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Critiques de Alì Ehsani (29)
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Ali n’a que 8 ans lorsqu’il découvre les ruines de sa maison en rentrant de l’école. Kaboul est en guerre mais l’innocence de son enfance semblait l’avoir épargné jusque là. Mohammed, son grand frère, est désormais le seul responsable de son avenir. Maintenant que leur parent sont morts, ils choisissent de partir pour espérer une vie meilleure… Commencent alors pour ces deux garçons le long voyage des réfugiés…



Ali est un jeune homme comme ceux qu’on voit aux informations, un visage comme ceux qu’on ose à peine regarder sur les pleines pages des journaux. Ali est un jeune homme qui aujourd’hui a atteint son but et qui vit en Italie, poursuit des études, dort au chaud et mange à sa faim. Il fait partie de privilégiés et mesure sa chance.



Ce soir, on regardera les étoiles est le récit de son voyage. C’est une histoire émouvante, dure, violente et tristement réelle. Mais l’écriture est douce, fluide, illuminée par l’amour d’un frère, la gentillesse d’un voisin et les solidarités des réfugiés.



Cette histoire redonne toute l’humanité qui se cache derrière ses regards vides, ses visages noircis, ses vêtements déchirés. Ali fait revivre son enfance, son quartier, ses amitiés tout au long de ses souvenirs. Il se refuse à oublier le plat préféré de son père ou la couleur favorite de sa mère. La vie est pourtant si compliquée… Ne compter sur personne, ne pas faire confiance, regarder derrière soi, espérer plus loin, toujours…



Ce soir, on regardera les étoiles est un roman nécessaire. Pour ne pas fermer les yeux, pour écouter ces hommes qui bravent tous les dangers en espérant juste un peu de paix, de calme, de repos…
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Ce soir, on regardera les étoiles...

1997, à Kaboul, le petit Alì, huit ans, rentre de l'école. Arrivé chez lui, il ne comprend pas : sa maison "devrait être là, mais elle n'y est pas. Il n'y a qu'un amas informe de décombres." (Page 4). Après une longue attente, son frère Mohammed, âgé de dix-huit ans, arrive en pleurant. Leur papa et leur maman sont morts...un missile est tombé sur leur maison.

Ils n'ont plus de famille, pas d'argent, ils sont dans un pays en guerre. L'aîné veut donner une chance à son jeune frère de faire des études. Commence alors pour ces deux garçons, un périple extrêmement dangereux, en passant par le Pakistan, l'Iran, La Turquie, avec l'espoir d'arriver en Grèce, puis en Europe. Cinq ans plus tard, Alì est seul. Il tente d'entrer en Italie. Où est Mohammed ? Que lui est-il arrivé ?



Ce livre est d'une puissance émotionnelle très forte. Il m'a bouleversée.



Cette histoire est celle de l'auteur. Je ne sais pas quelle est la part vraie ni quelle est la part romancée, mais il s'agit du vécu de l'auteur. Il est ce petit Alì, qui n'a plus que son frère sur qui compter. Le sujet est brûlant. Cet exode raconté par des yeux d'enfant est poignant. Ce ne sont pas des images que l'on voit à la télé, ce sont des sentiments, des émotions, des peurs, des souffrances, mais aussi, des moments de joie, de l'espoir qui sont authentiques. La puissance des mots est plus forte que celle des images. Ce que le petit Alì ressent nous touche en plein cœur.



"Qu'est-ce ça veut dire "être résigné" ? Ça veut dire qu'ils ont oublié de voler de leurs propres ailes."(page 124) L'amour fraternel est émouvant. Ce jeune homme de dix-huit ans qui entreprend ce voyage pour donner une vie meilleure à son frère, qui essaie de rendre ce périple le moins difficile pour lui, qui essaie de le gâter, m'a fait penser à Guido, ce père juif, déporté avec son fils et qui transforme la vie au camp en un jeu, dans La vie est belle de Roberto Benigni (un film qui me fait pleurer à chaque fois que je le vois). Mohammed ne cache pas à Alì les dangers, mais lui offre des plaisirs, tels que celui de manger une glace.



Dans les pays traversés, les deux frères bénéficieront de mains tendues, mais rencontreront aussi des personnes peu scrupuleuses, subiront le racisme, le vol, la mort toujours présente. Les descriptions des tentatives de fuir, accrochés aux moteurs des camions, sont très précises, et j'ai vraiment ressenti ce que des personnes sont capables de faire pour fuir la guerre et avoir des papiers, pour vivre libres. "Les gens qui parlent des émigrés utilisent souvent le mot"désespérés", mais ce que moi je pense, aujourd'hui, à Rome, dans ma vie italienne, est qu'il n'y a rien de plus semblable à l'espoir que la décision d'émigrer : espoir d'arriver dans un monde meilleur, espoir de réussir, espoir de survivre, espoir de tenir bon, espoir d'un dénouement heureux, comme au cinéma."(page 185)



La narration utilisée rend la lecture poignante. Alì raconte son histoire avec son innocence d'enfant, à la première personne du singulier. Lorsqu'il parle de Mohammed, il s'adresse à lui, par le biais du pronom "tu", ce qui donne au texte une charge émotionnelle très forte.



Le sujet du livre n'est pas de créer de polémiques au sujet des migrants, mais de raconter le calvaire d'un enfant qui fuit la guerre. Ce roman ne donnera pas de pistes pour régler la situation des camps, mais les décrira de l'intérieur, en nous décrivant certaines situations choquantes, mais également des scènes de solidarité humaine. Ce soir, on regardera les étoiles... ne réglera pas le problème politique des migrants, mais fera tomber certains préjugés. Alì Ehsani ne dit pas que les pays européens doivent accueillir tout le monde, il nous raconte son histoire personnelle.



Le dimanche 4 Mars, je participerai au book-club sur la page Facebook Le cercle des lecteurs Belfond. Je sens que les discussions vont être très riches.

Merci beaucoup aux Éditions Belfond et au site Netgalley de m'avoir permis de lire ce Ce soir, on regardera les étoiles...


Lien : https://www.facebook.com/Val..
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Ce soir, on regardera les étoiles...

"Il est normal que tout être humain cherche désespérément à améliorer sa condition et, dans certains cas, partir est le seul moyen d’y arriver. "



Se je devais résumer ce témoignage en une seule phrase, ce serait celle là. Des témoignages sur les exilés dû à la guerre en Afghanistan, j'en ai lu plusieurs. La traversée plus que barbare des clandestins, leur conditions de voyage, le marché florissants et pervers des passeurs.



En quoi le témoignage d'Ali Ehsani serait il meilleur qu'un autre? Je dirais l'émotion et l'amour qui transpercent dans chacun ses mots. Ce témoignage est différent de ce que j'ai pu lire avec ce message d'espoir et surtout la naïveté et l'innocence d'Ali au moment où il quitte Kaboul. Ce n'est pas l'homme qui parle mais l'enfant de 8 ans qui se raccroche à son héros.

Ali ne raconte pas son périple dans les détails du point A au point B. Il nous offre avant tout des moments d'amour, de joie à Kaboul d'abord en période de guerre avec ses parents, son grand frère Mohammed et son meilleur ami Ahmed. Et puis au lieu de rentrer dans le pathos avec des détails sordides sur leur périple, il se concentre sur l'amour inconditionnel et le sacrifice de son frère, son héros pour qu'il ait une vie meilleure. Ce roman témoignage est plutôt une lettre ouverte adressée à Mohammed.

Dans le synopsis on sait qu'Ali a atteint son rêve, faire des études en Italie, mais quels chemins a t'il traversés, qu'a t'il perdu à cause de cette guerre.

A aucun moment, Ali nous fait ressentir la tension, la menace. Tout est observé et décrit par le regard d'un enfant innocent qui n'a pas peur de pleurer. Ali trop jeune pour vivre des expériences aussi traumatisantes et qui gardera espoir sous l'œil attentif de son grand frère.



Touchant. Emouvant. Un très beau message de liberté et de sécurité. Lisez ce très beau témoignage d'amour avant tout!

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Ce soir, on regardera les étoiles...

A Kaboul, en 1997, Ali, 8 ans, et son frère Mohammed, guère plus âgé, perdent leurs parents au cours d'un raid aérien. Désormais orphelins, ils sont accueillis par des amis mais l'aîné comprend vite qu'il faut fuir l'Afghanistan pour l'Europe. Ils traversent le Pakistan puis l'Iran, s'appuyant sur la solidarité de ceux qu'ils rencontrent et de leur famille mais ils sont arrêtés à la frontière turque et renvoyés en Iran. Ils renouvellent leur tentative et parviennent à Istanbul. Là-bas, Mohammed annonce à Ali qu'il va partir seul pour la Grèce et que quand il aura assez d'argent, il fera venir Ali auprès de lui mais il périt au cours de la traversée. Désormais livré à lui-même, Ali est aidé par une famille turque et quelque tard plus tard, il décide de tenter le voyage jusqu'en Grèce. Au terme d'aventures périlleuses, il arrive en Italie où il reprend des études.



Je remercie tout d'abord chaleureusement la maison d'éditions Belfond et son Book Club pour m'avoir offert ce roman et m'avoir donné l'opportunité de le découvrir en avant-première.

Ce n'est pas le premier livre que je lis sur ce thème, je pense notamment aux "Echoués" de Pascal Manoukian. La particularité de ce livre est que c'est un témoignage, quelque chose de vécu et non d'inventé et que c'est un enfant qui raconte son expérience, ce qui peut rendre celle-ci plus émouvante. J'ai apprécié cette histoire d'amitié entre deux frères qui est touchante et la solidarité présente tout au long de l'histoire.

Le récit est construit autour d'une alternance souvenirs de l'enfance/présent, ce qui n'est pas toujours facile à comprendre en revanche.

Ce récit nous donne à voir que le parcours choisi par les migrants vers l'Europe, encore plus quand il s'agit d'enfants, est loin d'être facile, il y a d'innombrables obstacles. Ces migrants vivent dans la peur d'être arrêtés pour être reconduits dans un pays où ils n'ont plus rien, il sont volés, abusés parfois, ils sont dans la misère la plus totale et ne laissent pas le lecteur indifférent.
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Au tout début, nous découvrons Alì, alors qu'il n'a que 8 ans. La guerre fait rage dans son pays, mais lui n'a connu que ça. Kaboul n'est pas épargnée par les bombes, ni par les conflits. Un jour qu'il revient de l'école, c'est sa maison qui a disparu... Décontenancé, il attend devant, convaincu que quelqu'un viendra le chercher. C'est son grand frère Mohammed qui le retrouve, affolé, et qui lui annonce que leurs parents sont morts... Suite à ça, les deux garçons vont devoir se débrouiller, être aidés par des proches tout en évitant d'être des poids pour des personnes qui ne possèdent déjà pas grand-chose.

Pour tenter d'être libres, et surtout de fuir un pays en guerre, Mohammed entraîne Alì dans un long périple : ils vont quitter l'Afghanistan pour aller en Iran, en Turquie, n'importe où. Refoulés, renvoyés au point de départ, ils n'abandonnent pourtant jamais.

Cinq plus tard, Alì est seul, tentant par tout les moyens d'atteindre l'Italie. Y parviendra-t-il ? A quel prix ? Et surtout, qu'est-il arrivé à son frère ?

Dans Ce soir, on regardera les étoiles, Alì Ehsani livre sa propre histoire. Je ne sais pas à quelle point elle est romancée, si des parties ont été modifiées ou enlevées, mais je dois dire que ce que j'en ai lu m'a vraiment serré le cœur, on ne peut pas être indifférent devant une histoire de ce genre ! En lisant Ce soir, on regardera les étoiles, je me suis mise à la place de toutes ces personnes, qui sont innocentes et qui ont eu le malheur de naître dans un pays en guerre, où il y a peu de travail, pas d'évolution, et surtout des personnes qui doivent vivre avec la peur au quotidien. La peur de mourir, de voir ses proches mourir, de voir son pays à feu et à sang, l'impuissance, la terreur... Une situation vécue par des milliers de personnes à travers la planète. Face à cela, que faire ?

Ce soir, on regardera les étoiles est évidemment un livre très sombre, j'ai été horrifié plusieurs fois, devant les souffrances et les situations que traverse Alì, mais heureusement il y a des moments où la vie montre qu'elle peut être belle, ou en tout cas plus paisibles.

On peut parfois apercevoir des étoiles au milieu des nuages.

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Comment résister à une invitation au bookclub du Cercle Belfond ? A ce jour les lectures proposées par Carine Verschaeve m'ont toujours enchantée et grâce à elle j'ai découvert des auteurs qui m'étaient jusqu’alors inconnus. Et un bookclub est une expérience à ne pas rater.

Nous voilà donc, avec ma binôme Gaelle, en route pour cette aventure sur les pas d' Alì Ehsani et son frère Mohamed des terres désolées d'Afganistan aux mirages des côtes Italiennes. Un long chemin semé d’embûches, de rêves, de doutes et d'espoir.

Comment suivre ce témoignage émouvant écho réel d'une tragédie sans en être bouleversée au point de devoir refermer ce livre par moments tellement certains passages vous retournent le coeur et l'âme.

Comment ne pas s'insurger contre la cruauté humaine et même contre l’indifférence des uns et des autres ?

L'histoire d'Alì Ehsani vous remet à votre juste place et quel que soit votre milieu social, car même au plus bas de l’échelle, nous sommes des nantis. Nous ne connaissons pas la peur des bombardements, ni la faim, ni la crainte d'être maltraités... la liste est longue.

C'est avec beaucoup d'émotions donc que nous suivons le périple de l'auteur et son frère Mohamed. Une bataille quotidienne pour survivre et se rapprocher de cette Europe au parfum d' Eldorado. Mais même bien avant que les migrants refluent par vagues vers les côtes Européennes, il n'a pas aisé de passer la barrière entre l' Asie et l' Europe. C'est un périple semé d’embûches, de peur, de sueur et de sang.

J'ai pleuré... souvent.

J'ai pleuré devant le manque d'humanité de l' Homme.

J'ai pleuré en voyant qu'il existe encore des Hommes et des Femmes prêts à des sacrifices pour en aider un autre plus malmené par la vie que lui, lui tendre la main, l’accueillir dans sa famille. Je voudrais être cet homme là.

J'ai été impressionnée par cette solidarité Afghane, par ce peuple démuni qui se serre les coudes, par sa fierté, sa volonté féroce d'offrir aux siens une vie meilleure.

J'ai pleuré devant la cupidité humaine, que ce soit celle des passeurs ou autres profiteurs du système qui profitent de la détresse d'autres humains.

J'ai pleuré devant les à priori (clandestins = voleurs, bagarreurs..., rien ne leur est épargné).

J'ai admiré le courage de l'auteur, sa ténacité, mais aussi celle de son frère Mohamed.

J'ai partagé les peurs, les doutes, l'espoir de protagonistes. Je suis tombée avec eux, me suis relevée aussi, vivant cette aventure comme si j'étais avec eux.

Oui l'auteur nous adresse un vivant et vibrant témoignage de ce récit d'exil qui ne laissera personne indifférent. Narré sous forme de dialogue et au présent, sorte de dédicace à son frère Mohamed disparu. L'auteur nous brosse un portrait très vivant de ses péripéties, favorisant par le mode narratif une proximité avec le lecteur. Le rythme est souple et agréable. Le tout est très digne. l'auteur ne sombre jamais dans le mélo et fait preuve de beaucoup de pudeur, sans compassion ni colère. Il nous fait partager les épreuves d’un déracinement, la violence du voyage, la peur et la pauvreté et la lente intégration.



« C’est dur, mais c’est mieux que chez nous ».



Des aventures somme toute incroyables pour un enfant de tout juste 8 ans quand il démarre ce voyage dans des conditions inimaginables. Il force notre respect par sa détermination sans faille, sa foi ardente et l'espoir qui se s’éteint jamais.

Un livre à transmettre à tous pour que chacun puisse s'interroger et remettre en question ses rancœurs envers tous ces migrants qui ne cherchent qu'à fuir des pays en guerre, où dans lesquels ils sont maltraités, qui ne rêvent que d'une vie meilleure.



« En Afghanistan, il y avait la guerre et je croyais que c’était partout pareil parce que je n’avais jamais rien vu d’autre. Tous les jours, un missile partait détruire quelque chose, même si on ne comprenait pas bien qui était contre qui. »



Merci Carine Verschaeve pour ce beau cadeau, merci Ali pour cette belle leçon d'humanité qui nous fait reflechir au sens des vrais valeurs.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Ce récit est tiré d’une histoire vraie: celle de l’auteur et de son frère Mohammed, devenus orphelins en 1997 lorsque leur maison fut bombardée. Ali Ehsani redevient, le temps du récit, ce petit garçon de huit ans qui doit fuir l’Afghanistan et raconte ce que voit, ce que ressent un enfant qui perd ses parents, qui fuit son pays, et qui surmonte des épreuves inhumaines.



C’est là toute la force du récit, cette voix d’enfant et ce regard naïf, perdu, d’un petit garçon qui ne se rend pas toujours compte de ce qu’il est en train d’accomplir et qui nous ouvre les yeux de manière discrète et sans jugement sur les conditions de vie des migrants.



Ce roman est d’une justesse remarquable. A la fois délicat et subtil, empreint d’émotion mais juste ce qu’il faut. Ni pathos, ni pitié. Juste le récit d’un petit garçon de huit ans qui raconte la vraie vie, les vraies épreuves de deux jeunes afghans orphelins qui fuient leur pays.



J’ai eu beaucoup de tendresse pour ces deux frères. Pour Mohammed, ce grand frère débordant d’amour pour son petit frère et très protecteur. Il endosse le rôle du père et de la mère, lourd tribut pour un jeune garçon même pas majeur. Pour Ali, petit bonhomme à peine âgé de huit ans, innocent, mais avec une force de caractère et un optimisme remarquables.



« Ce soir, on regardera les étoiles… » n’est pas seulement un témoignage. C’est également un hommage à Mohammed, une manière de remercier ce frère qui a permis à Ali d’avoir une vie meilleure.



Je conseille?



Une vraie claque, un ouvrage incontournable, unique, bouleversant…la liste des qualificatifs est longue. Pourtant, aucun ne peut vraiment décrire ce que j’ai ressenti à la lecture. Je ne dirai qu’une chose, merci Ali Ehsani pour ce petit bijou.




Lien : https://ladybookss.wordpress..
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Nous sommes en 1997 et la guerre sévit en Afghanistan. Mohammed et Alì habitent Kaboul avec leurs parents jusqu'au jour où ceux-ci mourront alors que leur maison sera détruite par une bombe. L'aîné, Mohammed, prend sous son aile son petit frère Alì qui n'a que huit ans et décide de l'emmener à l'extérieur du pays. Il veut suivre les conseils de son père et offrir une vie meilleure au plus jeune et pour y parvenir, le seul choix qui s'impose est d'atteindre l'Europe. Ainsi, Alì pourra faire des études!



Pour y parvenir, les garçons devront passer les frontières de différents pays, mais cela ne se fera pas sans embûches. Le chemin de la liberté est parfois difficile lorsqu'on est des clandestins...



Le parcours d'Alì m'a fait vivre toute une gamme d'émotions. Par moment, je suis passée de la tristesse, à l'incompréhension, mais aussi par la colère. Je ne veux pas entrer dans un débat politique, loin de là, mais n'empêche que les événements qu'a vécus Alì sont réels et cela m'a profondément touchée et parfois même révoltée! Nous ressentons les émotions vécues par nos deux protagonistes. Cette peur viscérale qui le dévore encore aujourd'hui, comment pourrait-on rester insensible? Impossible!



Au cours de son récit, l'auteur nous permet de rentrer dans son univers et de voir les événements sous ses yeux à lui. Cela crée une différence entre la réalité que vivent ces gens vis-à-vis ce que nous pouvons voir dans les médias. Et ce coup de poing que l'on reçoit en plein visage n'est pas sans heurt. Cela a radicalement changé mon point de vue, car il y a une différence entre ressentir de l'empathie pour ces gens et vouloir en faire plus pour les aider.



Le style de narration m'a particulièrement surprise. En premier lieu, ce sont les écrits d'un jeune homme qui se rappelle les événements sous l'œil de l'enfant qu'il était à l'époque. Le texte s'adresse avant tout à son frère Mohammed. Nous comprendrons en cours de lecture que celui-ci l'a quitté, mais après avoir parcouru tout ce chemin et envisageant celui qu'il lui reste à parcourir pour atteindre ses objectifs de vie, nous sentons qu'Alì continu sur le chemin de la vie non seulement pour lui-même, mais aussi pour son frère.



Les valeurs et l'amour qui transparaissent dans ce témoignage sont impressionnants. Deux jeunes hommes qui décident de traverser plusieurs pays en toute clandestinité sans jamais commettre d'actes répréhensibles et ce, malgré la malhonnêteté de plusieurs passeurs, c'est tout à leur honneur. Un récit poignant tant par les émotions qui nous fait vivre, mais aussi par le réalisme de cette vie si difficile pour tous les peuples qui vivent la guerre! Un parcours parsemé d'embûches, de peur, mais aussi de courage, de détermination et de résilience.


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Ce soir, on regardera les étoiles...

Imaginez un seul instant, n'avoir connu que la guerre, de rentrer de l'école et découvrir que votre maison a disparue. Littéralement. Que feriez-vous ?Paraît-il que votre pays était magnifique, que la musique pénétrait les maisons, que les cinémas peuplaient les villes, que la nourriture était abondante. Seulement aujourd'hui, accompagné de votre frère, le peu d'avenir qu'il vous reste n'est qu'un infime espoir de gagner une autre terre. Une terre où les bombes ne pleuvent plus, où les hommes ne se font pas tuer pour leur ethnie, où l'éducation n'est pas une chimère. C'est le quotidien d'Ali, garçon de huit ans, qui nous raconte son incroyable épopée de l’Afghanistan au Pakistan, de l'Iran en Turquie pour atteindre une Europe tombée en désamour. Désormais diplômé en droit en Italie, Ali Ehsani bouleverse. Comme un cri jeté contre l'injustice d'un monde en perdition écrit avec tellement de pudeur, on ne peut ressortir qu'ébranlé de ce roman.

Je ne remercierais jamais assez Carine Verschaeve des éditions Belfond pour l'envoi de ce livre déchirant. Le Book Club du 4 mars promet être riche d'échanges... !



Kaboul malgré le quotidien de la guerre, Ali huit ans, est un enfant heureux. Des parents aimants, un frère protecteur, un meilleur ami complice, il n'en faut pas plus à cet enfant pour mener une vie somme toute agréable malgré les jours de disette. Seulement un soir, au retour de l'école, sa maison a été bombardée. Et ses parents avec. C'est avec son grand frère Mohammed, qu'il prend la route vers d'autres cieux. Sans autre famille et sans argent, ces frères vont faire l'expérience des passeurs, des caches, des marches interminables pour d'abord trouver refuge au Pakistan, puis en Iran et en Turquie. En voulant honorer le souhait de leur père d'offrir une éducation à Ali, Mohammed tente de partir travailler en Grèce. Cinq ans plus tard, c'est au tour d'Ali d'espérer atteindre l'Europe. Destination : l'Italie. Seul depuis la disparition de son frère, le garçon tente tant bien que mal de survivre dans ce monde. Qu'est-il arrivé ? Quel avenir s'offre à lui ? 



Roman cruellement actuel, je ne saurais vous dire quel a été le plus insupportable. La banalisation d'un quotidien bercé par la guerre ? Le déracinement et le parcours d'un enfant réfugié malgré lui ? L'exploitation et la violence des situations ? 



Comme un récit témoin pour son frère accentué par l'utilisation du "tu", l'auteur livre avant tout une histoire fraternelle. Divisé entre les souvenirs d'une époque révolue et ce périple inhumain, entre famille et réconfort contre incertitude et solitude, on assiste à une alternance entre individualisme et solidarité. 



Pour ce frère qui lui a tout donné, qui l'a protégé, qui l'a encouragé, Ali témoigne certes de la cruauté, mais livre également un brûlant message d'amour et d'humanité. Au-delà de la barbarie qu'il a subi, il a choisit de mettre en avant les incroyables rencontres qu'il a fait. Le drame est ainsi supplanté par l'optimisme et l'espoir qui grandit à chaque page. Lumineux !



Avec une vision intérieure et non politique du récit, je n'ai pu empêcher les images du petit écran de venir à moi. En assistant tous les jours ou presque, aux flots de vidéos, on en oublie de tendre la parole. Regarder, oui, mais écouter ? Car il est facile d'entendre telle ou telle personne donner son avis, mais il l'est moins d'écouter les principaux concernés. En dénonçant avec retenue l'exploitation humaine, l'Europe hypocrite, je suis admirative. Admirative d'un homme qui n'a pas succombé à la colère, qui n'a pas cédé à la facilité ni la victimisation. Alors sachez Mr Ehsani que moi, je suis et resterais en colère pour deux, fâchée contre des gouvernements corrompus et toutes personnes qui bafoues les droits humains. Vous êtes un exemple d'intelligence, plus que certains citoyens en règle.



Un roman choc, émouvant et précieux d'un enfant résolu devenu un homme libre. 



Un thé noir ? Oui, mais un Earl Grey, comme le préféré de la maman d'Ali, accompagné d'une glace, des tas de glaces...pour le comprendre il vous faudra lire le roman !


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Un très bon roman qui attendait sagement pour être lu

Un challenge en fût l occasion

Comment ne pas être émue par le récit de ce petit garçon

Une histoire de plus d émigration pensez vous

Celle ci est écrite simplement sans parti pris et sans misérabilisme

Une très belle découverte d un livre dont on n a pas beaucoup parlé dommage
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Ce soir, on regardera les étoiles...

J’ai immédiatement accroché sur le résumé et j’étais curieuse de découvrir l’histoire d’Alì Ehsani. En effet, il s’agit d’un roman autobiographique dans lequel l’auteur nous raconte son enfance à Kaboul (marquée par les clivages ethniques, les bombes et la charria des Talibans – ces hommes en noir arborant Kalachnikov et matraques, qu’Ali ne comprend pas – ), puis son difficile exil vers l’Europe.

Par la force des choses, il va devoir tout laisser derrière lui et fuir son pays ravagé avec son grand frère à la quête d’un monde meilleur. S’en suit dès lors un véritable parcours du combattant sur les routes et les mers, de Kaboul à Rome, qui va se prolonger sur de nombreuses années et voler l’innocence d’Alì.

Au cours de cet exil, Alì nous dresse le portrait de la communauté Afghane, pleine de solidarité et d’entraide : touche de lumière et d’espoir au coeur de cette sombre réalité.

Avec ce roman, Alì Ehsani rend également un très bel hommage à son grand frère Mohammed, un personnage hors du commun qui prend en charge ses responsabilités avec beaucoup de courage et devient le guide et le protecteur d’Alì. Il essaye de garder espoir pour son petit frère et lui, tout en s’acharnant à préserver l’innocence et l’insouciance d’enfant d’Alì.

J’ai adoré ce roman qui m’a beaucoup touché. La plume d’Alì Ehsani est sincère, dépourvue de fioritures littéraires : comme s’il nous écrivait une longue lettre chargée de souvenirs (les bons comme les mauvais).

Le fait que cette histoire soit racontée du point de vue d’un enfant avec des mots simples et une conception pure et naïve contraste fortement avec les drames vécus par ces réfugiés politiques, ces migrants économiques qui souhaitent simplement un avenir et une chance qui tarde à venir.

Cette histoire m’a souvent émue aux larmes et m’a permis d’ouvrir les yeux sur ces personnes qui vivent l’enfer et que l’on croise chaque jour sans vraiment les voir. Elle m’a donné envie de faire bouger les choses et d’en parler autour de moi.

En bref : un joli coup de coeur et un livre à mettre entre toutes les mains!
Lien : https://thecosmicsam.com
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Ce livre est une pépite ! Il est terrible mais l'auteur a su raconter son parcours tout en émotion, sans en faire des tonnes sur l'horreur (dont on a bien conscience), et avec toujours en ligne de mire beaucoup d'espoir et d'espérance.

Avant de démarrer ma lecture, je n'avais pas relu la 4ème de couverture et je ne me souvenais plus que c'était une autobiographie. Quand j'ai fait le rapprochement après quelques chapitres, j'en ai été que plus bouleversée.

Comment cet enfant, âgé de 8 ans a-t-il pu subir tout ça, vivre tout ça, sans parents, sans manger à sa fin, sans jamais se plaindre, sans jamais perdre confiance en son frère... J'en suis encore toute retournée...

Ce livre est aussi une belle histoire d'humanité, de générosité et de solidarité.

C'est un témoignage à lire absolument, à faire lire à tous car on ne doit jamais oublier ces atrocités qui restent un sujet toujours plus que d'actualité, totalement inadmissibles et intolérables !!
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Je tiens à remercier tout d’abord les éditions Belfond pour l’envoi de ce livre



Le malheur du monde peut d’abord être le malheur d’un enfant tel est le cas d’Ali qui perd ses parents et sa maison n’est plus qu’une ruine. Ali et son grand frère Mohammed sont turkmènes , les talibans arrêtent les turkmènes et les envoient au combat. Ali n’a jamais vu de talibans mais il en a très peur. Désemparé et ayant tout perdu mais avec une bonne dose d’énergie et un optimiste déraisonnable Mohammed décide de quitter Kaboul pour un avenir meilleur. Ali alors âgé de 8 ans ne sait pas encore que son voyage durera cinq longues années pour rejoindre l’Italie. Deux parties ressortent très nettement de ce récit, dans la première partie, Ali est avec son frère, il raconte son histoire avec des yeux de petit garçon, l’écriture est presque enfantine. Les journées sont très éprouvantes pour un très jeune garçon, il fait chaud, il a faim, il a soif, il lui arrive même de creuser la terre pour en extraire l’humidité, il nous décrit la médiocrité des passeurs et leur cruelle réalité. Ces moments qui sont d’une grande dureté sont ponctués de souvenirs joyeux et intimes, il se souvient des bons moments passés avec son ami Ahmed, il voit le visage souriant de son père et celui de sa mère, il se rappelle les saveurs des plats cuisinés en famille. Tous ces souvenirs allègent le récit pour le rendre plus supportable aux yeux d’un enfant. Dans la seconde partie, Ali se retrouve seul face à son destin, il est adolescent mais devient peu à peu un homme et son écriture elle aussi mûrit. Ali a toujours très peur ; nous partageons ses frayeurs et ses craintes. C’est un texte fort, pas du tout amer ni haineux, il est presque tendre. Les décors, les personnes, les actions sont bâties en fonction de son regard d’enfant et de son regard de jeune garçon qui souffre et qui se tait. Il fait aussi de belles rencontres avec des hommes et des femmes qui l’aideront à avancer. Dans un coin du roman Ali nous dévoile les splendeurs d’Istanbul , il s’émerveille de la magie de cette ville malgré toute la crainte qu’il a en lui. C’est le paysage intime d’Ali Ehsani.

Ce récit me rappelle deux ouvrages, le premier est celui de Louis de Bernières avec son très beau roman « des oiseaux sans ailes ». Déjà à la fin de l’empire ottoman, il y a des déplacements de populations « tous ces peuples subissent la violence et la folie des hommes, ils sont déplacés pour toujours vers une terre dont ils ignorent tout » c’est l’histoire de Philothéi et d’ Ibrahim qui sont emportés dans la tourmente de l’histoire de la Turquie et de la Grèce. Le second est un récit d’Andrée Chédid où tous les personnages ont une grande envie de vivre malgré les dangers de la guerre au Liban.

Avec « Ce soir on regardera les étoiles » l’enracinement et l’universalité sont les maîtres-mots de ce personnage époustouflant de gentillesse et d’humanité malgré les privations et la dureté de la vie. C’est un roman plein d’espérance à mettre entre toutes les mains.


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Ce soir, on regardera les étoiles...

En prévision du Book-club du 4 mars, j’ai reçu ce livre. Je remercie les éditions Belfond pour leur générosité et leur confiance. En découvrant le résumé de ce roman, je me suis dit : Waouh, cette lecture promet d’être émouvante et difficile… je sors complètement de ma zone de confort, n’ayant jamais rien lu sur ce sujet. Par contre, j’ai énormément entendu parler du livre « Dans la mer, il y a des crocodiles : l’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari » dont l’histoire est sensiblement la même.



A la mort de leurs parents, Mohamed 18 a,s et son petit frère Ali 8 ans, fuient l’Afghanistan en guerre. Le schéma narratif m’a énormément plu. Nous les suivons à travers les yeux de cet enfant, encore naïf et innocent. Ses réflexions m’ont poussé à sourire parfois mais m’ont surtout pincé le cœur. Il ne croit pas à la mort de ses parents : son papa et sa maman vont revenir ! Forcément ! Il est dans le déni parce qu’il est trop jeune pour supporter l’horreur de la situation. J’ai aimé le fait qu’il s’adresse à son frère à la seconde personne comme si tout le roman s’adressait à lui. Si au départ cela peut surprendre, cela rend l’histoire beaucoup plus vivante et réelle. L’explication vient un peu plus tard et donne tout son sens à cette particularité.



Ce roman retrace ce périple à travers 5 pays : l’Afghanistan, le Pakistan, l’Iran, la Turquie, la Grèce et enfin l’Italie. Des milliers de kilomètres avec la promesse au bout du chemin de trouver la paix. C’est une magnifique quête de liberté correspondant pour le jeune Ali au passage de l’enfance à l’age adulte même si c’est beaucoup trop tôt et beaucoup trop brutal !



Le maitre mot de ce récit est l’émotion : devant ces enfants obligés de fuir la guerre, devant l’injustice et le manque d’humanité mais aussi devant l’entraide et la solidarité. Pendant leur voyage, ils vont rencontrer des personnes extraordinaires qui vont les aider… Une belle preuve d’humanité !

Ce livre casse l’image, souvent négative il faut l’avouer, des migrants qui se battent tous les jours pour leur survie et la promesse d’une vie meilleure.



En écrivant ces mots quelques jours après avoir achevé ce roman, je suis encore sans voix. Il est poignant, révoltant, émouvant. Ce fut un réel électrochoc pour moi. Une magnifique leçon de vie qui ouvre les yeux et permet de se remettre en question.



Un livre à découvrir absolument !
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Pour Ali qui n’a jamais connu de temps meilleur que la guerre, les bombardements à Kaboul font partie de son quotidien. Un jour, à son retour de l’école, il découvre que sa maison a été détruite. Ses parents sont morts, il ne lui reste que Mohammed, son grand frère. Ce dernier prend la décision de fuir l’Afghanistan pour leur offrir une vie meilleure.



"Je ne la vois pas. Je ne comprends pas. Elle devrait être là, mais elle n’y est pas. Il n’y a qu’un amas informe de décombres. Je me dis que j’ai dû me perdre : est-ce que ça m’est déjà arrivé ? Jamais, autant que je m’en souvienne. Je m’assieds sagement sur un muret : quelqu’un viendra forcément me chercher."



Ali Ehsani nous raconte ce long périple comme il s’en souvient et comme il l’a vécu, avec ses yeux d’enfant, du haut de ses seulement huit ans au début de ce long et dangereux voyage. Le roman s’ouvre sur le jour où il tente de passer en Italie, accroché sous un camion. Il a alors treize ans. Il est seul désormais. Qu’est-il arrivé à Mohammed ? Au fil des pages, nous découvrons ce qu’il s’est passé entre le bombardement de leur maison et ce jour où Ali se retrouve seul.



"– Nous sommes comme les oiseaux, as-tu dit.

– Pourquoi ?

– Parce que les oiseaux volent là où ils veulent et nous, on va voler très loin."



Le récit est poignant. Bouleversant. L’exode est terrible. Dangereuse. Les conditions de vie inhumaines. A chaque instant, ils risquent de mourir, mais ils sont animés par l’espoir de vivre enfin des jours meilleurs. Ils sont prêts à tout. A chaque étape du voyage, ils doivent faire confiance à des inconnus, trouver un endroit où se cacher et se reposer. Souvent ils doivent aussi travailler. Sans se faire remarquer. Parce qu’ils ne sont que clandestins, ils n’ont pas le droit d’être là. Pour pouvoir continuer leur route, aller au bout de leur rêve.



Que d’émotions dans ce roman. J’ai eu tellement peur pour Ali et Mohammed, à chaque instant. J’ai aussi été impressionnée par le courage, la détermination et la persévérance de ce grand frère si protecteur envers son petit frère. On ressent fortement l’amour qui les unit et leur permet de survivre et d’avancer. Ce qui est aussi très marquant c’est la vitesse à laquelle Ali grandit. Mohammed essaie pourtant de le préserver (cela m’a fait penser à La vie est belle de Roberto Benigni par moment) mais le monde de l’enfance le quitte, malgré lui, malgré eux, très rapidement pour celui de la réalité des adultes dans ce contexte particulier de guerre. Impossible de conserver sa candeur quand on vit dans des conditions extrêmes, entre guerre, exil et clandestinité. L’espoir est finalement plus fort que la peur, la peur de mourir.



"Nous avions tous un peu peur. Nous ne le disions pas mais nous avions peur."



Ce soir on regardera les étoiles, en plus d’être le récit d’un exil, est aussi un roman initiatique. Ali se construit et apprend durant ce dangereux voyage. Toujours la peur au ventre, il essaie de profiter de petits instants de bonheur au fil des rencontres. De petit garçon insouciant, il devient un adulte qui a perdu son innocence.



Un livre que je recommande, un livre qui nous montre l’espoir des migrants à la recherche d’une vie simple, juste meilleure que leur quotidien sous les bombes. Un récit qui interroge, mais plus tout qui dénonce l’atrocité de la guerre et les conditions de vie et de fuite des migrants. Un témoignage puissant. Bouleversant. Un roman de l’espoir.



Merci encore aux éditions Belfond et à Netgalley pour l’envoi de cet ebook.
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Un roman/témoignage particulièrement bouleversant sur un duo de jeunes frères prêts à tout pour quitter la guerre en Afghanistan avec l'espoir d'une vie meilleure. Ce livre trouve forcément un écho dans l'actualité avec les préoccupations que l'on partage autour des migrants.

Un livre qui pousse à adopter un autre regard sur ceux qui sont prêts à tout quitter et qui - loin d'être désespérés - sont au contraire les personnes les plus pleines d'espoir qui soient.

Encore merci au Cercle Belfond pour cette découverte !
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Magnifique témoignage d’un jeune Afghan qui fuit, à l’âge de 8 ans en compagnie de son grand frère, en 1998, son pays et la guerre.

Alì EHSANI raconte avec beaucoup de pudeur le chemin qui de Kaboul, à travers le Pakistan, l’Iran, la Turquie, la Grèce, le conduira en 5 longues années en Italie. Son histoire écrite en collaboration avec le journaliste Francesco CASOLO est comme une longue lettre à Mohamed, ce grand frère qui l’a conduit sur le chemin de la liberté. C’est la voix de l’enfant avec toute sa naïveté que nous entendons.

C’est aussi un très émouvant hommage à ce frère qui l’a protégé et guidé. Cet un humble Afghan qui n’avait fait aucune étude avait pour seule richesse son l’intelligence et ses qualités de cœur. Il a permis à Ali de conquérir cette liberté qui passait par des études en Europe.

Paru dans la collection Le cercle de Belfond, plus habituée aux romans féminins, j’ai bien failli rater ce récit passionnant qui me fera regarder différemment ces déracinés que l’on croise sans les regarder dans nos rues .

Voilà un texte coup de poing que je ne suis pas prête d’oublier.

A faire lire aux jeunes et moins jeunes.



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Ce soir, on regardera les étoiles...

Cette lecture fût une très belle lecture. Emouvante et originale dans l'écriture, j'ai pris beaucoup de plaisir malgré la dureté du sujet.

Ali et son frère Mohammed vivaient à Kaboul, ils n'étaient pas riches mais ils n'étaient pas malheureux. Entourés de leurs parents et malgré les difficultés, ils vivaient leurs vies d'enfants. Jusqu'à ce que la guerre leur arrache leurs parents et leur maison... Et là, leur vie a pris une autre tournure.

"Il est normal que tout être humain cherche à améliorer sa condition et, dans certains cas, partir est le seul moyen d'y arriver".

Et c'est ce voyage, cette quête d'un avenir meilleur que l'auteur qui, n'est autre qu'Ali, nous raconte. Et c'est un voyage difficile. Déjà dès le second chapitre on découvre que les deux frères ont été séparés. Et c'est là que l'originalité de l'écriture se révèle. C'est Ali qui parle et qui s'adresse à son frère. On a l'impression de lire une longue lettre et c'est très plaisant à lire.

Alternant des passages où les 2 frères sont ensemble et d'autres où Ali est tout seul le périple de nos petits orphelins est peuplé de rencontres bonnes ou mauvaises, d'espoirs, de désillusions mais toujours avec force et courage. Ils ne se plaignent jamais, ne s’appesantissent pas sur leurs malheurs, ce sont même des souvenirs heureux de leur passé qu'Ali nous raconte.

"Ici, il n'y a de place que pour l'avenir, nous avons laissé derrière nous un monceau de décombres, de peur et de douleur dont personne n'a envie de parler."

L'auteur qui n'est autre qu'Ali, ce petit garçon fort attachant, nous livre un témoignage très émouvant qui montre, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, ce que doivent subir tous ces gens qui n'ont d'autre choix que de tout tenter et même au péril de leur vie, pour espérer avoir une vie meilleure. C'est un magnifique roman qui nous montre l'immigration par l'autre bout de la lorgnette.

Profondément touchant et édifiant c'est un roman à lire assurément et à faire lire au plus grand nombre.
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Né à Kaboul en 1989, Alì Ehsani a dû fuir l'Afghanistan en 1998 après la mort de ses parents. Diplômé en droit, il vit en Italie où il s'investit auprès des écoles pour sensibiliser les élèves à la réalité du parcours des migrants. Coauteur du livre, Francesco Casolo est réalisateur et professeur d'histoire du cinéma à Milan.

Après la disparition de sa maison et de ses parents dans un bombardement, Alì, huit ans, quitte l’Afghanistan avec son frère Mohammed. Direction l’Iran, d’abord, puis la Turquie, la Méditerranée qu’ils traversent dans l’espoir de rejoindre ensuite les côtes italiennes. Mais avant de trouver asile en Europe, Alì et son frère devront surmonter tous les dangers : le froid, la faim, mais aussi la corruption, la cruauté des passeurs, et la noyade à laquelle le jeune garçon échappe d’ailleurs de justesse… Sur cet interminable et épuisant chemin d’exil, ils feront aussi des rencontres formidables, qui jetteront un peu de lumière sur ce cauchemar qui durera cinq longues années.

L’histoire extraordinaire histoire d’Alì et Mohammed est celle de réfugiés ordinaires, celles de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qui, s’accrochant à l’espoir d’une vie meilleure, sont prêts à braver la mort. Une histoire poignante, qui illustre les conditions de voyage des migrants et explique les conséquences de ce départ forcé sur leur vie de tous les jours.

Après un premier élan de compassion, de solidarité et de fraternité, les inquiétudes, tout comme les réticences s’expriment. De multiples questions émergent : l’Europe a-t-elle la capacité d’accueillir cet afflux soudain de migrants et de réfugiés ? Les murs et les frontières sont-ils utiles ? Ne vaudrait-il pas mieux finalement aider les personnes déplacées à rester chez elles ? Le témoignage d’Alì n’a pas la prétention de d’apporter des réponses à ce problème politique et social mais il a au moins le mérite de démonter les préjugés et de donner des noms et des visages à ces migrants que l’on essaie trop souvent de rendre « invisibles ». Ce n’est déjà pas si mal !

Ce soir, on regardera les étoiles… est un témoignage juste et émouvant sur un sujet d’actualité, entre drame humain et polémique publique, qui nous concerne tous. Un récit indispensable, à partager le plus largement possible !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Ce soir, on regardera les étoiles...

Mon cher lecteur, ce livre, ce roman est une pépite que je te conseille tout simplement pour te mettre à la place d’un petit garçon de 8 ans, Alì et de son frère Mohammed 18 ans quand ils doivent partir de Kaboul.

Plus rien ne les retient, leurs parents sont décédés sous les bombes en pleine journée.

Alì ne le comprend pas ; pour lui la guerre c’est son quotidien ; il a toujours connu ce bruit, ces maisons qui disparaissaient ; pour lui la guerre c’est dans tous les pays pareil.

C’est un petit bonhomme joyeux, innocent comme tous les enfants du monde de cet âge.

Il s’amuse avec son ami Ahmed, il voudrait aussi pouvoir passer du temps avec son papa en tête à tête comme Mohammed le fait pour aller aider son père au travail, mais le papa d’Ali veut qu’il travaille bien à l’école, qu’il ait une situation et c’est le rôle de frère aîné de se sacrifier pour sa famille.



Quand les parents décèdent, Mohammed va jouer le rôle de père et de mère pour Alì, ils ne peuvent rester à Kaboul ; là leurs seules possibilités c’est : ou la mort ou se faire arrêter et devenir un enfant-soldat.

Il veut offrir une chance à Alì et honorer la promesse faite à son père qu’Alì continuera l’école.



Il le poussera tout au long de ce voyage harassant, dangereux en l’encourageant, en le faisant rire ou en lui racontant des histoires pour que ce petit bonhomme ne comprenne pas pourquoi les Patchouns ont de la chance, car ils sont d’une croyance différente, admise par les talibans, qu’avant de pouvoir arriver en Iran ils vont devoir passer par Kandahar puis par le Pakistan. Tout ce que son frère lui promet c’est qu’ils sont comme les oiseaux.

Arrivés à Istanbul, les frères vont être séparés. Alì continuera son voyage jusqu’en Grèce puis jusqu’en Italie.



"Qui me donnera à manger, qui me soignera quand j’aurai de la fièvre, si je trouverai quelqu’un qui aura le temps, je n’ai pas d’ami, je n’ai rien et je ne pense pas cela dans un moment découragement, c’est la pure vérité, un fait avéré"



Comment vous dire à quel point ce livre m’a serré le cœur ?



La détresse que tu sens dans les recommandations de Mohammed à son frère (ne bouge pas, ne fais pas de bruit, ne t’éloigne pas de moi) tu les prends en pleine poitrine, il a tellement peur pour son petit frère, il fait tout pour lui, jamais il ne lui montre la moindre tristesse, mais toujours l’espoir, le but d’y arriver.

Pour se rappeler de leurs parents et passer le temps, ils se posent tour à tour des questions simples, mais quand toi tu les lis tu comprends la peur qu’ils ont de les oublier ; d’ailleurs, un passage m’a vraiment secouée ; c’est quand Alì ne sait plus le nom de son papa.

Il l’a toujours appelé papa jamais par son prénom.

Ils se rappellent le Kaboul d’autrefois avant la guerre, avant la naissance de Alì, quand leurs parents se sont rencontrés, que les rues étaient animées, la musique encore jouée, le cinéma ouvert maintenant, plus rien n’existe, plus d’eau ni d’électricité ; le régime des talibans ne permet plus rien de tout cela.

Quand je lisais ce roman, je me suis dit que l’on ne se rendait pas compte de la chance que nous avions, le confort on le considère comme un acquis ; ces gens ; eux aussi ; ils ont eu le confort et du jour au lendemain ils vivent dans un pays où tout n’est que violence ; où aller à l’école est dangereux, tellement dangereux que les instituteurs sont armés de Kalachnikov.



Il y aura au cours de leur long périple des gens qui vont abuser de la misère humaine, ces passeurs sans scrupules et d’autres qui ont encore le cœur ouvert comme Bekir et Nuragica ; des Kurdes qui ont tout recommencé à Istanbul et seront quelque temps des parents de remplacement, les « oncles » Jamal et Enaiath, un moment où Mohammed pourra se faire de l’argent pour continuer leur voyage en vendant des sacs au bazar de Téhéran.

Il y a aussi la solidarité entre Irakiens, ceux qui ont réussi et ceux qui sont refoulés, tous se souviennent de leur pays sans amertume, mais les larmes dans la voix en se rappelant ceux qu’ils ont laissés aux pays.



Ce livre met fin à tous les préjugés, je n’en avais pas, mais les mots sont plus forts que les armes et j’espère vraiment que les gens, un grand nombre de lecteurs le liront, qu’ils comprendront la désinformation qui circule et ce qu’est la réalité de terrain ; les organisations mafieuses qui profitent des réfugiés ; bien sûr, il y a aussi de bonnes organisations, mais ces gens sont traités pires que des animaux.



Ils n’ont rien demandé, ils sont des êtres humains comme toi, comme moi, ils ne sont justes pas de la bonne branche de l’Islam ou de la bonne caste.

Dans le cas de Alì et Mohammed, ils sont turkmènes, une branche de la religion musulmane (Wikipedia) la pire pour les talibans, des rats que l’on écrase, de la vermine à faire disparaître.



Peut-être que quand tu croiseras un jour un réfugié tu ne te diras pas de suite encore un voleur et que tu changeras de trottoir, mais qu’au contraire tu lui souriras, tu lui tendras la main. Ces gens ne demandent pas grand-chose.



"Les gens qui parlent des émigrés utilisent souvent le mot "désespérés”, mais ce que moi, je pense, aujourd’hui, c’est qu’il n’y a rien de plus semblable à l’espoir que la décision d’émigrer : espoir d’arriver dans un endroit meilleur, espoir de réussir, espoir de survivre, espoir de tenir bon, espoir d’un dénouement heureux comme au cinéma. Il est normal que tout être humain cherche désespérément à améliorer sa condition et, dans certains cas, partir est le seul moyen d’y arriver"



C’est un récit d’une très grande humanité, plein d’humilité et d’amour que Alì Ehsani nous livre. Entre chaque page surgit la lumière des étoiles, ce regard de petit garçon inquiet, mais heureux quand même, car non seulement Mohammed a réussi à quitter Kaboul, mais a préservé l’âme innocente de son petit frère.

Un petit frère qui a les yeux ébahis de voir la lumière partout, qui a peur de cette eau qui coule des douches, Alì qui n’en revient pas que les gens se baladent sans avoir peur, hommes et femmes ensembles dans les rues.

Tout cela est nouveau pour lui, la télévision, le cinéma, des billes, un vélo ou même juste un cornet de glace.



"Le moment le plus dur de ma vie a été celui où j’ai pensé avoir fait tant de route pour rejoindre une terre promise qui n’existait que dans nos têtes "



Un roman d’une incroyable beauté renforcée par la narration en tutoiement, Alì Ehsani se livre à son frère, il lui raconte avec son regard d’adulte ce qu’il comprenait à ce moment-là et ce qu’il a compris désormais. Comme s’il lui écrivait une lettre pour lui raconter tout ce qu’il a compris désormais et ce dont il se souvient.



" Selon moi, tu rêvais d’avoir une vie sans peur, ce à quoi tout le monde aspirait"



C’est un cri d’amour et de reconnaissance à ce frère qui l’a mené au but fixé depuis tant d’années : reprendre l’école et faire des études dans un pays où ce n’est pas les bombes qui ornent le ciel, mais les astres lumineux, le soleil et les étoiles


Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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