Rascal

Cet album dépourvu de texte suscitera sans conteste curiosité et sera source d’échanges verbaux, de brouillons de narration aussi divers que personnels aux lecteurs.
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Dans " modèle vivant " Carole Fives se remémore l'été de ses quinze ans. Celui qui lui a fait quitter le monde de l'enfance en lui faisant découvrir deux sentiments passionnés: l'amour et la haine. L'amour pour José et la haine pour sa belle mère.

J'ai lu ce roman après " C'est dimanche et je n'y suis pour rien ". Il met en lumière certaines zones d'ombre concernant la rencontre entre Carole et José mais m'a laissé un drôle de goût. Un goût d'inachevé, de paradis perdu à tout jamais Je termine cette lecture avec le coeur gros, rempli d'une infinie tristesse. J'avais envie de pleurer de savoir à nouveau que José est mort et que Carole n'a même pas une photo pour se souvenir, se prouver que ces quelques jours n'ont pas été un rêve mais une réalité bien vivante.

Avec ses deux romans Carole Fives m'a touchée en plein coeur.

« Au vent mauvais » invite à suivre les pas d’Abel Mérian, un malfrat fraîchement sorti de taule qui espère récupérer son pactole caché dans une usine désaffectée, mais dont les dernières illusions s’envolent en fumée lorsqu’il constate que son butin est perdu sous plusieurs couches de béton.



« Je suis sorti comme j’étais entré. Mêmes fringues pourries sur le dos et sac Tati à la main. Juste plus léger, côté des illusions ».



La découverte d’un téléphone portable, perdu dans le musée qui recouvre son magot, lui offre bien vite une lueur d’espoir, à laquelle il choisit de s’accrocher pour tourner le dos à la poisse. Séduit par la voix de cette mystérieuse inconnue au bout du fil, il prend la route vers l’Italie, bien décidé à lui remettre le précieux objet en main propre.



« Elle habitait en Italie. Elle aimait Bach. Et moi, j’aimais déjà sa voix ».



Le périple d’Abel se développe sous forme de road-movie, reposant sur une voix-off qui partage avec brio les pensées désabusées de cet ex-taulard. Proposant un scénario d’une grande linéarité, qui puise de temps en temps dans les souvenirs d’enfance du personnage afin de mieux baliser son parcours dépourvu d’espoir, Rascal et Thierry Murat livrent une histoire pleine d’amertume. Au fil des rencontres (un vieux chien, un jeune fugueur, …) le personnage se dévoile et profite de cette liberté récemment retrouvée, tout en laissant libre cours à ses pensées.



« J’ai bu un expresso issu du commerce équitable, paumé dans un grand gobelet en carton avec touillette en plastique. J’avais fait ma BA de la journée ».



Visuellement, le dessin de Thierry Murat (Les larmes de l’assassin, Elle ne pleure pas elle chante) va à l’essentiel. Cette mise en images très sobre accompagnée d’une bichromie aux teintes variables accompagne avec brio la solitude de cet ancien détenu. Le découpage basé sur trois cases muettes aux allures panoramiques s’installe au diapason de ce road-movie bercé par de grands espaces.
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J'adore ce livre. C'est une merveilleuse pépite que je ne me lasse pas d'ouvrir, de picorer, de feuilleter, de regarder, de parcourir...

L'introduction se lit au calme, attentivement, sans se forcer tellement l'écriture est fluide et sais rendre sympathique et curieuse la découverte de l'Encyclopédie de Diderot. La reproduction d'une planche originale à la fin de l'intro permet d'appréhender l'origine de ce livre exceptionnel.

Ensuite, une sélection de 11 illustrateurs s'approprie chacun un domaine exploré par Diderot, et le met en lumière à sa manière. Chacun nous permet de découvrir son univers visuel, sa propre interprétation d'un domaine de l'encyclopédie. Après les planches pleine page de nos illustrateurs d'aujourd'hui, sont toujours présentes les planches originales. Il est très curieux de comparer les deux!

Le texte n'est pas en reste. Franck Prévot a su mettre les textes d'origine au goût du jour, avec humour et pertinence. Un régal!

Au cas où vous n'auriez pas compris : procurez-vous ce livre! Achetez-le, empruntez-le, volez-le mais feuilletez le au moins une fois.

Ce joli récit est rempli d'humour et d'amitié. C'est un plaisir de le lire aux tout petits.

On se demande parfois comment certains auteurs et illustrateurs arrivent à communiquer autant d’émotions, de sentiments et d’humanité avec simplement quelques pages soigneusement imprimées. Cet album de Cendrine Génin, Jean-François Martin et Rascal étonne par la sobriété de ses textes, séduit par la composition de ses images et bouleverse par la dure réalité qu’il fait jaillir sous nos yeux. Avec pudeur et innocence, une fillette raconte sa vie de sans-papiers, évoque ses souvenirs de guerre et partage l’espoir qu’elle fonde en notre patrie. En compagnie de son père, elle a fui un pays meurtri, perdu tragiquement sa mère et, au fil des années, s’est enracinée et imprégnée de cette France, pays des libertés, qui semble pouvoir lui offrir un avenir. Mirage ou réalité ?

Au monde est un très bel album autour de la naissance. Il est ici question de ressemblance et de filiation. Quels sont les points communs physiques entre l'enfant qui vient de naître et les membres de sa famille. Les ressemblances, que l'on sait bien souvent subjectives, sont ici énumérées avec une double page pour chacun des membres de la familles.

Rascal fait preuve, comme toujours, de beaucoup de délicatesse, tant dans le texte que dans l'illustration.

Ah, Rascal ! Sans doute un de mes auteurs jeunesse préférés. Original, d’une grande sensibilité. Et surtout un écrivain au style remarquable. Si vous en doutez, jetez-vous sur Le phare des sirènes, l’écriture y est juste sublime. En ce début d’automne, Rascal nous offre sa dernière livraison, un petit album plein de lettres adressées au Père Noël, à Papa, Pépé, Tonton, Pierre et bien d’autres. Point commun entre toutes ces missives : elles sont écrites par des enfants. Au niveau du contenu, elles sont toutes très différentes. Certaines sont pleines d’humour, d’autres débordent de tendresse alors qu’une ou deux pourraient vous tirer des larmes.



La mise en page de l’album est simplissime : sur la page de gauche, le texte de la lettre. Sur celle de droite, le dessin d’une boîte aux lettres. Pas de chichi, rien qui en jette. Les mots et les illustrations très sobres se suffisent à eux-mêmes.



A l’heure où les échanges numériques ont définitivement pris le dessus sur le courrier papier, où l’écriture SMS va bientôt remplacer la grammaire française, ces lettres d’enfants rédigées on ne peut plus classiquement dégagent un charme irrésistible. Deux regrets toutefois, mais vraiment minimes :

1) peut-être qu’une police de caractère moins classique (genre manuscrite) aurait-été plus appropriée.

2) pourquoi n’y-a-t-il que 12 lettres ? Il en aurait fallu 24, 48 voire 96 ! L’album se lit en dix minutes à peine et on en redemande.



Quoi qu’il en soit, cet album est une superbe réussite qui ravira petits et grands. Depuis le succès du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, l’épistolaire revient à la mode. Je t’écris est une bonne occasion de faire découvrir aux plus jeunes ce genre si particulier qui ne ressemble à aucun autre.




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Un très beau souvenir de lectures d'enfance à propos de parents obligés d'abandonner leur enfant à cause de la guerre, en espérant un meilleur avenir pour lui. Touchant dans le texte comme les dessins.

Une histoire de transmission.

Une leçon de vie

Un album jeunesse tout en émotion .

Le petit garçon, privé de son papa qui vit dans la maison d'arrêt des Acacias, est le narrateur de cette histoire. Il dit le manque et aussi la honte. Celle qui condamne une deuxième fois. Comment passer outre ? En puisant dans sa force créative, dans son imagination.

Au travers d'une double page associant un court texte et une illustration simple, efficace et pertinente, le rythme contribue à trouver le juste ton. Il y a comme de la poésie, comme de la tendresse, comme de la force d'aimer.

La simplicité des propos donne vie à ce récit. Le naturel désarmant de ce jeune garçon contribue à le rendre attachant . On éprouve avec lui le manque et sa force de penser la réalité autrement.*-*

Moun est un livre bien triste pour un enfant avant de dormir. Je me permettrais plutôt de vous le recommander pour parler de l’abandon, de l’adoption, de la guerre ou de la famine, des choix que l’on se voit contraint de faire par amour bien que cette notion soit la plus difficile à comprendre.

A lire avant la lecture au petit pour choisir le moment et si on le lit ou pas… émotionnellement ce livre peut vous prendre aux tripes.

Duke est un clown qui travaille au Star Circus. Il y rencontre Oregon un ours qui passe juste avant son numéro et qu'il raccompagne chaque soir dans sa cage. Un soir Oregon lui demande de le conduire jusqu'à la forêt. C'est ainsi que que commence le voyage de nos deux compères pour rejoindre les épicéas. Ils vont parcourir l'Amérique afin qu'Oregon puisse enfin vivre parmis les siens.



Un livre plein de tendresse, une histoire d'amitié dans laquelle un petit clown souhaite aider son ami à retrouver la liberté. On voyage dans les paysages américains Pittsburg, Chicago, l'Iowa, les Rocheuses...

Un bon road trip poétique que je conseille au petit lecteur averti car le texte est très subtile.

Une page blanche, une boule de fil noir qui va dérouler les émotions ressenties "au fil des jours". Le nom du sentiment en haut est illustré en bas par un trait plein qui prend des formes diverses. Le lien entre les 2 est souvent évident ( ex : "rassuré" et la forme d'une maison ), parfois moins et c'est ce qui fait l'intérêt de l'album. Il permet de découvrir avec l'enfant la diversité des émotions, il montre qu'on peut les exprimer de différentes façons et passer d'une émotion à une autre.

A découvrir avec un enfant à partir de 2 ans ...

C’est un magnifique album qui est tout en noir et blanc, juste parfait pour montrer et surtout expliquer ce que sont les émotions et les sentiments aux enfants.

C’est un livre avec des illustrations simples, adaptées, et très expressives.

Sur chaque double-page, il y a une émotion différente en seulement un seul mot.

Les petits pourront ainsi décrire leur humeur du jour, que ce soit de la joie, de la jalousie, de la peur, de la honte.

Après cette lecture, les émotions n’auront plus de secret pour eux, ils auront découvert toute la palette d’émotions essentielles dans la vie : les plus joyeuses comme les moins agréables à vivre !

Je conseille vraiment aux parents ou aux adultes de lire ce bouquin à leurs enfants, même les émotions complexes seront plus facilement gérées.


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C'est l'histoire d'un créateur qui décide de dessiner une ligne

horizontale, puis de faire un second trait et cela fait une échelle.

On y voit un pied dépasser, celui du petit roi !

Puis on aperçoit sa tête et enfin, il lui donne un prénom : celui de Cornélius

Premier car c'est le premier roi qui dessine.

Ensuite, après avoir inventé le personnage, il faut que l'histoire commence,

un peu d'action… Que pourrait-il dessiner d’autre?



A travers ces pages, l'auteur a voulu donner vie à un personnage, on

ressent toute la tendresse et le sentiment d'amour entre le créateur et ce

petit roi si attachant.



Les illustrations de ce livre sont simples et belles, c'est un bouquin sympa à partager avec vos enfants.

Fin ouverte



100 œufs éclosent dans la ferme des VITELLUS, 99 poussins jaunes et 1 poussin noir. Ce dernier ne reconnait pas Mme et M VITELLUS comme ses parents, il part donc à la recherche de sa famille.



Commence alors une série de rencontres d’autres animaux de couleur noire, jusqu’à la fin de l’album.

Encore un album de Rascal que l’on peut classer dans la catégorie des fins ouvertes tout comme deux autres de ses œuvres: Ami ami et Lapin Rouge. Le personnage du loup ici, voir même dans d’autres œuvres de Rascal rompt la tradition du « méchant loup » du moins, en apparence.

Pablo n'est pas pressé de sortir de son œuf, mais il n'a plus le choix : il est trop grand maintenant. Comme il a un peu peur, il ne s'élance pas d'un coup dans un monde inconnu mais découpe petit à petit des trous dans sa coquille pour voir et entendre ce qui l'entoure.



Rascal joue avec le contraste noir/blanc pour faire ressortir son personnage timide. L'histoire est chouette mais je dois bien avouer que c'est un thème vu et revu, il n'y a donc rien de très original. Ceci dit, je ne m'attendais pas à la chute assez rigolote.



"Pablo" sera le parfait compagnon pour les jeunes enfants qui chaque jour, chaque semaine ou chaque mois font face à l'inconnu et découvrent une nouvelle facette de notre monde.

Troisième envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique. Que Babélio et les éditions A pas de loups soient ici remerciés !



La forêt d'Alexandre est l'écho lointain de L'homme qui plantait des arbres de Giono. Alexandre plante un arbre, qui devient, en quelque sorte, son ami.

L'arbre grandit, devient un lieu de vie et de refuge pour jouer, lire, se reposer. La vie avance, la vie grandit, l'arbre aussi. Et puis, la vie et l'arbre dépassent Alexandre. Et il reste le vivant témoignage de la volonté et de la foi d'Alexandre. Cette foi de ceux qui croient qu'il y a quelque chose de plus grand dans ce monde, ici et maintenant.

Derrière une apparente sobriété, le texte est d'une grande beauté, élégie lente et vivante du monde. Les illustrations, en regard du texte, sont sobres, douces et ouvrent à l'imaginaire.

L'ouvrage de Rascal est ainsi autant à destination des plus jeunes que des plus grands. La forêt d'Alexandre est un chef-d'oeuvre qui laisse une empreinte puissante et consolatrice, vivant témoignage que l'art et l'action permettent de survivre dans le monde et au-delà de lui.
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Une lecture agréable, des illustrations très belles et pas trop infantiles, Marilyn Rouge nous fait découvrir le métier de routier, en même temps qu'il présente plusieurs poètes célèbres aux plus jeunes.

Une invitation au voyage à partager !