Alta Hensley

J’essaie de me tourner vers l’avenir. J’essaie de ne pas montrer ma peur. J’essaie de faire tout ce que m’a dit Christopher alors qu’il nous ouvre la voie à travers tous ces gens qui hurlent les questions et nous prennent en photo. Je n’arrive pas à voir la limousine, mais Christopher me traîne vers l’avant.

Elle ne pourra sans doute jamais guérir à moins de lui offrir les moyens pour qu’elle y arrive. Il lui faut quelqu’un de spécialisé dans la sphère de l’enlèvement. J’ai fait des recherches. Nous pouvons les faire venir jusqu’à elle pour l’emmener. Ils peuvent tout faire sans hystérie ni drame. Ils peuvent la convaincre que c’est pour son propre bien, parce que c’est le cas ! C’est pour son bien !

Elle m’a donné de l’espoir. J’ai hâte de me plonger dans notre futur. Et pour tout te dire, si tu veux la vérité douloureuse, je suis enfin heureux. Je ne sais plus quand je me suis senti si bien. Oui, ma vie est chaotique, mais elle est ma bouée de sauvetage. J’ai besoin que tu essaies de le comprendre. Il faut que tu montres un peu de compréhension envers elle. J’ai compris. Je sais qu’elle n’a pas les grâces sociales ni le statut que je t’ai habituée à ramener à la maison.

Avant d’être enlevé, pas un jour ne passait sans que je ne boive ou ne prenne des pilules. Mon sac était devenu une pharmacie ambulante. J’étais sous influence d’une chose ou d’une autre depuis aussi longtemps que je me souvienne.

Ce n’est pas parce que tu as traversé des épreuves que tu dois cesser de l’aimer. Elle peut être une bonne épouse. Vous deux viviez quelque chose de grand, et je sais qu’elle serait une épouse parfaite. Son statut social correspond au tien, et ensemble, vous pouvez vraiment être un couple puissant. Elle serait bonne pour ta réputation et ta carrière. Elle est digne du nom Davenport.

Vous n’êtes surtout pas un animal en cage et que l’on a relâché. Il n’est pas naturel pour vous de bien vous comporter en société après l’éducation que vous avez reçue, et on ne s’attend d’ailleurs pas à ce que vous y arriviez.

Ember est tout autant une victime que ces personnes-là. Elle n’était qu’une enfant qui a dû grandir prisonnière de cet homme pendant toute sa vie. Elle a été forcée de regarder ces actes odieux qui sont à jamais imprimés dans son esprit. Bien sûr qu’elle n’a pas aidé à tuer ces personnes ! Richard était fou. C’était un meurtrier, et Ember est bien chanceuse d’être enfin libérée de son emprise. Elle est libre désormais.

Je sais que c’est difficile à croire. Je pense que l’une des choses les plus difficiles dans le fait d’être retenu prisonnier était d’essayer de comprendre que le cauchemar était bien réel. Que l’homme était vraiment sérieux et qu’il croyait qu’il agissait tel le bras de Dieu. Il était impossible de le raisonner. Il n’y avait aucun moyen que je puisse le menacer, le corrompre ou même essayer de plaider en faveur de ma libération.

Cette ville était là bien avant nous, et pour autant nous l’avons saccagée. Je ne peux m’empêcher de penser que c’était l’acte le plus égoïste que nous ayons pu faire. Je suis consciente que nous étions en train d’essayer de nous échapper, mais il m’est difficile d’accepter le fait que ces cendres laissées derrière nous soient de mon fait.

Je peux être naïve à bien des égards, je le sais. Mais je ne le suis pas assez au point de ne pas remarquer qu’elle ne m’aime pas beaucoup, et j’aimerais changer cela.

Je sens qu’il va arriver au paroxysme de son orgasme, alors que je me cale au rythme de ses poussées, son rugissement profond se mêlant à mes propres cris de jouissance.

Je veux que sa queue punisse mon corps et mon âme pour me rappeler qu’il ne me quittera jamais. Il ne se défera jamais de ses devoirs de mari et de protecteur. Il me faut le rappel de sa queue battant en moi, encore et encore, de plus en plus fort. J’en ai besoin. J’en ai besoin !

Mon corps ondule au rythme de ses mouvements alors que ses gémissements s’intensifient. Son mordillage se transforme en une morsure, puis une autre. J’aime cette sensation de douleur. J’apprécie la piqûre, car ça me rappelle où je suis. Sous le poids du corps de Christopher.

J’ai besoin de lui en moi. J’ai besoin de sentir que nous ne faisons plus qu’un lorsque je sens qu’il s’éloigne. Je gémis lorsqu’il se retire, mais je crie ensuite lorsqu’il me prend à nouveau. La force de mon désir rend les mouvements de va-et-vient plus faciles alors qu’il accélère et m’amène à l’orgasme plus vite que jamais. C’est plus facile maintenant. Je ne me soucie plus de lui plaire et d’être une bonne épouse dans l’école alors que les ombres de fantômes et de secrets nous entourent.

Christopher ne perd pas de temps à me déshabiller, mais relève juste ma chemise de nuit au-dessus de mes seins. Je ne porte pas de culotte, alors rien ne se met en travers du chemin entre son sexe et le mien. Il écarte vigoureusement mes cuisses, se ménageant de la place alors qu’il abaisse sa bouche vers mon cou, et le grignote en suivant une traînée de luxure.

Il ne s’agit que de ce que vous et moi ressentons. À ce jour, je me sens bien plus connecté à vous qu’à qui que ce soit d’autre. Ma vie me paraît hors de contrôle en ce moment. Mais vous êtes mon seul ancrage. Vous êtes la seule personne à comprendre réellement ce que j’ai vécu et ce que je ressens maintenant. Je ne me soucie pas du terme « épouse » ou de tous les aspects juridiques. Nous sommes ensemble. Je ne vous quitterai pas, et c’est tout ce qui compte. Vous êtes ma femme, Ember. Effacez de votre esprit tout ce qui peut dire le contraire, me dit-il en repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
Il se penche vers moi et pose ses lèvres contre les miennes. Ce ne sont pas les mêmes baisers qu’hier soir. C’est différent. J’entends sa respiration, je sens son souffle. Et lorsqu’il enfonce sa langue dans ma bouche, je goûte à son souffle. Il est empreint de faim et de désir tout comme le mien.

Il ne porte rien de plus que ses sous-vêtements, et je suis surprise de découvrir une excitation dans mon bas ventre à cette vision. J’essaie de détourner mon regard de pécheresse, mais n’y arrive pas.

Mon esprit en a dit suffisamment. Mon cœur vole en éclats à chaque évènement de ma vie passée se mêlant à ma vie actuelle. La situation m’engloutit, et je crains de ne pas pouvoir être celui qu’il faut et de ne pas pouvoir faire ce qu’il faut.

Ses yeux bleus emplis de vérité me poignardent en plein cœur. Elle est calme, et elle semble si sage et sûre d’elle. Dans un tourbillon de chaos, debout dans cette pièce avec Ember, j’éprouve pour la première fois le sentiment d’être à ma place.

Il y a beaucoup de choses sur moi et ma vie d’avant notre rencontre, que vous ignorez, Ember. Vous devez comprendre cela. Mais aurais-je dû vous dire que j’avais une copine ? Oui, sans doute, et je m’en excuse. J’aurais dû vous préparer à cette situation — même si en toute bonne foi, je ne pensais pas qu’elle m’attendrait dès mon arrivée à la maison. Je pensais avoir un peu de temps devant moi.