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Citations de Agnès Massion (29)


La rage ne pose pas de question.
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Agnès Massion
Mais au moins il était dans ses bras. Ainsi, au fil des interactions, Adrien associa le sursaut de frayeur avec l'attention de sa Mommy. Il commença à chercher à obtenir les cris de colère si bien récompensés.
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Adrien pleurait. Il pleurait de peur, de solitude, d'incompréhension. Alors maman revenait et criait. Puis repartait. Il lui fallait quelques minutes pour se remettre de la voie de tonnerre. Son cœur battait, sa gorge l'étouffait. Au moins, pendant ce temps, il ne ressentait plus cette horrible impression d'être seul. Hélas, les muscles se relâchaient, les battements se calmaient. Alors le bébé ne ressentait plus son corps. Il ressentait le rien. Le silence. Le noir. Le personne n'est là. Il recommençait à crier. Même si il savait que la voie de tonnerre allait lui éclater dessus.
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Les contours du cheval à bascule se dessinaient dans la pénombre, entourés de cubes en bois mâchouillés, d’une multitude de babioles en plastique trouvées dans les menus enfants McDonald et d’un Bugs Bunny géant avachi, sans doute gagné à une foire par quelqu’un disparu depuis longtemps. Des gens parlaient et riaient en bas. Adrien n’était pas seul. Mais il voulait qu’on vienne le chercher, aussi se mit-il à crier.
Après quinze minutes, il pleurait vraiment. On l’avait oublié. C’était difficile pour lui de comprendre qu’avec tout ce brouhaha, personne ne l’entendait. Il ne s’était endormi que vers quatre heures du matin. Ses parents ne s’attendaient pas à ce qu’il se réveille avant midi. Le temps passa. L’angoisse revint. Le bambin avait soif. Il mit son poing dans sa bouche et se mit à téter, les larmes coulant le long de son visage tout rond. Il pleura encore.

Adrien décida soudain de sortir de son lit-cage. Il se tint aux barreaux, balança sa petite jambe haut, très haut. Le pied s’accrocha sur la rambarde. Il tortilla son derrière, ce qui fit monter à ses narines une odeur désagréable. Petit à petit la jambe gagna du terrain et passa de l’autre côté. Il se hissa... et tomba à grand fracas sur le sol.
L’enfant se mit à hurler de peur et de douleur. Mais cette fois-ci, le bruit de la chute avait alerté les parents. La porte de la chambre s’ouvrit à la volée. Daddy était là ! Cela valait certainement la peur et la douleur, ça !
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Hirsch s'arrêta net. Hébété, il contempla la jeune femme dont la tête ensanglantée pendait. Elle s'était évanouie. Qu'avait-il fait ? Mais c'était de sa faute à elle ! Elle était rentrée dans son bureau. Elle fouillait dans ses secrets. Foutue fouille-merde ! Dans quelle situation elle l'avait mis ! Si elle sortait d'ici, elle porterait plainte.
C'était inenvisageable.
Elle ne pouvait pas sortir d'ici. Mais alors… aux violences s'ajouterait la séquestration. Il sortit de la pièce dans un état d'agitation incontrôlable. Comment se sortir de ce guêpier ? Cette femme devait mourir. C'était la seule solution. Bon Dieu ! Comment en était-il arrivé là ? Il arpenta son bureau. Tuer quelqu'un ! Il devenait fou ! Il s'assit brutalement dans son beau fauteuil présidentiel et mordit ses ongles. Et les ventes du vaccin qui diminuaient ! La peur d'une attaque bioterroriste avait fait long feu. Il avait besoin de plus d'argent, nom de Dieu ! Le projet Pandoravirus était sa dernière chance de prouver sa valeur de scientifique. à cinquante-cinq ans, il n'aurait plus d'autre opportunité.
Et en plus il avait cette fille sur les bras. Qu'en faire ?
Au troisième ongle raboté, le déclic se fit. Georg sourit. Lui ne tuerait pas. Mais quelqu'un d'autre pourrait le faire. Et obtenir par la même occasion le nom d'éventuels complices. Daoust ! Il était sûrement dans le coup. Il aurait dû se méfier quand le chercheur lui avait proposé de manger avec lui. D'ailleurs, il l'avait senti. C'était trop inhabituel.
Hirsch composa un numéro de téléphone. Un numéro qu'il avait appris par cœur, car son correspondant refusait toute trace écrite ou informatique de son existence. Et le gars ne plaisantait pas. Même s'il ne l'avait jamais vu, sa réputation de cruauté en cas de non-respect des contrats n'était plus à faire. C'était lui qui avait organisé le vol de virus, et aussi l'enlèvement des macaques. Redoutable. Efficace. On pouvait tout lui demander. Exactement la personne qu'il lui fallait.
Là-haut dans les Alpes, Siegfried regarda qui l'appelait. Hirsch. Un bon client. Que voulait-il, cette fois-ci ? Il décrocha.
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Ce sont des pirates et des assassins. Que crois-tu qu'ils feront dès qu'ils auront mis le pied sur les côtes ? Ils se réengageront pour piller et assassiner encore !
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- Je suis Arnaud Guillaume de Béarn, l’époux de dame Emma, annonça-t-il.
La jeune Provençale ferma les yeux, tandis que Centulle de Cucuror disait d’un air narquois :
- Je vous reconnais bien, messire. Vous êtes le demi-frère du vicomte Gaston. Et c’est donc votre époux, dame Emma ?
- C’est cela, affirma Emma en rougissant. Je… j’ai… hum…
- En quoi cela vous étonne-t-il ? fit le bâtard de Béarn en fronçant les sourcils.
- C’est que dame Emma nous a annoncé avoir épousé votre frère Loup, expliqua Chandos qui avait l’air de trouver l’histoire drôle.-
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Elle vivait cet âge ingrat où l’insouciance faisait place à l’instant même à la maussaderie, pour rebondir sur un éclat de rire irrépressible.
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Ayant expérimenté tant et plus la confrontation, il passa aux subtils moyens de détruire l'adulte de l'intérieur. Il devint doux, repentant, avouant qu'il ne comprenait pas, qu'il n'y arrivait pas.
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Adrien ne prit pas la peine de répondre. Il triomphait, ce qui lui donnait l'impression d'être vivant. Il pouvait tout supporter, cris, rejet, gifles. Tout sauf don vide intérieur. Ce qui ne manquait pas d'arriver dès qu'il était inactif. Le garçon n'avait pas acquis cette richesse intérieure qui incite à la paix. Ce trou l'empêchait de bâtir des relations sociales : il n'avait rien à apporter. Adrien ne connaissait que le brutalité psychique.
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L'enfant incapable de faire jouer son imagination, inapte à jouer seul, dans l'impossibilité d'entrer en réelle communication avec ses parents, ne trouvait que du vide.
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Connor faisait tout pour que l'enfant trouve du bonheur quelque part. Mais il n'y arrivait pas.
Les parents gâtaient leur fils en proportion de leur mal-être. Ils rejetaient les problèmes de violence sur l'incompétence de l'école. La situation se nouait de tous côtés.
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Elle le sortait de la classe s'il commençait à crier ou monter sur les tables, le mettant dans la position qu'il détestait le plus : subir l'indifférence.
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Ce genre de scène se répéta. Agression, punition, consolation larmoyante. C'était la cerise sur un gâteau déjà toxique.
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Les O'Brien parlaient de leur famille comme d'un havre de sécurité et d'ouverture d'esprit. Cependant ils étaient tristes et amers, Adrien le sentait bien, même s'il ne pouvait mettre des mots dessus. Mommy l'aimait bien mais elle l'avait abandonné. Daddy adorait son fils, mais Adrien lui gâchait la vie. L'enfant se développait dans un monde de mensonges. Les attitudes contredisaient les dires. Les paroles dissimulaient la vérité. Tout n'était que paradoxe et confusion.
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Le petit sursauta, avec cette délicieuse décharge d'adrénaline qui signifiait que sa mère allait s'occuper de lui. [...] Barbara ne se rendait pas compte que cette saute d'humeur sans clignotant enfonçait un peu plus son fils dans la confusion.
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Barbara tenait à ce que son fils ait la meilleure éducation du monde. Elle y avait sérieusement réfléchi et était persuadée qu'un enfant devait grandir en faisant ses propres expériences. Elle ne voulait pas le traumatiser avec des interdits. Ce qui rendait le gamin infernal partout où il passait. La jeune femme était furieuse contre ces gens malintentionnés qui se permettaient des remarques, et n'hésitait pas à partager son indignation avec Adrien. L'enfant apprenait à se défier d'une société qui les critiquait sans cesse.
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Il rencontrait tellement de gens qu'il lui était impossible de distinguer une personne d'une autre. Il m'y avait qu'une masse humaine sans affect.
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Agnès Massion
Je m'arrête à la hauteur d'une Oldsmobile des années soixante-dix, transformée en chambre à coucher. Devant, la propriétaire des lieux a aménagé un salon extérieur avec les sièges de la voiture, une table basse en planches clouées, une étagère avec les ustensiles de cuisine, le tout surmonté d'une bâche pour abriter de la pluie.
Une femme d'une quarantaine d'années, souriante, obèse, habillée de vêtements en tissu africain dévoilant la peau crème au chocolat de ses formes généreuses, est assise sur la banquette-arrière-canapé-d'extérieur. Elle est entourée de poules à qui elle jette des restes de pain de mie moisi. Ça caquette, ça se pique du bec, ça glousse, et la femme rit de bon cœur à chaque dispute de volatile. Elle lève la tête à mon arrivée.
— Tiens, Blanche-Neige ! fait-elle. Ça fait longtemps !
Elle m'énerve à m'appeler Blanche-Neige !
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Ses yeux sont d'un noir d'enfer, comme ceux de son frère jumeau. Mais je sais maintenant que les incubes et les succubes prennent la forme du désir le plus érotique de la personne qu'ils veulent séduire, et Daemon m'apparaît sous les traits d'un rêve sulfureux aux cheveux de jais et au regard brûlant. Kâli est sa copie faite femme. Elle est moulée dans une robe lie de vin au décolleté profond, mais à peu près décent. Ses formes sont tellement courbes qu'elle n'a pas besoin de rétrécir ses tenues pour captiver les regards. Elle porte des talons qui doivent mesurer près de douze centimètres, un rouge à lèvres sanglant, des sourcils en aile de corbeau et une expression de froideur malveillante. En tout cas quand elle m'observe. Je ne doute pas que ses traits se coulent dans du miel lorsqu'elle veut séduire. Je la salue :
— Kâli.
Elle m'observe un instant en silence, histoire de marquer sa supériorité. Mais je suis trop pleine de ressentiments pour que cela soit efficace. Elle a tué mon père, réussi à faire passer sa mort pour un suicide, et empoché sa fortune.
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