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4.23/5 (sur 91 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Burnage , le 24/01/1909
Mort(e) le : 12/05/2005
Biographie :

Martin Lings (Abû Bâkr Siraj ad-Dîn) (24 janvier, 1909- 12 mai 2005) fut un étudiant disciple de Frithjof Schuon et un savant anglais du soufisme.

En 1939, Lings part au Caire, en Égypte, pour rendre visite a un ami qui était assistant de Réné Guénon. Très tôt après sa venue en Égypte, son ami décède et Lings commencera à étudier et à apprendre la langue arabe. C'est au Caire que Lings étudiera le soufisme et se convertira à l'islam.

Il restera au Caire pendant une dizaine d'année où il deviendra professeur à l'université du Caire et produira chaque année plusieurs pièces de théâtre de Shakespeare. Lings épousera Lesley Smalley en 1944 et s'établira dans un village près des pyramides. Il fut obligé de quitter l'Égypte en 1952 après les campagnes anti-britanniques qu'a connu le pays pendant les années de lutte pour l'indépendance.

De retour au Royaume-Uni, il poursuit ses études pour décrocher un PHD du SOAS. Sa thèse de doctorat devient un livre incontournable sur le soufi algérien Ahmad al-Alawi. Il travaille ensuite au British Museum puis plus tard à la British Library où il approfondit ses connaissances en sciences des manuscrits orientaux.

Il écrit plusieurs livres pendant cette période et le dernier quart de sa vie fut pour lui très faste en écriture. Même si sa thèse sur Ahmad Al Alawi fut très respectée, Son œuvre la plus connue est une biographie du prophète Mahomet sortie en 1983 et qui fut acclamée dans le monde arabe et reçut plusieurs prix des gouvernements pakistanais et égyptien. Il continuera à voyager pendant toute sa vie, même s'il s'était établi dans le Kent au Royaume-Uni. Il décède en 2005.

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Citations et extraits (126) Voir plus Ajouter une citation
Elle mesurait ce qu'il avait fallu à Khadija de courage, de force et d'intelligence pour tenir bom aupres de celui qui devenait le Messager.
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Si, se référant à notre symbolisme de base, on demande quelle est la forme prise par le flot de la marée, il faut répondre qu'il prend surtout la forme d'un livre, le Coran. Les soufis parlent de « chercher à se noyer » (istighrâq) dans les versets du Coran qui, selon l'une des doctrines les plus fondamentales de l'Islam, sont la Parole incréée de Dieu. Ce qu'ils cherchent, c'est, pour employer un autre terme soufique, l'extinction (fanâ') du crée dans l’Incréé, du temporel dans l’Éternel, du fini dans l'Infini ; et, pour certains soufis, la récitation du Coran a constitué, durant toute leur vie, le principal moyen de concentration sur Dieu, ce qui est l'essence même de tout chemin spirituel. Il arrive que des soufis le récitent continuellement – par exemple, en Inde et en Afrique occidentale –, même s'ils savent très peu d'arabe ; et si l'on objecte à cela qu'une telle récitation ne saurait avoir sur l'âme qu'un effet fragmentaire étant donné que l'intelligence des récitants ne peut y participer, on répondra que leur intelligence est pénétrée par la conscience de participer à la Parole divine. Ils savent, en outre, que le Coran est un flux et un reflux – qu'il flue de Dieu vers eux et que ses versets sont des signes miraculeux (âyât) qui les reconduiront vers Dieu, et c'est précisément pour cela qu'ils le lisent.
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Il existe déjà, en langues européennes, un certain nombre de biographies du Prophète (Pour les références précises, on pourra se reporter au Mahomet de M.Gaudefroy-Demombynes, nouvelle éd. Paris, 1969 ( "L'évolution de l'humanité").
(...), et celle -ignorée des orientalistes mais que, pour ma part, je préfère à toutes les autres parce qu'elle est écrite avec la plume de la foi et le pouvoir évocateur du peintre -due à Etienne Dinet et Sliman ben Brahim.
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L'une des erreurs de « celui qui part à la recherche de Dieu » est de permettre à sa conception de la divine transcendance de ne laisser nulle place à la connaissance de l'immanence divine.

Le cheikh dit à ce sujet :

De tous les hommes, les plus éloignés de leur Seigneur sont ceux qui dépassent la mesure dans leur affirmation de Son incomparabilité.

Il dit encore :

Il ne s'agit pas d'affirmer Son incomparabilité au-delà de toute mesure, mais de Le connaître par analogie.

Il ne s'agit pas de connaître Dieu en levant le voile, mais de Le connaître dans le voile même.

Les comparaisons fondées sur la certitude de Son unité valent mieux que les abstractions de celui qui est voilé de Son unité.

Un jour, dans un site naturel d'une insurpassable grandeur, un disciple du cheikh dit, en montrant de la main les montagnes dressant leurs cimes enneigées au-dessus des versants boisés, le ciel bleu, les nuages blancs et le soleil à demi voilé : « Dieu est comme cela. » Sans doute, pour amener ses disciples à saisir d'une compréhension qui ne fût pas seulement mentale, que, sans Dieu, toutes ces choses offertes à leurs yeux s'évanouiraient en un instant. Le même Maître a dit encore : « Dans la caverne, le Prophète a enseigné à Abû Bakr les mystères du nom divin. Une toile d'araignée empêcha les infidèles d'entrer. Cette toile est la doctrine métaphysique qui sépare le monde profane de la gnose et la gnose du monde profane. La toile d’araignée est l'extériorisation du soi. »

Il alla jusqu'à expliquer que les cercles concentriques représentent la transcendance, car ils figurent la hiérarchie des mondes l'un au-dessus de l'autre ; l'incomparabilité du soi, son absolue transcendance étant représentées soit par la circonférence la plus extérieure, soit par le centre, selon que l'on considère son aspect de totalité qui embrasse tout, ou son aspect d'intériorité. Les rayons qui relient les différents cercles entre eux représentent l'immanence divine qui nous permet d'établir des comparaisons et de relever des analogies. Chaque point d'intersection du rayon et de la circonférence est un sanctuaire de la Présence divine qui permet d'affirmer « Dieu est comme cela », ou même « C'est Dieu » ; et chaque point, sur chaque circonférence, ayant virtuellement son rayon qui le relie au centre, chaque point peut être le lieu de manifestation d'un secret.

Mais, ceux qui « affirment au-delà de toute mesure son incomparabilité » sont ceux qui considèrent seulement les cercles ; ils sont, « de tous les hommes, les plus éloignés de leur Seigneur » parce qu'en refusant de considérer les rayons ils se privent de toute relation avec Dieu et ils privent le monde de toute signification symbolique. (pp. 239-240)
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Le point de départ de l'ésotérisme est la conscience que l'âme a gardé de la nécessité de regagner le Paradis perdu de l'Eden où, grâce à l'Arbre de Vie et aux Fleuves de Vie, elle avait accés à l'Esprit.En d'autres termes, son aspiration initiale est sa nostalgie de l'Esprit -sa nostalgie de Dieu, pourrait-on dire, puisque l'Esprit ouvre sur la Divinité.
Or, si celui qui Le cherche est un homme (au sens masculin du terme), il peut arriver que l'Esprit, afin d'engager plus aisément toutes les puissances de l'âme dans la voie spirituelle, soit vu sous son aspect féminin complémentaire, et donc personnifié par une femme.On en a un exemple dans La Divine Comédie, où Béatrice, la bien-Aimée de Dante, symbolise l'un des aspects de l'Esprit.A partir du Paradis terrestre, situé au sommet de la Montagne du Purgatoire, c'est elle qui le guide à travers les Cieux.
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Et c'est Lui qui, de l'eau, a créé l'homme.
(Coran : 25, 54)

Dans les rites d'ablution, l'élément eau, avec lequel celui qui accomplit le rite s'identifie pour ainsi dire lui-même, peut symboliser la pureté originelle de la nature humaine telle qu'elle a été créée ; le rite remet alors en mémoire l'état de perfection humaine. En même temps, il symbolise l'identification avec la pure bénédiction qui est l'essence de la mer d'eau douce des eaux supérieures ; à un niveau encore supérieur, il symbolise l'identification avec la substance de tout l'Univers créé ; mais son sens le plus élevé est l'Identité suprême, l'immersion ou l'extinction de l'être dans les eaux de l'infinie Vérité Une.

Elles sont vraiment les Eaux réelles, et l'élément terrestre n'en est qu'une ombre lointaine.

Il ne faudrait d'ailleurs pas s'imaginer que c'est l'homme qui a choisi l'élément eau comme symbole, sous prétexte qu'elle purifie et désaltère ; c'est l'inverse qui est vrai, c'est-à-dire que l'eau apaise la soif et purifie parce que, indépendamment de tout choix humain, elle est, et a toujours été, un symbole de l'Essence pure qui satisfait éternellement la soif de tous les désirs. En tant que tel, l'élément possède en lui-même le pouvoir de réveiller la mémoire de l'homme, et jusqu'à un certain point sans même que l'homme en ait consciemment l'intention. (pp. 79-80)
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"L'art sacré est fait pour véhiculer les présences spirituelles;(...).Il aide l'homme à trouver son propre centre."(Frithjof Schuon)
...le centre de l'homme est surnaturel, situé au-delà du plan strictement humain.
Il est certes approprié de signaler ici que dans tous les ésotérimes, c'est-à-dire dans les aspects les plus profonds des différentes religions, il y a lieu de mentionner ce qu'on appelle "l'Oeil du Coeur";Il s'agit du centre que l'art sacré aide à trouver."
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« Fais-moi entrer, ô Seigneur, dans les profondeurs de l'Océan de ton unité infinie. » : tels étaient les mots par lesquels débutait une prière qu’avait coutume de dire le grand soufi andalou Muhyi 'd-Dîn Ibn 'Arabî ; et, dans leurs traités, les soufis ont toujours fait mention répétée de cet « Océan » qui servait aussi de référence symbolique au Terme vers lequel leur chemin les conduisait. Sur la base de ce symbole et en réponse à la question « Qu'est-ce que le soufisme ? », nous commencerons donc par dire ceci : de temps à autre, une Révélation « flue » comme un grand flot de marée venant de l'Océan d'Infinitude vers les rives de notre monde fini ; et le soufisme est la vocation, la discipline et la science permettant de se plonger dans le reflux de l'une de ces vagues et d'être ramené avec elle à sa Source éternelle et infinie.
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(...) Martin Lings était, dans le monde islamique, une des voix occidentales les plus éloquentes et les plus sereines.A travers son oeuvre riche et variée, (...) Lings a transmis une certaine vision du sacré telle que l'incarne le Soufisme, la dimension ésotérique et spirituelle de l'Islam.
Il combinait une vatse connaissance et une érudition méticuleuse, une sensibilité poétique et une élégance d'expression qui rendaient accessibles les sujets les plus profonds, et passionnaient les très nombreux auditeurs qui affluaient à ses conférences.(...)
A une époque où l'on profère tant d'absurdité sur les "chocs des civilisations", et où l'Islam est assiégé, l'oeuvre de Martin Lings apparaît comme un phare.
Hommage à Martin Lings, Shusha Guppy
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Outre ses écrits pour la défense du soufisme, on trouve dans Al-Balâgh des attaques du cheikh contre les prétendus « réformateurs » pour leur constante complaisance à l'égard de l'époque moderne, aux dépens de la religion. En même temps, il exhorte les chefs des zawâyâ mettre en pratique ce qu'ils enseignent. En ce qui concerne le monde en général, il prend position contre tous les mouvements antireligieux et en particulier contre le communisme. Pour les musulmans, il insiste sur l'importance qu'il y a à élever le niveau général de connaissance de l'arabe classique et dénonce la pratique de se faire naturaliser français. Il met inlassablement en évidence les dangers de l'occidentalisation ou adoption des habitudes européennes de pensées et de vie et, en particulier, il condamne ces musulmans qui portent des vêtements européens modernes.

En tant que guide spirituel, et par conséquent en suprême psychologue, il savait que les vêtements, qui forment l'ambiance immédiate de l'âme humaine, ont un pouvoir incalculable de purification ou de corruption. Ce n'est pas sans raison, par exemple, que dans la chrétienté et le bouddhisme, les ordres religieux ont conservé, à travers les siècles, un costume qui avait été tracé et institué par une autorité spirituelle soucieuse de choisir une tenus compatible avec la vocation de celui qui la porte. En dehors de ces exemples, on peut d'ailleurs dire, d'une façon générale, que toutes les civilisations théocratiques, c'est-à-dire dans toutes les civilisations à l’exception de la civilisation moderne, le vêtement a été plus ou moins inspiré par la conscience que l'homme et le représentant de Dieu sur la terre, et ce n'est nulle part plus vrai que dans la civilisation islamique. En particulier, le vêtement arabe de l'Afrique du Nord-Ouest, turban, burnous et djellaba, qui n'a pas changé depuis des siècles, est une combinaison parfaite de simplicité, de sobriété et de dignité, et il conserve ces qualités jusque dans les haillons.
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