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Critiques de Pièces et main-d`oeuvre (8)
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Le téléphone portable, gadget de destruction ..

« Chaque fois que vous passez un coup de fil, vous jouez avec la santé des habitants du Grésivaudan, avec la vie des Congolais et celle des derniers grands singes de la planète. C’est à ce prix que vous restez en contact. » Pièces et main d’oeuvre ont enquêté sur ce gadget quasi obligatoire et ses ravages écologiques, sanitaires, sociaux et psychologiques.

(...)

Si beaucoup de chiffres de cet ouvrage paru en 2009 sont bien sûr largement dépassés, il n’est pas inintéressant de se plonger dans cette analyse pas si ancienne pour autant, de lire les mises en garde de Pièces et main d’oeuvre et de constater avec quelle vitesse les « innovations » nous sont imposées et sont admises : « Avec la télé mobile, les décideurs n’auront plus grand souci à se faire. Le temps de cerveau disponible de leurs « administrés » ne risque définitivement plus de se consacrer à la réflexion, sans parler de contestation. Un troupeau de zombies connectés sur les séries américaines et la pub, juste interrompues par quelques coups de fils (…) : voilà qui est simple à manoeuvrer. »



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Le téléphone portable, gadget de destruction ..

Le téléphone portable est un instrument fétichiste compensatoire de la grande solitude et misère qui est l'attribut du zombie moderne aliéné.

Il est l'excroissance technologique que porte avec lui comme une tumeur la monade humanoïde produite par la domination marchande.

Le portable ne révélera sa finalité purement onaniste que quand ses heureux possesseurs comprendront sa fonction principale.

D'ailleurs, il vibre déjà ...
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A la recherche du nouvel ennemi

Dans cet ouvrage touffu, dense, extrêmement renseigné, le collectif grenoblois "Pièces et main d’oeuvre" qui enquête depuis 2001 sur les effets réciproques de la guerre et des technologies, démontre comment l’avènement de « l’Ordre vert » au nom de la sécurité globale, abolit les frontières entre temps de paix et temps de guerre, et impose insidieusement son projet de société totalitaire. Analyse d’autant plus glaçante que chaque jour nous en apporte des confirmations.



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Aujourd'Hui le Nanomonde

Pièces et main d’œuvre est un collectif anonyme grenoblois qui mène depuis les années 2000 un véritable travail journalistique sur les enjeux économiques jamais énoncés qui se dissimulent derrière le paravent des bonnes intentions industrielles. La technique devient éthique pour mieux générer du fric. Lorsque le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt – et lorsque le technicien regarde les zones de croissance encore non déflorées du paysage économique, le citoyen confiant ne s’arrête qu’aux prétendues aspirations environnementales, sécuritaires et sanitaires des multinationales.







Publié en 2008, Aujourd’hui le nanomonde résumait déjà alors plusieurs années d’enquêtes sur le sujet de la fabrique du consentement à la religion progressiste.



En 2004, le GIXEL (Groupement des Industries Electroniques) publiait un Livre bleu au sein duquel étaient débattus les moyens par lesquels la filière du numérique et de l’électroniques pourrait prendre une ampleur économique véritablement conséquente. Les grands axes de ce programme visaient alors l’internet très haut débit pour tous, la télé HD, l’automobile intelligente et sécurisée, la sécurité du territoire, la domotique, l’identité numérique (au service du citoyen, précise-t-on dans le plus subtil art de l’inversion), la télémédecine (pour la santé et le confort du patient, affirme-t-on encore avec une emphase hallucinée) et l’amplification des technologies dites basiques par la nanotechnologie.







Ce document mériterait d’être redécouvert par chacun d’entre nous aujourd’hui pour comprendre, entre autres situations exemplaires, le renversement qui s’est produit dans le discours de nos gouvernements entre le mois de février et le mois de mars 2020, du passage de l’affirmation de l’inoffensivité d’un virus à une déclaration de guerre des plus lyriques quelques semaines plus tard. Que s’est-il passé entre temps ? L’occasion fait le larron, dit le proverbe populaire. Les terroristes islamistes n’ayant pas commis autant d’attentats qu’il n’en aurait été souhaitable pour que les occidentaux réclament d’eux-mêmes plus de sécurité et de contrôle, l’angoisse devait surgir d’ailleurs. Le virus allait supplanter les terroristes pour convaincre les consommateurs de la nécessité de quadriller le territoire d’objets de surveillance, de mettre en place la biométrie et de renforcer l’appareillage technologique des foyers. Le monde est mort, mais les écrans se connectent. La crainte de la grippe serait plus efficace que la frousse de voir des mecs se faire exploser un peu n’importe où. Dans un cas comme dans l’autre, l’objet servant de support à l’angoisse n’est qu’un prétexte.



« La sécurité engendre le sentiment de sécurité. Confiance et tranquillité d’esprit résultent de la pensée qu’il n’y a pas de danger à redouter. Le climat d’insécurité a toujours été et sera toujours un frein à la croissance économique. Assurer la sécurité des citoyens, leur domicile, les lieux de travail, les lieux publics, les transports, est un objectif primordial dans toute démocratie car c’est une condition de la stabilité du système démocratique lui-même. […] Nous devons mobiliser toutes les ressources de la technologie moderne pour redonner confiance à nos concitoyens. A terme, c’est une paralysie de l’économie ou au moins une baisse de l’efficacité économique qui est la cible des terroristes. » (GIXEL)



Les techniques permettant d’instaurer le consentement sont évoquées au paragraphe suivant :



« La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles. »



Les résistances de la population à ce nouvel asservissement sont évidemment anticipées :



« La même approche ne peut pas être prise pour faire accepter les technologies de surveillance et de contrôle, il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation en démontrant l’apport de ces technologies à la sérénité des populations et en minimisant la gêne occasionnée. Là encore, l’électronique et l’informatique peuvent contribuer largement à cette tâche. »



Naturellement, la filière de l’électronique et du numérique, comme toutes les autres filières industrielles, ne peut que chercher à défendre ses intérêts économiques. Nous n’interrogerons pas l’inconscience des individus qui pensent désirer réellement son essor (« Il faut qu’il y ait du scandale ; mais malheur à celui par qui le scandale arrive ») et ces préoccupations économiques restaient encore légitimes en ce sens qu’en 2004, elles avaient le mérite d’être explicites. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.



L’enfumage s’étend progressivement sur le discours. Un grand brouillard se lève. L’énonciation de ces objectifs économiques dans la langue la plus explicite ne devient plus supportable. Les techniciens, qui pressentent que les consommateurs n’auront pas nécessairement envie de voir leur territoire se quadriller de nouveaux outils de surveillance pour favoriser le dynamisme économique de la filière électronique, commencent à enrober leurs intentions d’un agréable molleton de persuasion progressiste. C’est la première étape : l’homme semble encore manipuler le discours – les industriels savent qu’ils enfument. La transition s’achemine alors imperceptiblement vers la seconde étape : le discours fonde définitivement l’homme. Les techniciens eux-mêmes finissent par croire à leurs bonnes intentions. Les technologies verdissent, deviennent éthiques, responsables et intelligentes. Nous devenons à nouveau les dupes du discours du maître. Ni les maîtres supposés ni les dominés avérés n’y échappent, le véritable sujet supposé plein n’étant autre que la science avec un S majuscule. Science qui promet de répondre à ceux de nos besoins que nous ne soupçonnerions même pas encore. Science à laquelle nous ne pouvons pas nous dérober à moins de nous exclure de l’humanité.



Avec la science, nous n’assistons pas à une nouvelle modalité de discours entraînant l’asservissement de beaucoup au profit de quelques-uns. Ce type de discours a toujours existé. Le phénomène inédit gît dans la possibilité qu’actualise la technique de donner aux fantasmes de quelques-uns la possibilité de se réaliser sur le plan matériel. Le fantasme de se reproduire sans coïter n’est par exemple pas nouveau, mais que le perfectionnement des techniques de PMA et GPA le permette est en revanche inédit. D’une autre façon, « ainsi ne peut-on s’attaquer à la biométrie, nouveau produit de masse de l’industrie électronique, sans s’attaquer à la nécessité d’identifier, ni réclamer l’abolition des passeports et des cartes d’identité. »







Pièces et main d’œuvre travaille à mettre en évidence chacune des étapes de ce travail d’aliénation secondaire : rémission de l’homme, considéré comme citoyen-consommateur, c’est-à-dire adepte de la délégation de sa responsabilité à une entité fantasmatique (le pouvoir politique, la science) qui se présente comme pleine, alors qu’elle ne tient que par la crédulité de ses sujets.



« Aujourd’hui, tandis que les économistes de l’Inra Grenoble travaillent sur « l’acceptabilité des OGM », le « double étiquetage » et les « perspectives des start-up de biotechnologie », Roland Douce, enseignant-chercheur à l’université Joseph-Fourier, directeur de l’Institut de biologie structurale, membre de l’Académie des sciences, rédige le rapport souhaité par Claudie Haigneré, ministre de la Recherche et des Nouvelles technologies, pour ouvrir nos champs aux cultures transgéniques. On attend l’objection de conscience d’un seul chercheur parmi les dix-huit mille qui servent paraît-il dans nos deux cent cinquante laboratoires technopolitains. »



Le discours ne dit absolument rien de la réalité des effets de l’introduction de ce morceau d’impossible que sont les nanotechnologies que nous trouvons aujourd’hui à tous les coins de rue.



« Bien sûr, vous avez le contact direct avec vos nanoparticules personnelles : cosmétiques, vêtements, emballages alimentaires, etc. Et dans l’environnement, vous inhalez et vous avalez les nanoparticules issues de l’usure des pneus, des encres, des matériaux de construction, etc. En bout de course, le dioxyde de titane de votre crème solaire finit sous la douche, dans les effluents, dans nos verres »).



Nous en trouvons jusque dans le dernier vaccin à la mode qui est censé permettre l’immunité grâce à ses « nanoparticules portant les épitopes immunogéniques dominants du virus SARS-CoV2, reconnus par les cellules B et T » (Source Institut Pasteur) alors même que nous ignorons beaucoup de la réaction de ces nanoparticules à long terme dans les organismes vivants.



“Les raisons de craindre sont en fait bien réelles. (…) un matériau comme les nanotubes de carbone, composé de fibres rigides, sur lequel sont fondés de grands espoirs, a les mêmes propriétés physiques que l’amiante, et peut donc provoquer le même type de cancer du poumon. D’ailleurs, des expériences récentes ont montré que ces fibres tuent rapidement des lapins de laboratoire. Les laboratoires de recherche de l’Oréal viennent d’abandonner leurs travaux sur un composé voisin, les fullerènes, boules géométriques d’atomes de carbone (les “buckyballs”). On commence à s’interroger sur les dangers de la dispersion de nano-matériaux dans l’environnement, en particulier sur les risques d’inhalation ou d’ingestion.” (Revue Le Minotaure, déc 2003/janv 2004)





L’efficience du discours dominant n’existe que de notre empressement à abandonner notre responsabilité à une certitude qui, pour être la plus affirmée, engendre certainement le plus d’ignorance. Telle est la dimension comique de la condition humaine. Sa condition tragique ressort quant à elle de l’ignorance des effets réels qu’engendrent ces mirages fantasmatiques. Pièces et main d’œuvre nous permet de traquer ces leurres dans l’ordre du discours qui se constitue à la croisée du règne marchand et du règne scientifique.
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Alertez les bébés !

« L'Assemblée nationale a adopté en troisième lecture dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi bioéthique et sa mesure phare de la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Son adoption définitive est prévue le 29 juin. » (https://www.ouest-france.fr/societe/famille/pma/pma-pour-toutes-l-assemblee-nationale-adopte-le-projet-de-loi-pour-la-troisieme-fois-7295233 )





En décembre 2020, Pièces et main d’œuvre propose une version matérielle d’un long texte initialement paru sur le net en 2019 (https://www.partage-le.com/2019/10/26/alertez-les-bebes-objections-aux-progres-de-leugenisme-et-de-lartificialisation-de-lespece-humaine-par-pmo/ ). Le document sera enrichi de nouvelles réflexions, exemples et mentions suscités au cours du bref laps de temps écoulé depuis la première version.





Le projet de la PMA/GPA pour toutes ne sort pas de nulle part. Les techniques de reproduction artificielle ne sont que l’expression qui s’espère scientifiquement neutre du banal eugénisme des époques que nous croyions révolues. Citons Jean Rostand pour nous mettre d’accord : « La fameuse loi eugénique du gouvernement hitlérien, promulguée le 14 juillet 1933, prévoit la stérilisation pour les motifs suivants : débilité mentale congénitale, schizophrénie, folie circulaire, épilepsie héréditaire, chorée de Huntington, cécité et surdité héréditaires, graves déformations héréditaires du corps, alcoolisme. On fait encore aux méthodes eugéniques force objections de principe, mais dont aucune ne semble bien sérieuse. On représente que les effets de la sélection seraient très longs à se faire sentir. Raison de plus pour commencer. »





Avec la généralisation des diagnostics préimplantatoires puis de la création d’un enfant sur catalogue, l’eugénisme se perfectionne. Le principe de précaution trouve son achèvement le plus parfait : plus aucun risque d’engendrer un enfant dégénéré risquant de compromettre l’autonomie des parents qui veulent un enfant mais sans trop de contraintes – un enfant qui soit à peine plus qu’une marchandise pour continuer de jouir des autres marchandises de ce monde. Nick Bostrom le reconnaît, et ça ne semble pas trop le déranger : « Peut-être l'amélioration germinale conduira à plus d'amour et d'attachement parentaux. Peut-être certains pères et mères trouveront plus facile d'aimer un enfant qui, grâce aux améliorations [génétiques], sera brillant, beau et en bonne santé. »





Alors que l’idéologie marchande se dissimule derrière des formes de discours vantant l’acceptation de toussétoutes dans ses supposées différences les plus marginales, trémolos irradiant dans des incitations toujours plus rageantes à la tolérance, force nous est de reconnaître que les particularités dont pourraient écoper leurs enfants ne font pas bander les parents (le lexique de la novlangue de la reproduction artificielle nous aidera d’ailleurs à distinguer les parents d’intention des géniteurs ou des parents sociaux, entre autres désignations).





Le collectif Pièces et main d’œuvre met en valeur le point où le discours s’infléchit dans la mutation du désir en loi (mon désir sera ta loi). Si le désir devient un droit, quels arguments y deviennent opposables dans une société qui n’est plus animée par aucune transcendance ? Dans l’immanence, tout se vaut : ton désir, le mien, le nôtre, mais peut-être plus encore celui qui permet à la machine de s’auto-perpétuer.





Le projet de loi qui doit être voté dans quelques jours nous prouve par ailleurs que « sous couvert d’égalité, la suppression du critère pathologique — glissement du palliatif à l’augmentation, suit le programme transhumaniste. C’est-à-dire le projet, inégalitaire par essence, d’automachination de chacun (et de ses enfants) selon ses moyens et ses désirs, grâce au génie génétique. Une volonté de prise en main technologique de l’évolution. À terme, de sécession d’une espèce supérieure, contre l’espèce inférieure des Chimpanzés du futur, humains nés naturellement. Les défenseurs d’une égalité réelle ne sont pas ceux que l’on croit. »





Contre ces revendications transhumanistes des « stériles volontaires et involontaires » réclamant plus d’autonomie par la soumission à une machinerie technologique d’autant plus tentaculaire et invisible qu’elle semble fonctionner toute seule, le collectif Pièces et main d’œuvre en appelle au bon sens, devenu plus rare et plus précieux que tout ovocyte congelé : il en appelle à l’autolimitation, c’est-à-dire à la reconnaissance et à l’acceptation de ses limites, cette attitude décevant peut-être les désirs et impulsions du moment mais ouvrant l’âme à l’inconnu et contribuant à l’enrichissement de l’humanité dans la multitude des expériences singulières de ses sujets, lorsque ceux-ci échappent à la normalisation qu’impose la technique.





Que pouvons-nous attendre après la PMA pour toutes ? Quel sera le prochain marché prometteur ? Le collectif Pièces et main d’œuvre évoque les recherches autour de l’ectogenèse, soit la gestation dans des utérus artificiels. Ce principe de gestation, qui témoigne de la haine la plus accomplie du corps et de l’autre, semble assez peu compatible avec le produit qui devrait logiquement en découler : le corps d’un autre sujet (car le bébé ne restera pas éternellement un projet de bien marchand à acquérir). Par l’ectogenèse, l’autre définitivement aboli donne à l’individu l’illusion de la toute-puissance. Il ne réalisera qu’un peu plus tard qu’en s’en remettant entièrement à la technique, non seulement il abolit la communauté (même s’il s’en fout), mais il s’abolit également lui-même en tant que sujet, ne permettant en réalité à rien d’autre qu’à la machine de s’auto-accomplir (et ça c’est moins cool).





« La rançon de l’émancipation du vivant et de ses contraintes naturelles, c’est la soumission aux contraintes techniques du monde-machine, et au pouvoir des machinistes. Des biocrates experts et spécialistes. »





A plus.

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Techno : Le son de la technopole

« techno, toujours pareil, boum-boum dans les oreilles, musique de défonce-man, pas de message normal, rien à dire » (https://www.youtube.com/watch?v=x537Cqg5nEI )





La chanson de Salut c’est cool énonce un des arguments que nous soumet PMO pour nous rappeler que, malgré ses revendications originelles (oubliées aujourd’hui), l’électro n’est qu’un phénomène marchand comme les autres. PMO considère la musique de lave-linge dans sa plus large extension, toujours dans la perspective de repérer où se loge l’idéologie marchande qui doit sans cesse ressusciter de ses cendres et se perpétuer, occupant les niches qui se pensent d’abord marginales afin de se les assimiler progressivement et totalement. L’électro non comme moyen de résister au monde mais comme façon de continuer d’y participer – et d’y participer toujours plus qu’elle croit lui opposer la plus grande résistance.





Techno, intégration du rythme mécanique industriel et de la logique individualiste de consommation pour que le devenir-objet de l’homme s’assimile à une forme de naturalité de son être. L’instinct de mort en tant qu’instinct de fusion collectif triomphe provisoirement.

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Manifeste des Chimpanzes du Futur Contre le..

On dénigre le collectif "Pièces & Main d'œuvre" sous l'étiquette de "bio-conservateurs". Ils répliquent dans ce manifeste en nous mettant en garde contre les mirages des nouvelles technologies appliquées à l'être humain. Si elles promettent de véritables améliorations dans certaines situations humaines (celles qu'on voit dans les journaux : un enfant sourd réentend, etc.), elles cachent bien souvent des augmentations de l'être humain qui n'améliorent pas pour autant sa qualité de vie. Mais le terme de "progrès" entendu comme "avancée technologique" est devenu un dogme qui sous-entend d'office l'amélioration de la vie humaine et est donc de fait, inattaquable. Et les transhumanistes l'usent jusqu'à la corde pour nous imposer leurs avancées qui risquent bien de nous confisquer notre condition humaine, voire de niveler la vie humaine en plusieurs castes : l'homme augmenté servi par le chimpanzé du futur...

Eclairant!
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Métro, boulot, chimio : Débats autour du cancer..

Depuis plusieurs années, militants écologistes et de la santé tentent de sensibiliser les citoyens sur les liens entre santé et environnement. Ils démontrent en effet, que l’explosion des maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète) est due à la dégradation de notre environnement, notamment par sa contamination par divers produits chimiques (issus de l’activité industrielle, de l’agriculture chimique, etc).



Métro, Boulot, Chimio, nous offre une réflexion stimulante sur notre modèle de société, et pose la question suivante : "peut-on soutenir au nom de l’emploi une industrie qui détruit nos vies ?"



Pour tenter d’y répondre, le livre nous expose un débat qui a eu lieu en 2012 entre protagonistes de la "gauche de la gauche" (Front de Gauche, syndicalistes, François Ruffin de Fakir) et militants libertaires et écologistes (Fabrice Nicolino, le collectif Pièce et main d’oeuvre entre autres) après un reportage diffusé durant l’émission Là-Bas si j’y suis, sur France Inter. Il s’agissait alors de savoir s’il était nécessaire de lutter contre la délocalisation d’une usine de fabrication de chlorure de vinyle (PVC) appartenant à la multinationale Arkema, alors qu’un certain nombre d’ouvriers sont morts de cancers à cause de leur exposition pendant 30-40 ans à cette substance chimique cancérigène.



Les libertaires et militants de l’écologie politique critiquent le positionnement de cette extrême gauche productiviste qui n’attaque que l’exploitation du travailleur par le système capitaliste. Quid de l’aliénation à ce système, se demandent alors les premiers ? Car aujourd’hui, que resterait-il de notre société sans cette industrie chimique ? Notre mode de vie est en effet trop dépendant de la technologie (nucléaire, agriculture chimique, OGM, production industrielle). Alimentation, matériaux de construction, automobiles, jouets, tout est réalisé à partir de dérivés du pétrole qui contaminent les ressources de notre planète, et par la même occasion nos propres corps.



Alors qu’on se questionne beaucoup sur les pratiques des agriculteurs lorsqu’ils épandent divers produits sur les aliments que nous allons trouver par la suite dans nos assiettes, ne pourrait-on pas établir la même critique pour les ouvriers qui produisent des matériaux qui vont ensuite contaminer notre environnement domestique ?



Que faut-il faire alors ? Soutenir l’ouvrier coûte que coûte dans sa lutte contre la fermeture de son usine, en ayant une vision sur le court terme (c’est le salaire immédiat qui prime), où s’émanciper de cette industrie avec une vision sur le long terme (c’est la qualité de la vie et de la planète qui prime) ? "Sans la participation active des salariés à ces industries de la mort, les capitalistes seraient dans l’impossibilité de les produire, pas plus en France qu’ailleurs" souligne pour sa part le collectif Les Amis de l’Égalité.



Militants libertaires, et défenseurs de l’environnement et de la santé, loin d’être des ennemis des travailleurs, ont le mérite de poser les bonnes questions (avec un brin de provocation) et de mettre "la gauche de la gauche" face à ses contradictions sur la croissance, le productivisme, la conception du travail, ses relations avec le monde ouvrier. C’est alors une autre société qu’il faut imaginer pour que les vies des hommes valent plus que leurs emplois, et cela passera nécessairement par une révolution des consciences.



https://jehaislesindifferents.wordpress.com/
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