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4.42/5 (sur 37 notes)

Nationalité : Algérie
Né(e) à : Mascara , 1808
Mort(e) à : Damas , 1883
Biographie :

Philosophe et homme politique algérien (1808-1883), fondateur d'un premier État algérien et principal combattant contre l'occupation française de son pays dans les années 1830
Né à Mascara (Algérie) en 1808, Abd el-Kader est le fils d'un cheikh de la confrérie soufi Qadiri (ou Qadariya). Jeune, il voyage en Égypte, en Arabie, en Syrie.
La conquête de son pays par la France, en fait un chef de guerre. Il est proclamé émir par quelques tribus de l'ouest algérien en 1832 et impose son autorité aux milices du bey d'Alger. Jusqu'en 1838, il est aidé par les Français qui espèrent pouvoir imposer un protectorat à l'État qu'il aura formé contre les Ottomans (lesquels dirigeaient l'Algérie jusqu'à cette époque). Abd el-Kader constitue un État fondé sur l'islam, défendu par quelques 10 000 soldats, avec pour capitale Tagdempt. Cet État fini par couvrir jusqu'aux deux tiers de l'Algérie actuelle.
En voulant occuper le Constantinois, après la Mitidja, Abd el-Kader se heurte militairement aux Français (1839). « Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie en 1842. L'émir fut refoulé sur les hauts plateaux steppiques avec sa smala, capitale ambulante estimée à 30 000 personnes. Abd El-Kader essuya un grave revers le 16 mai 1843, avec la prise de la smala par le duc d'Aumale dans la région de Boghar. Il rassembla le reste de ses troupes, sous le nom de déïra, et se tourna vers le sultan du Maroc.
Il réussit à entraîner le sultan du Maroc dans la guerre, mais les bombardements de Mogador et de Tanger par les Français font changer d'avis le Maroc qui chasse Abd el-Kader. Il reprend un temps la lutte en Algérie, se réfugie à nouveau au Maroc d'où il est expulsé. Il fini par se rendre aux Français contre la promesse d'un exil en Orient (1847). Cette promesse n'est pas tenu, il est emprisonné en France, notamment au château d'Amboise. C'est Napoléon III qui le fait libérer. Il s'installe d'abord à Brousse (Bursa) en Turquie, puis à Damas où il s'installe jusqu'à sa mort. Il se consacre alors à l'étude et au commentaire pour ses disciples de l'œuvre du plus grand de ses maîtres, Muhvi Al-Din Arabi. Son enseignement est rassemblés dans le Livre des Haltes (Qitab al-Mawaqif), inspiré par la mystique soufie. Il est mort en 1883. Ses cendres ont été rapatriées en Algérie en 1966. Il est considéré comme un héros national algérien.
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Source : http://www.bibliomonde.com/
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Bibliographie de `Abd al-Qader Ibn Muhyi ad-Dîn al-Jazaîri   (8)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La lumière est la cause (sabab) de la manifestation des créatures- parmi lesquelles la terre et les cieux- ainsi qu'il en va dans le monde physique, où l'obscurité de la nuit rend les choses comme inexistantes par rapport aux observateurs jusqu'au moment où l'apparition de la lumière entraîne celle des choses et les distingue les unes des autres; et cela au point qu'un des philosophes a dit que les couleurs étaient inexistantes dans l'obscurité et que la clarté était une condition sine qua non de leur existence. […]

La Lumière absolue ne peut pas davantage être perçue que l'Obscurité absolue. La lumière a donc brillé sur l'obscurité, de telle sorte que cette dernière soit perçue par la lumière, et celle-ci par elle. Tel est le sens de cette parole des maîtres: Dieu Se manifeste par les créatures, et les créatures se manifestent par Lui. Le Shaykh al-akbar a dit à ce propos: "N'eût été Lui, n'eût été nous Ce qui est ne serait pas."
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"Et Il est avec vous où que vous soyez..."
(Cor. 57: 4)

Sache que le pronom "Il" (Huwa) a pour fonction, selon les principes de l'organisation du langage, de représenter le non-manifesté (ghayb). Ce non-manifesté peut éventuellement devenir manifesté à un moment donné, dans un état donné. Mais, ici, huwa représente l'occultation de l'Essence divine, laquelle ne peut en aucun cas se manifester à une créature quelconque ou dans quelque état que ce soit, en ce monde ou dans l'autre. Il s'agit donc du Non-Manifesté absolu, qui transcende toute allusion (ishara)- car on ne peut indiquer par une allusion que ce qui est situé quelque part- et que n'est capable de désigner aucune expression (ibara) qui puisse Le limiter, Le séparer ou L'inclure. En dépit de quoi, toute allusion ne fait allusion qu'à Lui, toute désignation Le désigne, et Il est à la fois le Non-Manifesté et la Manifestation.

"Être avec" (al-ma'iyya), selon les règles du langage, se dit lorsqu'il y a compagnonnage de deux choses possédant une existence indépendante, comme par exemple dans la phrase: "Zayd est avec 'Amr." En revanche, on ne parle pas d"'être avec" dans le cas de la substance et de l'accident, car l'accident n'a pas d'existence autonome puisqu'il ne subsiste que par la substance dont il est un attribut inhérent: sa définition est d'être ce qui, s'il existe, n'existe que dans un sujet (mawdu'). On ne dira donc pas: "Zayd est avec la blancheur, ou avec le mouvement." De même, on ne dira pas: "La science de Zayd est avec lui."

Dans le verset commenté, le compagnonnage exprimé par "avec" est celui de l'Être et du néant, car il n'est d'Être qu'Allah. "La parole la plus véridique qu'ait jamais dite un poète est celle-ci:

"Toute chose, en dehors d'Allah, n'est-elle pas qu'illusion?"

Ce qui est illusion est pur néant, et si l'on attribue l'être à autre chose qu'à la Réalité divine (al-Haqq), c'est de manière métaphorique car il ne s'agit que d'une existence imaginaire. L'être n'appartient proprement qu'à Lui -qu'Il soit exalté ! - et il est légitime de le dénier à tout ce qui n'est pas Lui comme il est de règle lorsqu'on a affaire à des relations purement métaphoriques.

Si Allah- qu'il soit exalté !- n'était pas, par Son essence même qui est l'être de tout ce qui est, "avec" les créatures, on ne pourrait attribuer l'être à aucune de ces dernières et elles ne pourraient être perçues, ni par les sens, ni par l'imagination, ni par l'intellect. C'est son "être avec" qui assure aux créatures une relation avec l'être. Mieux encore: il est leur être même. Cet "être avec" embrasse toutes les choses, qu'elles soient sublimes ou infimes, grandes ou petites. C'est par lui qu'elles subsistent. Il est l'Être pur par lequel ce qui est est. L"'être avec" d'Allah consiste donc dans le fait qu'il est avec nous par Son essence, c'est-à-dire par ce qu'on désigne comme le Soi (huwiyya) divin, universellement présent sans qu'on puisse cependant parler à ce sujet de "diffusion" (sarayan), d'inhérence (hulul), d'union (ittihad), de mélange (imtizaj) ou de dissolution (inhilal). Ces mots ne peuvent en effet s'employer que lorsqu'on a affaire à deux réalités distinctes, ce qui correspond à la croyance du vulgaire. Mais il n'y a pour nous qu'une Réalité unique, éternelle, dont la transcendance exclut que les choses contingentes soient présentes en elles ou qu'Elle soit présente dans les choses contingentes.

Quant à ceux qui professent, selon l'opinion la plus répandue, qu'Allah - qu'II soit exalté!- est "avec nous" par Sa science [et non par Son essence] s'ils entendent par là préserver l'Essence divine de la compagnie des créatures, on sait bien que la transcendance qui revient de façon certaine à l'Essence revient également de droit aux attributs divins; et s'ils veulent dire que l'Essence est une et indivisible, tandis que les créatures sont multiples, cette objection s'applique pareillement à la Science divine qui est elle aussi une réalité une et indivisible. Celui qui prétend posséder la science alors qu'il ignore même par quoi elle s'acquiert ignore a fortiori ce qu'il prétend savoir !

Lorsque tu entends un gnostique dire, ou que tu lis dans ses écrits, qu"Allah est avec les choses par Sa science", sache qu'il n'entend pas par là ce qu'entendent les simples théologiens. Il veut dire autre chose mais en voile l'expression à l'intention des contradicteurs et des faiseurs de trouble. Selon le maître des gnostiques, Muhyl l-din [Ibn 'Arabi]: "dire qu'Allah est avec toute chose par Sa science est plus conforme aux convenances (adab), et dire qu'Il est avec toute chose par Son essence est plus conforme à ce qu'enseigne la réalisation spirituelle (tahqiq)". Par "convenance", il faut comprendre "lorsqu'on s'adresse à ceux qui sont sous les voiles de l'ignorance et pour tenir compte de leurs prétentions"; ou, d'une manière plus générale, que toute vérité n'est pas bonne à dire et que tout ce que l'on sait ne doit pas être divulgué.

Cet "être avec" divin se trouve indiqué aussi par les versets suivants: "Et II est témoin sur toute chose" (Cor. 34: 47); "Et Allah, derrière eux, les cerne" (Cor. 85: 20); "Ou que vous vous tourniez, là est la Face d'Allah" (Cor. 2: 116). Le mot "Face" (wajh) signifie ici l'Essence. Wajh est en effet une des manières de désigner l'essence d'un être, et la lettre même du verset fournit donc un appui à notre interprétation et écarte toute interprétation contraire car on dit couramment: "Zayd est venu en personne" en employant indifféremment nafsuhu (littéralement: "son âme"), wajhuhu (littéralement: "sa face") ou 'aynahu (littéralement: "son être" ou "son essence").

Il y a d'autre part pour Allah une manière spéciale d"'être avec" l'élite des simples croyants. Elle consiste dans la concomitance de Sa grâce (imdad) avec les nobles vertus et les beaux caractères. En témoignent ces versets: "En vérité, Allah est avec ceux qui Le craignent et ceux qui font le bien" (Cor. 16: 128); "En vérité, Allah est avec les patients" (Cor. 2: 153; 8: 47); ou encore cette parole du Prophète- sur lui la Grâce et la Paix!: "En vérité, Allah est avec le juge aussi longtemps qu'il ne prévarique point" - ainsi que d'autres paroles semblables de source divine ou prophétique. Il s'agit en tout cela de la manifestation en certaines créatures, à l'exclusion des autres, de quelques-unes des perfections de l'Être.

Il y a enfin pour Allah une manière particulière d"'être avec" l'élite de l'élite, c'est-à-dire avec les Envoyés, les prophètes et leurs héritiers spirituels- qu'Allah leur accorde à tous Sa Grâce et Sa Paix ! Elle n'est rien d'autre que la prédominance du statut de l'Être nécessaire et éternel sur leur statut de créature contingente, adventice et dépourvue d'existence réelle. C'est ainsi qu'Il dit, s'adressant à Musa (Moïse) et Harun (Aaron): "Certes Moi, avec vous deux, J'écoute et Je vois" (Cor. 20: 46), ce qui signifie "par vous deux J'entends et par vous deux Je vois, car Ma compagnie a subjugué vos deux êtres. Il n'y a ici que Moi, il n'y a plus de "vous" si ce n'est sous le rapport de la forme apparente". Cette station spirituelle est connue chez les initiés- qu'Allah soit satisfait d'eux !- sous le nom de "Proximité par les oeuvres obligatoires" (qurb al-fara'id) et elle consiste dans la manifestation du Seigneur et l'occultation du serviteur. Lorsqu'on interpelle celui qui a atteint cette station en lui disant "ô, untel !", c'est Dieu qui répond à sa place "Me voici !".

Ce degré est supérieur à celui qu'on appelle "Proximité par les oeuvres surérogatoires" (qurb al-nawafil). Celui qui se trouve dans ce dernier, quand quelqu'un dit "ô Allah !", c'est lui qui, au contraire, répond à la place d'Allah "Me voici !".

Qu'Allah soit "avec" toute chose est une certitude. Néanmoins, on ne peut dire d'aucune chose qu'elle est "avec Lui". Car, tandis qu'il existe une base scripturaire explicite (nass) dans le premier cas, l'affirmation corrélative que toute chose est avec Lui est seulement implicite.

Elle découle, certes, du fait que si quelqu'un est avec toi, tu es avec lui. Mais nous ne pouvons, en l'absence d'un appui scripturaire, affirmer "Je suis avec Lui". (Mawaqif 132)
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Si tu connais en vérité : Nous n’avons
ni autre ni pareil.
Il est en tant que Soi mon ouïe et ma
vue,

Mon intelligence et mon cœur.
Il est mon tout ; Il n’épargne et ne
laisse rien.

Il est mon pied, Il est ma main,
Il est mon âme : de moi nulle mention
n’est faite.

Il ne m’habite pas, et moi je ne
demeure pas en Lui.
Je suis par Lui ; depuis toujours, c’est « comme si » j’étais moi. Écoute-moi
donc et prends-y garde.

Les appellations sont multiples et
pourtant l’Essence est une :
il n’y a là qu’Allâh, nul autre n’a
d’être propre.

L’énoncé du « nous » suggère une
dualité ; cependant l’Essence est
une.
Tu es Lui le Moi et Lui Toi :
souviens-toi donc !

Il répond si tu appelles ; pourtant
c’est Lui qui appelle :
ainsi l’écho rend doubles la parole
et la voix. (poème XVI, 109-110)
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Lorsque Dieu eut honoré les Arabes en la personne de son Envoyé Muhammad, fils de ‘Abdallah – que le salut et la bénédiction de Dieu soient sur lui ! –, alors qu’ils avaient déjà ces belles mœurs et ces qualités illustres, ils se mirent à désirer ardemment un surcroît de vertus et s’élancèrent tous à la fois, cherchant à se dépasser les uns les autres, pour tâcher d’acquérir sciences et connaissances. Ils en gagnèrent davantage encore que n’avaient su faire les anciens Arabes, s’employant à mener à bien les plus grandes réalisations dans la plus courte période de temps possible, édifiant des villes, construisant des ponts sur les cours d’eau, creusant des canaux.
(…)
Les Arabes révélèrent ainsi une étonnante facilité à composer des livres dans toutes sortes de sciences. Personne, à vrai dire, n’a jamais écrit autant qu’eux. A tel point qu’on cite un auteur qui n’aurait pas laissé moins de trois milles ouvrages sur différents sujets scientifiques(1). De même raconte-t-on que la bibliothèque officielle de l’Égypte, sous la dynastie des Ubaydites(2), dépassa deux millions six cent mille ouvrages – dont certains en deux ou trois cents volumes, comme par exemple les célèbres Commentaires d’al-Râzi, et tant d’autres livres.

L’Empire arabe atteignit en fait un sommet qu’aucune nation n’avait encore approché avant lui, depuis Adam jusqu’à nos jours. Puis la décadence commença son œuvre, et Dieu modifia les relations qui existaient entre les Arabes et les autres nations, dans le mesure où ils avaient eux-même changé ce qui se trouvait en eux. Toute chose qui atteint ses limites finit ainsi d’elle-même.

Lorsqu’une chose est parvenue à complétude,
commence la décadence.
Dès que l’on dit : c’est parfait,
prends garde,
l’anéantissement est tout proche.

(1) La bibliographie de quantité d’auteurs arabes – non des moindres – compte en effet fréquemment plusieurs centaines de titres : les ouvrages en question étaient en fait le plus souvent dictés à des secrétaires qui notaient le texte à la volée – d’où la saveur étrangement « parlée » de tant de chefs-d’œuvre de cette littérature.

(2) Ce sont les Fâtimides, qui régnèrent en Égypte de 969 à 1171. (pp. 172-174)
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Il a dit – qu’Il soit exalté – : « Celui qui fait, pour vous, à partir de l’arbre vert, du feu » (Cor. 36, 80)

Ce verset fixe notre attention sur la perfection de Sa Toute-Puissance et le merveilleux de Sa Sagesse. Il montre, en effet, qu’Il extrait les choses de leurs contraires – qu’Il soit exalté ! – et les cache dans leurs homologues, de sorte que nul n’effectue une ascension si ce n’est par Lui, et nul ne s’oriente si ce n’est vers Lui, car Il a extrait le feu chaud et sec, du bois vert froid et humide. C’est pourquoi l’on dit de Son Nom ‘’Subtil’’ qu’il désigne « ‘’Celui qui cache les choses dans leurs contraires’’. » Ainsi, lorsque Dieu cacha à Yûsuf (Joseph) la royauté dans l’esclavage, ce dernier dit : « En vérité, mon Seigneur est Subtil dans ce qu’Il veut ! » (Cor. 12, 100).

Par cet enseignement, Dieu a prévenu Ses serviteurs qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences naturelles et formelles des choses, et qu’ils ne doivent pas s’en tenir à leur science, leur acte ou leur état actuel en lesquels on ne peut avoir confiance, et sur lesquels on ne peut s’appuyer, comme sur tous les phénomènes de l’univers d’ailleurs. Dieu, en effet, peut tirer de tout cela le contraire de ce que donne habituellement sa forme. (halte 10, pp. 121-122)
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J’étais entre sommeil et veille lorsqu’il me fut dit : « Les hommes pensent que, lorsqu’ils dorment, ils sont dans un état imaginaire qui n’a pas de réalité, alors qu’à l’état de veille ils sont dans l’existence réelle. Comment leur faire comprendre que, dans les deux états, ils sont dans l’imaginaire irréel ? ». En fait, lorsqu’ils dorment, ils sont dans l’imagination subjective, alors qu’à l’état de veille, ils sont dans l’imagination objective. Mais il s’agit d’une seule et même imagination, puisque l’imagination subjective n’est qu’une manifestation particulière de l’imagination objective. L’imagination n’est ni réelle ni irréelle ; elle ne peut ni être niée ni affirmée, et tout ce qui peut être saisi par un quelconque moyen de connaissance dans l’existence, participe de cette équivocité. Dans la vraie Réalité, il n’y a rien de sûr si ce n’est Allâh – qu’Il soit exalté ! – : les esprits et les corps sont entièrement imagination(1).

(1) On ne peut pas ne pas faire ici le rapport avec la doctrine de Mâyâ de l’Adwaita Vêdânta tant l’exposition de l’Émîr coïncide jusque dans les termes avec cette dernière. (halte 29, p. 63)
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Notre Dieu et le Dieu de toutes les communautés opposées à la nôtre sont véritablement et réellement un Dieu unique, conformément à ce qu`II a dit en de nombreux versets: "Votre Dieu est un Dieu unique" (Cor. 2: 163; 16: 22; etc.) Il a dit aussi: "Il n'y a de dieu qu'Allah" (wa ma min ilahin ila Llahu, Cor. 3: 62). Il en est ainsi nonobstant la diversité de Ses théophanies, leur caractère absolu ou limité, transcendant ou immanent, et la variété de Ses manifestations. Il S'est manifesté aux musulmans au-delà de toute forme tout en Se manifestant en toute forme, sans que cela entraîne incarnation, union ou mélange. Aux chrétiens, Il s'est manifesté dans la personne du Christ et des moines, ainsi qu'il le dit dans le Livre. Aux juifs, Il s'est manifesté sous la forme de 'Uzayr et des rabbis ; aux mazdéens sous la forme du feu, et aux dualistes dans la Lumière et les ténèbres. Et II s'est manifesté à tout adorateur d'une choses quelconque - pierre, arbre ou animal...- sous la forme de cette chose: car nul adorateur d'une chose finie ne l'adore pour elle-même. Ce qu'il adore, c'est l'épiphanie en cette forme des attributs du Dieu vrai - qu'il soit exalté!-, cette épiphanie représentant, pour chaque forme, l'aspect divin qui lui correspond en propre. Mais [au-delà de cette diversité des formes théophaniques], ce qu'adorent tous les adorateurs est Un, leur faute consistant seulement dans le fait de Le déterminer limitativement [en l'identifiant exclusivement à une théophanie particulière]. (p. 133)
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Le Réel dit : « Je », en toute vérité ; le serviteur dit : « je », en pleine ignorance.

Le serviteur dit : « Lui », parce qu’il constate qu’il est loin de son Seigneur ; et le Seigneur dit : « lui », parce que telle est la constatation du serviteur.

Quand l’aube de la providence exhale son souffle, quand prend place le héraut de la guidance, quand brillent les six (directions) et les cinq (sens) grâce à la lumière du soleil, il n’y a plus de « lui » entre les deux : « Je » se revêt de « je », l’Ipseité de l’ipséité, sans confusion ni unification ni dissolution ; car tout cela, dans notre voie et notre proclamation de l’unicité divine est écarté.

Il n’y a en « nous » qu’une seule Existence ; elle est à la fois l’essence et la condition (d’existence) des trois réalités qui sont telles du fait de la multiplication de l’existence et de l’essence individuelle.

Ils ne troubleront pas nos rangs avec leurs beuglements et ils ne nous effrayeront pas avec leurs cris de guerriers.
_________

Le Réel me ravit hors de moi, puis me rapprocha de moi-même. Alors, le ciel disparut avec la disparition de la terre ; le tout se mêla à la partie, hauteur et largeur s’anéantirent, le surérogatoire devint obligatoire, le mélange devint pur élément, la course s’arrêta, l’altérité cessa, le vrai lignage s’accomplit avec l’élimination des attributions, des aspects et des relations. « Aujourd’hui, je dépose vos lignages et j’élève le mien ».

Puis, me fut dite une expression semblable à celle d’al-Hallâj, sauf que ce dernier la prononça, alors qu’à moi elle fut dite sans que je la prononce jamais. Cette parole est connue et acceptée de Ses gens ; elle est ignorée et refusée par celui que l’ignorance domine. (haltes 6-7, pp. 39-40)
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Nous avons écarté le voile. Les ténèbres de l’altérité se dissipent.
« Moi », « toi », « soi » ont été
abolis. Il n’est plus d’équivoque.

Autre que Nous ne subsiste, autre que Nous n’était
Je suis l’échanson, l’abreuvé, le vin
et la coupe.

Les contraires en Moi son unis ;
en vérité c’est Moi
qui suis l’un et le multiple, le genre
et l’espèce.

Ne sois pas aveuglé par le voile de
la pluralité visible :
elle n’est autre que Notre Personne
transcendante, très-sainte.

Tant que par Nous tu regardes,
c’est Nous aussi que tu vois ;
sinon tu es l’aveugle par qui tout
disparaît

Réaliser Mon unité : c’est là la
religion. N’imagine pas qu’autrui
M’a proclamé unique ; autrui, c’est
la disgrâce et la dualité.

Tant que tu t’affirmes autre que
Nous, tu es Notre « associé ».
Mais y a-t-il bien là quelque autre,
être stupide et fou ? (poème III, pp. 32-33)
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Sans Dieu, la créature ne serait pas existenciée et sans la créature, Dieu ne serait pas manifesté. Sache cependant que Dieu, pour Se manifester par Son essence à Son essence, n'a nul besoin des créatures puisque sous le rapport de l`Essence, il est absolument indépendant à l'égard des mondes et même de Ses propres noms: car, de ce point de vue, à qui se nommerait-il? à qui pourrait-il être décrit? A ce degré, il n'y a que l`Essence une et absolue! En revanche, lorsqu'il se manifeste avec Ses noms et Ses attributs- ce qui implique la manifestation de leurs effets- Il a besoin des créatures. Le Shaykh al-akbar a fait allusion à cela dans ces vers:

"Chacun d'eux est dans le besoin
Aucun d'eux ne se passe de l'autre",
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