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Critiques de Kurt Vonnegut (208)
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2BR02B

Après une augmentation effrénée de la population mondiale et des progrès scientifiques permettant d'arrêter le vieillissement des humains et ainsi reculer indéfiniment la mort, un nouveau système social a vu le jour. Les guerres ne sont que des souvenirs, la délinquance a quasiment disparue, les maladies aussi. La mort ne survient qu'à la demande : un numéro de téléphone a été mis en place pour les suicides assistés. La population des Etats-Unis a été stabilisée autour des 40 millions et peu de nouvelles naissances ont lieu. Pourtant, aujourd'hui, à Chicago, le jeune Edward Wehling, 56 ans, va être papa et il est à l'hôpital pour accompagner sa femme sur le point d'accoucher. Dans la salle d'attente, un homme est occupé à peindre une fresque représentant les bienfaits de la science et censée honorer les personnes influentes de la société locale …

C'est un peu par hasard que je suis tombée sur cette nouvelle sous forme d'ebook en anglais. Je n'ai pas de liseuse et je ne lis donc pas d'ebook mais là, comme cela ne représentait même pas une trentaine de pages, ce n'était pas insurmontable à lire sur l'ordinateur (il m'a fallu une vingtaine de minutes pour en venir à bout mais déjà, mes yeux commençaient à picoter). Par contre, je n'ai pas trouvé de traduction de cette histoire en français. C'est le titre qui m'a intriguée, avec son jeu de mot se référant à Shakespeare. C'est d'ailleurs peut-être pour ça qu'elle n'a pas été traduite … rien que le titre est un casse-tête à adapter ! A part ça, on découvre une société futuriste où la mort, la vieillesse et les maladies ont été vaincues mais qui, à cause de cela, est finalement très codifiée et très bureaucratisée. Il faut bien contrôler les naissances si on ne veut pas voir la planète crouler sous les humains. C'est donc tout le sel de l'histoire, avec le peintre servant de catalyseur pour provoquer la réflexion des personnages aussi bien que du lecteur. Publiée en 1962, cette nouvelle paraît toujours d'actualité car on cherche encore à prolonger notre espérance de vie et de contrôler au mieux les maladies. On peut donc se dire que, si on réussissait dans cette entreprise, le monde décrit par l'auteur risquerait de voir le jour ! C'est bien sûr assez grinçant et cynique et j'ai peut-être trouvé le final un peu trop rapide et prévisible, sans compter le fait que, de nos jours, c'est un sujet qu'on a déjà traité dans des romans ou dans des films, avec différentes variantes mais si je replace le tout à l'époque de sa parution, c'est plutôt moderne et réussi et cela provoque néanmoins la réflexion : comment réagirions-nous si on était dans la même situation ? Une lecture inattendue mais je suis contente d'avoir découvert cet auteur à travers cette nouvelle … maintenant, je peux essayer de déterrer de ma PAL le roman (Abattoir 5) que j'ai de lui et qui est devenu un classique de la littérature américaine moderne.
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Abattoir 5

Premier titre de ma sélection de 80 titres du roman américain. J'avais lu ce livre adolescent, il m'avait marqué à l'époque pour son côté absurde et son pacifisme. Beaucoup de plaisir à le relire, un roman très original, un peu foutraque mais c'est aussi sa grande qualité. On est trimballé entre drame, désespoir, humour. Il y a peu de romans réussis sur les allers-retours dans le temps. Bien plus qu'un livre de genre, ce bouquin bien mal connu touche à l'universalité. Vonnegut, un grand auteur à découvrir, à lire absolument. A signaler le film tiré de ce livre, un prix du Jury à Cannes en 1972 et une bande originale sublime de Glenn Gould, excusez du peu...
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Abattoir 5

Par le biais d'éléments de SF et de scènes à la fois grotesques et farfelues, Vonnegut aborde en toile de fond l’absurdité de la guerre et du penchant humain à l'autodestruction de ce qui l'entoure. Plutôt difficile d'accès de par la volonté de raconter le bombardement de Dresde en prenant des détours sans cesse plus inventifs et loufoques, ce roman se lit tout de même aisément mais sans toutefois transcender comme l'on pouvait s'y attendre après avoir lu l'accroche : "chef d'oeuvre de la littérature américaine".



Récit de la fin du temps de l'innocence, si tant est qu'il ait un jour existé. Tragique et intemporelle croisade des enfants. C'est la vie.
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Abattoir 5

Ce livre est classé dans plusieurs classements des meilleurs livres de Science-fiction.

À mon avis c'est une erreur, il devrait être classé dans le top des meilleurs livres de tous les temps (et pas seulement de la SF)



SF, il l'est un petit peu ce livre, car le héros prétend avoir été kidnappé par des extra- terrestres. Mais si on creuse un peu, je dirais juste - mais bon je ne suis pas psychologue - qu'il souffre d'un syndrome post-traumatique incurable et que le kidnapping par les extra- terrestres est le seul moyen qu'il ait trouvé pour survivre aux souvenirs qu'il a de son expérience en tant que soldat américain pendant la seconde guerre mondiale. Il a vingt ans à peine quand il est fait prisonnier en Allemagne en décembre 1944. Il reste à peine 6 mois de guerre . Six mois pendant lesquels il va souffrir du froid, de la faim, de la bêtise humaine, des atrocités de la guerre. Lui et son groupe de prisonniers sont retenus dans les abattoirs de la ville de Dresde, ville qui sera quasiment rasée en février 1945.



Billy Pilgrim en revenant de cette guerre a l'étrange pouvoir de naviguer dans le temps : «Billy, grâce à ses souvenirs du futur, sait que la ville sera réduite en miettes avant de flamber, dans trente jours à peu près. Il se rend compte aussi que la plupart de ceux qui l'observent mourront très bientôt. Ainsi vont les choses.»

Un instant, il discute avec son épouse en 1960, la seconde d'après il est propulsé en 1944 pieds-nus dans la neige, un moment après il se retrouve en 1976 ou sur Tralfamadore, planète à la fois proche et lointaine de la Terre.





Un livre qui décortique de façon précise les dégâts fait par la guerre sur des cerveaux encore juvéniles (d'où le sous titre du livre "la croisade des enfants"), on suit avec émotion le parcours de ces jeunes de 20 ans envoyés au front en 1944 mais aussi pendant le guerre du Vietnam (le fils de Billy....)



Le leitmotiv "Ainsi vont les choses" après chaque décès fait froid dans le dos : quelle mort est la plus terrible ? celui de son compagnon de train aux pieds gelés ? celui d'Edgar Derby fusillé pour vol de théière dans Dresde dévastée ? celles des jeunes femmes de Dresde pulvérisées par les bombes ? ou les civils d'Hiroshima ....?





En bref : à lire absolument ce livre "coup de poing" qui réussit l'exploit de rester "léger" toutes proportions gardées (encore un coup des Tralfamadoriens qui sont philosophes)



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Abattoir 5

C'est la première fois que je découvre l'auteur américain Kurt Vonnegut, un célèbre écrivain de science-fiction connu justement pour "Abattoir 5". Dans cette oeuvre quasiment autobiographique, l'auteur met en scène son double Billy Pélerin, qui affirme avoir été enlevé par une soucoupe volante et amené en force vers la planète Tralfamadore. Objet de spectacle, montré nu dans un zoo, les trafalmadoriens le feront s’accoupler avec une terrienne, ancienne actrice de cinéma, elle-même kidnappée, avant de le relâcher. De retour sur terre, il comprend que les années qu’il a passé sur Trafalmadore n’ont été chez lui que quelques secondes. Mais bien évidemment, personne sur Terre ne le croit. Un excellent roman de science-fiction et un classique qui me donne franchement envie de découvrir d'autres œuvres de l'auteur.
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Abattoir 5

Se sentir vivant passe, souvent, par la mise en danger voire par l'expérience (subie) de la violence ; comme dirait philosophiquement le narrateur d'Abattoir 5, "c'est la vie". L'omniprésence de la violence et de la mort - non seulement elles, mais aussi l'idée même de la violence et l'idée même de la mort - imprègne particulièrement nos sociétés. En cela la guerre n'est que l'aboutissement logique d'un système de pensée qui accepte la mort par la violence, voire l'appelle en l'affichant partout : dans les objets culturels, dans les statistiques, dans les canaux d'information ... Dans Abattoir 5, la guerre est omniprésente car la structure même du roman mêle toutes les époques dans lesquelles se retrouve le personnage principal, Billy Pèlerin (Billy Pilgrim en anglais : sorte d'Américain moyen, symbole d'une demi réussite sociale et du pion de l'Histoire politique de son pays).



Billy Pèlerin voyage dans le temps. En un clignement d’œil, il se retrouve soldat dans les Ardennes, opticien dans la ville d'Illium, prisonnier de guerre dans une ville qui sera rasée prochainement, nouveau-né ou veuf qui prédit sa propre mort un beau jour de 1976. Il est aussi capturé par des extraterrestres appelés Tralfamadoriens pour lesquels le temps n'est qu'une dimension supplémentaire. Cette position de voyageur temporel lui vaut de connaître par avance sa vie, de vivre avec les souvenirs d'événements qui ne sont pas encore arrivés, et de vivre dans un certain relativisme puisque les choses devant arriver, mieux vaut les accepter afin de vivre heureux.



Si la mort est partout, la vie, elle, tente de s'en dépêtrer. On notera que, dans cette tension permanente qui interroge tout de même la propension extraordinaire de l'être humain à exterminer ses semblables, que le titre relève du paradoxe. Car c'est dans un abattoir, lieu de mort par excellence (mort industrialisée, comme en fut l'instrument la Seconde Guerre mondiale) que survit à l'un des plus grands cataclysmes de l'Histoire, c'est-à-dire le bombardement de Dresde le 13 février 1945, le dénommé Billy Pèlerin ainsi que, de façon plus réelle, l'auteur alors soldat ou plutôt prisonnier de guerre, Kurt Vonnegut.



Pour autant, cette guerre que décrit Vonnegut n'est jamais celle, idéalisée, des grandes fresques historiques. Avec Billy Pèlerin en étendard, la guerre tient plutôt de la farce que de l'épopée. On suit des soldats fuyant dans les Ardennes et rêvant à des engins de torture ; on s'accoutre de vêtements grotesques pour survivre dans l'hiver allemand ; on dresse des listes de personnes dont on voudrait se venger alors que l'on n'encaisse pas même un coup de poing ; on fusille un prisonnier de guerre dans un désert de ruines pour un vol de théière. La guerre est absurde par les formes individuelles qu'elle prend.



Tandis qu'il assiste sans cesse aux mêmes scènes de sa vie, qu'il revit sans arrêt les années de guerre qui ont, sans aucun doute possible, véritablement marqué l'auteur Kurt Vonnegut, Billy Pèlerin a encore l'audace, alors qu'il se trouve sur Tralfamadore, d'interroger ses hôtes sur le libre-arbitre. A la lecture de ce roman, on serait presque tenté de préférer la logique de la destinée, qui au moins interdit aux hommes tout autre comportement que celui du guerrier, car l'homme serait alors victime et non décisionnaire dans les massacres qu'il perpétue. La vision cyclique du temps qu'a Billy Pèlerin, et qu'à un échelle plus large on pourrait avoir de l'histoire de l'humanité, montre pourtant que l'Homme fait les mêmes choix, sans réellement retenir les leçons du passé.



Le temps, disent les Tralfamadoriens, n'est pas qu'une succession d'événements. Il imprime aussi en chacun de nous, et durablement, les strates de ce que nous avons vécu. Si eux-même voient les humains comme de véritables monstres dotés de bras de bébés et de jambes de vieillards, il faut y voir une métaphore. Le temps laisse en nous de durables empreintes et Kurt Vonnegut, en écrivant Abattoir 5, creusait justement dans son temps personnel pour y restituer une partie de son vécu, et probablement la terreur qu'il vécut le 13 février 1945, dans l'abattoir n°5, à Dresde.
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Abattoir 5

Longtemps j’ai cru qu’il s’agissait d’un roman de Science-Fiction.

Tout part d’une histoire vraie, celle de l’auteur, un américain de la quatrième génération.

En décembre 1944 le soldat Vonnegut est fait prisonnier dans les Ardennes. Début 1945 il est à Dresde lors du fameux bombardement

Enfermé dans un abattoir, il survit aux bombes. Les jours suivant il creuse les décombres à la recherche de corps. Schlachthof-Fünf ! Un nom aboyé qui résonnera longtemps dans sa tête.

Roman du Trauma ?

Cette tragédie, Kurt Vonnegut ne parvient pas, même vingt ans après, à y retourner, fût-ce par écrit. Du moins pas en personne. Alors il s'invente un double, Billy Pèlerin.

Il va rôder autour de l'épicentre de la tragédie, il va tracer autour d'elle des cercles concentriques, mais sans jamais y pénétrer vraiment. Le livre s'achève alors que nous n'aurons même pas assisté à l'exécution de ce « pauvre Edgar Derby » fusillé pour une théière, dont l'annonce du triste sort est pourtant souvent rappelée.

Roman antimilitariste ?

Paru en pleine contestation de la guerre du Vietnam, ce récit, comme une histoire burlesque de la seconde guerre mondiale, éparpillé façon puzzle frappe certaines consciences américaines et occidentales. Les vétérans se reconnaissent dans son récit des atrocités de la guerre.

Parce qu’il serait irrespectueux à l’égard des soldats Américains morts, parce qu’il est « obscène » la contre-culture en fait un gourou.

Roman du temps ?

Le récit est soumis à un curieux effet de balancier qui rejette Billy Pèlerin dans le futur ou dans le passé aussitôt que le cours du récit l'amène trop près de la date fatidique.

Depuis son retour de Dresde, Billy Pilgrim est décroché du temps. À chaque fois il ignore sur quelle scène il débarque. Sa mémoire lui est inutile.

Quand le passé (la cause) et le futur (l’effet) n’existent pas, il n’y a plus de pourquoi.

Roman du tragique et de l’absurdité ?

La narration d’apparence aléatoire, qui fait s’entrechoquer scènes comiques, récits absurdes et anecdotes horribles, rythmée par la phrase concluant les paragraphes à chaque fois qu’ils évoquent un désastre : « C’est la vie » (« So It Goes »).

Ces trois mots scandent le roman à chaque page, comme un vers formulaire chez Homère.

Plutôt « ainsi “va” la vie », introduisant une dynamique là où nous sommes paralysés par l’impossible recours à la causalité.

Roman de Science-Fiction ?

Rien de bien SF dans ce récit, du moins de la SF « genrée »

Sinon l’introduction dans le parcours de Billy Pilgrim d’un épisode dans un zoo de la planète des Tralfamadoriens qui ont la particularité d’avoir une conception plus évoluée du temps, sautant d’une époque à une autre à tout moment, capacité appréciable pour supporter la condition de prisonnier de guerre, ou celle d’homme marié.

D’un récit qui commence par « Ecoutez, écoutez, Billy Pèlerin a décollé du temps » et qui finit sur trois notes d'oiseau : Cui-cui-cui ? », plein de bonnes idées, on pouvait attendre beaucoup.

Mais alors pourquoi me semble-t-il qu’il manque quelque chose pour en faire un chef d’œuvre.

Une absence de vie intérieure typiquement wiquipedienne ?



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Abattoir 5

Dans ce livre paru en 1969 Kurt Vonnegut nous retrace ses souvenirs de guerre, et surtout le bombardement de Dresde lorsqu'il était prisonnier à travers le personnage de Billy Pèlerin; à cela s'ajoute un peu de science-fiction où le personnage est kidnappé par des extraterrestres qui le mettent dans un zoo et lui montrent des failles temporelles lui permettant de revivre certaines scènes de sa vie.



Les amateurs de science-fiction seront peut-être déçu par ce roman, car ici le genre est tourné au ridicule pour venir amplifier le grotesque et la folie de la guerre.


Lien : http://ratdebiblio.overblog...
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Abattoir 5

Avant de donner mon avis, je tiens à adresser un immense merci aux éditions Points et à Babelio pour leur confiance pour cette opération Masse critique.



Autobiographie, plaidoyer antimilitariste, roman de science-fiction, Abattoir 5 de Kurt Vonnegut est tout cela à la fois. C'est un remarquable réquisitoire contre la guerre, ou plutôt les guerres et contre le cortège d'horreurs qui les accompagne.

Ce roman en grande partie autobiographique s’inspire de l'expérience traumatisante de Kurt Vonnegut : prisonnier de guerre à Dresde durant la seconde guerre mondiale, enfermé dans l’Abattoir 5 (qui inspira le titre de son roman) il connaît l’enfer d’un des pires bombardements de cette guerre qui détruira presque entièrement la ville et fera plus de 20 000 morts.



Abattoir 5 apparaît donc comme une tentative d’exorcisme de cette nuit d’horreur qu’a vécu Vonnegut, et qu’il ne peut affronter sans le secours de la fiction.

Le roman nous transporte, de manière comique, en jouant avec les codes du genre de la science-fiction : voyage dans le temps, enlèvement par les extra-terrestres...

Mais ici la science-fiction ne sert qu'à camoufler la vérité. Une vérité que Billy Pilgrim, héros du livre et avatar de l'auteur, refuse de toutes ses forces.

Une réalité qu'il cherche à repousser dans le domaine de l'imaginaire, comme pour la rendre plus supportable et lui éviter de sombrer dans la folie.



Si je dois relever un petit bémol à cette nouvelle édition, ça serait la traduction du leitmotiv du personnage de Billy Pilgrim "c'est la vie", ponctuant chaque mention de décès, qui est devenu "ainsi vont les choses". Cependant cette variation ne devrait pas perturber les nouveaux lecteurs.



En bref, c'est un roman délirant faisant preuve d’un humour noir jubilatoire et d’une construction alambiquée.

«Abattoir 5 ou la Croisade des enfants» fait partie des classiques de la science-fiction à lire et relire absolument.
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Abattoir 5

A la suite d'un séjour sur la planète Tralfamadore, Bill Pèlerin a la capacité de voyager dans le temps. Le récit de ses pérégrinations temporelles nous emporte à divers moments de son histoire, de sa condition de soldat à celle d'homme marié, de son passage sur Tralfamadore à celui dans un camp de prisonniers allemand...

Vonnegut relate de façon précise, presque impersonnelle, faisant de son personnage principal un spectateur de sa vie, et le paradoxe, c'est qu'il parvient ainsi à susciter chez le lecteur une vive émotion face à l'absurdité du monde et à la barbarie humaine.

Billy, en pèlerin de sa vie, nous démontre que malgré cette barbarie, l'homme continue, cahin caha, à progresser dans l'existence, tout comme le fait chacun d'entre nous.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Abattoir 5

Je n'ai pas aimé; ça va dans tous les sens et nulle par en même temps. À part quelques chapitres intéressant sur la deuxième guerre mondiale, le reste m'a paru insipide et bâclé. On effleure à peine les extra-terrestres qui n'apportent rien au récit sinon qu'une vague notion d'intemporalité. La vie de Billy en soi et sa relation avec sa femme sont ternes, peu développés. Le très récurrent “C'est la vie” m'a rapidement tombé sur les nerfs avec son allure de tic. On passe tellement rapidement d'un univers à l'autre qui rien n'accroche. Le ton général laisse supposer qu'il y a une sorte de plaisanterie dans l'air; ça n'a pas fonctionné dans mon cas car je suis resté de marbre. Bref j'aurais de la misère à la recommander, autant en fait que j'en ai eu à me rendre jusqu'à la fin!
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Abattoir 5

"Abattoir 5 ou la Croisade des enfants" est un roman de science-fiction écrit par l'auteur américain Kurt Vonnegut dans les années 60.

Le thème central s’articule autour des horreurs de la guerre, en particulier la Seconde Guerre mondiale et le bombardement de Dresde. Avec sa cruauté et ses absurdités, en particulier celle de la bureaucratie militaire.

Un personnage central, Billy Pilgrim, qui surprend par…sa passivité. Et par sa perception du temps.

On saute d’époque en époque, passé, présent, futur se mélangent.

Ce roman fut salué par sa structure narrative innovante

Moi, elle m’a surprise. Mais j’ai apprécié la réflexion induite par sa lecture et la façon d’aborder les traumatismes de la guerre.

L’auteur a puisé dans sa propre expérience ces éléments. Sa biographie indique qu’il a été fait prisonnier en 1944, transféré à Dresde où il travailla dans un abattoir. Il a survécu au bombardement de la ville en février 45, qui fut un véritable pilonnage systématique.

Un ton surréaliste, un récit absurde pour des temps absurdes ; qui permet d’éviter de sombrer dans l’effroi ; mais qui peut surprendre et dérouter.



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Abattoir 5

A la fermeture de cet Abattoir 5, s'il y a un mot qui m'a frappé au point de penser que c'était les Tralfamadoriens qui me l'enfonçaient dans le crâne (et en même temps, pourquoi ils auraient fait ça ?) c'est bien : Déception.

Et pas que pour le livre mais déjà et surtout par rapport à toutes les critiques dithyrambiques qu'on peut lire absolument partout concernant ce que beaucoup n'hésitent pas à appeler Le chef-d'oeuvre de Kurt Vonnegut Jr. Et à là limite, y'a comme un petit relent de jalousie aigre qui remonte. J'aurais vachement voulu moi aussi applaudir à n'en plus finir aux aventures de Billy Pèlerin qui avaient, à priori, tout pour me plaire : les mondes parallèles, les-morts-qui-sont-morts-mais-en-fait-pas-vraiment... mais surtout l'hymne anti-militariste censé se dégager de cette oeuvre.



J'ai trouvé ça plat, de peu d'intérêt, un personnage principal qui m'est apparu comme l'idiot du village éveillant plus la pitié affligée qu'autre chose... Non vraiment, quand je compare mon avis à ceux des aficionados, et on sait qu'ils sont légions, j'en viens à me demander si je ne suis pas passée à côté (genre plusieurs années lumières) de ce livre et rhâââ ce que j'aime pas ce petit goût d'incompréhension.
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Abattoir 5

Là où l'armée débite de la chair à canon.....
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Abattoir 5

Attention chef d'oeuvre absolu! je l'avais découvert dans les années 80 (1980 je précise), et ce livre m'avait estomaqué mais son souvenir s'était peu à peu dilué. Je l'ai repris l'année dernière, et j'ai repris une énorme claque à sa lecture. Le mélange hallucinant, drôle et tragique à la fois de SF et de la vraie guerre donne une lumière totalement irréelle sur ce récit. On ressent partout la profonde humanité et l'humour corrosif de Vonnegut. On n'a pas le droit de passer à côté de ce livre.
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Abattoir 5

C'est le deuxième roman américain sur le traumatisme de la guerre que je lis récemment. Celui la raconte une page inconnue de la libération de l'Europe en 1945, alors que l'avancée des alliés vers l'est était émaillée de morts, de prisonniers et de massacres perpetués par les belligérants (où l'on se voit confirmer que le bombardement de Dresde fut plus meurtrier qu'Hiroshima et tout aussi inutile).

Mais, par rapport à Tim O'Brien (Les choses qu'ils emportaient) qui parle à nos émotions, ce petit livre parlent à notre mémoire, mais ne parvient pas à nous prendre au coeur.

L'auteur annonce dès le début qu'il n'y a pas matière à faire un livre sans délayer, la préface annonce les ressorts de la narration temporelle et du coup, tout est prévisible et sans surprise. De plus le style atténue tout avec un humour de second degré pas toujours à propos.

C'est sympa à lire, intéressant, mais sur ce sujet j'attendais tellement mieux.



Un conseil : lisez la préface en dernier !
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Abattoir 5

Ce qu'il faut savoir de Kurt Vonnegut, c'est qu'il a réellement été prisonnier de guerre durant la Seconde Guerre mondiale et qu'il a survécu au bombardement allié qui a détruit la ville. D'autres éléments biographiques aident à comprendre son œuvre : le suicide de sa mère qu'il apprendra avec retard alors qu'il est mobilisé sur le front, le décès de sa sœur et son beau-frère après son retour au pays et le fait qu'il adoptera ses neveux et nièces, etc.

De fait, il faudra plusieurs années à l'auteur pour arriver à écrire sur Dresde. Il est parvient en comprenant qu'il lui faut dire la vérité, ce que personne ne fait en général à propos des guerres. Il peut sembler curieux que ce récit « vrai » passe par la science-fiction et une histoire de voyage dans le temps. Enfin, pas vraiment de voyage, le personnage principal Billy Pellerin, enlevé par des extraterrestres, possède la capacité de se souvenir à tout moment de tous les épisodes de sa vie passée comme future. Le récit que livre Kurt Vonnegut n'est pas du tout linéaire. On passe d'un épisode à l'autre de la vie de Pélerin, passé, présent, futur s’entremêlant, les périodes de Guerre,son accident d'avion, à sa captivité dans un zoo extraterrestre en compagnie d'une ancienne star de porno...

Loin d'être déroutant, ce récit décousu fait ressortir l'absurdité des situations, y compris les plus traumatiques. La vérité d' « Abattoir 5 » se rapproche de celle du film « MASH » où finalement malgré l’horreur de la guerre des jeunes hommes et des jeunes femmes ont vécu les meilleurs moments de leur vie et les plus délirantes. Car si l'humour féroce de Vonnegut n'est pas celui de « MASH », il est tout autant efficace.

On peut signaler l'existence d'une adaptation cinématographique relativement fidèle au roman, Abattoir 5 tourné en 1972 par réalisé par George Roy Hill.

Que rajouter de plus ? Le titre complet : « Abattoir 5 ou la promenade des enfants ». Abattoir 5, car, selon Vonnegut (à ma connaissance, cette information na jamais vraiment été réellement vérifiée), c'est dans la cave d'un abattoir qu'il aura été enfermé pendant les bombardements de Dresde. La promenade des enfants, car c'est en discutant avec l'un de ses camardes d'armées, que la femme de ce dernier s'est énervée : « Mais vous n'étiez que des enfants ! », s'exclama-t-elle. C'est, toujours d'après Vonnegut, à ce moment que le déclic s'est fait dans sa tête et qu'il a trouvé le moyen de mettre en scène son histoire.
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Abattoir 5

Billy Pilgrim est fait prisonnier après la bataille des Ardennes et envoyé en Allemagne. A Dresde, Billy et ses camarades sont logés dans un bâtiment qui accueillait les porcs d'un abattoir, quand il y avait encore des porcs, le bâtiment 5. Ils subiront les bombardements au phosphore de février 1945.

Mais Billy n'est pas qu'un survivant de Dresde, qu'un vétéran. Il a une autre particularité. Après avoir été enlevé par des extraterrestres, exhibée dans un zoo, les Trafalmadoriens lui ont expliqué que les Terriens se trompaient complétement sur la notion de temps… le temps est sans importance et en effet, Billy ferme les paupières et se retrouve la nuit de ses noces, à 12 ans au bord du grand canyon avec ses parents, vieillard, prisonnier à Dresde…

Forcément, Billy est décalé, il rêvasse, est ailleurs et on le comprend, marchant dans un convoi de prisonniers un instant, planqué dans un lit d'hôpital psy pour échapper à sa mère un autre, prononçant un discours au Rotary club en un clignement de paupières. Mais il a une grande force. Il sait qu'il a découvert une forme d'éternité puisqu'il peut revivre à l'infini toutes les étapes de sa vie, il sait qu'il ne mourra pas à Dresde puisqu'il connaît déjà les étapes de sa vie future. Le seul effort à fournir est d'être en mesure de s'adapter rapidement à la temporalité qu'il intègre lors de ses excursions rarement volontaires. C'est sûr qu'après sa fracture du crâne, ses propos sur Trafalmadore inquiètent sa fille et ce n'est pas la lecture des bouquins de SF de l'obscur Kilgore Trout qui lui ont soufflé ses délires temporels, son enlèvement et tout et tout.

J'ai adoré. J'ai adoré Billy, son côté ahuri qui plane à 15 000, j'ai adoré cette façon absurde de raconter l'absurde enfin pas tant que ça car tout est parfaitement ficelé, à la corde certes mais le récit tient de bout en bout et c'est drôle.

La dénonciation en est d'autant plus efficace.
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Abattoir 5

En décembre 1944, le soldat Vonnegut, après quelques jours d’errance dans les Ardennes, est fait prisonnier par les Allemands.

En février 1945, Vonnegut est à Dresde et travaille dans un abattoir. Du 13 au 15 février 1945 a lieu le bombardement de Dresde par les Anglais et les Américains. C'est l’un des plus grands carnages de civils de la seconde guerre mondiale : 7 000 tonnes de bombes (dont des bombes au phosphore) sont déversées en trois vagues qui feront plus de 35 000 morts.

Il fut l'un des sept rescapés américains, sauvés après s'être enfermés dans une cave d'abattoir (abattoir 5). Les autorités nazies l'affectèrent à la récupération des cadavres pour la fosse commune. Mais il y en avait tellement que l'on dut terminer au lance-flamme l'ouvrage des bombes.

De retour, Vonnegut suit des cours d’anthropologie, il publie un témoignage sous forme de roman en 1969 sur son expérience de la guerre, il explique dans la première partie du livre pourquoi « la croisade des enfants »

Ce ne sont pas des hommes qui sont partis, mais des mômes sans aucune expérience de la vie, de la même façon que la croisade des enfants en allusion à ces jeunes incultes envoyés au nom de la religion en 1217 comme croisés pour défendre Jérusalem.



Comment décrire cette expérience traumatisante sous forme de roman ?



Vonnegut choisit l’absurde sous forme d’un héros totalement disjoncté des réalités de ses semblables car il a la faculté de voyager dans le temps. D’un battement de paupières il peut se retrouver tout petit, puis le jour de son mariage, ou alors10 minutes avant sa mort et peut vivre simultanément en captivité sur une planète lointaine et en captivité dans un camps Allemand. Il sait donc anticiper tous les moments à venir de sa vie et revisiter à tout instant les moments passés, la mort n’a donc pas de prise sur lui, ainsi ce témoignage sidérant de pragmatisme est dénué de toute d’émotion et de subjectivité.



Il nomme son héros Billy Pellerin, fils d’un coiffeur amateur de chasse, un physique manifestement sans attrait particulier autre que sa taille (1M85). Il obtient un diplôme d’opticien à son retour de guerre, devient riche en épousant une jeune fille obèse issue d’une très bonne famille se désespérant de la marier.



Le fil conducteur du roman nous montre Billy perdu dans les Ardennes en compagnie de 3 camarades jusqu’à sa capture par les Allemands puis la description de sa captivité en compagnie d’autres soldats de toutes nationalités, suivie de son arrivée à Dresde et l’anéantissement de cette ville sous les bombardements.

Au cours de ses péripéties, Billy saute d’une époque à l’autre de façon discordante, son mariage, la mort de sa femme des années plus tard, un accident d’avion dont il est le seul survivant et ses rapports discontinus avec ses 2 enfants.

Entre temps, il a été victime d’abduction par des extra -terrestres de la planète Tralfamadore sur laquelle il fait quelques allers retours. Il est l’attraction vedette d’un zoo où son accouplement avec une autre captive terrienne (Montana Patachon, actrice de charme) fait les délices des spectateurs locaux.

Les Tralfamadoriens lui enseignent une philosophie dans laquelle la mort n’a aucune importance

Pour eux, le temps n'existe pas, la mort non plus et ils considèrent « qu'une personne qui meurt semble seulement mourir. Elle continue à vivre dans le passé et il est totalement ridicule de pleurer à son enterrement. Le passé, le présent, le futur ont toujours existé, se perpétueront à jamais. […] Un Tralfamadorien, en présence d'un cadavre, se contente de penser que le mort est pour l'heure en mauvais état, mais que le même individu se porte fort bien à de nombreuses autres époques ». Alors, qu'il se passe des événements joyeux dont on peut tirer gloriole ou que les événements semblent s'enchainer dans une espèce de fatalité funeste.



Fort de cet état d’esprit Billy apparait complètement déconnecté au regard de ses compagnons d’infortune, dont il connait par avance le destin, conférant un caractère hautement proleptique à son récit. Pour le professeur Edgar Derby 44 ans, il tient la chronique d’une mort programmée, celui-ci, faisant partie des rares survivants du bombardement de Dresde, sera, comble de l’absurdité, fusillé pour pillage, après avoir récupéré une théière dans les catacombes.

Billy est spectateur voire figurant d’une épopée dont il est en même temps l’acteur principal, mal vu voire honnis de ses compagnons de route. C’est l’anti héros par excellence, à 22 ans il en parait 60, il est dépenaillé à outrance et semble n’avoir aucune émotion.

Il fait penser à Bardamu dans « voyage au bout de la nuit », qui traverse les horreurs de la première guerre mondiale, il semblerait que Vonnegut ait été inspiré par le style de Céline.

Billy nous fait penser au côté nihiliste de Meursault dans l’étranger d’Albert Camus.

Vonnegut nous surprend par son originalité descriptive, comme cette Maggie qui n’est pas un cerveau, mais qui constitue une invitation irrésistible à la procréation ; les hommes la regardent et se mettent à vouloir la remplir de bébés sur-le-champ.

Le roman commence par « cui cui »et termine par ce bruit des moineaux couvrant le silence suivant l’apocalypse absurde dictée par des justifications politico-guerrières.

C’est un roman hors norme, où paradoxalement le détachement du héros révèle un humanisme sous -jacent, le plaidoyer anti militariste en bruit de fond est assourdissant.

On apprends beaucoup sur cette période de fin de guerre, sur la façon dont les Allemands percevaient les prisonniers en fonction de leurs origines, les Anglais étant manifestement les plus organisés de tous.

J’ai aimé cette lecture originale et dense malgré un démarrage particulièrement laborieux pour saisir les codes et les méandres de la pensée de l’auteur.

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Abattoir 5

Un livre qui destructure complètement le temps et l'espace pour brouiller nos repères et nous embarquer dans le cerveau à la dérive de son héros.



Abattoir 5 raconte l'histoire d'un américain prisonnier des allemands lors des bombardements qui ravagèrent complètement la ville de Dresde à la fin de la guerre.



S'y ajoute une bonne dose de délire SF salvateur qui finit de nous perdre et en fait un ovni incontournable parmi les récits de vie des soldats lors de la seconde guerre mondiale.
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