AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Amandine Dhée (170)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Femme brouillon

« Je suis maman comme une plaisanterie, un malentendu jamais dissipé. »

Voilà le sujet du livre avec les propres termes de l’écrivaine.

Elle nous raconte le parcours classique de l’enfantement, son avant et son aprés, des yeux d’une femme qui ne veut pas et ne peut pas entrer dans le rôle classique de mère, qu’elle qualifie de «  mère parfaite », établie par la société. Ce qu’elle raconte n’est rien de nouveau, pourtant son humour, sa sincérité et sa prose simple et légère en font une lecture très plaisante. De nombreux passages me rappelant mes propres expériences m’ont fait sourire. Pour moi tout ce qu’elle ressent sonne juste 😊.

Une lecture que je recommande quelque soit votre âge ou que vous ayez des enfants ou non, homme femme confondus. C’est très court et se lit d’une traite.



« L’humanité commence avec un sourire, j’en suis témoin. »
Commenter  J’apprécie          882
À mains nues

Ici Amandine Dhée ! Une femme brouillon parle aux femmes brouillons.

Je répète...



Dans son précédent ouvrage ('La femme brouillon', 2017), l'auteur se définit comme telle car elle doute, beaucoup, à l'approche de la naissance de son premier enfant.



Ici, le petit garçon a quelques années, la narratrice est en couple, et comme beaucoup de mères, a du mal à tout concilier en étant 'exemplaire' : un modèle de douceur, de patience et de fermeté pour son fils, après des journées de travail, tout en restant disponible pour son compagnon - notamment pour trouver ensemble le temps et l'énergie pour une sexualité épanouie.

Est-il possible de cumuler tout cela ? est-ce souhaitable ? Obéit-elle seulement aux injonctions des magazines et conseils de bouquins sur le 'bonheur' ? Pourquoi pas la solitude ? Ou le 'couple libre' ?



Pour trouver des réponses, Amandine Dhée « retourne vers la petite fille qu'elle a été, rend visite à l'adolescente et à la jeune femme qui furent elle. Tenter de comprendre, mesurer le chemin parcouru, retrouver la joie, la colère et le chagrin de ces années-là. »

[ comme Dave du côté de chez Swann - private joke ! 😉 ].



Ces souvenirs et questionnements sont passionnants.

Ils sont les siens, ils sont ceux de beaucoup de femmes - je me retrouve dans ces interrogations sur la famille, la parentalité et la filiation, l'éducation, le couple, la sexualité, le désir, le corps, les rapports hommes-femmes, la question du genre...



Sans geindre, sans s'attendrir sur son sort, Amandine Dhée expose ses 'problèmes', cherche des pistes qu'elle expérimente directement ou à travers le témoignage de proches, pour se rassurer, essayer d'avancer.



Ce témoignage est sincère, franc, intime, nourri de réflexions intelligentes. J'aime beaucoup ce féminisme non revanchard où l'homme a sa place. ♥



■ A lire à tout âge, dès 15 ans, quel que soit le sexe, avec 'Les monologues du Vagin' (Eve Ensler), 'King Kong Théorie' (Virginie Despentes), 'In Utero' et 'Comme à la guerre' (Julien Blanc-Gras)...

____



Je cours commander d'autres titres de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          497
Sortir au jour

Amandine Dhée réalise cette gageure d’écrire un livre sur le thème de la mort dans une ambiance de sérénité.



Les confidences de la narratrice, sur ses angoisses profondes alternent avec les propos d’une thanatopractrice, qui démystifie ce métier inspirant à la fois attraction et répulsion. Un troisième type d’interlude propose des extraits d’une émission de télé-réalité sur le thème Vis ma vie, où la candidate découvre elle aussi les mystères de cette profession.



Crainte de la maladie, difficulté de parler du sujet aux enfants, premiers décès familiaux, toutes ces expériences qui nous font prendre conscience de notre finitude. Les rites, les traditions autour de la disparition inéluctable sont autant de témoins de ce que notre société fait de ses morts.



Quant à ce métier mal connu, que seules quelques séries policières mettent à l’honneur, dans un décor un peu idéalisé, Il a les honneurs des récit et le mérite. Un roman récent en parlait avec beaucoup respect : Une terrible délicatesse de Joe Browning Wroe. On y percevait toute la dimension profondément humaine de la pratique, qui consiste à laisser aux proches une dernière image apaisée de leur défunt. Il nécessite une approche emphatique et un savoir faire qui entretient l’illusion. Il s’agit plus d ‘éloigner la vision d’un cadavre générateur de répulsion que que magnifier le corps, dernier lien physique que l’entourage percevra.





Pas de formule détournée, de métaphore ou d’euphémisme, le texte ose aborder ce sujet délicat, sans tabou, seule façon de ne pas surenchérir sur la peur de l’inconnu.



128 pages La Contre allée 13 janvier 2023

sélection Prix Orange 2023


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          470
La Femme brouillon

Elle est enceinte depuis peu, et « auprès de [ses] camarades féministes, éprouve un vague sentiment de culpabilité » :

« N'ai-je pas trahi le camp des femmes libres ? Comme si sous un dehors émancipé je rêvais en secret à un petit bonheur conformiste, des papotages devant l'école, un four pyrolyse, un gentil mari. »



Le reste est à l'avenant : comme beaucoup d'entre nous, la narratrice est tiraillée entre les joies de la maternité et les doutes liés au fait de 'se reproduire' - mauvaise conscience de se laisser diriger par ses hormones, son instinct animal, impression d'obéir à une pression sociale...



Grâce à sa plume alerte, cynique et pleine d'auto-dérision, l'auteur nous dévoile la palette des sentiments et états qui assaillent les femmes enceintes et les 'jeunes' mamans : félicité, amour infini, émerveillement, magie, incrédulité, peur de ne pas savoir faire ou de mal faire, corvées, fatigue, aliénation, ras-le-bol, sensation d'étouffement, agacement face aux conseils des autres... le tout mêlé et répété indéfiniment.



J'ai dévoré cette centaine de pages d'une traite, et avec délice.

Brouillon et vite découragée, comme la narratrice, j'aime beaucoup cette franchise, ce type de questionnement et d'aveu de faiblesse sans posture ni fausse modestie.



Voilà le genre de livre intelligent et drôle qui vous replonge dans vos mois/années de grossesse et de pouponnage, à tel point que vous rêvez de ventre rond et de bébé la nuit suivante...



A compléter avec le point de vue d'un père sur ces mêmes moments : 'In Utero' de Julien Blanc Gras.
Commenter  J’apprécie          396
Sortir au jour

Ma rencontre avec une thanatopractrice



Amandine Dhée raconte la rencontre d’une autrice et d’une thanatopractrice, la personne qui prépare et embaume les cadavres. Une fois écartés les préjugés, leurs échanges vont s’avérer passionnants, autour de la mort et de la transmission.



Ce roman est d'abord l'histoire d'une rencontre. Lors d'une séance de dédicace, un visiteur explique qu'il n'aime pas le mot «autrice». Un débat s’engage alors, les opinions s’expriment jusqu’à ce que Gabriele explique qu’une autrice est tout aussi légitime que d'autres professions, dont la sienne, thanatopractrice. Une affirmation qui va éveiller la curiosité de la romancière, car cela lui permet de constater combien ses préjugés sont forts en la matière, à commencer par l’aspect physique de la personne chargée d’embaumer les morts et qu’elle imaginait plutôt triste, vieille et introvertie et qu’elle découvre jeune et pleine de vie!

Après leur échange initial, de nombreuses rencontres vont suivre qui vont permettre de mieux comprendre Gabriele, mais aussi de parler de la mort sous un aspect totalement différent que d’ordinaire, ce qui rend le livre formidablement intéressant.

Il est ici aussi question de technique, d’habitudes et de rituels – quelquefois très curieux – et de l’évolution de la société dans son rapport aux défunts.

Amandine Dhée a eu la bonne idée d’insérer au fil de son récit les extraits de l’émission «Vis ma vie de thanatopracteur», qui, comme l’indique l’autrice en fin de volume, ont été retranscrits avec l’autorisation de Réservoir Prod. Car ces échanges montrent de manière éclatante combien ce métier est méconnu et combien il véhicule de fantasmes. La confrontation entre ce verbatim et le témoignage de Gabriele va même nous offrir un côté burlesque, pas forcément attendu dans un ouvrage parlant de la mort. Oui, il y a dans ce livre d’intéressantes réflexions sur nos rapports aux défunts, sur cette envie de les voir continuer à cheminer à nos côtés, à leur parler et à surmonter la douleur de la perte. Mais il y a aussi l’humour rehaussé par la construction et le style.

Quand, durant la rédaction du livre, survient la pandémie, «ce scénario éculé de science-fiction, le coup du virus dévastateur», puis le confinement qui fait émerger un nouvel ordre social ponctué par l’annonce tous les soirs du nombre de morts, l’autrice comprend une chose essentielle: «Écrire sur la mort me tient en vie».

Écrire va aussi lui permettre de comprendre combien son affinité avec Gabriele n’est nullement le fruit du hasard, bien au contraire, puisque toutes deux font un peu le même métier: raconter une histoire. «Gabriele dénoue les traits des visages défunts, ferme les yeux, fait se joindre des mains. Elle met en scène une fin paisible, elle oppose un récit au chaos. C'est bien que la personne ait l’air endormie plutôt que décédée. Ce n’est pas un mensonge, puisque tout le monde veut y croire. Parce qu'on en a besoin, parce qu'on a peur. Personne n'est dupe, mais on joue le jeu. J'apprends que la chambre mortuaire s'appelle un amphithéâtre. Le temps d'une veillée, nous lier avec ce récit.»

Amandine Dhée démontre ce côté théâtral dans le spectacle qu’elle a conçu autour de «Sortir au jour» et qui est en tournée actuellement et qui prouve lui aussi qu’une autrice ne doit pas avoir de sujet tabou. N’hésitez pas, à votre tout, à aller danser avec la mort.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          340
La Femme brouillon

C'est un petit livre lu en une soirée (entre deux pavés j'aime bien changer de format) mais dont chaque phrase fait mouche sur la maternité.



L'autrice qui est aussi la narratrice est enceinte mais n'est pas frappée par le syndrôme de gagatitude pour autant (et ça fait du bien car dans ce modèle comme dans celui de la mère parfaite je ne me suis jamais reconnue).

Amandine Dhée passe tout en revue : cette quasi obligation dans les discours d'être mère pour une femme à part entière, cette dépossession du corps pendant la grossesse comme s'il appartenait pour 9 mois au corps médical, la redéfinition des rapports mère-fille lorsqu'on est enceinte, l'allaitement, la sexualité, la fusion avec le nouveau né et la peur en même temps de ne plus jamais être libre ...

Je me suis beaucoup reconnue de cette femme qui voudrait s'affranchir des étiquettes qu'on colle aux futures et jeunes mamans.

L'autrice qui est aussi la narratrice est enceinte mais n'est pas frappée par le syndrôme de gagatitude pour autant (et ça fait du bien car dans ce modèle comme dans celui de la mère parfaite je ne me suis jamais reconnue).

Si vous n'idéalisez ni la grossesse ni le fait d'être mère alors vous devriez trouver ce livre vraiment drôle !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          270
Survivre au sexisme ordinaire

Non, féministe n'est pas un gros mot ni une insulte. Mais c'est comme tout, il y a des féminismes. Certains modérés, d'autres poussés à l'extrême. Mais la finalité demeure d'appeler à plus d'égalité, de (vraie) liberté de choix, de respect.



Dans ce petit livre très vite dévoré, certains clichés ou réflexions sont le prétexte à décoder le sexisme qui se cache (enfin parfois assez peu !) parfois derrière de bonnes intentions . Certains textes sont franchement hilarants tout en ne perdant pas de leur acuité. D'autres adoptent un ton plus grave... Il reste que la réflexion à laquelle ils nous poussent est intéressante, que l'on soit homme ou femme. Car en tant que femmes, nous avons parfois intégré nous-mêmes le sexisme comme une norme, et nous nous conformons malgré nous à ce que la société patriarcale attend de nous...



Un livre qui s'adresse donc à tous, qui est sans doute un peu mordant, mais dont l'humour fait passer le message à mon sens sans agresser.

Le sous-titre me parait un peu trompeur dans le sens où il ne s'agit pas d'un manuel de réparties ou de techniques, mais constitue finalement un essai sur la condition ordinaire de la femme et qu'il serait bon de voir évoluer.



Il y en aurait bien d'autres à épingler (peut être dans un deuxième tome ?), mais voici les thèmes abordés :



- C'est un truc de fille

- Hé, mademoiselle !

- T'as des poils, c'est sale !

- T'as tes règles ou quoi ?

- Fais pas ta prude !

- Laissez-moi vous aider à porter vos affaires

- Attends, je vais t'expliquer...,

- Mal-baisée !

- Tu dois être une panthère au lit !

- Vous, c'est sûr, vous avez l'instinct maternel

- On n'est pas vraiment femme avant d'être mère

- Tu connais la différence entre une femme et...

- Hystérique !

- On ne peut plus prendre l'ascenseur avec une femme

- Féminazies !

- Mais qu'est-ce qu'elles veulent, à la fin ?

- Entre elles, les femmes sont toutes des garces

- On sait qui porte la culotte



A recommander !
Commenter  J’apprécie          264
À mains nues

Petit texte de 117 pages, « A mains nues » est aussi riche qu’un essai de 500 pages sur le désir féminin contraint par les diktats sociaux. De femme célibataire à femme en couple, femme devenant mère, femme vieillissante, Amandine Dhée explore les changements du corps, l’évolution du mental et le désir de rester soi malgré tout. Son regard est lucide et j’oserais presque à dire universel (dans l’univers contemporain des sociétés industrialisées et favorisées bien sur) tant on se retrouve en ses mots. Le cheminement est juste et les interrogations qui en découlent offrent un baume à nos morals bousculés par les attentes que l'on nous impose.

L’auteure en quelques paragraphes vifs et enlevés partage une vie de femme, tout simplement.

Une lecture « coup de cœur ».


Lien : https://aufildeslivresbloget..
Commenter  J’apprécie          240
À mains nues

De la découverte du plaisir à son éloignement, Amandine Dhée nous embarque dans une odyssée du désir. Elle y parle de sexe. Elle y questionne l’amour, ce mot paresseux, dénué de nuance, qui a la prétention de résumer l’attraction. Elle fustige les conventions, elle dézingue les alibis, elle enterre les idées mal reçues (« Nous sommes tous fabriqués. C’est seulement quand on l’a reconnu que l’on peut s’inventer un peu »). Ni trop féministe, ni trop machiste, elle déjoue la dictature de la caricature. Elle expose nos peurs et nos fantasmes, sans honte ni fausse pudeur. Pourquoi faudrait-il toujours s’excuser (« S’excuser, la maladie des femmes ») ? Pourquoi l’orgasme d’une femme est-il confisqué par l’urgence de l’atteindre ? Pourquoi le désir devrait-il être nécessairement corrélé à la beauté ? Pourquoi a-t-on si longtemps dissimulé les dix centimètres du clitoris ? Pourquoi la fille dont les sentiments s’éparpille est une salope (« on peut coucher cent fois avec le même garçon mais pas coucher une fois avec cent garçons ») ? Pourquoi ce malaise persistant chez les adolescents (« (…) et leur imaginaire porno. Entre le silence en famille et les fanfaronnades des copains, ils ne savent pas où poser leurs questions ») ? Pourquoi ces viols sans violence n’en méritent pas le nom ? Amandine Dhée propose, explore les hypothèses, sans jamais forcer le passage, parce qu’imposer sa vision irait à l’encontre de son projet salutaire : accepter le mystère, y trouver les raisons d’être heureuse.

C’est un livre précieux qu’il faut déposer sur la table de nuit de son enfant devenu pubère en disant, sourire complice à l’appui : lis-ça, tu verras, c’est intéressant.

Bilan : 🌹🌹

Commenter  J’apprécie          240
À mains nues



Après "la femme brouillon "qui a connu un beau succès d'estime en 2017, la comédienne et romancière Amandine Dhée explore à nouveau la question de la condition de l'émancipation de la femme et notamment de la question du désir à la lumière du parcours d’une femme et de ses expériences sexuelles et affectives.



Flirant plus avec l'essai que le roman à la narration très construite, Amandine Dhée nous parle de la sexualité à travers les époques et à travers les différentes étapes d'une vie,les premiers émois de l'enfance, les transformations du corps de l'adolescence et comment les femmes explorent leur sexualité en fonction des années qui passent. et comment le corps féminin, évoluent en fonction de leur meilleures connaissances de leur corps et des relations souvent complexes avec les hommes.



Elle démonte certaines représentations et clichés avec finesse et une certaine dérision, explorant quelques tabous, et allant parler de masturbation féminine à tous les âges .



"Et quand on jouit, encore faut-il jouir de la bonne façon. Car nos fantasmes nous encombrent. Ça veut dire quoi de jouir en s’imaginant pute ou salope ? Cela signe-t-il notre défaite ou notre victoire ? Vaguement trahies par nos inconscients, la faillite de nos imaginaires, nous rêvons à des fantasmes 100 % éthiques, où notre morale domine. Nous voudrions gendarmer nos désirs, être pures. Nous détestons nos recoins obscurs, comme si notre engagement politique n’était qu’une posture, et voilà, nouvelle rasade de honte"



Le récit est construit sur des allers-retours entre le "je" actuel d’une femme trentenaire qui réfléchit sur elle-même et le " il " de la petite fille qu'elle a été.



A la manière d'une Benoite Groult, ou d'une Annie Ernault, Amandine Dhée use de phrases courtes, de réflexions acérées et percutantes sur l'émancipation féminine et le besoin de s'extraire des normes et des conventions pour s'approprier une sexualité et une sensualité différente et solaire. Un récit singulier et allant au delà des sentiers battus. et des idées préconcues.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          230
Sortir au jour



Dans une librairie, Amandine Dhée rencontre une thanatopractrice, Gabriele. Pour cette dernière, en quête de sens , ce métier est une reconversion qui suscite bien des étonnements, voire des rejets.

Entre les deux femmes s'instaure un dialogue , entrecoupé par des extraits du verbatim d'une émission : Vis ma vie de thanatopracteur.

Quelle drôle d'idée un livre sur la perte, pourrait-on penser. Mais l'autrice, mêlant ses réflexions sur la mort, mais aussi la création et la volonté de transmission instaure un échange fécond , souvent surprenant, mais riche d'humanité.

Elle y évoque, souvent avec humour, aussi bien le confinement et ses conséquences ,"Ce soir , le président de la République nous pousse à l'intérieur de nos maisons et nous ordonne d'y rester. Il nous invite même à lire, c'est dire si la situation est grave. " que sa famille , "On parle de liens du sang, mais les familles sont d'abord faites de beurre et de sucre, n'en déplaise aux scientifiques et aux diététiciens. "

Le ton se fait parfois plus grave, mais la tendresse règne toujours quand il s'agit d'évoquer ses enfants ou de rendre un hommage à France Gall.

Quant à Gabriele, elle nous permet de voir l'envers d'un décor qui trop souvent est occulté .Elle aussi sait se montrer drôle mais se révolte aussi contre les hypocrisies sociales qui veulent passer la beauté de sa profession à la trappe.

Un livre plein de vie qui ferait presque la nique à la mort.



 
Commenter  J’apprécie          220
La Femme brouillon

Avec beaucoup d'années de recul, voici ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre traitant de la grossesse et du rôle attribuée à la femme d'être, avant tout, faite pour être mère.



Tout d'abord je n'ai pas trouvé ce livre irrésistiblement drôle. Il est d'une ironie certaine, traité avec justesse et bourré d'interrogations.

Interrogations que la plupart des mères se sont posées, se posent, et se poseront encore longtemps.



Mère idéale - mère parfaite - mère avant tout - mère quoi qu'il arrive ?



Et la femme dans tout cela ?



Vaste débat sociétal.



Alors ?



Laissons aux femmes le droit et le choix d'être mère ou non.









Commenter  J’apprécie          210
La Femme brouillon

Avant, pendant, puis après l’accouchement. L’auteure nous fait part de ses états d’âmes et réflexions sur la place de la maternité, et donc sur la place des femmes dans nos sociétés. Des points de vue revendiqués comme féministes, argumentés ou illustrés. Les phrases sont souvent très concises mais la lecture n’est pas trop hachurée de ce fait, grâce à des formules biens senties. J’ai dévoré ce court récit (130 pages) en moins d’une heure.
Commenter  J’apprécie          161
La Femme brouillon

86 pages de pur bonheur !!La Femme brouillon est un sacré cahier du jour ! et des plus beaux !

On est bien au cœur de ce livre, en position fœtus ou en femme émancipée. On reste dans les plis de La Femme brouillon bien après la fin de la lecture. Dans un style magnifié, aérien, solaire, limpide, ce récit s’écoule en rythme maternant. Un peu d’ Ernaux, de Duras, l’écriture d’Amandine Dhée est une grâce majeure et brillante. La Femme brouillon est authentique, sincère, courageuse et elle s’éloigne à vue d’œil du bien -pensant sociétal. On a envie d’étreindre les lignes, de faire fusion avec les mots qui s’ouvrent sur cette liberté de pensées, d’actions et de convictions grâce à la ténacité de l’auteur, à son courage et à son esprit de Diogène. La Femme brouillon est de loin celle qui a compris bien avant l’heure comment détourner ce faux-semblant conformiste. Ce livre est capital. Il devrait se trouver dans chaque maternité, sur chaque coin d’oreiller masculin et plus. « Mais pour le bébé j’ai choisi un père de compétition. Pas un père qu’il faut mériter, mais un à portée de main. Et surtout qui tienne la route au cas où je dérape. » Offert aux familles pour donner à voir, pour éveiller à cette vérité cruciale qui se ploie sous les diktats sociétaux. »Est-ce que le bonheur est une déclaration d’intention ? » Ce petit bijou en compétition pour le « Prix Hors Concours » 2017 est frais comme le linge enfantin qui claque au vent des lumières les plus tendres et compréhensives. Ce récit est une soupape de sécurité, une délivrance et une réjouissance culturelle. Ces lignes éblouissantes sont éducatives, ludiques, féministes et émancipatrices, maîtrisées à l’extrême. Ce livre est une dragée qui fond dans la bouche. Il fait un bien fou et ose rajouter le mot qui va avec l’idée. Il bouscule les aprioris et rend la magie de la maternité dans une ancestrale beauté des plus sincères. La Femme brouillon est éperdument belle dans ses convictions. C’est une émotion qui joue à la corde à sauter et se risque au danger d’un jugement. Edité par les Editions La Contre-Allée, collection « La Sentinelle » cet incontournable récit est dans la cour des Grands, et c’est tant-mieux !!!!J’ai plus qu’une envie, rencontrer Amandine Dhée et lui dire que je vais offrir ce livre en cadeau de naissance et à chacun (e) de mes huit lumières !!



Commenter  J’apprécie          151
Sortir au jour

Un livre qui se lit très vite mais qui fait réfléchir...notamment comment répondre à un enfant qui interroge sur la mort, ce qui est très fréquent...

Le livre est fait de chapitres alternés entre la vie d'Amandine, de son fils et de son "bébée" et la pratique de Gabriele, thanatopractrice. "Je voulais écrire un texte réconfortant sur la mort" et l'autrice y réussit grâce à sa simplicité et son humour.

Mais il y a aussi la perte, le deuil, la tristesse...ce sera pour une autre fois: le texte est très court...
Commenter  J’apprécie          130
Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de ..

Amandine Dhée s'interroge sur l'histoire qui l'a façonnée avec laquelle elle doit composée aujourd'hui.



Petit livre où elle jette pêle-mêle des anectodes d'une vie de l'enfance à l'âge adulte, inspirées de la vie quotidienne.



Beaucoup d'interrogations dans ce livre et de tristesse aussi.







Commenter  J’apprécie          130
À mains nues

Une femme est devenue mère.

Pour elle, être 'femme' et 'mère' à la fois, c'est beaucoup.

Elle se pose plein de questions : quel sera l'impact de sa maternité sur sa vie, en particulier sur sa sexualité ? comment élever son fils sans l'enfermer dans des carcans sexistes - carcan dont elle-même a souffert - avec le risque de le marginaliser ?...



A ces questions, Amandine Dhée apporte des éléments de réponses, mais généralement sans certitudes.

Et il est heureux qu'elle n'assène pas des vérités absolues qu'elle tenterait d'imposer aux autres. Au contraire, son principal message (aux femmes) semble être : « Osez vous assumer telle que vous êtes, ne vous sentez pas obligée de répondre à des schémas imposés. »

Elle se rend cependant bien compte qu'une telle attitude peut souvent n'être qu'un voeu pieux.



Ses réflexions sur la place des femmes (et donc celle des hommes) dans nos sociétés sont intéressantes, et dans l'air du temps. Rien de péjoratif chez moi dans ces derniers mots, même si cela limite l'originalité des propos de l'auteure.



Et je termine ce billet sur cet ouvrage féministe par un avis qui semblera très caricatural à certain(e)s : les femmes sauront sans doute mieux apprécier ce livre que les hommes, y croisant des interrogations ou des constats partagés sur leur sexualité, tandis que ces derniers trouveront que ces dames sont décidément un peu compliquées… ;-)



De cette auteure, j'ai nettement préféré 'La femme brouillon', consacré à la grossesse et à la maternité.
Commenter  J’apprécie          132
La Femme brouillon

Amandine Dhée est une femme brouillon. Mais qu'est-ce que ça veut bien dire ? Ce petit livre de 144 pages est là pour nous l'expliquer.



Par des chapitres courts, l'auteure, Amandine Dhée, nous parle de féminisme mais surtout de féminisme liée à la maternité. Comme beaucoup de femmes qui deviennent maman, la conception du monde change autour de nous et nous changeons aussi. Nous ne sommes jamais assez bien, il faut faire comme ci, comme ça, il faut faire attention, etc. La culpabilité maternelle aujourd'hui perdure... et Amandine Dhée la démoralise. Si nous avons envie de ne rien faire, ne faisons rien tout simplement !



Avec beaucoup d'humour et surtout plein de vérité, l'auteure nous donne sa conception du rôle de mère et non pas celle que la société veut nous donner. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit rempli d'ironie et surtout très authentique.

Amandine Dhée écrit si justement ! Un grand bravo à elle !



Un livre à mettre dans beaucoup de mains ! À lire !
Commenter  J’apprécie          130
La Femme brouillon

Ce tout petit livre d'Amandine Dhée, que je ne connaissais que de nom, est d'abord d'une très grande qualité littéraire, chaque mot est à sa place et tout sonne juste, avec même parfois une certaine poésie dans les sonorités. La lecture est très fluide et le texte amène à réfléchir tout naturellement.



L'auteure livre ici les pensées qui l'ont accompagnée de la découverte de sa grossesse aux premiers mois de vie de son petit garçon, marqués par l'amour de ce petit être mais aussi par la nécessité de se retrouver en tant qu'individu.



La narration, en apparence déstructurée, est en réalité parfaitement menée et, arrivée à la conclusion, j'ai eu le sentiment d'un texte accompli et d'avoir fait un tour raisonnable de la question.



Le ton est infiniment juste et humain, résolument en décalage vis à vis de certains stéréotypes et injonctions que la société si bienveillante impose aux mères. Cette maternité enjolivée par le discours dominant est analysée avec un humour acéré et un recul salutaire.



Amandine Dhée est militante, féministe entre autres, et cela se sent dans cet essai qui n'est en réalité basé que sur du bon sens, mais c'est à mes yeux un texte qui fait un bien fou.



Je suis ravie de ma lecture et de découvrir une auteure moderne et passionnante...
Commenter  J’apprécie          130
La Femme brouillon

Elle brouillonne et elle bouillonne, cette femme brouillon dont on devine qu'elle reflète les embrouillaminis de l'auteur. Et lorsqu'elle attend un enfant, tout s'embrouille davantage, surtout qu'en l'occurrence personne n'a droit à un brouillon qui servirait en quelque sorte d'essai avant de se lancer dans la maternité. Maternité... voilà un mot qui résonne drôlement dans ce livre-chronique dont le personnel, l'intimité même, s'élargit vers l'universel. Etat, lieu, statut, choix, option de vie, projet, tous les sens du mot sont fouillés par le biais des questions, des situations et des variations parfois violentes, parfois imperceptibles qu'il apporte dans une existence de femme lorsque du signifié-signifiant il passe au référent. Femme... voilà l'autre mot qui balance et contrebalance et vient embrouiller et définir le premier. Etre femme - Etre mère. Comment ça se goupille tout ça quand on a soi-même des références défaillantes quant à la "chose maternelle" et quand on est soi-même une féministe ardente ? Femme ou mère ? Femme et mère ? Femme à mère ? Femme amère ? Les combinaisons ne manquent pas et les jeux de mots n'y changent rien : chacune doit débroussailler son propre chemin au fur et à mesure, sans attendre qu'il soit tracé à l'avance. Si ce n'est guère rassurant, c'est en tout cas extrêmement stimulant et inspirant que de savoir que nos routes et nos choix nous appartiennent et à nous seules ! Femme parfaite mère épanouie mère parfaite femme épanouie ? Et le sentiment de culpabilité on en fait quoi quand on sait que bébé est chez une autre qui s'en occupe et quand on aime profiter de ce temps loin de lui ? Et la honte on en fait quoi quand les autres mères (les parfaites pas brouillon) affichent leur dextérité à donner le sein, le biberon, les couches, comme si elles avaient passé leur vie à faire ça, à s'y préparer, à s'y entraîner ? Et l'envie d'écrire, de créer on en fait quoi ? Et l'amour ? Et le sexe ? Et le couple ? On fait quoi de tout ça qui d'un coup ne semble plus aussi évident qu'avant, comme si d'invisibles liens empêchaient d'être à nouveau uniquement soi.



Avec sa manière unique de rendre compte de la réalité par une écriture percutante, Amandine Dhée exprime tous ces doutes, toutes ces interrogations et ces pensées (parfois inavouables) qui traversent l'esprit, qui s'y attardent, dès que le test de grossesse est positif. Derrière le point de vue plein d'humour de la narratrice, on discerne le gouffre des incertitudes et d'une véritable angoisse. L'angoisse de ne pas savoir être mère et de ne plus pouvoir être femme.



Elle tranche dans le vif, Amandine Dhée, avec cette "Femme brouillon" qui incise juste là où ça pourrait s'infecter de renoncements et de compromis, voire de compromissions. Elle taille hardiment dans les codes et conventions pour leur donner des habits qui me plaisent bien, qui me vont mieux que ceux des discours habituels. Oui ce récit-là, raconté avec des mots de cette force-là, va m'accompagner un bon bout de chemin !

Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Amandine Dhée (900)Voir plus

Quiz Voir plus

La Boîte à Merveilles

Quel est le vrai nom de l'auteur ?

Ahmad Safrioui
Sidi Mohamed
Mouhsine Raissouni
Ahmed Sefrioui

30 questions
526 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}