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Critiques de Abhijit V. Banerjee (17)
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Repenser la pauvreté

Souvent lors de collectes, de campagnes de dons, je me suis demandé : où va mon argent ? est-il utilisé intelligemment, pour des projets viables, indispensables.

Mais jamais je n’avais réfléchi vraiment aux questions que posent Esther Duflo et Abhijit Banerjee dans leur livre.

Les deux économistes sont partis des comportements des individus et des programmes mis en place par les différentes institutions pour lutter contre la maladie, pour promouvoir l’éducation et la contraception, pour améliorer les ressources.

Ce que montre très bien ce livre c’est que la pauvreté est un piège dont il est difficile de sortir.

On sait que le niveau de vie augmente quand les enfants sont vaccinés, quand les hommes ont accès à l’eau, quand les enfants sont scolarisés, quand le nombre d’enfants par famille est en lien avec les ressources, quand l’agriculture est bien menée.

Alors ?

Pourquoi les pauvres ne vaccinent-ils pas leurs enfants alors même que c’est gratuit ?

Pourquoi n’épargnent -ils pas un peu en prévision d’un mauvaise récolte ?

Pourquoi n’utilise-t-il pas les comprimés de désinfection de l’eau qu’on leur distribue ?

Pourquoi n'utilisent-ils pas les moustiquaires distribuées pour lutter contre le paludisme ?

Pourquoi quand leur ressources augmentent un peu ne consacrent-ils pas l’argent à améliorer leur nourriture ou les cultures ?

Si nous nous posons ces questions c’est parce que nous dans le même cas c’est ce que nous ferions !

C’est oublier un peu vite que nous vivions dans des pays où nous avons accès à l’information, où nous pouvons (presque toujours) faire confiance au médecin, aux médicaments. Nos croyances et nos représentations ont évoluées et nous permettent la plupart du temps de prendre les bonnes décisions. Mais les modèles sociaux qui nous régissent sont forts et il ne faut pas oublier que parfois les programmes de limitation des naissances se sont transformés en campagne de stérilisation obligatoire sans que les pauvres aient leur mot à dire, que les contrefaçons médicamenteuses sont une plaie en Afrique, comprendre les bienfaits d’une action préventive est compliqué et que parfois une désinformation peut mettre à mal la santé y compris dans les pays occidentaux ( recrudescence de mort par rougeole aux USA).

Avoir une famille nombreuse est indispensable quand vous n’avez ni sécurité sociale ni système de retraite. Il est inutile d’espérer améliorer votre outil de travail si vous n’accédez pas au crédit.





Esther Duflo et Abijit Banerjee s’attaquent aux idée reçue bien ancrées dans nos façons de voir et nous montrent le piège de la pauvreté qui est basé sur l’intrication de multiples facteurs.

Le livre incarne les problèmes à travers des individus, des familles ce qui rend à la fois le propos plus proche, plus concret et en même temps rend la lecture très facile et les données statistiques et économiques moins ardues.

Ce que les auteurs pointent comme problème c’est :

Le manque d’informations des pauvres et les croyances qui freinent leurs choix, le fait qu'ils assument trop de responsabilités alors que nous sommes en permanence soutenu (école, hôpital, prêts, assurances, stabilité politique), qu'ils manquent de confiance en l’avenir, si nous acceptons de nous priver aujourd’hui c’est pour utiliser notre argent demain, mais ce discours n’a pas de sens quand l’avenir est très incertain.

Ces problèmes ils les ont identifiés à travers des expériences concrètes dont on peut mesurer scientifiquement les résultats.

Un exemple :

Des vendeuses de légumes verraient leur affaire se développer et prospérer si elles s’achetaient un chariot pour les transporter, elles pourraient économiser en se privant du thé qu’elles consomment chaque jour, pourquoi ne pas le faire ? simplement parce que l’effort consenti est certain alors que l’avenir ne l’est pas, que leur vie n’est pas suffisamment stable pour qu’elles aient confiance dans le résultat.



Autre exemple en matière d’incitation à la vaccination donné par Esther Duflo dans le livre

« Une des solutions est de donner un petit encouragement, 1 kg de lentilles, par exemple. Petit, car cela ne forcera pas les gens qui ne le veulent pas. On a fait cette expérience dans 120 villages en 2007. Résultat, si l’on ne fait rien pour les inciter, 6% des gens se font vacciner ; après avoir mis en place des campagnes d’informations, on passe à 17%, et lorsqu’on donne un sac de lentilles, on arrive à 38%. Depuis, les taux ont même augmenté. »

Le livre fourmille d’anecdotes très concrètes comme celles là et aide à comprendre les motivations et les freins à la lutte contre la pauvreté même lorsque comme moi on a des notions d’économie très très basiques.

Il faut nous disent-ils mettre en place et tester des programmes d’aide selon des protocoles scientifiquement choisis, lister ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce ne sera pas une panacée universelle mais aujourd’hui 204 expérimentations sont en route dans 40 pays pour des programmes de santé, d’éducation, de microcrédit, d’amélioration des techniques agricoles.

J’ai aimé leur foi forte dans l’idée que « Les petites changements ont de grands effets » et que la lutte se construit brique à brique.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Repenser la pauvreté

Dans ce livre, Abhjit V. Banerjee et Esther Duflo, économistes de renom, fondateurs du laboratoire d’action contre la pauvreté, analysent avec rigueur les causes de la pauvreté et les raisons pour lesquelles les pauvres ont beaucoup de mal à échapper à cet piège qu’est le manque de ressources.

Leur objectif est de démontrer que les politiques d’aide au développement ne donnent pas de résultats satisfaisants en raison d’une méconnaissance du monde réel. En abordant tous les secteurs de la vie des pauvres de plusieurs pays, alimentation, éducation, santé, économie, épargne, entreprenariat, les auteurs ont essayé de comprendre comment ceux-ci vivaient. Ils nous livrent les résultats de leurs études sur le terrain, après plusieurs années passées à comparer et à analyser les programmes mis en place pour lutter contre la pauvreté, les raisons pour lesquelles ces programmes échouent ou réussissent. Ils démontrent, par exemple, que la réussite du micro-crédit n’est pas aussi miraculeuse qu’annoncée. Ce système de crédit, en raison des petites sommes prêtées ne permet pas aux pauvres qui en ont le désir et la capacité de se lancer dans des entreprises rentables. De même, la rigidité du système de remboursement ne permet de toucher qu’une proportion variable des personnes potentiellement concernées par le micro-crédit.

La conclusion de cette étude est que si nous acceptons de remettre en cause nos préjugés et nos idéologies, de nous mettre à l’écoute des pauvres et de leurs besoins et de soumettre tout projet à une évaluation rigoureuse, il sera possible de développer des politiques efficaces au niveau local ou national.

Cet ouvrage est incontestablement une mine d’informations. Il nous rappelle que les pauvres ont les mêmes préoccupations que nous, mais de fait de leur situation financière, ces préoccupations prennent des proportions énormes. Ainsi, se soigner peut devenir un parcours du combattant. Enfin, la pauvreté n’est pas seulement un manque d’argent, elle est aussi un immense gâchis en terme de talents et de créativité.

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Économie utile pour des temps difficiles

Les 2 auteurs récemment nobelisés portent un regard critique sur leur propre champ d'expertise, l'économie.



Sur la forme, la lecture de cet essai, sans être un "page turner" est moins aride que beaucoup d'essai de la discipline car les auteurs ont porté une attention à la visée pédagogique de leur démonstration et les exemples concrets l'illustrent. A la différence d'un Piketty dont les thèses sont proches, cet ouvrage insisté moins sur la démonstration historique et géographique pour éclairer leur propos des analyses tirées de leurs propres expériences. Pour les lecteurs les plus férus d' économie il y a une large bibliographie pour approfondir si besoin un sujet.



Sur le fonds, cet essai est réjouissant en ce qu'il démonte le discours dominant des pseudo économistes qui dominent l'espace politique et médiatique. Au contraire des libéraux des années 80/90, dont nous subissons encore largement la pensée, et pour qui "there is no alternative", les deux auteurs invitent à une pensée critique, contredisent les idées reçues et proposent des voies nouvelles. Une lecture stimulante qui réconcilie le lecteur avec la pensée économique.
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Économie utile pour des temps difficiles

Make Economics Great Again. Tel est le titre du premier chapitre introductif mais ce titre aurait valu pour l'ensemble de l'ouvrage si ce mot d'ordre qu'il reprend n'avait pas fait trop explicitement référence à une personnalité clivante : ce qui eut peut-être nuit à la réception universelle du message. Quoi qu'il en soit, cette défense et illustration de l'économie a été lancée sur le marché de l'édition grand public en tablant sur la notoriété nouvelle des auteurs, tous deux récipiendaires du Prix Nobel d'économie 2018. Ceux-ci s'en expliquent en ouverture ; ils comptent bien que cette notoriété mondiale les aide à propager quelques idées à leurs yeux essentielles ; la plus fondamentale étant une exhortation à ne pas désespérer de la science économique.



Dans une note relative au titre de ce premier chapitre (Make Economics Great Again) les auteurs ont tenu à préciser que le mot economics en anglais désigne non pas l'économie du monde ou de tel ou tel pays mais cette discipline qui prétend d'étudier scientifiquement les échanges et le partage des ressources dont disposent les groupes humains.



La science économique n'est le plus souvent évoquée devant le public qu'à travers la politique. Les décideurs politiques s'en inspirent de façons diverses et plus ou moins nuancées pour guider ou justifier leurs décisions. Or l'appréciation des résultats de ces politiques n'a jamais pu, et sans doute ne pourra jamais s'établir de manière sereine. A l'approche de Noël, toutes les familles devraient savoir qu'il sera préférable d'éviter les discussions politiques autour de la dinde.



Pour dépassionner les débats, il est nécessaire d'introduire un peu de complexité dans les idées toujours simplistes qui enveniment les échanges verbaux (dans les discussions familiales) et maintiennent aussi bien souvent nombre de nos semblables dans une misère indigne.



Car Esther Duflo et Abhijit Banerjee sont de ces économistes qui ont mis le problème de la pauvreté au centre de leurs travaux. Ce n'est pas le cas de tous les économistes pour qui la lutte contre la pauvreté n'est qu'un aspect implicite de leur discipline ; il allait de soit pour un économiste comme Milton Friedman (qui inspira les politiques de Reagan et Thatcher) que ses travaux devaient résoudre d'une manière ou d'une autre le problème de la pauvreté. Alors en quoi l'approche Duflo/Banerjee (et de beaucoup d'autres connus des seuls cercles académiques) diffère-t-elle des autres approches ? Nous ne simplifions pas trop le propos en disant que les derniers se sont plutôt préoccupés d'observer comment les riches devenaient riches, les premiers quant-à-eux se sont attaché à comprendre pourquoi les pauvres restent pauvres. Plutôt que chercher les clefs de la réussite, ils étudient les obstacles à la réussite.



Une telle étude n'implique pas seulement la fréquentation des plus défavorisés (ce qui est cependant un minimum dont ce sont acquis les auteurs). Elle suppose aussi une évaluation concrète des politiques menées ainsi qu'une critique des concepts qui ont guidés ces politiques. Ainsi, le second chapitre s'attache réévaluer la phénomène migratoire et de ses conséquences les économies nationales. Le chapitre suivant analyse les politiques douanières et la question du libre échange. Le chapitre troisième étudie les différentes approches de la notion de choix économique dans l'histoire de la discipline. Le quatrième chapitre égrène les milliers d'études contradictoires sur la possibilité de maîtriser la croissance. Ensuite les auteurs abordent le réchauffement climatique et restituent les enjeux de l'économie carbone réglementée par le Protocole de Kyoto. Les deux chapitres suivants étudient pour l'un les conséquences de l'automatisation et pour l'autre la question de la légitimité de l'intervention étatique. Le dernier chapitre enfin analyse finement les deux modes d'intervention politique ; transferts sociaux (cash) et travail social (care).



Ce pavé de 450 pages ne vous livre pas la martingale de la politique économique qui résoudra tous les problèmes en effaçant la misère du monde. Son but est de montrer que la recherche économique est autre chose qu'une vaine spéculation abstraite éloignée des réalités. Sa façon de vous mettre face à la complexité ne vise pas à rendre vaine toute volonté d'agir. Par cet essai de vulgarisation exigeante, les auteurs nous rapportent de très nombreuses expériences menées par eux-mêmes ou par nombre de leurs collègues; les unes décevantes, d'autres prometteuses, d'autres encore n'autorisent pas à conclure. En abîmant quelques vieilles certitudes (sur l'émigration, la croissance par exemple), ils libèrent l'esprit et nous livrent un contrepoison idéologique ; l'effort critique allié à l'esprit d'expérimentation. Ce n'est pas de trop en ces temps de grand discrédit des élites qui nous gouvernent.
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Économie utile pour des temps difficiles

Agréablement surprise par cet ouvrage que je craignais trop ardu pour une ignorante en économie comme moi !

J'y ai trouvé peu de jargon, et le vocabulaire indispensable (économie utile, phénomène de chambre d'écho, etc…) très clairement expliqué.

Les propos sont étayés par des études que les auteurs savent rendre accessibles, le tout légèrement teinté d'ironie et illustré de multiples exemples concrets.

Les auteurs nous aident à décortiquer les théories simplistes priorisant la croissance et à renverser les idées toutes faites ,

Oui il existe des alternatives, et il est urgent d'écouter les économistes qui comme eux ont le souci de la justice sociale et de l'environnement !
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Repenser la pauvreté

Excellent, assez subtile et tres contre intuitif
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Économie utile pour des temps difficiles

Ah bon, les économistes ne sont pas tous de droite, et obnubilés par la croissance ? C’est avec un peu d’autodérision et beaucoup de sérieux que ce couple d’auteurs, tous deux Prix Nobel d’économie 2019, présente sa vision du marché du travail, de la croissance et de la pauvreté. Dans cet essai en économie du développement, ils s’attaquent à la croissance comme leitmotiv qui ne s’accompagne malheureusement pas de politiques d’aides sociales complémentaires, pour bénéficier vraiment à tous, sans laissés pour compte. Pour l’instant, c’est le contraire qui se passe, scindant le monde en deux (les gagnants de la croissance et de l’économie mondialisée, et les autres…). Malgré la réduction de la pauvreté dans le monde, les inégalités continuent de se creuser. L’analyse comparative des politiques économiques et sociales des USA, de l’Europe, de la Chine, de l’Inde et du Bangladesh (entre autres), donne de la hauteur et fait relativiser les décisions prises. L’économie est affaire d’idéologie. Elle peut devenir du charlatanisme quand elle se fait trop prédictive. Contrairement à l’opinion générale, les enquêtes montrent que le revenu universel ne pousse pas les gens à arrêter de travailler ; elles prouvent aussi que l’immigration est loin d’être un fléau, bien au contraire. La « mauvaise » science économique est un prétexte pour justifier les cadeaux faits aux riches, et la baisse des aides sociales. Les auteurs défendent ainsi une « bonne » science économique, qui aborderait avec patience la complexité, et qui se baserait sur des faits, des études. Malheureusement, cette science économique est moins médiatisée, et moins présente au sein des gouvernements.
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Repenser la pauvreté

En tant que praticienne du développement, je trouve ce livre inspirant pour améliorer l'efficacité des projets/politiques de développement. J'ai trouvé édifiant les parallèles parfois faits entre les comportements "des pauvres" et ceux que nous pouvons avoir dans nos sociétés.

Ce que je voudrais retenir :

- L'importance des dépenses pour les loisirs (télévision, fêtes traditionnelles) ou pour des aliments jugés plus goûteux plutôt que l'augmentation de nourriture et donc d'apport en calorie et de productivité.

- "l'incohérence temporelle" : procrastiner, voir l'intérêt à long terme mais repousser le moment où on devra attendre pour la vaccination de ses enfants.

-Problème des choix des dépenses de santé : dépenses pour les traitements et non la prévention pourtant moins chère ; demande d'antibiotiques (problème de résistance) ; dépenses pour des guérisseurs traditionnels ou établissements privés (pas toujours de meilleur qualité que le public, voir largement pire car il y a de nombreux médecins privés non diplômés en Inde) plutôt que les services publics gratuits (accessibles en Inde).

-faible demande d'éducation (ex donné : abandon d'un enfant par ennuie).

-efficacité des transferts monétaires conditionnelles démontrés par des études randomisées mais ex du Malawi où un programme inconditionnel a entraîné une même élévation du taux de scolarisation qui montre que "les parents n'ont pas besoin d'être contraints d'envoyer leurs enfants à l'école, mais seulement d'y être aidé financièrement).

-Le manque de confiance des élèves de milieu défavorisé joue sur leur réussite et abandon (parallèle fait avec les filles en maths).

-Les parents eux-mêmes investissent parfois leur ressources sur un unique enfant jugé le plus brillant afin qu’il réussisse, croyant, à tort, que les premières années d’école sont moins rentables que les suivantes.

- Système élitiste issu de la colonisation (l’objectif était de former une élite locale comme alliés et de créer une distance avec le reste de la population locale). Les professeurs sont désintéressés des élèves en difficultés qui souffrent de l’inadaptation entre leurs capacités et ce qui leur est enseigné. Solutions proposées : programmes simplifiés et redéfinition des rôles des professeurs pour qu’aucun élève ne soit mis de côté.

- Les pauvres utilisent diverses stratégies qui s'avèrent coûteuses pour minimiser les risques comme avoir une gestion conservatrice de leurs exploitations agricoles ou multiplier les activités (ce qui les empêchent de d'acquérir des compétences et de l'expérience dans leur activité principale).

- Les personnes s’entraident par obligation morale, c’est pourquoi les réseaux informels ne sont pas adaptés pour gérer les accidents de santé : une hospitalisation nécessite la participation de plusieurs foyers, un contrat social complexe serait donc nécessaire pour parvenir à les assurer.

- "L'Etat devrait assurer une partie du coût des primes d'assurance" (ex. du Ghana). "Etant donné que la peur de subir des coups du sort conduit les pauvres à adopter des stratégies coûteuses pour limiter les risques, subventionner l'assurance pourrait être une opération rentable en termes d'augmentation de leurs revenus."

- "Trouver des façons de financer les entreprises de taille moyenne est le prochain grand défi financier des pays en développement".

- L'effet d'un travail stable même peu rémunéré peut donner l'impression d'avoir une certaine maîtrise sur l'avenir et permettre de se concentrer sur sa carrière et ses enfants (ex des zones où des maquiladoras au Mexique ont ouvert et les niveaux de retards de croissance ont diminué).

- Des techniques simples de vérification peuvent fortement jouer sur la corruption. Ex1: études de comparaison des montants reçus par les directeurs d'école et les registres officiels en Ouganda : seulement 13% des fonds arrivaient dans les écoles en 1996, désormais le gouvernement publie dans les journaux locaux les montants et une étude de la BM en 2011 a montré que 80% des fonds sont bien reçus. Ex2: visites pièges auprès de commissariats indiens pour déposer de fausse plaintes. La police prenait peu de plaintes au début mais quand l'information a circulé le taux d'enregistrement des plaintes a beaucoup augmenté (de 40% à 70%).

- L'introduction du vote électronique au Brésil a facilité la prise en compte des votes des personnes illettrés, réduisant le nombre de votes nulles et entraînant l’élection d'hommes politiques qui ont entrepris des mesures plus favorables aux pauvres.

- "Les électeurs modifient leurs opinions en fonction de ce qu'ils voient sur le terrain, mêmes quand ils entretiennent des préjugés" (ethnies, femmes). La suppression de ces préjugés permet l’élection des personnes les plus compétentes et moins corrompus. De bonnes politiques peuvent entraîner un regain d’intérêt pour la politique et davantage d'exigences pour les résultats des politiques.

- Un simple travail d'information peut améliorer les choses. Pour avoir un impact une campagne d'info doit avoir plusieurs caractéristiques : elle doit révéler qqch aux gens, elle doit le faire de façon attrayante (film, spectacle) et elle doit provenir d'une source crédible (la presse bénéficie svt de cette crédibilité).

Les défaillances dans les PED découlent en générale de défauts de conception des politiques : les 3 I (ignorance, idéologie et inertie).
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Repenser la pauvreté

La pauvreté est-elle une fatalité? Peut-on en sortir? Les auteurs analysent les projets de coopération visant les familles les plus pauvres et en tirent les leçons apprises.



Je trouve ce livre trop basé sur l'Inde. Il est de plus très général et peut-être un peu trop économique.
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Repenser la pauvreté

C’est en feuilletant le livre d’un acteur important de l’association ATD Quart Monde que j’ai eu connaissance de l’œuvre des deux économistes Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo ayant comme objet de casser les mythes de la pauvreté, ses causes, ses origines, son cercle vicieux (qu’ils appellent le piège de la pauvreté) et sensé présenter des moyens de repenser nos actions (au sens international et au sens micro, de terrain) pour aider les populations les plus pauvres à sortir de la pauvreté.



C’est donc avec une certaine curiosité intellectuelle que j’ai voulu découvrir cet « essai ». Est-ce que ça allait modifier mes propres idées et convictions sur le sujet ? Car tout un chacun a des convictions sur le sujet…



La démarche des auteurs part du principe qu’il n’y a pas de vérité uniforme sur la gestion de l’aide internationale. Ils rejettent le débat existant entre les partisans de Sachs, qui voient l’aide internationale comme LE moyen de sortir du piège de pauvreté, et les partisans d’Easterly dénonçant l’inutilité de celle-ci, préconisant la liberté d’action des pays pauvres pour s’en sortir.

Les auteurs proposent en effet une méthode différente des grandes organisations (OMC, ONU, etc) pour aborder le thème de la pauvreté, qui se caractérise par une démarche de terrain permettant la compréhension de la vie et des choix des pauvres, pour faire un diagnostic au plus près de la réalité et proposer des actions concrètes, qui ont déjà fait leurs preuves.



Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo pensent ainsi qu’il ne faut pas se laisser convaincre par l’idée selon laquelle la pauvreté serait trop complexe pour être résolue, et que seule l’aide internationale peut la limiter. Au contraire, il faudrait la comprendre comme une suite de problèmes concrets et solvables les uns après les autres. Là est le cœur de leur démarche : « arrêtons de nous focaliser sur de grands enjeux, arrêtons de palabrer autour d’ambitieuses questions sur le rôle de l’aide internationale, pour déterminer si la démocratie est bonne pour les pauvres » nous disent-ils, et agissons de manière empirique (observation > compréhension > expérimentation > action).

L’ouvrage n’apporte donc pas de remède miracle, mais offre une analyse particulière pour chaque problème. Les auteurs mentionnent des cas où, en se concentrant sur des petites échelles, d’importants progrès ont pu être réalisés.



Mais qu’en est-il de ces réflexions sur la pauvreté dans les pays développés, ces pays « riches » où la misère est pourtant présente et de plus en plus visible. La question se pose, et là aussi, nos responsables politiques pourraient s’appuyer sur des méthodes empiriques, plutôt que mener des politiques économiques uniformes pour tout le territoire.
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Économie utile pour des temps difficiles

Quand je vois un livre d'économie, plutôt épais, écris par deux prix Nobels, je me lance avec une légère peur. Et finalement, le livre se lit très bien, car les deux auteurs ont pris grand soin de vulgariser au maximum.

Autre chose très appréciable, tout ce qui est cité est sourcé.

Et pour finir, les auteurs savent prendre de la distance avec leur spécialité et même plus large avec la sociologie et la politique.

Un super livre. Je conseil.



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Économie utile pour des temps difficiles

"Nous avons écrit ce livre pour redonner espoir".



Ce sont par ces mots que les auteurs décrivent leur objectif. Ils veulent aussi re-crédibiliser l'économie et démontrer qu'elle est utile pour régler les problèmes des sociétés humaines. Même si l’intervention des économistes a pu parfois être un des problèmes ; lorsque ceux-ci ont perdu le sens du monde qui les entourait et oublié que l'économie est une science sociale et une science humaine, aveuglés par la beauté théorique des modèles et par l'idéologie à laquelle ils adhèrent par ailleurs.



Une partie de l'ouvrage est consacrée à analyser les théories de la croissance de grands économistes, en même temps qu'à démontrer l'inanité de certaines croyances qui guident les choix des opinions publiques et des responsables politiques qui parlent d'immigration, de croissance, d'environnement, d’inégalités et de libre échange.



Pour moi, un des messages important est la nécessité de reconnaitre la légitime des préférences des personnes, y compris les plus pauvres, et y compris si elles nous paraissent aberrantes. Par respect de l'autre en tant qu'humain, parce que l'homme n'est pas un homo œconomicus censé faire le meilleur choix qui conduira à un bien être collectif. La dignité humaine est essentielle.

Les auteurs défendent la nécessité d'une intervention politique pour ne pas laisser le marché agir sans contrôle et critiquent la théorie du ruissellement de Reagan (on baisse l’impôt sur les riches qui vont dépenser et cela va profiter à tout le monde). Cela ne fait qu'engendrer une société inégalitaire.



Sur les migrations, leur analyse montre qu'au final les personnes ne sont pas aussi mobiles que ne les craignent les pays riches. A contrario, ils citent plusieurs études démontrant que, même avec la possibilité d'un gain supplémentaire ailleurs, beaucoup préfèrent rester là où se fait leur vie sociale habituelle : aversion au risque, peur de l'échec, manque de confiance en soi d'autant plus importante que les personnes manquent de ressources. Compte tenu des différences de niveau de vie entre certaine zones de la planète, pourquoi davantage de personnes ne migrent-elles pas, au final ?



Selon eux enfin, il faut faire le deuil de la croissance forte, d'autant qu'on ne sait pas exactement ce qui la déclenche ou pas. Ils illustrent leur thèse d'une multitude d'exemples d'échecs ou de réussites contradictoires qui mettent à mal les théories et les certitudes de certains économistes et hommes politiques.



De ce fait, les objectifs des politiques publiques doivent être d'améliorer le bien être, l’éducation et la santé ; plutôt que de courir, à coup de réduction de taxe, vers une croissance hypothétique du PIB qui n'induit pas en soi et mécaniquement d’augmentation de la qualité de vie des habitants. Par ailleurs, toute croissante doit être soutenable en terme environnemental.



Si les marchandises sont mobiles et le capital, extrêmement, le monde est plutôt immobile et les structures de l'économie, rigides. On ne quitte pas son pays ou sa région si facilement lorsqu'une entreprise ou un secteur économique décline. A contrario des modèles économiques qui voudraient qu'un nouvel équilibre se reconstituent avec une égalisation des salaires, les personnes restent piégées dans des zones en déclin. Il importe ne pas sous-estimer la souffrance des personnes.



A contrario du "quand on veut on peut " auquel tant de personnes adhèrent dans le monde contemporain : les auteurs réhabilitent le care, le respect de la dignité des personnes comme cœur de la politique et de l’économie. Les personnes, si en difficulté qu'elles soient, ne sont pas le problème. Ils présentent l’expérience d'ATD Quart monde et rappellent également que seuls les Etats sont là lorsque des catastrophes surviennent, naturelles ou économiques.

La crise sanitaire survenue après la publication l'illustre : c'est vers l’État que les entrepreneurs économiques se tournent pour être protégés. C'est une partie du secteur public qui doit continuer à fonctionner pour préserver les fonctions essentielles.

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Économie utile pour des temps difficiles

Rocard disait “un bon économiste, c’est quelqu’un qui sait expliquer pourquoi il s’est toujours trompéˮ. La principale qualité que l’on peut reconnaitre au duo c’est leur modestie. J’avais suivi ses cours au collège de France avec le plus vif intérêt. Un comme l’autre ont “mis les mains dans le cambouisˮ, menant des études sur le terrain avec des protocoles et une vraie démarche scientifique ce n’est pas si fréquent, quand l’idéologie remplace la méthode. Chaque chapitre s’intéresse à un thème différent et se consacre au démontage des idées reçues, montrant la complexité des aspects, les variables en jeu… Souvent la conclusion est justement l’absence de conclusion, pas si simple. On ne saurait leur reprocher de privilégier la rigueur à la facilité. Ils s’attaquent aux différentes idéologies qui sévissent en économie (que j’ai toujours du mal à considérer comme une science !), fort bien. Mais eux-mêmes en sont-ils dépourvus ? Rien n’est moins sur quand on remarque l’absence totale du volet démographique, tout à fait étonnant, comme celui des chocs culturels, comme si cela n’existait pas. Tout le monde, il s’aime. Bien sur, le réchauffement n’est pas oublié… Donc des bémols sérieux à ce livre par ailleurs passionnant.
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Repenser la pauvreté

Note : J’ai lu ce livre en anglais



Repenser la pauvreté a été publié en 2011 par les économistes de MIT, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, des années avant qu’ils aient éventuellement reçu le prix Nobel d’économie. Ce livre explore la vie des pauvres dans les pays en développement, avec des échantillons provenant principalement d’Inde, Indonésie, Kenya et un peu d’Amérique latine. Ce livre a deux parties – la première est la vie privée où les écrivains discutent les vies et la gestion des finances personnelles des pauvres. Il y a de question classique – « comment pouvez-vous de vivre 99 centimes par jour ? ». La deuxième partie se concentre sur les institutions, tant gouvernementales que privées (comme la microfinance).



Les deux économistes sont connus pour la mise en œuvre de leurs essais contrôles randomisés, utilisés principalement en médicine dans le domaine de l’économie. Nous n’avons pas des réponses claires quant à savoir si les régimes d’aide sociale ou d’autres politiques publiques fonctionnent et malgré cela, les économistes et les gens en général ont des opinions fortes sur leur efficacité. Pour explorer la même, l’auteurs utilisent des essais contrôles randomisés dans différentes parties du monde en développement.



La question que l’auteurs explorent est l’existence du piège de la pauvreté – où, si les gens se trouvent dans le piège de la pauvreté, ils ne pourraient jamais atteindre des niveaux de revenus qui peux leur aider d’échapper ce piège. Les économistes ont de vue contradictoire sur ce sujet, certains d’entre eux niant l’existence de ce piège. Les auteurs nous présentent des résultats de leur essais contrôles randomisés qu’ils ont menés sur les personnes échappant au piège de la pauvreté.



Nous avons certaines notions fondamentales selon lesquelles, dans les économies en développement, le fait d'être envoyé à l'école et d'avoir des revenus plus élevés pourrait être une panacée au problème de la pauvreté. Cependant, de nombreux enfants qui ont suivi plusieurs années d'études au Kenya ou en Inde sont incapables de lire un paragraphe de base dans une langue quelconque (leur langue maternelle ou la lingua franca). Des problèmes similaires ont été constatés en termes d’augmentation des niveaux de revenus – où les gens ne consomment pas plus de calories, mais préfèrent avoir des aliments plus savoureux ou sucrés (dépenses élevées en sucre, riz de meilleure qualité, etc.



Ce livre nous donne une vision de la vie moyenne des pauvres – en particulier la question de la vision à court terme contre par rapport à celle à long terme. Tout comme il y a un consensus sur l'inclination politique des auteurs de ce livre, celui-ci est objectif dans chacun de ses exemples ; il explore également les arguments des économistes qui ont des points de vue opposés (on pourrait m'accuser de parti pris de confirmation en choisissant ce livre compte tenu de mon alignement avec les économistes en termes de politique).



La première moitié nous a fait découvrir le monde des pauvres et a même dissipé certaines idées populaires selon lesquelles les programmes sont difficiles à mettre en œuvre chez les pauvres en raison de l'analphabétisme ou de l'ignorance, alors que leurs croyances déclenchant une résistance sont souvent échangées contre une petite mesure sociale (comme un sac de lentilles pour vacciner votre enfant).



La deuxième partie sur les institutions est la partie la plus faible du livre, où l'auteur explore la microfinance, les politiques et la politique qui l'entoure et, les entrepreneurs (qu'il s'agisse de réussites ou non). L'analyse portait moins sur les institutions et semblait être une extension de la première partie du livre où les auteurs avaient encore une fois analysé l'impact sur la vie des individus en fonction de l'aide apportée par l'institution. Bien que je comprenne qu'à travers ces essais contrôlés randomisés, on en vienne finalement à analyser des vies individuelles, le titre était une fausse appellation qui m'a donné une expectation différente.



L'un des points forts et l'un des points faibles de ce livre est qu'il a été simplifié. Il n'est pas nécessaire d'être diplômé en économie pour comprendre ou apprécier le livre et vous n'êtes pas surchargé d'équations ou de courbes incompréhensibles et les graphiques utilisés ont été expliqués en détail par les auteurs. Cependant, j'aurais préféré qu'ils utilisent davantage d'illustrations pour démontrer certains de leurs résultats. Quelqu'un qui connaît bien l'économie aurait pu penser que le livre manquait de profondeur.



Le livre ne promettait aucune solution et en fait, le titre du chapitre de conclusion est « au lieu d'une conclusion générale » (je ne connais pas le titre exact en français, mais bien sûr il sera quelque chose similaire). Pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'expérience ou de connaissances sur la vie dans les pays en développement, ce livre pourrait fournir des indications - sur les facteurs économiques et sociaux qui entrent en jeu.



Sur ce point, je donnerais au livre une note de quatre sur cinq.
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Économie utile pour des temps difficiles

A noter : J'ai lu le livre en anglais



Economie utile pour des temps difficiles est un livre sur la politique public écrit par les économistes du MIT et les lauréats du prix Nobel – Abhijit Banerjee et Esther Duflo. Le livre est divisé en neuf chapitres, traitant des sujets plus controversés du moment comme l’immigration, la croissance économique, les soins de santé, les réductions d’impôts, la politique environnementale, l’éducation et l’impact des aspects comportementaux dans tous ces domaines.



Bien que le titre du livre nous suggère qu’il est lié à l’économie personnelle ou microéconomie, il est entièrement orienté vers la politique publique. Les auteurs analysent plusieurs mythes populaires comme – l’immigration qui fait baisser les salaires, les réductions d’impôts entraînent une plus forte croissance économique, la mauvaise utilisation des fonds reçu par les bénéficiaires de l’aide sociale, etc. Après l’élection du fou Donald Trump en 2016, le seul point de discussion pour les 4 prochaines années était la nécessité de répondre aux besoins de cols bleus des anciennes villes industrielles du Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie. Ce point a été bien analysé dans ce livre, sur le fait qu’il y a très peu de choses à faire pour relancer une industrie en déclin (comme le charbon), mais il y a eu une proposition intéressante sur la nécessité du gouvernement pour subventionner les salaires des employés qui ne pourraient pas immédiatement trouver un autre moyen d’emploi.



Le livre était très différent d'un livre d'économie traditionnel - dans lequel celui qui propose la théorie est très sûr de la liste des réactions en chaîne qui vont se produire si une politique est mise en œuvre ; par exemple, si des contrôles des loyers sont mis en œuvre, les loyers vont naturellement augmenter au prix du marché et ainsi, la différence entre le montant prescrit et le taux du marché entraînerait des paiements en dessous de la table et des revenus non déclarés - ce qui entraînerait une perte des revenus pour le gouvernement. En réalité, on n’est pas sûrs que ce soit le cas et c'est ce qui est répété plusieurs fois dans ce livre - on ne sait pas avec certitude quels seraient les effets de certaines politiques publiques, elles pourraient parfois réussir et parfois échouer. Les auteurs commencent par dire que les économistes sont, en ce moment, l'un des professionnels les moins fiables après les hommes politiques et expliquent ensuite que les économistes ne sont pas comme les physiciens mais plutôt comme les plombiers, ce qui implique un peu d'intuition et d'expérience. Et en tant que citoyens, nous essayons souvent de tirer nos conclusions sur la base d'anecdotes plutôt que de données réelles et le raisonnement va dans le sens suivant : « Je connais mon voisin qui dépense tout son argent social en alcool et en cigarettes - cette politique est donc un échec » alors qu'en réalité, ces personnes ne représentent qu'un faible pourcentage du total.



Il pourrait être frustrant pour beaucoup de gens de lire « on ne sait pas » si souvent pour presque chaque numéro, mais j'ai trouvé cela rafraîchissant parce qu'en tant qu'étudiant en économie, je n'ai jamais rencontré un professeur qui n'était pas certain des conséquences d'une politique donnée. Les objectifs des auteurs semblent clairs ici : il s'agit uniquement d'informer les lecteurs sur le fait que leurs politiciens et « experts » ne se basent pas sur des faits mais poursuivent simplement des intérêts personnels (par exemple, des réductions d'impôts).



Les positions politiques des auteurs sont bien connues, et le parti pris va être présent dans la façon dont ils présentent les faits, ce qui ne me dérange pas. Mais il y a eu des moments où j'ai eu l’impression qu'ils essayaient de justifier un résultat qui ne correspondait pas à leur hypothèse, ce qui va à l'encontre du but même de l'analyse. Par exemple - il y a eu une analyse sur la question de savoir si la privatisation des écoles aidait et la conclusion largement était qu'il n'y avait pas de preuve de gestion efficace / de meilleurs résultats scolaires dans les écoles privées, il y a eu une exception notée dans Libera - où les auteurs ont fini par expliquer un résultat qu'ils ne souhaitaient pas observer.



Je dirais également que le titre du livre est trompeur, car les auteurs ne proposent pas beaucoup de solutions et il n'y a donc pas beaucoup de « économie utile », mais simplement une identification de ce qui est « économie inutile ». Je n'ai pas d'alternative à proposer et il ne m'appartient pas non plus d'en suggérer un.



Ce livre est beaucoup moins technique que le précédent que j'ai lu, qui était « Repenser la pauvreté », et j'aurais préféré que ce livre aille plus loin dans les détails de chacun de ces programmes et dans la manière dont ils affectent les personnes réelles au lieu de présenter des statistiques générales. Cela remet en question de nombreuses perceptions que on a et, en ce sens, je suggère que ce livre puisse être lu par tout le monde.



Sur ce point, je conclurais en attribuant à ce livre un 3,5 sur 5.
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Repenser la pauvreté

Dans le débat actuel sur l’efficacité de l’aide au développement, le livre de Abhijit V . Banerjee et Esther Duflo apporte un changement de perspective salutaire et qui privilégie le pragmatisme.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Repenser la pauvreté

L'ouvrage que cet économiste indien signe aujourd'hui avec sa consoeur française Esther Duflo fourmille d'anecdotes montrant l'ingéniosité déployée par les plus démunis pour faire face à leur destin.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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