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EAN : 9782917817902
96 pages
Editions La Contre Allée (07/01/2017)
3.85/5   265 notes
Résumé :
Le meilleur moyen d’ éradiquer la mère parfaite, c’est de glandouiller. Le terme est important car il n’appelle à aucune espèce de réalisation, il est l’ennemi du mot concilier. Car si faire vœu d’inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c’ est la subversion absolue.
Le jour où je refuse d’ accompagner père et bébé à un déjeuner dominical pour traîner en pyjama toute la journée, je sens que je tiens quelque chose.
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 265 notes
« Je suis maman comme une plaisanterie, un malentendu jamais dissipé. »
Voilà le sujet du livre avec les propres termes de l'écrivaine.
Elle nous raconte le parcours classique de l'enfantement, son avant et son aprés, des yeux d'une femme qui ne veut pas et ne peut pas entrer dans le rôle classique de mère, qu'elle qualifie de «  mère parfaite », établie par la société. Ce qu'elle raconte n'est rien de nouveau, pourtant son humour, sa sincérité et sa prose simple et légère en font une lecture très plaisante. de nombreux passages me rappelant mes propres expériences m'ont fait sourire. Pour moi tout ce qu'elle ressent sonne juste 😊.
Une lecture que je recommande quelque soit votre âge ou que vous ayez des enfants ou non, homme femme confondus. C'est très court et se lit d'une traite.

« L'humanité commence avec un sourire, j'en suis témoin. »
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Elle est enceinte depuis peu, et « auprès de [ses] camarades féministes, éprouve un vague sentiment de culpabilité » :
« N'ai-je pas trahi le camp des femmes libres ? Comme si sous un dehors émancipé je rêvais en secret à un petit bonheur conformiste, des papotages devant l'école, un four pyrolyse, un gentil mari. »

Le reste est à l'avenant : comme beaucoup d'entre nous, la narratrice est tiraillée entre les joies de la maternité et les doutes liés au fait de 'se reproduire' - mauvaise conscience de se laisser diriger par ses hormones, son instinct animal, impression d'obéir à une pression sociale...

Grâce à sa plume alerte, cynique et pleine d'auto-dérision, l'auteur nous dévoile la palette des sentiments et états qui assaillent les femmes enceintes et les 'jeunes' mamans : félicité, amour infini, émerveillement, magie, incrédulité, peur de ne pas savoir faire ou de mal faire, corvées, fatigue, aliénation, ras-le-bol, sensation d'étouffement, agacement face aux conseils des autres... le tout mêlé et répété indéfiniment.

J'ai dévoré cette centaine de pages d'une traite, et avec délice.
Brouillon et vite découragée, comme la narratrice, j'aime beaucoup cette franchise, ce type de questionnement et d'aveu de faiblesse sans posture ni fausse modestie.

Voilà le genre de livre intelligent et drôle qui vous replonge dans vos mois/années de grossesse et de pouponnage, à tel point que vous rêvez de ventre rond et de bébé la nuit suivante...

A compléter avec le point de vue d'un père sur ces mêmes moments : 'In Utero' de Julien Blanc Gras.
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C'est un petit livre lu en une soirée (entre deux pavés j'aime bien changer de format) mais dont chaque phrase fait mouche sur la maternité.

L'autrice qui est aussi la narratrice est enceinte mais n'est pas frappée par le syndrôme de gagatitude pour autant (et ça fait du bien car dans ce modèle comme dans celui de la mère parfaite je ne me suis jamais reconnue).
Amandine Dhée passe tout en revue : cette quasi obligation dans les discours d'être mère pour une femme à part entière, cette dépossession du corps pendant la grossesse comme s'il appartenait pour 9 mois au corps médical, la redéfinition des rapports mère-fille lorsqu'on est enceinte, l'allaitement, la sexualité, la fusion avec le nouveau né et la peur en même temps de ne plus jamais être libre ...
Je me suis beaucoup reconnue de cette femme qui voudrait s'affranchir des étiquettes qu'on colle aux futures et jeunes mamans.
L'autrice qui est aussi la narratrice est enceinte mais n'est pas frappée par le syndrôme de gagatitude pour autant (et ça fait du bien car dans ce modèle comme dans celui de la mère parfaite je ne me suis jamais reconnue).
Si vous n'idéalisez ni la grossesse ni le fait d'être mère alors vous devriez trouver ce livre vraiment drôle !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Elle brouillonne et elle bouillonne, cette femme brouillon dont on devine qu'elle reflète les embrouillaminis de l'auteur. Et lorsqu'elle attend un enfant, tout s'embrouille davantage, surtout qu'en l'occurrence personne n'a droit à un brouillon qui servirait en quelque sorte d'essai avant de se lancer dans la maternité. Maternité... voilà un mot qui résonne drôlement dans ce livre-chronique dont le personnel, l'intimité même, s'élargit vers l'universel. Etat, lieu, statut, choix, option de vie, projet, tous les sens du mot sont fouillés par le biais des questions, des situations et des variations parfois violentes, parfois imperceptibles qu'il apporte dans une existence de femme lorsque du signifié-signifiant il passe au référent. Femme... voilà l'autre mot qui balance et contrebalance et vient embrouiller et définir le premier. Etre femme - Etre mère. Comment ça se goupille tout ça quand on a soi-même des références défaillantes quant à la "chose maternelle" et quand on est soi-même une féministe ardente ? Femme ou mère ? Femme et mère ? Femme à mère ? Femme amère ? Les combinaisons ne manquent pas et les jeux de mots n'y changent rien : chacune doit débroussailler son propre chemin au fur et à mesure, sans attendre qu'il soit tracé à l'avance. Si ce n'est guère rassurant, c'est en tout cas extrêmement stimulant et inspirant que de savoir que nos routes et nos choix nous appartiennent et à nous seules ! Femme parfaite mère épanouie mère parfaite femme épanouie ? Et le sentiment de culpabilité on en fait quoi quand on sait que bébé est chez une autre qui s'en occupe et quand on aime profiter de ce temps loin de lui ? Et la honte on en fait quoi quand les autres mères (les parfaites pas brouillon) affichent leur dextérité à donner le sein, le biberon, les couches, comme si elles avaient passé leur vie à faire ça, à s'y préparer, à s'y entraîner ? Et l'envie d'écrire, de créer on en fait quoi ? Et l'amour ? Et le sexe ? Et le couple ? On fait quoi de tout ça qui d'un coup ne semble plus aussi évident qu'avant, comme si d'invisibles liens empêchaient d'être à nouveau uniquement soi.

Avec sa manière unique de rendre compte de la réalité par une écriture percutante, Amandine Dhée exprime tous ces doutes, toutes ces interrogations et ces pensées (parfois inavouables) qui traversent l'esprit, qui s'y attardent, dès que le test de grossesse est positif. Derrière le point de vue plein d'humour de la narratrice, on discerne le gouffre des incertitudes et d'une véritable angoisse. L'angoisse de ne pas savoir être mère et de ne plus pouvoir être femme.

Elle tranche dans le vif, Amandine Dhée, avec cette "Femme brouillon" qui incise juste là où ça pourrait s'infecter de renoncements et de compromis, voire de compromissions. Elle taille hardiment dans les codes et conventions pour leur donner des habits qui me plaisent bien, qui me vont mieux que ceux des discours habituels. Oui ce récit-là, raconté avec des mots de cette force-là, va m'accompagner un bon bout de chemin !
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86 pages de pur bonheur !!La Femme brouillon est un sacré cahier du jour ! et des plus beaux !
On est bien au coeur de ce livre, en position foetus ou en femme émancipée. On reste dans les plis de la Femme brouillon bien après la fin de la lecture. Dans un style magnifié, aérien, solaire, limpide, ce récit s'écoule en rythme maternant. Un peu d' Ernaux, de Duras, l'écriture d'Amandine Dhée est une grâce majeure et brillante. La Femme brouillon est authentique, sincère, courageuse et elle s'éloigne à vue d'oeil du bien -pensant sociétal. On a envie d'étreindre les lignes, de faire fusion avec les mots qui s'ouvrent sur cette liberté de pensées, d'actions et de convictions grâce à la ténacité de l'auteur, à son courage et à son esprit de Diogène. La Femme brouillon est de loin celle qui a compris bien avant l'heure comment détourner ce faux-semblant conformiste. Ce livre est capital. Il devrait se trouver dans chaque maternité, sur chaque coin d'oreiller masculin et plus. « Mais pour le bébé j'ai choisi un père de compétition. Pas un père qu'il faut mériter, mais un à portée de main. Et surtout qui tienne la route au cas où je dérape. » Offert aux familles pour donner à voir, pour éveiller à cette vérité cruciale qui se ploie sous les diktats sociétaux. »Est-ce que le bonheur est une déclaration d'intention ? » Ce petit bijou en compétition pour le « Prix Hors Concours » 2017 est frais comme le linge enfantin qui claque au vent des lumières les plus tendres et compréhensives. Ce récit est une soupape de sécurité, une délivrance et une réjouissance culturelle. Ces lignes éblouissantes sont éducatives, ludiques, féministes et émancipatrices, maîtrisées à l'extrême. Ce livre est une dragée qui fond dans la bouche. Il fait un bien fou et ose rajouter le mot qui va avec l'idée. Il bouscule les aprioris et rend la magie de la maternité dans une ancestrale beauté des plus sincères. La Femme brouillon est éperdument belle dans ses convictions. C'est une émotion qui joue à la corde à sauter et se risque au danger d'un jugement. Edité par les Editions La Contre-Allée, collection « La Sentinelle » cet incontournable récit est dans la cour des Grands, et c'est tant-mieux !!!!J'ai plus qu'une envie, rencontrer Amandine Dhée et lui dire que je vais offrir ce livre en cadeau de naissance et à chacun (e) de mes huit lumières !!

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critiques presse (3)
Elle
29 novembre 2021
Drôle, vif et sans concession, le livre d’Amandine Dhée est résolument libérateur. L’auteure essaie ici de fuir le rôle de mère que tente de lui imposer la société, en embrassant un rythme de vie qui lui correspond, à elle. Un récit qui déculpabilise en démystifiant les mères, et qui illuminera probablement beaucoup de consciences masculines.
Lire la critique sur le site : Elle
LePoint
22 décembre 2017
Amandine Dhée a le verbe précis, élégant, libérateur et surtout irrésistiblement drôle. Sa force est de mêler une ironie savoureuse à l'émotion ravageuse liée à cette aventure intime. Car elle tient le journal d'une joie et d'une stupeur accueillies et apprivoisées au fil du temps.
Lire la critique sur le site : LePoint
Actualitte
16 mars 2017
Au fil des mois, elle analyse la situation tout en refusant les rôles que la société attribue traditionnellement au père et à la mère.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (162) Voir plus Ajouter une citation
La menace s'appelle mort subite du nourrisson. Les mots s'entrechoquent, mort subite, mort subie. Pensée impossible à négocier, la mort du bébé. Un tour de magie à l'envers.
Pour toujours, nous sommes suspendus à cette vie qui hésite. Une vie qui grimpera aux arbres, qui traversera la rue, attrapera des maladies, réclamera une mobylette, ira en boîte de nuit, et se cognera au réel. Je voudrais tout interdire, mettre le bébé sous cloche. Qu'il reste toujours près de moi, sa maman-coussin.
J'ai des attaques de réalité. Comme si cette naissance me liait définitivement au destin de l'humanité. Et au chagrin commun. Je suis hantée par des images d'exode, de migrations, de camps, où des mères déambulent folles de douleur, un bébé crevé dans les bras.
(p. 70)
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Je cherche mes gestes. Je visionne des tutoriels sur internet, des vidéos amateurs, à la musique insipide et au lettrage nunuche. [...] Rien [n'est dit] des mouvements électriques des bras et des jambes, des geysers de pipi, rien de mon désarroi face à ce petit corps. Je le manipule avec douceur, ou plutôt je tords son bras le plus tendrement possible. Les paroles de 'Cécile', la chanson de Nougaro, me reviennent. « Que toujours on te touche comme moi maintenant. » La douceur d'un coton, la tiédeur d'une main, la lenteur d'un geste, ces micro-événements dont il ne se souviendra jamais et qui laissent forcément une trace.
C'est dans ses gestes anodins, répétés des milliers de fois, que s'imprime un message.
(p. 73-74)
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[ choix conjoint du prénom pendant la grossesse ]
Dans les cimetières, les génériques de film, les personnages de roman, on attend qu'un prénom nous fasse signe, que le destin s'en mêle.
Un qui sonne bien, qui colle avec nos noms de famille, qui rende notre enfant beau et heureux. Les prénoms des anciens camarades qu'on n'aimait pas sont éliminés, au même titre que ceux qu'on aimait trop. Nous devenons légèrement irrationnels. Nous rencontrons un type adorable lors d'un déménagement et son prénom se retrouve en tête de liste. On emprunte un livre des prénoms, déjà corné et marqué de petites croix au crayon gris.
(p. 43)
___
[ https://www.youtube.com/watch?v=12vGVInZNUE ]
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Les yeux bouffis, je contemple la photo sur le paquet de céréales. Un couple. Plateau, bouquet de fleurs, jus d'orange fraîchement pressé. Ils rient. Elle porte la chemise de l'homme. En langue marketing, ça veut dire qu'ils ont fait l'amour.
Qu'ont-ils fait de leur bébé ? Obscène, cette insouciance.
Moi, j'ai le cerveau bardé de post-it. Jamais je n'ai été si disponible à quelqu'un. Cette 'maman' est d'une patience infinie. Il faut rassurer le bébé à coups de routine. Je vis au premier degré.
(p. 83)
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Avec le bébé, ma voix n'est pas la même. Il dispose d'une tonalité rien qu'à lui, une radio pirate qui l'inonde de chansons sucrées. Longtemps relégués dans un coin du cerveau, marionnettes, escargot et pirouette cacahuète font un retour triomphal. Il paraît qu'à notre insu, nous gardons en mémoire une centaine de comptines, un patrimoine où tremper les enfants, des meuniers endormis aussi improbables que des souris vertes. Moi qui ai besoin d'alcool pour chanter en public, voilà que j'oublie de me regarder. Est-ce là que l'amour se tricote ? Je chante faux et le bébé est heureux.
(p. 75-76)
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Videos de Amandine Dhée (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amandine Dhée
Sortir au jour est une invitation à réapprivoiser notre rapport à la mort. Deux femmes échangent. La première, double fictionnel de l'autrice, évoque les histoires qui l'ont précédée, la façon dont elle s'en débrouille, dont elle-même se projette dans l'avenir, et son angoisse de perdre. La seconde, Gabriele, parle de sa reconversion comme thanatopractrice. Elle évoque ce métier méconnu, ce soin très particulier auprès des personnes décédées, mais aussi de leurs proches vivants. le texte est issu d'une série d'entretiens menés avec elle. Malgré le sujet qui pourrait paraître grave, c'est un texte plein d'humour et qui penche résolument du côté de la vie. Pour cette lecture musicale mise en scène par Pauline van Lancker (Cie Dans l'arbre), Amandine Dhée sera accompagnée par la chanteuse et musicienne Sarah Decroocq. Celle-ci proposera un travail autour de la voix, de la musique et des sons électroniques.
Amandine Dhée est écrivaine, dramaturge et comédienne. Artiste associée à la Générale d'Imaginaire, elle arpente les scènes pour y confronter son écriture inspirée de la vie quotidienne. La plupart de ses textes sont parus aux éditions La Contre Allée, parmi lesquels La femme brouillon (2017, prix Hors Concours) et À mains nues (2020).
Sarah Decroocq est autrice, musicienne et interprète. Elle a créé le projet June Bug en 2010, un bricolage de musique et d'explorations folk. de 2016 à 2021, elle a été musicienne et comédienne pour le spectacle Les Gens d'Ici, écrit par Amandine Dhée et produit par la Générale d'Imaginaire.
Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
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