose, ça sourdait plus en dedans. L'isolement me paraissait la meilleure solution pour en avoir le cœur net en me confrontant enfin à ce fameux mythe de l'écrivain isolé, touché par la grâce de l'écriture.

Je partirai pour faire parler les mots - et faire taire mes maux. (p.15)
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SILENCE A VIVRE

Certaines tombes ne jaunissent pas
Certaines fins multiplient le vertige
Certains départs s'adossent à la fraîche souffrance
Certains corps brûlent à tous les âges du nôtre

Certaines paroles bouleversent
Tout le silence à vivre.

(Andrée Chedid)
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AMOUR

Lors
Tes lèvres d'amour entrouvriront ma vulve
Et boiront mon désir
Comme on boit un vin fou
Ce désir
Qui courait au long de mon échine
Et faisait se cambrer mes reins
A ton toucher si doux
Lors
Je ne saurai plus si c'est moi que tu aimes
Ou seulement
Ta joie
De me donner l'amour

(Simonne Michel Azais)
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 Diglee
COURANT

Si loin dans la vie et si près de la mort
qu'avec personne ne peux en disputer,
j'arrache à la terre ma part ;

je plante le coin vert en plein coeur
de l'océan si calme et me dépose moi-même sur ses rives.

Envol d'oiseaux d'étain et de parfum de cannelle !
Je suis seule avec le temps mon assassin.
Nous nous tissons un cocon d'ivresse et d'azur.

(Ingeborg Bachmann)

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La nuit m'encercla, photographie décollée de son cadre.
Une doublure de manteau se fendit comme les deux coquilles
d'une huître. Disjoints, le jour et la nuit - et dans leur fêlure
je tombais ne sachant sur quel lit je reposais, si c'était sur
la plus haute feuille de l'aube, la grise et la froide, ou sur la
couche sombre de la nuit.


(Anaïs Nin)
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Personne ne me connaît
Moi qui vais nue
Seule,
Sous le ciré noir des saisons
Et la pluie brouille mon ombre


(Claude de Burine)
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JE M' ESCORTE

Je ne connais pas
le squelette
qui vit debout en moi

Obscurs les lieux de mon corps
la gravitation me commande

Je m'escorte
dans l'énigme totale de moi-même

Comment me traduire par le verbe


(Anise KOLTZ)
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L'océan d'où j'étais sortie
il y a des millions d'années
se réveille en moi
quand je t'aime

Dans mes étreintes
je laisserai sur ton corps
des restants de coquillages

Ton lit sera recouvert
d'une fine couche de sable

(Anise KOLTZ - 1928 - )
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Lorsque j'écris Christian, je le transforme déjà, et c'est une part infime de lui que j'explore, une perception : tout le reste m'est étranger.
Alors qui est le vrai Christian ? Celui d'avant, que j'aime, ou l'Autre, cet étranger ? [...]
L'Autre a déteint sur Christian, et, comme une lame de fond impitoyable, il emporte avec lui tous les souvenirs. (p. 118)
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Les cimetières, surtout les plus anciens, sont emplis de secrets, de sculptures au sens caché, de grilles et de portes ornées de scarabées, de sabliers ailés, d’Ouroboros ou de couronnes de blé. Mais le cimetière de Loyasse, si somptueux soit-il, doit surtout sa réputation à la tombe de Maître Philippe. Comme le Père Lachaise à Paris attire les foules grâce à Allan Kardec, père fondateur du spiritisme, Loyasse fait grimper tous les fanas d'occultisme en haut de sa colline pour glisser une prière dans l'enclos de l'ancien guérisseur, magnétiseur et alchimiste lyonnais, admiré au XIXe jusqu'à la cour du Tsar. Une petite plaque discrète indique encore l'ancien emplacement de son laboratoire alchimique devant l'entrée de la cour des Loges, dans les ruelles du vieux Lyon. Sa tombe est la plus fleurie du cimetière. Chaque fois que j'y passe, je découvre de nouveaux petits vœux de papier enrubannés autour des branches du rosier ou des thuyas qui bordent son caveau. On peut parfois y trouver d'étranges figurines de cire enroulées dans du tissu coloré, des pièces, des coquillages, des cristaux, des icônes, des vierges, des chapelets, des restes de bougies, des fleurs séchées et autres offrandes sacrées nourries de multiples croyances. Des visiteurs s'y agenouillent ou rôdent autour de la tombe, et certains s'en vont même à reculons, pour ne pas tourner le dos à cette sépulture réputée magique. (pp. 93-94)
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