Citations de Jung (128)
Il me répète que je ne suis plus d'ici, et que la meilleure façon de revenir dans son pays natal, c'est d'abord d'accepter que ce n'est plus le sien... et de construire une nouvelle relation avec lui.
"Accueillir un enfant qui n'est pas le sien, lui donner une seconde chance. Naître une seconde fois."
Ma maman m'a proposé de faire une sieste, avant de repartir pour Paris. Tandis que je suis allongé sur le lit de mon enfance, plein de souvenirs refont surface... Enfant, je pensais que je ne deviendrais jamais adulte. Je me rappelle que certaines nuits, j'avais du mal à m'endormir car je croyais que j'aillais rester à l'âge de huit ans éternellement.
Mes parents adoptifs étaient sévères et exigeants. Ils ont commis quelques maladresses qui ont froissé ma susceptibilité d'enfant adopté, blessé mon amour-propre. Cependant, ils m'ont aimé à leur manière et je n'ai manqué de rien. Peut-être que je leur en demandais trop aussi, et qu'ils n'avaient pas plus à offrir. Finalement, ils m'ont donné le principal : une famille.
C'est donc sous l'effet d'une hallucination que je suis parti pour un pays du Sud... au hasard, à Barcelone... là où brille le soleil. J'étais jeune, libre, insouciant... et il faut aussi l'avouer... un peu con !
Est-ce que j'allais un jour sortir de ma carapace ?
Il était temps que j'arrête de jouer à cache-cache avec moi-même.
- Je crois que tu as besoin de te détendre... Viens, on va se fumer un petit pétard...
- Je fume pas.
- Une tisane alors...
(p. 12)
Quand j’étais petit, je me disais souvent que j’avais dû être drôlement mauvais puisqu’on m’avait abandonné. A l’adolescence, perdant l’insouciance de l’enfance, ce sentiment de disgrâce, de rejet, celui de ne pas avoir été désiré, s’est transformé en colère. Je suis devenu un démon pour moi-même, entamant un processus d’autodestruction. Guérir le mal par le mal, jusqu’à disparaître, ne plus exister.
(tome 3)
J’étais à la recherche d’une maman, mais je ne me rendais pas compte que j’en avais deux. Tout aurait été tellement plus simple si je n’en avais eu qu’une… Alors pourquoi devoir choisir ?
Je garderai les deux, chacune avec ses qualités et ses défauts. J’aurai une partie occidentale, et l’autre orientale. Je serai européen, mais aussi asiatique. Et quand quelqu’un me demandera de quelle origine je suis, je lui répondrai que je viens d’une contrée où on y cultive du miel au goût sucré, mais aussi au goût salé.
En fin de compte, j’ai eu deux mamans, deux pays… j’avais découvert que j’étais le chaud et le froid, le blanc et le noir.
(tome 2)
Depuis 1958, la Corée a délivré plus de 200 000 enfants. 50 000 pour la consommation locale, et 150 000 pour l'exportation.
Il y a une pointe d'ironie dans ce que je viens d'écrire, je ne devrais pas. Après tout, ça nous a sorti de la misère.
Tant que la terre est fertile, on peut s'enraciner n'importe où ...
(page 94)
C'est difficile à comprendre mais quand des parents se séparent, bien que le couple conjugal n'existe plus, le couple parental perdure jusqu'à la mort.
(page 57)
J'étais très émue en la voyant, car même sans connaitre les raisons qui l'avaient poussée à abandonner "notre" fils, je pensais à tout ce qu'avait dû endurer cette femme. Sa vie sans Olivier avait dû être rythmée par d'obsédantes questions : où est mon fils ? Qu'est-il devenu ?
J'avais envie de la rassurer en lui apportant ces réponses :
"C'est moi qui me suis occupé de ton fils. Je lui ai donné tout l'amour dont il avait besoin et que tu lui aurais toi-même donné, si tu avais pu le garder près de toi."
Je voulais aussi qu'elle sache que j'étais heureuse qu'elle puisse enfin découvrir le bel homme qu'il est devenu ... Et que si elle voulait, on pourrait être toutes les deux ses mamans.
(page 44)
« L’adoption réussie est la mise en commun de deux souffrances, comme tu le dis Fabien, pour aboutir à construire un bonheur unique, il faut s’adopter mutuellement plus qu’adopter ou être adopté. »
Trouver un bon équilibre prend du temps... mais, dans la vie, tout est possible. Il faut juste se donner les moyens d'y arriver.
Couleur de peau : miel est une histoire sur la quête identitaire, on ne peut la figer dans du marbre, elle est en constante évolution, en devenir, et c'est plutôt une bonne chose.
"_T'es con ou quoi ? On ne fume pas.
_Un artiste de ce nom se doit de fumer, et pas que des pétards...si tu vois ce que je veux dire...
_Je fume parfois, mais j'avale pas le fumée.
_Enfoiré ! Je savais que tu t'exerçais en cachette.
_Ça fait artiste...Picasso, Gainsbourg, Brel...et maintenant Jung et Mohamed."
"Son passé difficile était probablement à l'origine de la relation compliquée qu'elle entretenait avec ses enfants. Surtout avec ses deux adoptés, surtout avec Valérie. Mais quand on est petit, on ne trouve aucune excuse à ses parents."
"Marchandise...Drôle de comparaison. Pourquoi voir le mauvais côté des choses ? Une fois le ventre plein, on voudrait oublier la rue, hein ? Mais ça ne s'oublie pas."
Quant le fil de la vie a été interrompu, il faut le reconstruire. et la reconstruction de soi passe inévitablement par l'acceptation de ce qu'on est... de ses origines... de ses racines