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Critiques de YunBo (80)
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Seizième printemps

Quelle douceur du trait, quelle chatoyance des couleurs, quelle imagination dans l’exécution des détails ! Nous sommes sous le charme des aquarelles de l’autrice-illustratrice sud-coréenne YunBo (extraits disponibles via le lien ci-dessous). Avec elle, c’est tout naturellement que nous avons pris nos quartiers dans un pays peuplé d’animaux anthropomorphes. Rien que ce décor à mi-chemin entre forêt et village vaut vraiment le détour.



Dans l’une des petites maisons se noue un drame : la petite renarde Yeowoo brûle de fêter son anniversaire mais sa mère a visiblement la tête ailleurs et son père n’a rien préparé. C’est la dispute, puis la bêtise de trop. Les parents divorcent et Yeowoo est envoyée pour un temps indéterminé chez son grand-père et sa tante. Rongée par la colère et les doutes, la petite renarde devient difficile. Mais un jour s’installe dans la maison voisine Paulette, une poule adepte de jardinage qui prétend que chacun a en soi une fleur qui ne demande qu’à s’épanouir…



Sur près de 120 pages, on suit la croissance et la maturation de la jeune renarde confrontée à l’abandon de ses parents, la lassitude de son grand-père et l’étrangeté de sa tante. Il est question de solitude, d’amitié et de résilience. C’est fleuri et bien dans l’air du temps, mais ça n’en a pas moins plu à mon moussaillon qui s’est attaché à Yeowoo, a fondu de tendresse pour Paulette et s’est amusé des stéréotypes vis-à-vis des poules ou de la psychopathie puérile de la tante de 39 ans. Et la mue lente d’une fillette colérique vers une jeune femme qui s’ouvre au monde est émouvante comme un coquelicot qui déploie ses pétales…



Une jolie découverte printanière qui invite à prendre soin de la fleur qui germe en nous et à ne pas hésiter à cultiver l’amitié par-delà les différences !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Je ne suis pas d'ici

Si je me souviens bien, il y a eu Lettre à France de Polnareff auquel a répondu Véronique Sanson dans une chanson dont je ne sais plus le titre. Pour ce roman graphique, deux personnes ont raconté leurs histoires communes mais visiblement différentes puisqu’elle est coréenne et lui français (que j’ai hâte de lire). Eun-mee débarque en France pour y étudier la langue et intégrer une école d’art. Pas facile de se faire comprendre en français, qu’elle a pourtant étudié, quand les gens parlent vite avec des mots étranges et des choses bizarres comme l’absence de lunettes sur les toilettes qui l’a déstabilise. Les vacances au pays vont lui montrer qu’elle s’est éloignée des codes familiaux, sociaux et nationaux. Quelle est désormais sa vraie identité ? Est-ce pour cette raison qu’elle se voit en tête de chien ? Dessins en noir et blanc fins et détaillés très jolis. Thème souvent abordé mais ici avec ce petit quelque chose en plus, que je ne saurais définir, qui m’a touchée. Le talent ? Le trait de crayon ? La sincérité. Une belle réussite !
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Seizième printemps

Une petite renarde va fêter ses 5 ans. Sa maman calme son impatiente à souffler les bougies.

Mais une dispute entre ses parents finit mal… maman part !

Son anniversaire tout juste passé, la petite Yeowoo est envoyée à la campagne chez son grand-père et sa tante, ce qui ne les enthousiasme pas plus qu'elle.

Elle attend que son papa vienne la récupérer, mais il ne donne que très rarement de ses nouvelles.

Yeowoo est triste et très en colère, ça ne facilite pas ses relations avec son papi et sa tante. Ces derniers ne savent vraiment pas y faire avec elle.

Pour ses anniversaires il n'y a plus jamais eu de gâteau, ni de cadeau… elle les "déteste"!

Heureusement, la situation va évoluer avec l'arrivée dans le village d'une gentille poulette au grand cœur qui a eu aussi son lot de problèmes.



Sur plus de 110 pages, entre album et BD, c'est une belle histoire poétique et triste à la fois.

Des planches aux cases irrégulières, aux ambiances couleur variées suivant l'humeur ou les lieux, de jolies aquarelles avec des personnages tout mignons.

Pour enfant mais aussi pour adulte, j'ai savouré cette émouvante lecture qui ne peut que séduire… à découvrir !

Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Delcourt pour l'envoi de ce charmant album.
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Seizième printemps

Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt pour l'envoi, via net galley, de la bande dessinée : Seizième printemps de YunBo.

À cinq ans, la jeune renarde Yeowoo part vivre à la campagne chez son grand-père et sa tante.

Rejetée par les siennes, une poule jardinière, Paulette, devient sa nouvelle voisine. Cette dernière n'a jamais pu pondre d'œufs et considère la petite renarde solitaire comme son propre enfant.

Avec son aide, Yeowoo mûrit, grandit et commence à apprécier la vie à la campagne, la vie tout simplement.

Seizième printemps est un très joli ouvrage.

Yeowoo est une petite renarde très touchante, dont la colère est émouvante. Elle est hyper triste, cela fait mal au cœur.

Sa rencontre avec Paulette va la faire grandir. Leur amitié va être importante pour toutes les deux.

Ce sont deux personnages forts, que j'ai pris plaisir à suivre.

Nous avons là une jolie BD, dont les illustrations sont magnifiques, avec des couleurs hyper belles. L'ensemble donne un ouvrage de qualité.

Seizième Printemps est une très jolie découverte, qui mérite cinq étoiles :)

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Seizième printemps

Le jour d'anniversaire de ses cinq ans, Yeowoo, voit ses parents divorcer. Elle est envoyée chez son grand-père et sa tante, son père n'ayant plus le temps de s'occuper d'elle. Chaque année, au moment de son anniversaire, on suite la petite Yeowoo, souffrir de l'absence de ses parents, de l'absence de réponses à ses questions et une grande colère grandit en elle. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Paulette, sa voisine. Une grande amitié va grandir entre elles.

Gros coup de coeur pour cette bande dessinée coréenne ! J'ai beaucoup aimé les dessins de Yunbo : la nature très présente, les fleurs en début de chapitre, les têtes des personnages-animaux sont en douceur. L'histoire aussi est très touchante : une petite fille qui perd ses repères (parents, maison) qui grandit d'abord douloureusement mais ensuite avec un soutien, Paulette qui l'aide à trouver des réponses en elle. L'amitié entre renarde-poule montre l'acceptation au-delà des différences. J'ai trouvé très dur la distance que son père installe entre eux, ils deviennent des étrangers...

Magnifique ! Seul regret, j'aurais aimé faire encore un petit bout de chemin avec elle.

#NetgalleyFrance

#SeiziemePrintemps
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Seizième printemps

Alors qu’elle s’apprête à souffler sa cinquième bougie, la petite Yeowoo voit ses parents se déchirer. C’est la dispute de trop et le verdict de la séparation tombe, comme un couperet, sur la jeune renarde. Devenue encombrante aux yeux de ce couple qui n’est plus, son père décide de l’emmener, sans explications, chez son grand-père et sa tante, dans un petit village de campagne peuplé de renards. Il l’abandonne littéralement à cette famille vieillissante, pas préparée à s’occuper d’une enfant difficile car en colère et qu’elle ne connaît pas… Et malgré des promesses de retour aussitôt emportées par le vent, Yeowoo va attendre, en vain, que quelqu’un revienne la chercher…



Incompréhension, désarroi, colère et rage vont grandir avec la petite renarde au fil des années, en même temps qu’un terrible sentiment d’abandon ainsi qu’une sournoise culpabilité “Et je me demande chaque fois ce que j’ai fait de mauvais pour être ainsi, seule dans ce monde” (p.7) Jusqu’au jour où Yeowoo rencontre Paulette, une petite poule marginale, rejetée par les siens parce qu’elle ne pouvait pas pondre et venue s'installer dans ce village loin de ses semblables. De ces deux solitudes va naître une solide amitié et bien plus que ça…Paulette, passionnée d’horticulture, va aider cette petite pousse révoltée à grandir jusqu’à ce qu’elle puisse voler de ses propres ailes…



Mais que c’est beau, que c’est beau! Et je ne parle pas seulement de ces aquarelles sublimes et colorées qui illustrent merveilleusement cet album au format atypique! Même si wahou! Quel talent! Je ne connaissais pas du tout Yunbo, cette auteure-illustratrice coréenne et je découvre avec “Seizième printemps” des illustrations incroyables, pleines de douceur, de rondeur et de poésie. Elle fait preuve d’un réel talent pour transmettre des émotions. A peine refermée, j’ai déjà envie de me replonger dans l’histoire afin de mieux savourer la qualité du détail de chaque planche tant les décors sont foisonnants et riches, sans être surchargés.



Le choix des animaux pour personnages ainsi que la forêt pour décor apportent une touche de fantaisie parfaite pour un public plus jeune (même si, du haut de mes 35 balais, j’y ai largement trouvé mon compte!). Une fleur accompagne l’ouverture de chaque chapitre donnant le ton coloré des premières planches.



Sous ses dehors doux et poétiques, l’histoire de cet abandon est néanmoins terriblement tragique. Yeowoo fait partie de ces dommages collatéraux comme il en existe tant, mais son abandon au sens propre comme au figuré fait froid dans le dos! Néanmoins, le ton de la narration est juste, les personnages attachants et la philosophie de vie qui en ressort fait renaître l’espoir et apaise la colère car, même si on ne choisit pas sa famille et que l’on n’a pas toujours la chance de tomber dans un cadre aimant et sécurisant, d’autres rencontres peuvent jouer ce rôle et nous aider à grandir malgré tout. Personne n’est vraiment seul au monde, à moins de l’avoir décidé. En somme, un album remarquable sur l’amour, l’amitié et sur ce qui nous construit.

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Je ne suis pas d'ici

Ecrit en parallèle de Je suis encore là-bas, de de Samid Dahmani ( le conjoint de l'auteure), ce roman graphique évoque les différences rencontrées par une jeune étudiante coréenne qui arrive en France. Outre le dessin, que j'aime bien, certaines questions que le personnage se pose sur sa place dans le monde, dans la société et sur son identité, une fois qu'elle est seule et anonyme, ont fait écho à des sensations que j'ai éprouvée moi-même dans des situations similaires dans le passé: quand on voyage, quand on n'est plus dans un univers familier, qu'est-ce qui nous définit encore? Le voyage est aussi une opportunité pour se redéfinir, mais à quel point sommes-nous libres de le faire, quel libre-arbitre avons-nous pour nous réinventer?

Une jeune étudiante coréenne qui venait de lire ce livre m'a répondue, lorsque je lui ai si elle reconnaissait quelques situations: "je ne les reconnais pas, je les connais. C'est exactement comme pour moi".
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Seizième printemps

Alors qu'elle fête ses 5 ans, les parents de Yeowoo décident de divorcer. Ne voulant ni l'un ni l'autre s'occuper d'elle, la jeune renarde est confiée à la garde de son grand-père et de sa tante. Elle va alors rencontrer Paulette, une poule qui ne peut pas pondre, qui va l'aider à grandir.

Ce roman graphique est une réussite sur tous les points, à commencer par les dessins absolument magnifiques, d'une grande douceur tant pas leur trait que par leurs couleurs, mais pourtant riches en détails.

Ensuite, j'ai vraiment apprécié les personnages de cette histoire, Yeowoo, évidemment, jeune renarde en mal d'amour et d'attention, et Paulette, qui trouve en elle l'enfant qu'elle n'a pas eu. Deux solitudes qui vont s'unir. Mais j'ai bien aimé aussi la tante, un peu à l'ouest, mais finalement attachante.

Pour l'histoire, la simplicité est de mise. On suit la vie de la jeune renarde sur 16 printemps, répartis en seize chapitres. On la voit grandir, souffrir, mais aussi évoluer et trouver petit à petit la sérénité et l'équilibre qui lui manquait. Mon seul regret (et oui, il en faut bien un), c'est que j'aurais aimé poursuivre un peu l'histoire, voir ce que deviennent ces personnages que je quitte avec regret.

Cette BD est une découverte merveilleuse que je vais longtemps porter en moi.



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Je ne suis pas d'ici

Subtile bédé sur le déracinement, le choc que l'on peut ressentir lorsqu'on se retrouve seule dans un pays étranger avec d'autres habitudes et codes que les siens. Yunbo, jeune auteure sud-coréenne, se souvient de ses années d'étude en France, de son éloignement d'avec sa famille, de son sentiment "de ne pas être d'ici " . Si elle parle bien d'elle-même, elle raconte son vécu par sa jeune héroïne Eun-mee. de surprise en méprise, la jeune étudiante est confrontée à une autre langue, à d'autres us qu'elle soit apprendre. Son retour en Corée lors de vacances lui feront comprendre combien les habitudes qu'elle a prises en France l'éloignent de sa famille et créent de l'incompréhension.

Subtil, toute en retenue, ce récit autobiographique est porté par un crayon fin et tout en détails, à la fois précis et comme flouté. Quelques effets très bien trouvés imagent les ressentis de l'héroïne. L'idée de génie de Yunbo est d'avoir matérialisé la sensation de "ne pas à être comme" par la transformation de la jeune héroïne qui se découvre un jour avec une tête.. de chien.. !

En parallèle de cette oeuvre, à découvrir celle de Samir Dahmani "Je suis encore là-bas "sur les difficultés qu'on a à réapprendre les codes de sa propre culture après avoir vécu ailleurs.

Deux oeuvres conjointes, comme le sont ces deux jeunes artistes, élaborées dans la Maison des Auteurs d'Angoulême.

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Seizième printemps

C'est un coup de coeur pour cette B.D. reçue en cadeau et que je ne connaissais pas du tout!



Le format paysage est original et propose un découpage des cases qui se prete bien au récit.

J'adore cet univers animalier et ses splendides décors où la nature est omniprésente! Les maisonnettes sont mignonnes et les intérieurs très cosy et chaleureux invitent à la reverie. L'ensemble est sublimé par les couleurs douces et lumineuses à la fois.

Je me suis vite attachée à Yeowoo et sa légitime rebellion face à son sort. Paulette est un autre personnage charismatique. L'auteure a su représenter les postures et les visages de façon très expressive.

L'histoire traite surtout du droit à la différence et à la liberté de l'expression de soi. La solidarité, l'écoute de l'autre et la bienveillance sont également de mises.



Une bien belle histoire à lire et faire lire!!!

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Seizième printemps

Quels enchantement et évolutions depuis "Je ne suis pas d'ici" (que j'avais je crois reçu déjà en masse critique, chroniqué céans mais oh ! Diablerie ! Mon avis semble avoir disparu).



Visuellement c'est une réussite, j'ai relu la BD deux fois, en cherchant la seconde la signification en langage des fleurs présentées à chaque chapitre (spoiler alert, des fois ça coince) (coucou le Colza) (en même temps ça sent le nez qui coule, il faut être énervé pour en offrir un bouquet).



L'histoire c'est aussi un bulbe d'émotions, un bourgeon de sentiments, une plante en devenir de ressentis. J'ai eu moi aussi à la lecture cette colère que Yeowoo alimente depuis ses 5 ans. Cette envie de prendre ce petit personnage dans les bras, tant qu'il est tout petit et l'accompagner ensuite pour le voir grandir trop vite. L'envie aussi de sourire à ceux qui ont été là et qui restent derrière.

Voilà... ce livre est un beau jardin à visiter qui fleurit autant les yeux que le cœur. Un espace à la fois sauvage et discipliné. Une belle réussite.



[Masse Critique]

[Babelio tu n'effaces pas ma critique cette fois ci s'il te plaît ?!!]
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Seizième printemps

"Seizième printemps" propose d'accompagner la jeune Yeowoo dans une période difficile : suite à une énième dispute, ses parents se séparent et sa maman disparaît de sa vie. Son papa finit par l'abandonner lui aussi et la confie au drôle de couple formé par sa sœur et son père, qui n'a pas tout à fait les compétences requises pour élever un enfant.



YunBo créée des personnages anthropomorphiques attachants dans une atmosphère champêtre japonisante très douce. Elle forme un écrin qui va permettre a Yeowoo de surmonter la colère (légitime) qui l'étouffe.

Les illustrations et la caractérisation des personnages sont vraiment réussies. 



Excepté les parents dont le comportement est incompréhensible, j'ai apprécié que chacun des personnages ait ses raisons et ses nuances. Le grand-père usé, la tante vieille fille, l'énergique Yeowoo et la délicieuse Paulette. La bienveillance et la tendresse de cette poulette m'ont particulièrement émue.



Donner des traits d'animaux à ses héros n'empêche pas YunBo de les doter d'émotions subtiles et ce mélange m'a beaucoup plu.

Encore une découverte que je dois à mes copinautes Ileauxtresors et Ladythat que j'en profite pour remercier !
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Seizième printemps

Graphiquement, c'est absolument un coup de cœur visuel. J'adore les tons choisis et les traits des personnages. Pour le contenu, mon cœur a été rapidement essoré, vidé et malmené. En tant que jeune maman, il m'est terriblement difficile d'imaginer qu'un enfant se sente détesté et non désiré et cette BD avec cette adorable Yeowoo, toujours en demande d'amour auprès de sa famille m'a serrée le cœur. C'est une histoire d'amitié et même d'amour entre la petite renarde et la poule qui va se créer, grandir et fleurir. Magnifique à suivre et d'une tendresse absolue. On voit Yeowoo grandir et devenir une jeune fille accomplie grâce au soutien sans faille de Paulette, cette poule infertile, rejetée et incroyablement attachante. J'ai adoré et j'ai pleuré.
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Seizième printemps

J’ai envie de dire à l’auteur : bravo et merci. Merci d’avoir écrit et illustré une oeuvre aussi prenante, aussi émouvante, merci d’avoir évoqué un sujet dont on parle peu : celui des enfants qui se retrouvent abandonnés après un divorce. D’eux, l’on ne parle pas.

Yeowoo a cinq ans quand ses parents divorcent. Sa mère ? Elle ne la reverra pas. Son père ? Il est trop pris par son travail, par sa vie pour la prendre avec lui, puis pour la reprendre avec lui. Il la confie donc à son propre père et à sa soeur aînée, qui vivent dans un petit village. Ils ne comprennent pas Yeowoo, ses colères, ses révoltes tellement poignantes, elle qui a été abandonnée, qui est sans repères : elle devrait tellement leur être reconnaissante pour la vie qu’ils lui offrent, alors qu’à aucun moment ils ne se demandent ce qui pourrait lui convenir, ce qu’elle, Yeowoo, voudrait vraiment.

Nous serions à une autre époque, le récit s’orienterait autrement, et Yeowoo finirait par être reconnaissante, et regretter d’avoir exprimé son ressenti. Nous serions à une autre époque (je vous assure que j’ai des titres en tête), on nous expliquerait que c’est la faute de Yeowoo si ses parents ne veulent pas d’elle. Heureusement, du moins, je l’espère fortement, cette époque est révolue, et c’est avec force que les émotions de Yeowoo nous sont rapportées, et elles sont parfois très douloureuses à lire pour nous, lecteurs, tant la solitude de cette enfant est poignante, tant sa colère peut réveiller en nous des échos.

Heureusement, dans son parcours de vie, elle rencontrera Paulette. Elle est une poule qui est venue vivre au pays des renards. Elle a été mise à l’écart de la société parce qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants. Elle a dû subir les remarques désagréables, le jugement des autres, parce qu’elle était différente. J’ai été frappée par ces poules qui estiment qu’on ne fait jamais assez d’enfants – pour la société. Cela peut étonner le lecteur et pourtant… Quand je vois toutes ces émissions qui nous présentent des familles nombreuses très heureuses, avec ces femmes qui ne demandent jamais d’aide à leur mari (alors qu’elles ne devraient même pas avoir à demander), j’ai l’impression de voir un message sous-jacent. En tout cas, Paulette, qui voyait peu à peu grignoter sa place, critiquer ses choix, est partie, elle et Yeowwo se sont trouvées. Paulette a aidé Yeowoo à grandir, à trouver sa voie. Quelqu’un l’a enfin écouté, a pris en compte ses goûts, ses choix. Et l’on voit aussi évolué son grand-père, sa tante, elle qui est restée célibataire et n’a jamais quitté son village – parce que c’était confortable ? Eux aussi doivent faire face à l’égoïsme d’un père, d’un frère, qui ne semble se préoccuper de personne, à part lui-même.

Le seul regret que j’ai en écrivant ma critique est que j’aurai volontiers passé plus de temps en compagnie de Yeowoo. J’aurai aimé savoir ce qu’elle deviendra, si elle parviendra à s’épanouir – et à penser, aussi, que sa tante parviendra peut-être à s’émanciper à son tour.

Je terminerai en parlant des dessins, qui sont absolument magnifiques, extrêmement détaillés, soignés, colorés. Il nous raconte chacun une histoire, leur histoire.

A lire, à relire, à partager.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je ne suis pas d'ici

Je ne suis pas d’ici – Yunbo –



Eun-Mee est un jeune Coréenne du sud qui arrive à Paris pour apprendre le français, pour enssuite pouvoir étudier la bande dessinée à Angoulême.

Elle est tellement désorientée par tout ce qu’elle découvre et la différence de culture que lorsqu’elle se regarde dans une glace son aspect physique à changer. Elle se voit avec une tête de chien.



C’est une très belle BD, j’ai beaucoup aimé le graphisme. Les dessins sont en noir et blanc avec de temps en temps une petite touche de couleur qui fait ressortir certains dessins ou certaines scène.

J’ai trouvé l’histoire à la fois très réaliste mais aussi pleine de poésie et de tendresse et j’ai beaucoup compatis à la détresse de cette jeune fille.



Bd à lire sans plus attendre.
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Bō

Comme tous les ans, la narratrice revient en Chine, dans sa famille, pour le nouvel an chinois. Comme à chacun de ses retours, son père l’accueille et lui pose des questions sur sa vie à Paris. Il a besoin d’être rassuré. Puis il aborde la véritable raison du voyage de Xiao Bō : la cérémonie en l’honneur de sa mère. Il lui confie un livre dans lequel il a rassemblé ses souvenirs de cette période terrible de la Révolution culturelle. « Nous ne sommes plus que quelques-uns à être concernés par cette histoire déjà si vieille… Mais je voulais raconter, avant que tout ne se momifie dans les livres d’histoire… » (p. 16)



Xiao Bō confronte ses propres réminiscences au témoignage paternel. Chaque chapitre retrace une année de son enfance et de son adolescence. Les faits sont décrits avec le regard innocent d’une enfant. Au fil des ans, sa perception s’aiguise et gagne en maturité. Cependant, en raison de son jeune âge, elle relate les évènements et leur impact sur la vie de sa famille, avec candeur. Nous recevons ses mots avec notre représentation adulte. Cette opposition est un uppercut.



De ses quatre ans à ses quatorze ans, Xiao Bō a grandi dans un état autoritaire. La petite fille raconte l’amour de ses grands-parents, celui de ses parents, ses amitiés, ses interrogations, sa compréhension des obligations, des interdictions et des séparations imposées par la dictature. Très tôt, elle a compris la nécessité du secret. Elle a saisi, par exemple, que les livres de son grand-père ne devaient pas être découverts et qu’elle devait cacher ses propres pensées, au sujet des injustices. Elle devinait les sentiments des adultes, ressentait leur terreur, mais elle s’attarde sur ses joies.



Protégée par sa mère, elle se souvient, pourtant, de la peur des adultes : la menace de camp de rééducation et de la mort contrôlait tous leurs actes. La petite fille pensait que le monde entier était soumis aux mêmes règles. Elle décrit l’autoritarisme avec pudeur, avec des scènes concrètes : celles qu’elle a vécues. Son interprétation naïve m’a émue. Alors que le récit est doux et tendre, je me révoltais en lisant les horreurs que la Révolution culturelle a engendrées : contrôle de la pensée, spoliation des biens, humiliations, déplacements, séparations, tortures, exécutions, etc. J’ai été très émue par cette histoire à hauteur d’enfant. J’ai adoré Bō.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Seizième printemps

Yeowoo la petite renarde est laissée par ses parents chez son grand-père lors de leur séparation. Traumatisée par cet abandon, la fillette finit par se lier d’amitié avec sa nouvelle voisine, une poule rejetée par les siens parce qu’elle ne se fond pas dans le moule sociétal qu’elle est censée accepter.



Sous les dessins et couleurs très doux de cet album se cachent des évènements assez durs et des problèmes de société difficiles à aborder avec les plus jeunes. A travers le portrait d’une enfant qui grandit sans ses parents, négligée par son grand-père (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Je ne suis pas d'ici

Il est toujours difficile pour un étranger de quitter son pays et de venir pour s'adapter au mode de vie à la française. Les gens sont différents par leur attitude ou leur comportement. Ce ne sont pas les mêmes règles de politesse ou de respect. On ne sait parfois pas sur quel pied danser au point d'être totalement déboussolé. C'est ce qui arrive à cette jeune étudiante en art venant de Corée du Sud.



On aurait envie pour elle de la délivrer du joug familial qui pèse même à plus de 10000 kilomètres. Elle arrivera tant bien que mal à gérer cette situation au gré de multiples rencontres pas toujours heureuse mais qui apprennent à avancer.



Je suis généralement preneur de ce type d'oeuvre assez intimiste dans la mesure où on arrive à ressentir les sentiments exprimés. Certes, il y a l'artifice de se transformer en chien mais c'est plutôt bien trouvé. J'ai beaucoup aimé également la sensibilité du dessin qui colle à merveille avec ce scénario.
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Seizième printemps

Ce livre fait partie de ceux auxquels on ne peut pas rendre justice avec une chronique, tant ils sont bouleversants et beaux. Les illustrations contribuent à la douceur des propos des personnages, et vous plongeront dans un océan de douceur.



Dans cette histoire pleine de poésie et de métaphores, on suit une jeune renarde abandonnée par ses parents lors de leur divorce. Elle a du mal à accepter de devoir vivre chez son grand-père et sa tante, qu’elle ne connaît pas, et l’atmosphère est plus que tendue entre eux.



Le récit est juste, car il n’est pas question pour l’autrice d’embellir la situation. On découvre au fil des pages le passé des personnages qui entourent Yeowoo, et notre cœur se sert à mesure que l’on s’attache à eux. Tous ont des torts, des défauts, mais ils ont avant tout une belle personnalité et des valeurs qu’ils souhaitent partager.



L’enfance et l’adolescence de Yeowoo sont dépeintes de manière très réaliste, ses émotions se déchaînent alors qu’elle cherche à comprendre qui elle est.



Je me suis directement attachée à Yeowoo, ainsi qu’à Paulette, petite poule qui ne demande qu’à distribuer de l’amour à ses plantes, ainsi qu’à la jeune renarde. Toutes les deux forment rapidement une famille, car elles ont une chose en commun : rejetées de l’endroit dans lequel elles vivaient, elles doivent tenter de s’adapter à un nouveau lieu et des nouvelles personnes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Seizième printemps

Cette BD au format qui évoquerait plutôt un album jeunesse, je l'ai déjà croisée un peu par ici, elle m'a intriguée, alors quand ma collègue @kateamshin me l'a mise entre les mains en disant "tu vas adorer", je n'ai pas hésité longtemps. Seizième printemps, de @yunbo.art chez @bd_jeunesse_delcourt_soleil : un coup de coeur ! 📚

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La petite renarde Yeowoo fête ses 5 ans lorsque ses parents divorcent et la laissent en garde chez son grand-père et sa tante. Le lien se crée très difficilement avec ses deux adultes peu habitués aux enfants, et dont le quotidien est quelque peu austère. En fait Yeowoo est une enfant en colère, alors on la prend facilement pour une enfant difficile, peu attentive et encombrante. Alors tout ce qu'elle voudrait, c'est quelques marques d'amour. Sa rencontre avec Paulette, une poule qui chérit ses plantes plus que tout, va lui permettre d'ouvrir son coeur, et peu à peu, de se délester de ses peurs et de ses colères. 🦊

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Au fil des chapitres, on voit Yeowoo grandir, s'épanouir comme les fleurs qui ornent chaque début de chapitre. On voit ses tentatives de créer du lien avec sa tante célibataire, avec son grand-père qui vieillit, avec les camarades de classe, avec son père qui refait sa vie... On voit ses échecs, on s'indigne pour elle, on pleure avec elle. Quelle émotion de voir grandir cette enfant qui demande à la fois tant et si peu ! Quelle douceur de la voir s'ouvrir grâce à Paulette, qui n'a pas eu d'enfants et a souffert du regard des autres à cause de ça. C'est incroyablement touchant ❤

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Le dessin, à la fois précis et plein de douceur, embellit cette histoire si sensible. C'est d'une finesse merveilleuse, qui souligne l'empathie. L'utilisation de personnages animaux permet aussi, tout en douceur, d'aborder des thèmes plus graves, tels que la différence, avec beaucoup de subtilité. Tout est bien pensé, des décors aux émotions des personnages. Bref, un coup de coeur, à mettre entre les mains des enfants dès une dizaine d'années.
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