Citations de A. Zavarelli (132)
Le seul refuge que je trouve, c’est quand il me regarde, parce que je peux voir le même reflet dans ses yeux.
C’est un monstre. Un monstre à la fois chaud et glacial. Et je le désire, à tel point que ça me fait mal au plus profond de moi. Cet homme va me détruire, me démolir. Physiquement et mentalement. Je le sais. Et pourtant, je le supplie alors qu’il me pousse pour me mettre à genoux devant lui.
Je le veux. Je le déteste.
Mes sentiments pour lui sont un vrai champ de bataille.
Javi n’en est peut-être pas conscient, mais il reste encore de l’humanité en lui. Il y a encore du bon. Et je ne sais pas s’il le mérite, mais je veux combattre ses démons avec lui. Je veux lui prouver, une fois pour toutes, que ses cicatrices n’ont pas d’importance pour moi. Que toutes les choses que je dis et que je fais ne sont pas un piège, comme il aimerait le croire.
J’ai envie de la punir pour m’avoir parlé sur ce ton, l’attacher, la retourner et la baiser face contre le grillage.
Mais je ne le fais pas.
Parce qu’il vaut mieux qu’elle me déteste, qu’elle comprenne ce que je suis et qu’elle ne l’oublie jamais.
Les belles choses sont faites pour être détruites.
Je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas être faible. Et je le déteste pour ça. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi méchant. La rage m’envahit.
Mon corps est consumé par la peur. Je ne sais pas ce qu’il va advenir maintenant. Je sens à peine mes jambes alors qu’il m’entraîne hors de la pièce dans un flou de roses sauvages et d’ombres menaçantes.
À présent, je ne distingue même plus les lignes de son visage. Ce besoin en moi est puissant. Je veux savoir, le démasquer et voir le monstre qu’il est vraiment. Le garçon en qui mon père avait confiance et dont il prenait soin. Celui pour qui il a sacrifié son temps avec moi.
Je le hais. Je lui voue une haine à laquelle je n’avais jamais été confrontée jusqu’alors.
Ça ne me semble pas réel.
Rien de tout cela ne me semble réel et je continue à penser que ça doit être un mauvais rêve. Je me réveillerai en réalisant que c’est mon imagination qui a mis sur pied ce scénario. C’est la seule logique que je puisse trouver dans une situation où rien d’autre n’a de sens.
L’homme en moi m’intime de partir. L’animal ne me laisse pas faire. Je me dirige vers son lit et m’assois à côté d’elle. Elle est à portée de main, mais je ne me permets pas de la toucher.
Les belles choses doivent être admirées de loin. Les belles choses ne doivent pas être touchées. C’est ce qu’il me disait toujours.
Il avait tort.
Je suis si dur que je ne contrôle plus mes pensées. Ses vêtements sont sur le sol de la salle de bain. Ce n’est pas pour ça que je suis venu ici. Je m’efforce d’être patient, mais je ne peux pas.
Je trouve sa culotte et la porte à mon visage pour inspirer. Puis je la froisse dans mon poing et défais la fermeture de mon jean, la fourrant à l’intérieur pour l’enrouler autour de mon sexe.
Il y a tant de prédateurs dehors. Des prédateurs comme moi, comme Luke. Encore maintenant, son téléphone vibre sur la table de nuit. C’est le nom de ce mec qui s’affiche. Encore et encore. Elle n’a jamais la paix. Il faut que ça cesse.
La torture, le chantage, les drogues hallucinogènes et les interrogatoires. Mon corps porte encore les stigmates de ces années-là. Les années que j’ai passées dans le programme secret conçu spécialement pour les enfants comme moi.
Elle est anxieuse, nerveuse, distraite. Sous son fin t-shirt bleu, ses tétons sont durs. Elle abandonne son livre et remonte le drap sur son corps. Ma frustration monte en flèche lorsque sa main glisse dans sa culotte, là où je ne peux pas la voir.
Cette amertume enduit ma langue quand je regarde Bella se faufiler dans son lit et prendre un livre sur sa table de chevet. Si douce, si insouciante.
Elle n’a jamais connu la moindre difficulté. Elle n’a jamais connu la haine.
Mais ça ne saurait tarder.
J’aime ses larmes. J’en ai l’eau à la bouche quand elles coulent le long de son cou et sur ses seins nus. Elle s’apitoie tellement sur son sort, ma belle. Et encore, elle ne connaît pas le véritable sens de l’apitoiement. Ma queue est inconfortablement dure et gonflée lorsque je sors le couteau de ma poche. Le bord plat s’appuie sur ma cuisse et j’imagine sa joue sous ma lame.
Les dessins sont toujours un peu abstraits, un message qui me laisse souvent embourbée dans le flot d’émotions désordonnées qu’ils suscitent. Les traits sont si précis. Ce sont des œuvres agréables, dans un sens que j’ai du mal à m’expliquer. Je crois que je suis attirée par les ténèbres de ces images.
Il fait mine de se soucier de moi, mais ce n’est jamais comme je le voudrais ou comme j’en aurais besoin. Il est censé être mon guide artistique, mais dernièrement, j’ai plutôt l’impression qu’il m’entraîne dans les ténèbres.
Je ne peux rien faire d’autre que d’attendre une réaction des gens pour qui il travaille, en espérant qu’ils tiendront leurs promesses – si tant est qu’ils ne soient pas à l’origine de sa disparition.
Ma vie est une succession d’événements robotisés. Voyager, dormir, écrire, chanter. On lave et on recommence.