En Russie, tout est secret et rien n'est mystère.
Le 19 décembre 1916, à la veille de Noël - le dernier de l'empire des Romanov -, à Petrograd, un cadavre remonta à la surface de la petite Nevka. Couvert d'une croûte de glace, le visage défiguré. Mais le plus stupéfiant était les mains. Ligotées, elles étaient levées, dressées. Car là, sous l'eau gelée, cet homme hors du commun, brutalisé, criblé de balles, avait continué à vivre, essayant encore de se libérer de ses liens. Or, les jours suivants, ainsi que la police le noterait dans son rapport, des gens se mettraient à affluer en grand nombre vers la rivière, munis de gourdes, de cruches et de seaux. Ils viendraient y puiser de l'eau où avait flotté l'atroce cadavre, dans l'espoir de s'emparer de sa force, cette force diabolique, incroyable, dont la Russie tout entière avait entendu parler.
Mortellement effrayés, ses adjoints font du zèle
Or sache que chez nous, en Russie, le mari et le chef ont toujours raison. Quoi qu'ils fassent et quoi qu'ils disent. Sache qu'en Russie, les ordres les plus absurdes ne sont jamais annulés.