Vonnegut fait partie des mes auteurs préférés, pas comme auteur de science fiction car finalement ses scénarios m’importent assez peu, se sont souvent des situations fixes qui génèrent des dialogues ou des reflexions, des anecdotes simples, miroirs de la condition humaine et de son absurdité. Cocasse mais pas vraiment, Vonnegut vise juste et fait ressortir le ridicule autant que l’atroce chez l’humain, ses désirs dérisoires, la politique, philosophie, religion. Humour noir, légèreté lourde, on sourit alors que c’est à pleurer. De ce fait, et parce que souvent l’histoire n’est qu’un prétexte, je trouve non seulement impossible de résumer les nombreux romans que j’ai lu de cet auteur, d’autant plus que je les mélange. Ceux dont l’histoire me reste le plus clairement sont celle de ce gardien de prison et Galápagos qui est beaucoup plus narratif et que j’adore... mais laissons-le là. De Hocus Pocus, me reste ces anecdotes avec les prisonniers, cette réflexion sur le sens de l’an vie, la dérision. Moins fort qu’Abattoirs 5 dont certains passages sont très puissants, il reste néanmoins de forts échos malgré les nombreuses années qui ont passé depuis cette lecture
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Après une augmentation effrénée de la population mondiale et des progrès scientifiques permettant d'arrêter le vieillissement des humains et ainsi reculer indéfiniment la mort, un nouveau système social a vu le jour. Les guerres ne sont que des souvenirs, la délinquance a quasiment disparue, les maladies aussi. La mort ne survient qu'à la demande : un numéro de téléphone a été mis en place pour les suicides assistés. La population des Etats-Unis a été stabilisée autour des 40 millions et peu de nouvelles naissances ont lieu. Pourtant, aujourd'hui, à Chicago, le jeune Edward Wehling, 56 ans, va être papa et il est à l'hôpital pour accompagner sa femme sur le point d'accoucher. Dans la salle d'attente, un homme est occupé à peindre une fresque représentant les bienfaits de la science et censée honorer les personnes influentes de la société locale …
C'est un peu par hasard que je suis tombée sur cette nouvelle sous forme d'ebook en anglais. Je n'ai pas de liseuse et je ne lis donc pas d'ebook mais là, comme cela ne représentait même pas une trentaine de pages, ce n'était pas insurmontable à lire sur l'ordinateur (il m'a fallu une vingtaine de minutes pour en venir à bout mais déjà, mes yeux commençaient à picoter). Par contre, je n'ai pas trouvé de traduction de cette histoire en français. C'est le titre qui m'a intriguée, avec son jeu de mot se référant à Shakespeare. C'est d'ailleurs peut-être pour ça qu'elle n'a pas été traduite … rien que le titre est un casse-tête à adapter ! A part ça, on découvre une société futuriste où la mort, la vieillesse et les maladies ont été vaincues mais qui, à cause de cela, est finalement très codifiée et très bureaucratisée. Il faut bien contrôler les naissances si on ne veut pas voir la planète crouler sous les humains. C'est donc tout le sel de l'histoire, avec le peintre servant de catalyseur pour provoquer la réflexion des personnages aussi bien que du lecteur. Publiée en 1962, cette nouvelle paraît toujours d'actualité car on cherche encore à prolonger notre espérance de vie et de contrôler au mieux les maladies. On peut donc se dire que, si on réussissait dans cette entreprise, le monde décrit par l'auteur risquerait de voir le jour ! C'est bien sûr assez grinçant et cynique et j'ai peut-être trouvé le final un peu trop rapide et prévisible, sans compter le fait que, de nos jours, c'est un sujet qu'on a déjà traité dans des romans ou dans des films, avec différentes variantes mais si je replace le tout à l'époque de sa parution, c'est plutôt moderne et réussi et cela provoque néanmoins la réflexion : comment réagirions-nous si on était dans la même situation ? Une lecture inattendue mais je suis contente d'avoir découvert cet auteur à travers cette nouvelle … maintenant, je peux essayer de déterrer de ma PAL le roman (Abattoir 5) que j'ai de lui et qui est devenu un classique de la littérature américaine moderne.
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C'est agréable de voir une telle vision des choses! Malgré son âge, ce "vieux schnock" sait nous interpellé!
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