Le sourire du roi, écrit par Rascal et illustré par Neil Desmet, raconte l'histoire d'un roi dont la petite fille vient de mourir. Le roi observe une dernière fois l'enfant et le fruit entamé, posé sur l'assiette de porcelaine à côté du lit, avant l'enterrement. Terriblement touché par la perte de sa fille, le roi s'isole en murant son château. Un an après, le roi retourne dans la chambre de sa petite fille dans laquelle il n'était pas revenu et où tout est resté à sa place. Il y découvre le pépin du fruit. Il décide de le planter au milieu de la cour du château et de s'en occuper. Le pépin germe pour laisser place à un arbre imposant qui détruit les murs du château. Le roi, heureux de voir son arbre fleurir puis donner des fruits, décide de remplir son chariot de fruits. Après s'être recueilli sur la tombe de sa fille, il retrouve le sourire.
Les thèmes qu'utilise Rascal: l'espace et le temps, la cruauté de la vie, le deuil et l'espoir n'en font pas un livre pour tout-petits. En effet, ce récit peut être lu par de jeunes lecteurs de part sa facilité de lecture. Toutefois, on remarque la prise en compte du médiateur pour qui certains clins d'oeil semblent particulièrement adressés. On observe aussi un jeu de la part de l'auteur sur trois contes pour enfant: la Belle au bois dormant, le Petit Poucet et Jacques et le haricot magique mis en avant par la locution « comme dans cette histoire [...] qu'elle aimait tant qu'il lui raconte ». Le médiateur reconnaît ces clins d’œil sur les contes de sa propre enfance. Cet album donne ainsi une place à l'adulte qui lira l'histoire tout en permettant aussi aux enfants de reconnaître ces références, la lecture peut être accompagnée comme autonome.
Les illustrations de Neil Desmet offrent des perspectives étranges et le personnage du roi est très expressif: on observe ses larmes, la tristesse sur son visage mais aussi son évolution et enfin son sourire. Les images sont associées au texte et bien que le texte ait une place prépondérante, la fonction d'amplification des illustrations de Desmet propose une interprétation originale prennant la forme des illustrations de contes.
Cet album pourrait être considéré comme un livre illustré puisque le texte est autonome du point de vue du sens mais il aide aussi à mieux comprendre les dessins de Desmet, ce qui permet d'intéresser les plus petits.
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Ce livre nous plonge dans l'univers des lapins et des grands méchants loups.
Il est difficile de savoir ce qui se passe vraiment entre ces deux personnages ... amitié ou envie dévoratrice ??? Une fin jamais dévoilée
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Cet album de Rascal m'a beaucoup plu, il propose de se balader à travers le monde et de découvrir ce qui s'est passé ce jour-là, des évènements minimes, drôles, poétiques, tous différent, mais tous importants à leur manière. Les illustrations sont délicates, toute de douceur et de détails insolites. Et bien sur la chose la plus importante de ce jour est la naissance du bébé.
Un joli album pour dire au bébé qu'il a changer la vie de ses parents.
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Une belle fable sur l'idée qu'il suffit de changer son regard ou de porter des "lunettes" pour que la vie soit différente.
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On peut se quitter et continuer à s'aimer.
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Un ouvrage qui peut toucher plus qu'on ne peut le croire, de par la structure du récit à la fois comme un conte de fée et comme d'une nouvelle. Les protagonistes sont très attachants, une histoire d'amour avec une sirene, une sirène qui parle elle et une sirène qui aime et le fait savoir. Même si le retour de Ange est solitaire, l'amour qu'il a pour sa sirène le maintient en vie, et donne aussi de l'espoir au lecteur que peut-être…. au détour de trois rochers… enfin … Un ouvrage coup de coeur
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: Un texte plus beau qu'alarmiste et signé à la fin de la sagesse d'un grand chef indien, Sitting Bull : " Quand le dernier arbre sera abattu
la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé,
alors seulement vous vous apercevrez
que l'argent ne se mange pas."
Un conseil dont la teneur sera vraie pour toutes choses. La prudence et l'économie, car la nature aura son rythme pour se renouveler, il faudra l'observer.
Et considérer aussi les autres, les animaux qui auront à se ravitailler.
Sans doute qu'au 19ème siècle, la conscience écologique était largement moins aigue pour les colons, qui à défaut de trouver de l'or, pouvaient songer à s'installer. Le drapeau planté puisqu'aucune loi humaine américaine n'avait établie d'acte de propriété, ils étaient libres de creuser, de bâtir, de découvrir, de répertorier ce qui pouvait se vendre et faire leur fortune, créer de nouveaux marchés et vendre des peaux ou bois d'animaux sauvages.
La disparition et la chasse des bisons au 19ème siècle seront au contre des préoccupations de l'aventure.
Un conservateur américain d'Histoire naturelle, conscient que leur heure est peut-être en train d'arriver, se hâtera d'en récupérer des trâces pour l'exposer dans son musée, pour la mémoire.
L'auteur Rascal n'en fera au départ qu'un observateur passif de la chaine alimentaire puis installera Jack Bonham comme un acteur direct, car il était encore temps de faire quelque chose.
C'est le déclic.
Un indien lui proposera de le suivre pour acheminer l'exode des derniers bisons vers les frontières du Canada.
C'est une grande aventure, le voyage est long, Bonham apprendra à profiter des espèces plus vivantes qu'empaillées, juché sur son cheval comme un garçon fermier.
Avec le texte d'une délicate sensibilité, on s'imaginerait à l'identique pouvant apporter aussi notre petite mission planétaire, quelque part avec des espèces de la flore ou de la faune, des ressources aquatiques, en danger.
" Buffalo Kid" ne s'achèvera pas sur une vilaine note puisqu'un texte de conclusion fera état à la fois d'une extinction puis d'une renaissance, du maintien, grâce à des hommes de bonnes volontés.
Les lecteurs se demanderont certainement si Jack Bonham est un personnage de fiction ou bien un personnage illustre de la grande histoire écologique.
Un dossier fourni par l'éditeur École des Loisirs permettra de déterminer ce qui est vrai dans cette histoire.
https://media.ecoledesloisirs.fr/fichiers/DP-BuffaloKid.pdf
De jolis effets d'esquisses avec le style graphique de l'illustrateur Louis Joos.
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Un petit garçon va accompagner son oncle, chauffeur routier, dans un périple de plus de 1500 kilomètres jusqu’à l’Espagne.
L’histoire est très intéressante et originale avec un petit garçon accompagnant son tonton qui lui fait découvrir le métier de chauffeur routier.
Mais quel dommage de ne pas avoir exploiter l’histoire qui se termine tellement platement. On pense vivre ne grande aventure sur les routes d’Espagne et de France, remplie des questions naïves du petit garçon et du métier si riche de chauffeur routier ; mais non, à part quelques scènes réussies, le récit fait pchitt !
J’imaginai un peu d’émotion, des moments étonnants ou durs… mais il n’y a rien de cela, c’est vraiment bien dommage car l’idée avait de quoi séduire.
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L'histoire de deux voisins : un loup et un lapin. Le loup veut faire copain-copain, le lapin... pas tellement.
Je vais être honnête, à la première lecture je n'ai pas du tout relevé le côté proie-prédateur ; enfin si, mais je pensais que c'était justement un préjugé que l'on essayait de déconstruire. J'ai même pensé à une allégorie au racisme ! Puis, en regardant de plus près, on se rend compte que le loup passe une grande partie du livre à cuisiner...
Le scénario est bien pensé, plusieurs lectures sont possibles. Les illustrations, qui sont composées à l'aide de grandes zones de couleurs, viennent compléter le texte et participent aux multiples interprétations.
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Albert a toujours rêvé de vivre avec un grand singe. Cela date de sa visite au Jardin des plantes lorsqu'il était enfant. Un jour, l'occasion se présente : un gorille est assis sur le trottoir. Albert l'embarque immédiatement ! Georges et Albert sont des êtres diamétralement opposés, mais ils s'entendent très bien.
C'est une histoire plutôt amusante : Albert est si délicat alors que Georges ne chipote pas, surtout quand il mange ! Pourtant, on voit petit à petit des détails qui ne trompent pas. L'un semble singer l'autre, et vice-versa... Le trait des illustrations est très clair, les tons utilisés sont surtout le bleu et l'orange.
"Albert et Georges" illustre parfaitement la proximité entre l'homme et l'animal...
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Rascal nous fait voyager dans son univers qui attire les tout-petits.
C'est l'histoire d'un œuf, enfin, de Pablo qui est encore dans un œuf. il s'est levé et voudrait sortir de sa coquille. Oui, il est grand maintenant. Cependant, il a peur. Il a quand même envie de découvrir le monde qu'il entoure.
J'aime vraiment la proposition graphique, et les émotions qui s'en dégagent comme la peur, l'envie d'explorer...
Quelle aventure de vouloir grandir !
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: "À ton tour" est un album créatif.
Un peu à l'identique d'un album d'Hervé Tullet mais sans les couleurs, Rascal invite les jeunes lecteurs à quelques démonstrations graphiques d'imagination et de fantaisie.
Sa cible sera toutefois un peu plus âgée que celle de Tullet.
Après lecture, vous pourrez vous exprimer à votre tour.
L'auteur vous offre la possibilité de faire à l'identique, de l'assister ou de finir ses dessins.
Ceux qui souhaiteront renouveler l'expérience penseront bien à se servir de feuilles de calque pour ne pas condamner des images à un seul essai.
C'est amusant.
Complétez le visage du Portrait-robot, dessinez sur une feuille la moitié d'un objet, noter au crayon de papier les idées lumineuses dans l'ampoule dessinée, créez un alphabet secret ou un nom publicitaire accrocheur pour les produits à l'image....
Il y a de quoi faire pour s'amuser seul ou entre copains. Les épreuves permettent même de sortir du livre pour me y revenir, vous comprendrez.
L'album cache finalement bien son jeu et son lot de surprises tandis que l'on pouvait peut-être déplorer injustement le manque de couleurs.
Rascal, avec son autre album "Pablo", continue de creuser la veine élégante du noir et blanc.
Le titre s'apparente presque à un cahier d'animation génial, pour les vacances (et les autres moments à buller).
Il donne le petit coup de pouce pour inventer et aimer imaginer.
C'est artistique et dynamiquement interactif.
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Bien que ce soit l'auteur illustrateur Rascal aux commandes, le jeune lectorat pourra peut-être se trouver un peu déconcerté par le style d'illustrations, élégantes et oniriques certe mais plus proche d'oeuvres picturales de Musée destinées aux adultes, encore mystérieuses du deuxième regard fuyant d'un enfant.
C'est peut-être l'angle à prendre, justement profiter et laisser l'inspiration agir, comme le ferait un tableau.
La raison qui fera que c'est un rendez-vous avec l'auteur à ne pas manquer: le texte.
Le propos parlera à la jeunesse, disant que tout est possible, qu'il faut croire en ses rêves.
Certains, pas tous, mais certains sont viables et cela prend du temps pour que la graine plantée prenne racine en profondeur, que chacun reconnaisse enfin que ce n'était après tout pas si sot.
La forêt d'Alexandre est une belle ode, une belle histoire qui aura de l'avenir si on la raconte.
Alexandre souhaitait planter un arbre, sur une colline où rien ne poussait, jardin de cailloux voué à la sécheresse.
Tout à chacun de vouloir lui rendre la raison comme un retour d'objet prêté.
L'histoire nous dit qu'Alexandre a poursuivi son projet, après tout qu'avait-il à perdre, chers lecteurs, sinon son propre temps.
Rascal semble nous souffler dans l'oreille par le truchement du vent qu'"essayer, ce n'est pas échouer".
Le texte est simple, l'évocation belle :
"Chaque semaine, Alexandre passait voir son arbre comme l'on rend visite à un bon ami pour s'enquérir de sa santé, de ses projets ou de ses menus soucis.
L'arbre avait à présent sa taille et Alexandre jugea bon qu'il n'avait plus besoin de tuteur."
Nous achevons l'aventure sur la fameuse forêt, où l'arbre survivra à Alexandre et où d'autres se mettront finalement à planter sur cette colline, après que l'arbre d'Alexandre rassembla autour de lui et planta à son tour de joyeux souvenirs chez les enfants, les ados et les adultes, offrant de son ombre et de son écorce.
Les double-lectures sont possibles, chacun y verra ce qu'il voudra, l'arbre porte tellement de symboliques, mais cela parlera à des âges différents sans difficultés.
Un album qui mériterait d'être porté aux jeunes lecteurs, étonnant et encore une fois, très inspirant. Et la graine sera plantée.
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Cet album est une très bonne surprise.
Les illustrations sont plutôt jolies, même si elles manquent de détails et de précision à mon goût, mais elles donnent une atmosphère particulière, assez onirique, mais en même temps assez sombre, et surtout parfaitement adaptée au récit. En plus, le jeu des couleurs est absolument sublime. Un vrai régal pour les yeux, et le tout accompagné d'une histoire qui tient la route.
Une histoire, certes, assez simple, mais efficace qui mêle des univers assez différents. On commence cet album avec un récit qui fait vraiment penser à un conte : la rencontre entre le narrateur et la sirène peut facilement nous rappeler le conte Ondine, par exemple. Il y a quelque chose d'assez poétique, mais en même temps convenu, dans leur histoire d'amour. Plus de descriptions que dans un conte, on se rapproche presque du témoignage. C'est une forme hybride qui mêle plusieurs genres.
Puis, on part sur les horreurs de la guerre, quelque chose de bien plus sombre et plus violent. Et loin d'un happy end complet, on reste sur une fin ouverte qui fait réfléchir et clôture magnifiquement cette petite histoire.
Que ce soit au niveau des dessins, de l'histoire, mais même d'un point de vue stylistique, c'est un album de qualité, qui vaut assurément le détour.
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De tous les livres de Rascal que j'ai lus, celui-ci est sans doute mon préféré.
Il est d'une douceur fascinante, tant le texte que le trait. Il est aussi très honnête, très vrai, les citations pourraient être authentiques.
Un livre tellement juste, qu'il nous émeut et nous fait rire aussi.
L'histoire d'un bébé qui vient de naître et du besoin de s'assurer qu'il est bien de la famille, en cherchant chez lui des ressemblances avec les membres de la famille.
Petite parenthèse, cette habitude est, du point de vue éthologique, sans aucun doute un héritage lointain pour tenter d'évaluer si cela vaut la peine de s'investir dans l'éducation. D'ailleurs les familles vont naturellement trouver surtout des liens de ressemblance avec le père, puisque la maternité ne peut pas, quant à elle, être remise en question.
Un régal, à lire à tout âge, même s'il est cartonné. Il ne plaira pas qu'aux plus jeunes, il plaira aussi aux plus grands frères et soeurs qui riront de constater que l'histoire est inévitablement vraie! Et finalement, le livre contient clairement des allusions ou blagues destinés aux plus grands!
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Les temps sont durs chez papa et maman Cochon... avec 13 rejetons, les tâches ménagères sont longues, dures, comlpiquées, et éreintantes.
Alors, comme tout "bon" parent a envie de le faire, ils partent faire un tour et les 13 bambins, sous la direction d'Eusèbe, se prennent en charge.
Eusèbe fait alors la liste des 12 tâches nécessaire dans la gestion de la maison, et demande à chacun un t-shirt de couleur différente. Il sont 13 et il y a 12 tâches? Eusèbe a tout prévu... un des enfants ne fera rien. C'est celui ou celle qui tire le t-shirt gris (détail qui a de l'importance).
Commence alors le tirage des t-shirts... Tout le monde râle un peu, sauf celle qui tire le t-shirt gris (cela tombe bien, elle était aux toilettes). Et ensuite, tout le monde s'active. Tant et si bien que les parents ne reconnaissent plus leur maison à leur retour.
Eusèbe avait la lessive à sa charge et termine par laver les t-shirts... Hélas (ou geste freudien), il mélange tous les t-shirts, et ils deviennent tous ... gris, bien sûr.
Humour et responsabilité, voilà les maîtres-mots de ce très chouette (et court) livre jeunesse. Un grand moment de rire, et de prise de conscience de ce qui fait tourner une maison.
Pour info: Ce livre a reçu le prix Escapages 2009 organisé par ALADIN (Association pour la lecture et ses animations dans l’Indre).
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