AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alexandre Griboïedov (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Du malheur d'avoir de l'esprit

L'histoire se présente ainsi : Tchatski, membre de l'aristocratie russe, mais assez peu fortuné ni sans beaucoup d'appuis, revient à Moscou après trois années passées à l'étranger dans de lointaines provinces.



Celui-ci espère retrouver celle qui faisait battre son cœur avant son départ, celle qu'il connaît et côtoie depuis l'enfance, celle qui lui était destinée en quelque sorte, Sofia, fille d'un haut fonctionnaire, Famoussov.



Cependant, l'accueil reçu par Tchatski de la part de Sofia n'est pas exactement à la hauteur de ses espérances. La belle semble avoir tissé d'autres liens, aussi affectifs que secrets durant ces trois dernières années, notamment avec Moltchaline, le secrétaire particulier de son père.



Famoussov lui-même se soucie de Tchatski comme d'une guigne. À la vérité, le père verrait d'un mauvais œil le fait que sa fille se lie avec cet exilé sans le sou et use de tout son poids pour indiquer à celle-ci un parti qu'il juge plus avantageux avec un jeune colonel, Skalozoub.



Tchatski arrive donc tel un chien dans un jeu de quilles au milieu de cette vie mondaine russe à laquelle il n'est plus habitué. Il est le témoin de l'étalage d'hectares de cirage sur les pompes d'une myriade d'hommes de pacotille, qui tous se hissent sur la pointe des pieds pour dépasser d'un cheveu leur voisin.



Chacun bombe le torse, chacun fait des courbettes devant, casse du sucre derrière, avec le plus beau des sourires à la cantonade. Cooptation et népotisme sont les deux mamelles qui nourrissent l'avancement et la reconnaissance publique dans ce monde.



Et le talent ? s'interroge Tchatski. De talent il ne semble guère question dans la vie mondaine, sauf à considérer cet art de louvoyer, de s'abaisser, de flatter, de trahir, de calculer et de se faire valoir comme un véritable talent.



Je ne vous en dis pas plus et vous laisse donc entendre sans ambages qu'il s'agit d'un brûlot fort corrosif adressé par Alexandre Griboïedov à toute la haute société russe de 1825, à toute cette vie mondaine et faite de courtisans veules et hypocrites. Cette même société qu'on voit étrillée un peu partout en Europe à cette même époque, en France par Balzac ou Stendhal, notamment.



C'est très intimement autobiographique et Tchatski n'est autre que Griboïedov lui-même. D'ailleurs, comme Balzac ou Stendhal, on ne parle jamais si bien de cette société et de ses travers que quand on les a vécus soi-même. Lui, le diplomate Griboïedov, parti trois années en Perse et dans le Caucase, qui se sentira tellement mal à l'aise à Moscou à son retour qu'il n'aura de cesse de repartir, avec la fin tragique que l'on sait...



En outre, il me faut dire un mot ou deux de la traduction d'André Marcowicz. J'avais déjà abordé cette question à propos de son contemporain Pouchkine et en particulier sur la traduction d'Eugène Onéguine. Il ne fait aucun doute qu'André Marcowicz est un grand traducteur et que traduire en vers une œuvre en vers est une gageure des plus irréalisables.



Il s'en tire. Bien, là est une autre question, mais il s'en tire. Il faut tellement contraindre le français, tellement entortiller les notions pour arriver à faire rimer " vrai ", avec " secret ", que, malgré tout le talent du traducteur, le texte est fade voire nébuleux.



On perd toute la fluidité, toute la jubilation caustique à vouloir rimer coûte que coûte. Selon moi, le texte y perd, et grandement. Je n'ai pas pris le plaisir que j'aurais dû et pire, je n'ai pas ri ou souri autant que le russe le prévoyait car le français, à jouer le contorsionniste, a fait tomber quelque chose que je n'ai pas retrouvé, même en regardant les morceaux brisés sous l'équilibriste.



Comme pour Eugène Onéguine, je pense qu'une version non rimée est souhaitable. Voilà pourquoi il ne me restera vraisemblablement pas un très grand souvenir de cette comédie satirique pourtant très réputée en Russie.



Il convient néanmoins de garder toute prudence vis-à-vis de cet avis qui ne signifie pas forcément grand-chose car contrairement à Tchatski, je ne souffre pas du malheur d'avoir trop d'esprit (titre sous lequel la pièce est plus généralement traduit en français).



Commenter  J’apprécie          712
Du malheur d'avoir de l'esprit

Moscou, début des années 1820.

Après avoir passé trois ans à l'étranger, Tchatski, ami d'enfance de Sofia Pavlovna, fille d'un chef de service de l'administration impériale aux dents longues, se replonge dans l'univers des salons moscovites avec un œil neuf, critique et révolté sur la société. Se croyant épris de la jeune femme et se posant comme légitime prétendant, sa déconvenue est grande quand il retrouve la dame de ses pensées aussi froide à son endroit qu'un glacier du Kamtchatka, et visiblement éprise en secret d'un autre...



Alexandre Griboïedov n'est pas un dramaturge très connu en France - enfin c'est ce qu'il me semble. Et pourtant, c'est avec talent et audance qu'il dénonce très tôt - sa pièce sera interdite et circulera abondamment sous le manteau - la sottise des classes aisées lancées dans la course à l’échalote des "carrières" (militaires ou administratives), des beaux partis, des grosses dots et des mirifiques honneurs.



Dans cette pièce en quatre actes et aux scènes brèves, mettant en scène de très nombreux personnages, le verbe sonne haut et fort, acerbe et blessant. Tourbillonnant kaléidoscope des aspirations et des ambitions, aussi vaines et ridicules les unes que les autres ; déprimant constat qu'il est bien difficile pour la jeunesse de faire bouger les pièces du jeu - quelle que soit l'époque. L'innovation, les réformes et les nouvelles idées sont très loin de plaire aux riches et/ou nobles Russes qui renient leur identité en adoptant maladroitement les modes occidentales et se confisent dans leur conservatisme grand teint.



Sur la forme, j'ai aimé le rythme de cette pièce ; toutefois, j'ai peu apprécié qu'elle soit écrite en vers. C'était certes dans l'air du temps mais aujourd'hui le contraste est frappant entre des propos à la forme surannée et leur actualité toujours vive.





Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Challenge XIXème siècle 2017
Commenter  J’apprécie          400
Le malheur d'avoir de l'esprit

Alexandre Griboiedov (1794-1829)

Le Malheur d'avoir de l'esprit (1824)



On ne peut pas parler de l'efflorescence du monde des poètes et des littérateurs russes du 19 e siècle, siècle sans pareil, sans évoquer la mémoire de celui qui fut un homme brillant dans tout ce qu'il entreprenait. Il fut tour à tour dramaturge, diplomate, compositeur.. Ses pairs le lui rendent bien à travers de vibrants hommages ; ici (en France) plutôt peut-être pas ! Il faut vraiment s'intéresser à cet homme, voilà j'annonce la couleur !



Ah, encore un grand littéraire qui n'obtiendra pas tout le succès escompté, fauché dans sa jeunesse à cause d'une affaire sordide où il sera assassiné. Il avait tout pour réussir. Les quelques écrits qu'il laisse à la postérité sont remarquables. Il viendrait à l'idée de qui - idée qui m'obsède depuis que j'ai lu un historiographe écrire à propos de Garchine que puisque sa production est faible, l'oeuvre est faible - là pour cette fois de reléguer son oeuvre à une question de kilos ? Hein ? Il fait figure de chevalier blanc ! Il nous réservait avec une très forte probabilité des écrits à venir avec peut-être plus d'acuité encore et de variation de thème tellement sa courte vie foisonne d'aventures et de drames : en tous les cas, sans analyse prophétique, voire présomptueuse, sa vie est un roman.



C'était à l'époque, dans ce siècle impérial naissant, où le "sexe faible" restait à la maison pendant que les jeunes officiers partaient guerroyer en tout sens pour la patrie ; les fortunes étaient diverses au retour !..



Qui n'a jamais éprouvé, devant un rival qui vous pique votre nana sous votre nez, un sentiment de jalousie quand celui-ci n'a rien pour plaire et que vous vous demandez ce qui peut bien germer dans la tête d'une fille intelligente, celle que vous aimez pour fréquenter un type pareil moins bien que vous sous tout rapport ? C'est le point de vue que se fait le protagoniste Tchatski vis-à-vis de Motchaline et de Sophie !



Mais dans les affaires passionnelles , les choses ne sont jamais si simples, elles peuvent se renverser si par exemple, on comprend mieux quand l'insolent rival n'est en fait qu'un mauvais coucheur. Mais il y a un problème réel qui empeste l'atmosphère -pour les âmes romantiques s'entend - quand les choses sont consommées entre la jeune fille et le flagorneur, quand elle tombe dans son jeu machiavélique qu'une fraicheur d'esprit ne saurait voir, et y laisse sa vertu !



Eh ben, c'est le fond de cette comédie. La jeune fille est humiliée, s'en veut terriblement ..Après avoir trouvé mesquine l'attitude de Tchatski, -il l'était il faut le dire et avait "le malheur d'avoir de l'esprit" - Sophie se sent maintenant salie, objet de la risée dans la société ..
Commenter  J’apprécie          1914
Du malheur d'avoir de l'esprit

DU MALHEUR D’AVOIR DE L’ESPRIT de ALEXANDRE GRIBOÏÉDOV

Pièce en quatre actes et en vers.

L’action se passe à Moscou, Famoussov est chef de service dans une administration, il vit avec Sofia sa fille, Liza sa bonne et Moltchaline son secrétaire. Un marin tôt, il trouve ce dernier chez sa fille, or il rêve pour elle d’un homme important alors que son secrétaire est discret et modeste. Sofia semble l’aimer. Débarque Tchatski, ami d’enfance, brillant, qui était parti voir le monde et pour sa première visite il passe chez Sofia pour laquelle il avait un penchant. Mais trois années ont passé, il n’a donné aucune nouvelle et Sofia l’a quelque peu oublié. Famoussov qui les surprend en pleine discussion se désespère de voir sa fille prise entre un gandin comme Tchatski et un gueux comme Moltchaline, lui son souhait ce serait plutôt le colonel Skalozoub, un militaire bien solide, à l’ancienne.



Une pièce aux répliques qui font mouche. La jeunesse anticonformiste de Tchatski, la fourberie de Moltchaline qui lutine Liza, les réflexions venimeuses de Sofia, Famoussov un peu perdu dans cette ambiance qui rappelle souvent les chefs-d’œuvre de Feydeau ou de Courteline.
Commenter  J’apprécie          160
Du malheur d'avoir de l'esprit

Souvent, les brillants esprits cherchent a focaliser l'admiration sur leur personne en usant de leurs talents oratoires. Ici, Tchatsky n'opere pas de la sorte, n'hesitant au contraire pas a froisser chacun de ses interlocuteurs. Ce point ne le rend d'ailleurs pas eminemment sympathique, et l'on peut etre d'accord avec ce reproche que lui fait Sofia de perpetuellement chercher a railler.

Mais il paie cher cette autonomie d'esprit. Malheur a l'homme seul, a l'anticonformiste!! Rien ne sert helas d'avoir raison seul contre tous, ou contre les apparences.....ces situations n'appartiennent pas a une epoque revolue, mais sont une experience bien quotidienne, bien contemporaine!

A refuser les codes et les simagrees d'une societe, d'un groupe, on s'en exclut aussi surement que l'on en est exclu: voila le triste sort d'un homme sincere et brillant qui a surestime l'intelligence et la liberte d'esprit de ses concitoyens.
Commenter  J’apprécie          140
Du malheur d'avoir de l'esprit

Du malheur d’avoir de l’esprit



Le jeune Tchatski revient dans son Moscou natal après trois années passées à l’étranger. Il se précipite chez Famoussov pour y retrouver son amour d’enfance, Sofia.



Mais celle-ci a trouvé l’amour, ailleurs, en la personne de Moltchaline qui travaille comme secrétaire pour son père.



Mais ledit secrétaire semble, lui, plus intéressé véritablement par la bonne Liza que par Sofia.



Autant dire que les retrouvailles vont être mouvementées.



Voilà fort longtemps que je n’avais pas lu une pièce de théâtre. Ce n’est clairement pas un de mes genres de prédilection, mais j’avais envie découvrir l’œuvre unique de Griboïedov, poète contemporain de Pouchkine.



J’ai trouvé ici une lecture plaisante. C’est une comédie au rythme vif, où les rebondissements s’enchaînent. Les personnages sont caricaturaux même si celui de Sofia apparaît comme moins intéressant avec des motivations plus floues.



Cette pièce écrite en 1825 ne sera pas jouée avant 1861 car elle est aussi une critique de cette noblesse, pleine de gens ridicules, prompts à juger les autres sans véritablement d’esprit ou de cœur.



Je serais passée à côté de nombreuses références qui, à l’époque de l’écriture de la pièce semblaient évidentes, sans les notes ajoutées dans cette édition, sans oublier la postface, qui permettent de mieux comprendre les enjeux de la pièce.



Bref, une lecture divertissante d’une pièce qui connut un succès immédiat et retentissant à son époque.
Commenter  J’apprécie          80
Du malheur d'avoir de l'esprit

Extrait de l' unique chef d'oeuvre d'Alexandre Griboïedov : le Malheur vient de l'esprit



Vaudeville où Tchatski surprend Sophie qui surprend son amant infidèle.. :



"Je suis stupéfait, excusez-moi ...

Je vous écoute, mais je ne comprends rien.

Il parait que vous persistez à m'expliquer cette histoire..

Mes pensées s'embrouillent .. J'attends encore quelque chose.

Pauvre fou ! C'est vous (montrant Sophie) qui deviez me récompenser de tous mes efforts !

Je me hâtais, je courais, je volais ..

"Le bonheur est si près ! " pensais-je toujours.

C'est devant vous que je prodiguais des paroles de tendresse !

Quelle humiliation, quelle bassesse !

Et encore, quand je pense à celui que vous avez élu,

A celui que vous m'avez préféré ! O mon Dieu !

Pourquoi m'avez-vous leurré d'un espoir,

Pourquoi ne m'avez-vous pas déclaré en toute franchise,

Que notre passé commun n'est pour vous qu'un songe,

Que vous détestez jusqu'au souvenir des sentiments

Que nous partagions autrefois..

J'eusse rompu avec vous sans attendre davantage .."



Le sujet de la comédie n'est pas très gai : un amoureux intelligent, fidèle et généreux est sacrifié à un imbécile méprisable. Si Tchatski avait été moins noble et plus méchant, il eût compris plus vite le fond du caractère de Sophie et il l'eût quittée plus tôt ..Mais à travers cette comédie grinçante, Griboïedov est en révolte contre la société - nous sommes sous Alexandre Ier-, son esprit est irascible, d'une causticité féroce et il va s'y employer jusqu'à la démesure .. On peut y voir parfois des intonations bien françaises, mais en surface seulement, ne nous trompons pas, ce " Malheur vient de l'esprit" est bien à Alexandre Griboïedov, un artiste lyrique au talent infini dans ce lustre pétersbourgeois où il excelle à la fois pour le décrire et pour le combattre ; il est arrivé dans le monde de la dramaturgie russe comme un ovni ... Il y laissera son empreinte grâce à ce coup de Maître dont nous ne sommes pas vraiment revenus à vrai dire, et pas une ride s'il vous plaît !...



Le Malheur vient de l'esprit d'Alexandre Griboïedov : à verser sans conteste au patrimoine universel de la littérature..
Commenter  J’apprécie          80
Oeuvres

Alexandre Griboïedov

Le Malheur vient de l'esprit, 1824

Comédie



Quand on parcourt en diagonale ou dans le sens japonais la bio de Griboïedov Alexandre, on voit mort, jeune, en 1829, ainsi que sa femme.., alors c'est quoi ? c'est un suicide familial, comme chez Modigliani : ben non, c'est simple, enfin simple, c'est simple dans une ambiance compliquée .. et c'est bien loin d'être en rapport avec les farces auxquelles nous invite le cher Alexandre. Il y eut une guerre russo-persanne en ces années là . Oui nous sommes sous Nicolas 1er, qui a succédé à Alexandre 1er, tout grand seigneur des arts, évidemment patriote - autres temps, autres moeurs - était tôt ou tard en guerre à l'époque. C'est Zakhar Prilepine, la coqueluche actuelle des russes , le baroudeur écrivain, qui dans son livre Officiers et poètes russes, nous parle excellemment de ça.



Le théâtre français commençait à lasser en Russie quand apparut Boris Godounof. Du côté de la comédie, la pièce immanquable qui mit tout le monde d'accord fut : Le Malheur vient de l'esprit de Griboïedof, juste un peu connu pour des légèretés déclamées en vers, une pépite pour le moins inattendue qui n'eut rien à envier à ce qui va suivre comme le Revizor de Gogol.



Pouchkine repéra ce coup de génie et prédit que les nombreux vers proverbiaux que contenait la pièce passeraient à la postérité.



Griboïedov était un vieux croyant de la littérature, il s'en tenait au classicisme français, et en observait strictement les règles. Les scènes du monde moscovite représentées firent mouche, mais la femme de chambre Lise ressemble plus à une soubrette à la française qu'à une servante russe.







Commenter  J’apprécie          78
Oeuvres

Le malheur d'avoir de l'esprit - Alexandre Griboïédov (dans la Pléiade)



Après 3 ans d'absence à l'étranger, Tchatski revient à Moscou et se précipite chez son amie d'enfance, Sophie, dont il est toujours amoureux. Mais Sophie s'est éprise du secrétaire de son père, Moltchaline, un jeune sot ambitieux qui ne cherche qu'avancement et honneur, et s'intéresse davantage à Lise, la femme de chambre de Sophie...

Tchatski, esprit brillant mais si railleur qu'il en devient stérile, va rapidement déchanter, en découvrant que Sophie n'éprouve plus rien pour lui, et en se mettant à dos tout un chacun à force de les critiquer. Sophie, sans vraiment le vouloir, tiendra sa vengeance en le faisant passer pour fou...



Contemporain du grand Pouchkine, Alexandre Griboïédov est beaucoup moins connu que lui, sans doute parce qu'il est mort très jeune, en 1829 à l'âge de 35 ans, massacré lors d'une attaque antirusse de l'ambassade de Téhéran où il avait été exilé pour y exercer un mandat diplomatique, mais surtout parce qu'il ne nous a laissé qu'une seule oeuvre, une comédie maintes fois censurée en son temps en raison de l'esprit critique de la société et des idées proches de celles des décembristes que l'on y trouve.



Cette comédie classique raille la société moscovite sous bien des aspects : la gallomanie toujours présente chez les nobles russes qui consistait, depuis Pierre le Grand, à utiliser des mots français dans la conversation courante ou à s'inspirer de la mode occidentale, le cynisme et la lâcheté des officiers qui recherchent un avancement rapide tout en se ménageant, la servilité des nobles qui sont prêts à s'abaisser pour quelques honneurs, le conservatisme de la vieille noblesse, etc. Achevée en 1823, la comédie ne fut autorisée dans son intégralité par la censure que bien des années après la mort de Griboïédov : elle rencontra un tel succès que bien des vers de la pièce sont devenus des proverbes russes.



Écrite en vers libres afin de garder à la pièce un ton naturel et parlé, la comédie est ici traduite en vers blancs, privilégiant le rythme à la traduction littérale : il en résulte un ton vif, primesautier et d'une grande concision qui en font une lecture facile et très agréable.
Commenter  J’apprécie          72
Du malheur d'avoir de l'esprit

Qui est le plus inspirant : la vie de l’auteur ou son oeuvre ? j’ai lu cette pièce de théâtre parce que sur des sites de littérature russe, cela m’avait été présenté comme un classique que tous les Russes étudient à l’école. J’y ai trouvé une pièce de boulevard avec des ingrédients venus de Molière. Peut-être que cette pièce amuse les Russes par les personnages caricaturaux présentés, mais personnellement, j’ai trouvé cela ennuyeux.

Un riche personnage sage au futur de sa fille. Celle-ci est courtisée par le secrétaire de son père, qui se révèle être un faux larron, plus prompt à s’intéresser aux charmes de la servante. Survient alors un ancien amour d’enfance de la jeune femme, qui revient d’un long voyage et qui veut la reconquérir. Ses diatribes le déconsidérant. Tout finit par une réception donnée dans la maison du riche personnage avec des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres.

Il m’a manqué des clés pour comprendre.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alexandre Griboïedov (134)Voir plus

Quiz Voir plus

Tous les animaux...

Un roman d'aventures de Jack London publié en 1904

L' aigle des mers
L'ange des mers
Le loup des mers
Le tigre des mers

19 questions
11 lecteurs ont répondu
Thèmes : animauxCréer un quiz sur cet auteur

{* *}