" Travaille bien à l'école, fais de bonnes études, décroche un bon job, rencontre un homme avec un une bonne situation, marie-toi, fais des enfants .."(...) Nous venions de réaliser qu'il ne s'agissait pas de la recette magique du bonheur mais plutôt de celle de la réussite sociale.
Oui, ma vie est belle, mais comme le dit une copine: "Il ne faut jamais juger l'Indien tant que tu n'as pas passé quinze jours dans ses mocassins ".
Ce film l'avait marquée. Il démontrait que la plupart des hommes ne modifient leurs habitudes que lorsqu'ils sont au pied du mur . Seule la motivation d'une perte conséquente justifie un effort de leur part .
- Nous n'avons pas vraiment de vies à problèmes et, pourtant, on ne s'en sort pas . Nos jobs ont pris une telle part dans nos vies que ce n'est pas sans consèquenses : stress, fatigue, agressivité ...
Aujourd'hui je suis convaincue d'une chose : tu ne peux pas changer une personne. Elle a beau faire des efforts pour " acheter la paix " te faire plaisir,la durée sera courte, le naturel reviendra au galop.
Tu ne vas pas nous laisser une semaine complète avec lui ?
- Ecoute, Léa, ton père a quarante-cinq ans, il est médecin, il est intelligent, il devrait s'en sortir.
- Quel enthousiasme ! Tu as du mal à croire que je vais changer mais je suis très sérieux. J'ai envie de faire plus de choses avec vous et que ta mère puisse en profiter. Tu as déjà 14 ans et j'ai l'impression de ne pas t'avoir vue grandir.
- Ce n'est malheureusement pas une impression..., lâcha t-elle, comme si elle se parlait à elle-même avec une certaine tristesse.
(...) Hugo fonçait dans ma direction. J'eus tout juste le temps de le saisir au vol.
_ Hugo, mon fournisseur de bonbons !
_ Bah oui. Tu veux un baiser baveux ?
Il s'approcha la bouche ouverte pour m'embrasser.
_ Bravo, Hugo ! dit Mike.
_ C'est qui lui ?
Il le dévisagea, réfléchit un instant.
_ Il faut aussi lui donner des bonbons ? C'est ton amoureux ?
(...)
_ Papa, on peut en mettre un pour toi et moi ?
_ Mais tu n'es pas mon amoureuse !
_ Tout à l'heure tu m'as dit que c'était pour que l'amour dure toujours, et nous on s'aimera toujours, non ?
Il lui sourit. Il fondait littéralement devant cette mini Andréa. Il se laissa convaincre et alla acheter un cadenas à l'un des vendeurs à la sauvette présents sur le pont.
_ Lisa, qu'est-ce que tu veux écrire ?
_ Tu vas faire un cœur avec un A et un V en haut, un L en dessous. Comme ça, l'amour durera toujours entre nous trois.
Elle repensa aux mois passés avec lui, à tout ce qu’ils avaient partagé, à sa douloureuse décision de le quitter. Après cette semaine de vacances, elle pensait avoir franchi un cap, et voilà qu’elle replongeait. De nombreuses questions se bousculaient dans sa tête : l’aimait-elle encore ? Sa peur de souffrir ne déformait-elle pas sa perception ? Avait-elle vraiment fait le deuil de cette relation ?