L’histoire prend fin, il ne reste plus rien
Qui mérite d’être mis en mémoire.
Que Dieu nous accorde la gloire céleste,
Avec les chérubins et les séraphins !
Le roman arrive ici à sa fin.
« Vous voudriez employer la main d’autrui
A tirer les marrons du feu !
Il agit en parfait sot et en insensé,
Celui qui vous suit dans cette folle entreprise,
Sachez-le, je n’en ferai pas autant,
Je ne battrai pas les buissons
Pour que vous vous repaissiez des moineaux.
La Renommée est une chose étonnante,
Elle ne connaît halte ni repos,
Elle a mille bouches pour parler,
Mille ailes pour voler,
Mille oreilles pour écouter
Si elle n’entendrait pas quelque prodige
Qu’elle pourrait répandre.
Tu m’as demandé grâce,
Tu m’as tout laissé, tout abandonné
Ce royaume avec la fille du roi.
J’aurais bien eu pitié de toi,
Tu n’y aurais pas perdu la vie,
Mais cet anneau me rappelle
Pallas que tu as tué.
Tu m’as causé un douloureux chagrin :
Enéas ne te tuera pas,
Mais Pallas se venge de toi.
Il s’agite et s’étire,
Se tourne et se retourne sans cesse ;
Jamais, cette nuit-là, il ne connut le sommeil,
Ses amours l’avaient plongé dans l’égarement.
Amour le faisait transpirer,
Amour le jetait dans l’inquiétude,
Le faisait se glacer et se pâmer,
Soupirer et tressaillir.
La mesure gouverne toutes choses :
Ni bien ni mal ne dure toujours ;
Fortune tourne en très peu de temps,
Tel rit le matin qui le soir pleure.
Il l’avait incité à aimer, sur son seul renom, la demoiselle au beau nom.