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Critiques de Alex Schulman (148)
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Prochain arrêt

Ce roman est une plongée dans les rapports familiaux. Aimer, être aimé. Exister. Ils sont là, tous, handicapés des relations. Ici, tout est question de liens, de choses dites et surtout de choses tues.

Face à leurs solitudes, face à leurs inaptitudes à l’amour, le lecteur en apnée veut être là, quand le secret sera déterré.



Comme un thriller psychologique, à vive allure, ce roman suédois nous emporte. Le temps n’est plus, seuls restent ces personnages étranges qui veulent exister, tout simplement.



Ouvrir ce livre, monter à bord du train, c'est prendre le risque de ne pas pouvoir descendre avant la fin ;)

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Les survivants

La couverture montre trois jeunes garçons s’apprêtant à sauter dans l’eau. On ressent la joie, l’insouciance… Ne vous fiez pas à cette illustration qui ne reflète aucunement l’atmosphère, lourde, pesante, poisseuse, limite angoissante du récit. « Les Survivants » est en effet un roman sombre, traversé d’éclats de lumière, qui traite de culpabilité et de pardon.



Nils, Benjamin et Pierre, trois frères, sont en route vers la maison familiale pour respecter les dernières volontés de leur mère, y répandre ses cendres dans le lac bordant la ferme, berceau de leur enfance. Un voyage éprouvant pour la fratrie qui, pour chacun d’entre eux, a vécu un événement traumatisant, quelques vingt-cinq ans plus tôt, dans ce même endroit.



On les suit durant cette journée de retrouvailles de manière antéchronologique, avec des chapitres entrecoupés de flashbacks où les trois frères étaient encore enfants/adolescents. Cela va s’avérer être le moment propice pour chacun d’exorciser leurs traumatismes…



C’est un roman envoûtant, et mélancolique sur les traumatismes de l’enfance et leurs répercussions dans nos vies d’adultes. Servi par un style d’écriture remarquable, cette plongée dans la psyché de trois frères, qui chacun à leur façon, cherchent à échapper au poids de l’héritage familial, ne laisse pas indifférente.



On sent cette famille se déliter peu à peu, pour quelles raisons ? Des évènements refoulés, des secrets familiaux, le récit se déroule, lancinant, sombre, troublant… Jusqu’aux toutes dernières pages le lecteur ignore ce qui se cache derrière ce flou, mais il ressent un malaise grandissant et comprend peu à peu que la famille de Benjamin est dysfonctionnelle : au fil du récit, on devine au gré des détails disséminés par ci par là, des parents démissionnaires, buvant beaucoup trop, un père tantôt tendre ou bien violent et une mère caractérielle, à l’humeur des plus fluctuante, qui peine à exprimer ses sentiments à ses enfants, en manque d’amour maternel.



L'alcoolisme des parents est d’ailleurs un marqueur fondamental de leur enfance sans pour autant n’être jamais véritablement nommé, et puis il y a les préférences indéniables pour l'aîné des trois garçons, Nils, le plus doué à l'école et à qui on passe tout.



L’auteur suédois Alex Shulman, parvient à installer une ambiance angoissante – principal atour du roman - autour des thématiques du refoulement d'évènements traumatisant sur le plan psychologique. L’autre grande réussite de ce roman « Les Survivants » c'est ce final qui révèle un secret auquel on ne s’attendait pas !



Un premier roman fort, avec une construction à rebours très habile, bien que déstabilisante au début pour le lecteur. Alex Schulman analyse très finement les relations de la fratrie jusqu’à cette révélation - tardive - du drame qui explique l’ambiance délétère au sein de la famille. On retiendra avant tout cette atmosphère si singulière du roman, entre drame et introspection.
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Prochain arrêt





Après avoir lu son premier roman "Les survivants", j'étais curieuse de découvrir ce deuxième opus.



La construction est assez originale. On découvre plusieurs personnages, embarqués dans le même train en partance pour Malma, un village du nord de la Suède. On ne sait pas quel est leur lien, s'ils vont faire le voyage ensemble ou si ils ont effectué le trajet à une période différente. Il y a Harriet et son père, Oskar et sa compagne et enfin Yana.



Assez rapidement, j'ai découvert le lien qui unissait ces cinq personnages. L'auteur distille avec parcimonie des éléments de leur histoire, que l'on devine douloureuse et teintée de non-dits. Comment grandir auprès d'un père divorcé, qui aurait préféré obtenir la garde de votre sœur? Comment construire une histoire d'amour équilibrée quand on a connu tant de souffrances enfant? Comment se construire quand soudainement on est privé de l'amour d'une mère, auprès d'un père indifférent et silencieux?



Si le récit souffre de quelques longueurs, j'ai aimé me plonger dans cette atmosphère particulière de la campagne suédoise mais aussi des secrets de famille. Peu à peu, on assemble les pièces du puzzle, on comprend, on ressent de la colère, de l'étonnement, de l'empathie, de la tristesse. Le personnage d'Harriet m'a beaucoup touchée. J'ai eu envie de la prendre dans mes bras, de lui murmurer à l'oreille qu'elle était belle et digne d'être aimée, que la vie pouvait lui réserver un peu de bonheur. On retrouve chez l'auteur ce thème des failles parentales et des non-dits, qui font tant de dégâts chez les enfants. Un roman à découvrir.
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Prochain arrêt

Ce qui me plait chez cet auteur, ce n'est pas tant le récit en lui-même, c'est sa construction athypique.

J'avoue que son précédent roman "Les survivants" m'avait scotchée. Tout y étais, le fond et la forme.

Pour "Prochain arrêt", c'est surtout la forme qui a retenu mon attention.



Nous allons suivre tout au long du récit plusieurs personnages, à des époques différentes mais dont le lien ne va pas rester secret bien longtemps...

A la manière d'un grand puzzle, l'auteur va poser les pièces petit à petit, mélangeant les périodes, ajoutant des informations qui vont répondre à des questions posées à un autre moment, tout cela aboutissant finalement dans la tête du lecteur sur une histoire linéaire et cohérente.



Mais avant cela, il faut parfois être attentif, je ne vous conseille pas de lâcher le livre ou prendre trop de temps, au risque de vous perdre.



Personnellement j'ai bien aimé, même si j'en attendais plus d'un point de vue des révélations, peut être à cause du souvenir du premier roman de l'auteur, plus percutant à mon avis.



Un auteur qui a le mérite de proposer une structure plutôt originale tout en abordant des sujets modernes. A nouveau la famille est mise à l'honneur à travers les conséquences des rapports à la mère et au père sur l'enfant.
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Les survivants

Une seule remarque concernant un moment du roman. Quand je l'ai terminé, j'étais choquée (au sens premier du terme) que les frères aient appelé le chaton Molly. Et compris la désapprobation de Benjamin.

Au final, en écrivant cela, je me rends compte combien les deux frères de Benjamin sont dissociés.

Et combien Benjamin a dû se sentir seul.

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Prochain arrêt

Roman qui suit les différents protagonistes d'une famille à travers les années avec pour fil conducteur un voyage en train vers Malma en Suède. D'une petite fille avec son papa, cette même petite fille des années plus tard avec son mari puis une autre petite fille, fruit de leur relation. Ils ont tous fait le voyage vers la même destination, dans quel but ? Que vont-ils y chercher ? Je vous laisse le découvrir en lisant ce roman.
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Prochain arrêt

En attendant, on ne boude pas son plaisir en se délectant de ce casse-tête pas si complexe, mais de belle qualité.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Les survivants

Dans le premier chapitre, le ton est donné car une voiture de police arrive après une bagarre entre trois frères, puis nous plongeons dans le passé avec un sentiment de malaise.



C'est un roman très sombre et troublant sur une famille dysfonctionnelle. La relation instable du couple, exacerbée par une forte consommation d'alcool et leur parentalité négligente, est bien représentée, créant une atmosphère oppressante.



C’est une histoire déroutante à suivre à cause du format non linéaire de la narration. Nous faisons sans cesse des aller-retours entre passé et présent en fonction des souvenirs de Benjamin.



Son traumatisme d’enfance est grand et a la suite d’une psychothérapie, il va prendre conscience des souvenirs enfuis. La révélation finale est terrible et m’a fait froid dans le dos.



C’était le premier roman d’Alex Schulman que je lisais mais j’ai maintenant envie de découvrir ses autres romans.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Prochain arrêt

Dans ce roman, nous faisons la rencontre de plusieurs personnages tous dans un train vers une même destination...

Qui sont ces personnes et pourquoi cette destination ?



Difficile d'en parler sans spoiler l'histoire mais je peux dire qu'on comprend rapidement qui elles sont et chacune de ces personnes a une histoire particulière.

Ils ont des tempéraments forts et chacun d'eux cache un passé assez perturbant.



J'ai aimé l'écriture de l'auteur et j'avais hâte de connaître la fin mais à ce niveau-là, petite déception car j'ai manqué de développement et de réponse en particulier pour un personnage !
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Prochain arrêt

Le romancier suédois conte une nouvelle histoire de famille déréglée à travers cinq personnages qu'il place dans le même train.
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Prochain arrêt

Cette lecture a été pour moi un sacré ascenseur.

Tou5 d’abord j’ai eu beaucoup de mal à m’imprégner de cette lecture.

L’alternance des 3 personnage m’a en premier déstabilisée. Qui est qui ? Ont il des liens ?



Le postulat de départ est intéressant : le train de Malmö ou la majorité de l’action se déroule, l’histoire d’un homme et de deux femmes.



Tout d’abord j’ai eu du mal à faire le lien entre ces trois personnages, j’ai même demandé confirmation à ma copine de lecture que j’avais bien appréhendé le sujet,



Et après donc la moitié du livre, les tiroirs se sont ouverts dans mon esprit et je me suis mise à aimer cette lecture, à m’attacher aux personnages.



L’écriture est très fluide et pleine de sensibilité. L’auteur, un homme a su par sa patte poétique toucher mon cœur.



Et à la fin, tout est mis en lumière et les doutes sur ce livre se sont envolés



Le premier roman de cet auteur a rejoint ma pile à lire.



Conclusion : parfois il ne vaut mieux pas abandonner trop vite
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Prochain arrêt

Deuxième roman pour cet auteur, Alex Schulman.



Nous sommes a bord du train qui traverse la Suède de Stockholm a Malmo.



Harriet, petite fille a entrepris ce voyage avec son papa .

Pour aller ou ? Elle ne le sait pas.

Harriet est inséparable de son papa c’est le sentiment qu’elle ressent.

Est ce parce que sa maman les a quittes en emmenant avec elle sa grande soeur ?



Oskar, est aussi à bord de ce train .

Dans quel but? Il ne le sait pas.

La seule chose dont il est sur est qu’il a suivi sa femme qu’il aime éperdument malgré leurs disputes de plus en plus frequentes. Il ne l’a comprend plus et a de plus de difficultés à gérer ses moments de mutismes et son caractère si changeant .



Yana, fait également ce voyage de Stockholm vers Malmo.

Son père vient de décéder. En vidant son appartement elle a retrouve une grande quantité de photos en noir et blanc.

Vers ou cela la mènera t’elle ? Elle ne le sait .

La seule chose dont elle soit sure est quelle doit se rendre a la gare de Malmo



3 récits alternes a bord de ce train.

Ces personnages vont ils se croises ?



J’ai beaucoup ce roman .

Je l’ai trouve doux, bien écrit et l’alternance des récits pas trois personnages nous amène a nous interroger sur leurs histoires.



Une très belle découverte de cet auteur pour ma part et je ne manquerai pas de lire son premier roman.
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Prochain arrêt

« Il ne faut pas partir à la recherche de ce que l’on n’est pas certain de vouloir trouver »



Encore un roman sur les secrets de famille et la quête du passé…



Certes, néanmoins celui-ci se démarque par sa construction et la sensation de malaise qui perdure une fois la lecture achevée.



Au décès de son père avec qui elle avait peu de relations, Yana trouve un album photos. À l’intérieur, des clichés de sa mère enfant, pris par son grand-père. Elle est intriguée par la tristesse qui émane de la fillette photographiée dans un train, puis sur un quai de gare, celui de la ville de Malma.



Qui était sa mère disparue du jour au lendemain ?



Yana s’interroge sur les raisons de ce silence alors qu’elles entretenaient une relation fusionnelle. Persuadée qu’elle trouvera les réponses dans le passé, elle suit le voyage en train que sa mère a fait, petite fille, puis adulte, pour tenter de reconstituer les événements, de trouver les détails qui lui auraient échappé jusqu’à présent.



C’est dans le troisième voyage que Yana s’imprègne les événements des deux trajets précédents et ombre les contours d’un récit qui s’étend sur des décennies.



« Le rectangle sur le papier brillant est une loupe sur le passé, Yana plonge par le trouve ver jusqu’en 1976 et durant quelques secondes, elle voit la scène en images animées, ne quitte plus des yeux le père et sa fille »



L’auteur dissèque la psychologie des personnages de manière méticuleuse.



Tour à tour, nous suivons les principaux protagonistes du roman. Chacun nous livre ses émotions, ses doutes et nous entraine avec lui dans le train qui relie Stockholm à la ville de Malma à des époques différentes. Cette destination semble être le terminus de leur histoire, là où tout s’imbrique et prend forme, là où le passé donne sens au présent.



J’ai eu l’impression de voyager avec eux, passagère spectatrice de leur existence chaotique, témoin d’un sentiment de solitude, d’isolement et d’incompréhension. Leur peur de l’abandon est touchante, presque communicative.



J’ai bien aimé ma lecture malgré quelques longueurs et la lenteur du récit.



Il m’a fallu un bon tiers du roman pour entrer dans l’histoire, situer correctement chaque personnage dont l’histoire est retracée sous forme de flash-black, puis imaginer l’impact de leurs agissements.



Un roman que conseille aux amateurs de secrets enfouis. En revanche, ne vous attendez pas à quelque chose de trépidant et addictif.
Lien : https://livrite.fr/prochain-..
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Prochain arrêt

« Le noir est d’une clarté cristalline, comme il l’est peut-être toujours, à l’instant de sa vie où l’on se rencontre soi-même ».



Il me semble que ce roman est précisément noir mais d’une clarté cristalline. C’est exactement comme cela que je ressens ce livre, une noirceur cristalline. Et cette citation du livre résume tellement bien finalement tout le roman, obsidienne triphasée dont les faces s’illuminent alternativement, taillée et polie lentement sous nos yeux jusqu’à la pierre précieuse d’ensemble, à la toute fin. Et depuis ma lecture, le livre désormais refermé, je ne cesse de penser à l’aura et au magnétisme que dégage cette pierre.



« Prochain arrêt », ce livre du suédois Alex Schulman parle d’un train vous l’aurez compris, d’un arrêt dans une gare bien particulière mais également d’un arrêt sur image. Ce train remonte le temps comme peuvent le faire les photographies qui captent et figent le passé. Henriet, Oskar et Yana tels sont les protagonistes principaux qui ont droit alternativement à un chapitre formant une valse à trois temps, trois temps qui se répètent et se rythment. Trois passagers a priori étrangers les uns aux autres, dans un train, à destination de Malma.



Ce livre pourrait faire penser au délicat livre japonais « Au prochain arrêt » de Hiro Harikawa, roman choral lui aussi où focus est fait sur certains passagers d’un train, chaque chapitre étant consacré à un arrêt de la ligne Imazu. Un chapitre, une gare, un personnage dont le lecteur partage les pensées, la vie, les failles intimes, et observe avec lui les personnes croisées dans ce même train. Du moins celles qui attirent justement l'attention.

Ici cependant, au fur et à mesure de l’avancée du train où les chapitres défilent comme les paysages suédois, s’éclairent progressivement les liens qui unissent ces trois protagonistes ainsi que la raison de ce voyage. Les paysages défilent, encadrés par le contour des fenêtres comme autant de clichés sans cesse mouvants, propices à la rêverie, à la remontée des souvenirs, à l’assoupissement, à l’engourdissement. Ce train se dirige vers Malma, c’est surtout un voyage dans le passé, comme si le glissement du train sur les rails permettait de remonter le temps. Destination plus temporelle que géographique donc.

Surtout le livre est plus noir, plus féroce sous ces airs anodins…C’est un huis-clos oppressant qui se joue dans ce train reliant Stockholm à Malma, au sud de la Suède.



Et hasard des lectures, alors que mon livre lu précédemment (Les seize arbres de la Somme du norvégien Lars Mytting) parlait d’un photographe, me voilà embarquée dans un train avec un autre passionné de photographie, façon là encore de figer le passé et de voir la vie sous un autre angle.

« Harriet dirige l’appareil photo vers lui, l’observe dans le rectangle, les couleurs y sont plus intenses, le vert des plantes plus lumineux, le ciel derrière papa plus bleu qu’en réalité, comme si elle regardait à l’intérieur d’un conte. »



C’est mon libraire préféré qui m’avait conseillé ce livre avec son enthousiasme habituel. Il m’avait vanté la subtilité de la trame narrative. « Vous verrez, nous nous demandons quels liens entretiennent ces personnes, si le train est le même à chaque chapitre, si l’époque est la même, c’est flou, l’auteur se joue de nous et peu à peu tout s’éclaire avec brio ». C’est vrai, mais j’avoue avoir vite compris qui était qui, relativement aux autres, il m’aura fallu trois chapitres pour le deviner. J’ai ainsi été surprise, j’imaginais la trame narrative plus subtile, plus fine et plus complexe, même si je reconnais une approche très originale pour raconter une tragique histoire familiale. Alex Shulman dévoile progressivement, au moyen de cette structure à trois temporalités, les différents éléments permettant de comprendre la façon dont les destins se mêlent, s’enlacent, se séparent et ce à travers les époques. C’est tout de même bien vu mais pas si centrale me semble-t-il. Disons que ce n’est pas ce que je retiens avant tout du livre.



Non, ce qui pour moi a été déterminant est la façon dont est abordé un thème délicat, celui de l’enfance broyée par les parents même, du fait de leurs paroles, de leurs actes, de leur irresponsabilité parfois, puis des séquelles de cette enfance laminée sur ses propres enfants. Alex Schulman aborde avec beaucoup de délicatesse et un ton très singulier les thèmes classiques de la transmission, de la mémoire familiale, du poids des secrets.



Si le rôle des parents dans notre construction n’est pas à démontrer, s’ils peuvent être à l’origine de nos maux une fois devenus adultes, toute la question, centrale, est de savoir comment y remédier au risque de tomber dans une certaine forme de plainte éternelle, de nombrilisme ou de ce qui peut être considéré par nos proches de narcissisme, nous coupant d’avec les autres, nous isolant. A l’image de ce mari qui hurle, désespéré, à sa femme dont une grande part est restée figée dans l’enfance à se débattre avec certains fantômes : « Je ne veux pas que tu m’expliques pourquoi tu vas mal ! Je veux que tu fasses quelque chose pour y remédier ! ».



« Comme la vie doit être simple, de cette manière, il y a toujours une réponse, tout a une explication ! On n’est jamais soi-même coupable de rien, on est seulement victime des erreurs ou des manques d’autrui ».



Sauf que la façon d’y remédier est souvent un long chemin de croix. Comment se défaire de nos traumatismes d’enfance, et de ceux des générations passées ? Comment briser une telle chaine, un peu à l’image d’un train, un train familial, dans lequel chaque génération rajouterait un wagon supplémentaire et donc un poids de plus ? Comment éviter que certains éléments traumatiques se répètent ?

Le personnage féminin central du livre, qui n’arrive pas à s’en sortir, m’a émue aux larmes. Il faut dire que l’auteur a une plume très particulière. Il sait distiller ce qu’il faut de malaise pour créer une gêne, une angoisse latente, nous donnant irrésistiblement envie de découvrir ce qui va arriver au prochain arrêt, car nous le sentons, là se cache une clé d’explication de leur mal-être. Alors les chapitres s’enchainent avec rythme telles les images du paysage dans un train à grande vitesse.





Avec une impressionnante finesse et une grande sensibilité, l’auteur suédois, au moyen d’une structure narrative originale, raconte la noirceur de l’âme humaine, son incompréhensible besoin d’obscurité qui le dispute à son insaisissable besoin de sécurité, ses psychoses sous-jacentes et la transmission intergénérationnelle. J’ai été très impressionnée par son analyse de la psychologie des personnages. Ce livre a souvent vibré en moi tant la plume de l’auteur sait utiliser de belles métaphores simples et belles pour dire l’indicible. Un livre fort réussi.





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Les survivants

Je découvre cet auteur. Une écriture sensible, vraie. Les descriptions sont tellement justes que l’on visualise le moindre détail.

Le scénar est écrit à la Tenet (le film).

Un peu déroutant au départ, puisque le présent se déroule en compte à rebours et le passé est décrit en temps linéaire. La répétition des fins de chapitres rajoute une note poétique à l’ensemble.

Moi qui suis très sensible au style des écrivains, j’ai été agréablement surprise par sa qualité.

Je ne vais pas résumer l’histoire, d’autres s’en chargent mieux que moi.

Je pense que c’est un livre à lire deux fois pour bien en apprécier la construction. (Comme Tenet quoi !)

Car son originalité mérite que l’on s’y attarde.

Je vais suivre cet auteur.
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Prochain arrêt

Après Les Survivants, une histoire de fratrie, dans une veine située entre Tchekhov et Bergman, Prochain arrêt, le deuxième roman de Alex Schulman, raconte à nouveau l'histoire d'une famille, se rapprochant encore davantage de son compatriote et cinéaste suédois. Comme dans son premier livre, l'auteur a singulièrement complexifié sa forme, avec des personnages qui prennent le train pour la même destination, à savoir Malma, une petite ville éloignée de Stockholm, mais pas à la même époque. Ils ont tous cependant un lien entre eux, que l'on découvre assez vite, et une existence marquée par la perte et une certaine angoisse de la solitude. Les couples, qui se sont promis de s'aimer toujours, se séparent, et l'enfant, qui croit en la permanence du lien maternel ou paternel, est déçu(e), inéluctablement. La tonalité est mélancolique mais ne manque pas d'une certaine beauté, comme la pluie qui cingle les vitres d'un wagon. Avec sa construction volontairement complexe, le récit recèle un certain nombre de mystères et oblige sans cesse à faire l'effort de se souvenir qui est qui. Ce n'est pas désagréable, comme dans Les Survivants, d'ailleurs, mais un poil artificiel tout de même, avec un nombre imposant de retours en arrière . Qu'aurait donné le même livre s'il nous avait été proposé dans sa stricte chronologie ? Il aurait perdu de son aspect thriller psychologique mais aurait peut-être gagné en densité émotionnelle. Et son pessimisme sur les relations humaines en aurait été encore renforcé. Mais Alex Schulman a préféré son rythme à lui, au train où vont les choses, et le voyage, somme toute, laissera plutôt de bons souvenirs.
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Prochain arrêt

Prochain arrêt



Une histoire dont il est difficile de trop en dire pour ne rien dévoiler.

Une histoire douce-amère et puissante.

Une histoire qui laisse un "je ne sais quoi" de regrets et questionnements.

Une histoire qui ne laisse pas indifférent, une fois la dernière page tournée.



Une gare. Un train. Trois voyages.

De Stockholm à Malma.

Le passé et le présent s'entremêlent dans ce wagon énigmatique.

Un père et sa fille.

Un couple.

Une jeune femme seule.



Le même voyage pour tous.

Des temporalités différentes.



Qu'est ce qui les pousse donc à aller vers Malma?



Voilà une histoire remarquablement construite.

Qui nous emmène dans un labyrinthe d'émotions.

De non dits, de communication larvée, de questions sans réponses.



Une tension s'installe.

Une atmosphère se dévoile.

Les émotions à fleur de peau.

Les silences oppressants.

Les paysages défilent.

Personnages à part entière de ces voyages ténébreux.



Et ce wagon, qui roule, roule, entre passé et présent.

Entre souvenirs heureux.

De ceux qui construisent.

Et réminiscences désespérées.

De celles qui détruisent.



S'attarder sur le passé?

Ou ne jamais se retourner?

Vivre le présent?

Regarder en avant?

Construire l'avenir?



Quelle trajectoire suivre?

Quel wagon emprunter?



Harriet, Oskar, Yana, Amelia, Ninen & les autres.

Une locomotive apparaît au loin.

J'ai embarqué avec vous.

Dans toutes les vies que vous auriez pu vivre.

Et celles que vous n'avez pas vécues.



"Une seule et unique fois dans la vie, on se rencontrera soi-même, et à cet instant, celui-là seulement, sera le plus heureux ou le plus amer de notre vie".



Une histoire puissante.

Qui laisse place à un goût doux et amer.

Au goût de ces vies qui auraient pu être belles.

Si les vérités avaient éclaté.

Si les silences n'avaient pas pesé.

Si les émotions s'étaient libérées.



Une histoire que l'on n'oublie pas.

Assurément.



Envie de faire le voyage avec eux?

Allez donc à la rencontre de ces personnages aux coeurs écorchés et plein d'amour à la fois!
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Prochain arrêt

Traumatisme de la séparation d'un couple pour une enfant dans une famille dysfonctionnelle qui se déchire.

Les personnages sont murés dans leurs pensées, leur passé, et leur instabilité psychologique réapparaît par atavisme sur plusieurs générations.

Très beau travail d'écriture sur le temps et l'espace.

Un roman puissant, d'une tension constante, à la Bergman, sur la difficulté de communiquer dans la sphère familiale.
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Les survivants

Les survivants, ce sont trois frères désormais orphelins, Pierre, Benjamin et Nils.

Pierre est le plus jeune et le plus frondeur. Nils, l’aîné, est plus solitaire ; c’est « l’intello » de la famille.

Benjamin, c’est celui du milieu, deux ans de plus que Pierre, quatre de moins que Nils. Benjamin est le plus pondéré. Le plus sensible ?



Les survivants se retrouvent pour accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance. Là où, vingt ans auparavant, un accident s’est produit.



L’alternance de chapitres suit donc plusieurs linéarités temporelles : aujourd’hui, il y a vingt ans, et quelques épisodes entre ces deux périodes. L’art d’Alex Schulman est (notamment) de créer des ponts invisibles entre hier et aujourd’hui.

Le récit est à la troisième personne ; mais la focalisation interne nous livre surtout les souvenirs, sensations, réflexions et observations de Benjamin, le trait d’union entre les membres de la famille.

Pourquoi Benjamin ?



J’ai eu envie de découvrir ce premier roman suite à ma lecture de Prochain arrêt, le nouveau roman de l’auteur… et je n’ai pas été déçue. C’est mélancolique, sombre et profond comme l’eau du lac, comme les souvenirs, les regrets et la douleur.



Magnifique. Poignant. Et quel final… Je n’ai rien vu venir.
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Prochain arrêt

Deuxième roman de l’auteur suédois Alex Schulman (1976) après le très remarqué Les survivants (2022) que je compte lire prochainement, Prochain arrêt (2024) est un huis-clos captivant se déroulant dans un train reliant Stockholm à Malma, une petite ville située à cinq heures de train dans le sud de la Suède. A son bord se trouvent une jeune femme en quête d’une partie de ses racines familiales, un couple de trentenaires en crise et un père divorcé accompagné de sa fille de huit ans. Au fil des heures et des kilomètres qui défilent les souvenirs ressurgissent, éclairant progressivement un passé et un présent difficiles.



En alternant les points de vue et en usant d’une construction sur trois temporalités, Alex Schulman dévoile progressivement et fort habilement divers éléments permettant d’appréhender la façon dont les destins se mêlent et s’entremêlent à travers les époques. Les souvenirs se heurtent les uns aux autres, s’emboitent pour dévoiler les dessous d’une histoire familiale complexe marquée par un schéma familial douloureux qui semble se répéter à travers les époques.



Un roman fort réussi, tant dans sa construction que dans l’analyse psychologique des personnages.



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