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Citations de Amandine Dhée (290)


Ce connard de Larousse a menti, ce n’est pas vrai que la maternité rapproche mère et fille.
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Et si ma liberté avait aussi un goût de solitude ? En couple, je me confronte sans cesse aux limites de l'autre, à son incapacité à me combler, moi l'affamée. C'est terrible, parce qu'une part de moi rêve encore du couple comme un repos bien mérité, un oeuf, une fin. Mais c'est ce manque qui m'oblige à prendre soin de moi, à me donner de la tendresse, ce que je n'ai jamais su faire. Dans cette solitude, je colmate mes brèches.
(p. 131)
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L’ennui avec la paranoïa c’est qu’elle ressemble beaucoup à une folle intuition.
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Il est interdit de prononcer le mot douleur. On parlera de sensations intenses lors de l'accouchement. Si vraiment on morfle, de sensations déroutantes.
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Je suis un loup-garou de film américain, Je te préviens chéri, cette nuit je risque de changer un petit peu, des canines me viendront ainsi que des poils et j'aurai comme une envie de t'égorger, mais n'aie pas peur, ce sera toujours moi, enferme-moi dans la salle de bain, mets le verrou et ne l'ouvre sous aucun prétexte, tu m'entends aucun prétexte, même si je pousse des cris à te retourner le ventre, promets-le-moi. Demain matin tout ira bien. On boira une tasse de café chaud et on continuera la vie.
Quoi faire de la colère ?
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A l'heure où l'on fourre des parfums de synthèse dans les serviettes hygiéniques, il y a urgence à embrasser le sexe des femmes, le chérir, le consoler de tant de bêtise. Elle se demande d'où viennent pareilles innovations, est-ce qu'au cours d'une réunion de travail, quelqu'un a eu une illumination, Et si on mettait de l'eucalyptus, et là, quoi ? Personne pour le faire taire, pas une femme pour lui jeter son café à la tronche, parfume-toi la bite si tu veux , mais laisse notre chatte tranquille ? Bien sûr l'honnêteté intellectuelle l'oblige à admettre que l'idée vient peut-être d'une femme, et cela l'emplit de tristesse.
(p. 108-109)
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Je cherche mes gestes. Je visionne des tutoriels sur internet, des vidéos amateurs, à la musique insipide et au lettrage nunuche. [...] Rien [n'est dit] des mouvements électriques des bras et des jambes, des geysers de pipi, rien de mon désarroi face à ce petit corps. Je le manipule avec douceur, ou plutôt je tords son bras le plus tendrement possible. Les paroles de 'Cécile', la chanson de Nougaro, me reviennent. « Que toujours on te touche comme moi maintenant. » La douceur d'un coton, la tiédeur d'une main, la lenteur d'un geste, ces micro-événements dont il ne se souviendra jamais et qui laissent forcément une trace.
C'est dans ses gestes anodins, répétés des milliers de fois, que s'imprime un message.
(p. 73-74)
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La menace s'appelle mort subite du nourrisson. Les mots s'entrechoquent, mort subite, mort subie. Pensée impossible à négocier, la mort du bébé. Un tour de magie à l'envers.
Pour toujours, nous sommes suspendus à cette vie qui hésite. Une vie qui grimpera aux arbres, qui traversera la rue, attrapera des maladies, réclamera une mobylette, ira en boîte de nuit, et se cognera au réel. Je voudrais tout interdire, mettre le bébé sous cloche. Qu'il reste toujours près de moi, sa maman-coussin.
J'ai des attaques de réalité. Comme si cette naissance me liait définitivement au destin de l'humanité. Et au chagrin commun. Je suis hantée par des images d'exode, de migrations, de camps, où des mères déambulent folles de douleur, un bébé crevé dans les bras.
(p. 70)
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Je sais qu'elle [ma mère] n'emmènera peut-être jamais mon petit garçon au jardin public ou à la mer, je sais qu'elle ne peut même pas partager avec lui sa propre histoire et l'inviter dans notre arbre [généalogique]. En lui offrant ces livres, je sais qu'elle lui signifie l'existence d'un monde parallèle, sa façon à elle d'être au monde, son plan B. Au pire, il y aura les livres, semble-t-elle lui dire. L'amour, l'amitié, c'est bien, mais tellement compliqué. Les autres brûlent, tu verras, petit. Les livres, tu peux leur faire confiance, il y en aura toujours un pour toi.
(p. 121)
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Quoi qu’il arrive, notre corps commence et finit entre les mains des autres.
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Nous n'avons pas souhaité connaître le sexe. C'est le premier cadeau que nous lui offrons, un sursis de genre.
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Nos nouveaux statuts de père et de mère nous embrouillent encore plus. On voudrait s'inventer, en même temps qu'on est sans cesse ramenés à nos propres modèles, tiraillés entre ce qu'on a toujours connu et ce à quoi on aspire. On navigue à vue, tout le temps. Incertains. Trop rigides, on nie les émotions de notre enfant, trop cools, il deviendra toxicomane. On veut du cadre mais pas de rapports de force, des repères mais pas d'autoritarisme. Ça épuise.
(p. 22)
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Amandine Dhée
Il paraît que les rôles non sexués, ça fout en l'air les fondements de notre société. Tant mieux, on en créera d'autres. (page 90)
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Les yeux bouffis, je contemple la photo sur le paquet de céréales. Un couple. Plateau, bouquet de fleurs, jus d'orange fraîchement pressé. Ils rient. Elle porte la chemise de l'homme. En langue marketing, ça veut dire qu'ils ont fait l'amour.
Qu'ont-ils fait de leur bébé ? Obscène, cette insouciance.
Moi, j'ai le cerveau bardé de post-it. Jamais je n'ai été si disponible à quelqu'un. Cette 'maman' est d'une patience infinie. Il faut rassurer le bébé à coups de routine. Je vis au premier degré.
(p. 83)
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Je ne l'ai pas beaucoup vue, ce soir. Mon amie s'est réfugiée dans la cuisine, elle donne un coup de main, prépare des bricoles. Elle peine à se mêler aux discussions, trop pleine de sa nuit. Elle n'en est pas revenue. Je la rejoins. Elle me dit son élan et ce qui se passe quand l'autre répond, la faim partagée. Elles ont fait l'amour toute la nuit et son corps est resté là-bas, quelque part sous les draps. Deux corps peuvent ça. Se rencontrer, faire l'amour comme des dingues. Que ce soit joyeux, généreux, évident. C'est rare, et ça chamboule, cette magnifique histoire de cul. Entorse au réel, sursis. Je recueille son miracle.
Nos sourires.
Et soudain, ça me manque vite. Ça me manque d'avoir mal au ventre et jusqu'au bout des doigts pour quelqu'un. Vivre cette surprise des corps. Les hésitations remuent, les vieilles questions se radinent. Je pense au petit qui dort à l'étage, j'entends le rire de mon compagnon depuis la terrasse. Est-ce que ça lui manque à lui aussi ?
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Le père est une mère très acceptable.
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[ Au lycée ] il y a les garçons qui l'attirent et puis ceux qu'elle désire brutalement, par surprise, au détour d'un geste ou d'une odeur. Elle a du mal à se l'avouer. Elle croit encore que désir et beauté sont liés, cliché dans lequel elle pataugera encore des années. Elle ne sait pas encore que nos désirs sont bien plus retors, intelligents et magiques que nous.
(p. 44)
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Je sais qu'il existe aussi le polyamour, mais à vrai dire je me demande comment les gens se débrouillent pour vivre plusieurs histoires d'amour à la fois. Sans vouloir paraître terre-à-terre, je ne sais pas où ils trouvent le temps, tout simplement, moi qui ne parviens pas à aller deux fois par semaine au yoga.
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Et moi, le fruit de trois générations de mères lamentables, quelles sont mes chances ? J’aurais dû être immunisée contre la maternité. Mais non, il avait fallu que je récidive. (page 12)
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[ choix conjoint du prénom pendant la grossesse ]
Dans les cimetières, les génériques de film, les personnages de roman, on attend qu'un prénom nous fasse signe, que le destin s'en mêle.
Un qui sonne bien, qui colle avec nos noms de famille, qui rende notre enfant beau et heureux. Les prénoms des anciens camarades qu'on n'aimait pas sont éliminés, au même titre que ceux qu'on aimait trop. Nous devenons légèrement irrationnels. Nous rencontrons un type adorable lors d'un déménagement et son prénom se retrouve en tête de liste. On emprunte un livre des prénoms, déjà corné et marqué de petites croix au crayon gris.
(p. 43)
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[ https://www.youtube.com/watch?v=12vGVInZNUE ]
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