Toutes celles et ceux qui ont aimé
Abattoir 5 retrouveront dans
Abracadabra les mêmes ingrédients. le personnage central, Eugene Debs Hartke, se raconte. On compend assez vite qu'il est inculpé et tout le roman nous amène à savoir pourquoi... Evidemment, comme souvent chez
Kurt Vonnegut, c'est caustique et absurde.
Vonnegut en profite pour nous dépeindre les USA sous forme d'une dystopie. le roman, écrit en 1990, se positionne en 2001. Vonnegut ne prend pas trop de risques, donc. Je ne considère d'ailleurs pas Vonnegut comme un auteur de SF. Il aime tremper sa plume dans le quotidien et le réel qu'il écorne et travesti un peu pour mieux nous montrer les incohérences et les paradoxes de notre société. Les USA sont dirigés par un président d'origine japonaise, la prison locale est dirigée par les Japonais aussi, le collège dans lequel travaille Eugene est livré au pouvoir de riches mécènes qui décident de tout sans rien savoir... j'en passe et des meilleures.
Ici, il va étriller la religion, l'économie, le système pénitentiaire et scolaire, l'armée et la guerre (du Vietnam), le couple et le sexe et -bien sûr- la politique. Bref, les thèmes habituels chez Vonnegut.
Le tout est vif et cynique, caustique et terriblement bien vu (comme souvent). Bref, que du bonheur.