Ce jeudi 14 mars est sorti le premier tome de Blue Flag, nouvelle série des éditions Kurokawa que l’on doit à l’auteur Kaito, dont c’est il me semble le premier travail édité en France. Personnellement, la couverture magnifique m’a tout de suite appelé, et voyant qu’il s’agissait d’une histoire de lycéens qui se cherchent et qui découvrent les tourments émotionnels et personnels propres à cette période, j’ai tout de suite été intéressé (cela fait plus de 10 ans que j’ai terminé le lycée, mais j’en garde un très mauvais souvenir, qui est peut-être la cause de mon intérêt pour ce genre de thématique en fiction). Nous allons donc voir si cette nouvelle série mérite qu’on s’y intéresse, en commençant par le traditionnel résumé :
Au printemps de leur année de Terminale, trois élèves se retrouvent à un carrefour de leur vie.
Taichi est dans la même classe que Tôma, un ami d’enfance à qui tout réussi et que Futaba, une fille qu’il a du mal à supporter. Un jour, Futaba se confie à lui et lui avoue qu’elle est amoureuse de Tôma.
Un instantané sensible des tourments de la jeunesse d’aujourd’hui.
Le résumé le montre bien, ce premier tome se focalise sur trois personnages même si c’est réellement le point de vue de Taichi que l’on soit. C’est d’ailleurs des trois personnages celui qui est le plus difficile à cerner dans ce premier tome (quand bien même les autres ont suffisamment de relief pour avoir de nombreuses surprises à dévoiler). La relation entre les trois est au cœur de ce premier tome, et on suppose qu’elle sera au cœur de toute la série.
De ce fait, il était important de dépeindre trois adolescents très travaillés dans leur caractérisation. Et de ce point de vue, c’est une vraie réussite dans ce tome introductif. En effet, les trois sont très différents et tous très intéressants, quand bien même on ne fait ici que gratter la surface. Tôma est celui pour lequel on a le plus vite de la sympathie je trouve, ce qui est cohérent avec la façon dont les autres élèves le voient. Il est grand, beau, souriant, ouvert, gentil, il pense aux autres et est doué en tout. Tellement parfait que tout le monde se demande pourquoi il est toujours célibataire, ce à quoi Taichi semble apporter un élément de réponse durant le tome.
Futaba quand à elle, est une fille très effacée, très timide et maladroite, au point où ça en devient irritant pour Taichi. Comme l’a indiqué le résumé (et on l’apprend très rapidement), elle finit par se confier au jeune homme concernant ses sentiments pour Tôma, et il finit par accepter de l’aider à se rapprocher de lui, bien que l’on ne comprenne pas forcément pourquoi.
Enfin, Taichi, comme je l’ai dit, est le personnage dont on partage le plus le point de vue, mais qui est paradoxalement le plus ambigu dans ce premier tome selon moi. J’ai vraiment eu beaucoup de mal à comprendre son mode de penser, ses réactions colériques et autres. Cela ne veut pas dire que le personnage m’a déplu et que je n’ai pas eu d’empathie pour lui, au contraire, j’ai trouvé que sa façon de se comporter était intéressante car elle traduit une forme de mal-être adolescent et l’incertitude sentimentale de cette période.
Et autour de ces trois très beaux personnages gravitent déjà plusieurs personnages secondaires qui risquent d’avoir de l’importance par la suite, mais je n’en dirai rien pour ne pas gâcher les quelques éléments semés ici. Mais comme je l’ai déjà dit, l’auteur a réellement réussi à capter quelque chose dans la caractérisation de ces personnages (aussi bien les principaux que les secondaires) et de leurs rapports qui fait très authentique et qui me donne déjà très envie de voir l’évolution de tout cela.
Ce travail d’écriture de qualité est en plus soutenu par une esthétique magnifique. Le design de chaque personnage fait mouche (en particulier celui de Tôma à mes yeux, qui est pour le moment mon personnage préféré des trois). Le travail sur les expressions faciales, absolument crucial pour ce genre d’histoire, est impeccable. Et le tout confère au manga une ambiance d’une grande douceur mais qui retranscrit cependant l’incertitude et la gène maladive de certains. Un travail d’orfèvre qui doit être souligné. Ce travail étant parfaitement mis en valeur par une édition d’excellente facture à laquelle on est habitués venant de Kurokawa. La couverture absolument magnifique risque d’ailleurs de donner envie à pas mal de monde, un très bon point pour ce tome !
En résumé, j’attendais beaucoup ce premier tome de Blue Flag compte tenu de sa thématique adolescente, de sa couverture qui m’appelait et de la façon dont Kurokawa nous vendait la série (j’ai également constaté une certaine attente sur twitter). Et force est de constater que ce volume ne déçoit en aucun cas. Il brosse le portrait de trois lycéens très différents mais auxquels on s’attache tout de suite, donnant très envie de suivre leurs atermoiements sentimentaux. De ce fait, c’est avec une grande impatience que j’attendrai la suite de cette histoire qui pourrait bien faire partie de celles qui comptent.
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