Amaury Barthet

Un gros coup de coeur pour le diplôme, bien mérité, celui là ! Cynique, efficace, captivant, ce récit est un brûlot plutôt courageux qui décrit notre société avec lucidité et dénonce ses insupportables et hypocrites dérives. Guillaume est un prof d'histoire géo désillusionné qui s'enfonce dans un cynisme aussi bien professionnel que sentimental... Sa dérive est à l'image de notre société, amorale, cupide et sans scrupule.

Ce pamphlet salvateur ne manque ni de style ni de corps pour évoquer les travers sociétaux de notre peu reluisante époque. J'ai apprécié de lire (enfin, je désespérais! ) une plume fine voire acérée pour dénoncer avec une ironie souvent féroce le dévoiement du monde politique contemporain ainsi que son inquiétant état de délabrement moral !

Car si l'imposture de Nadia est répréhensible, elle a été largement dépassée depuis !

Amaury Barthet ose. Auteur prometteur, il sort du consensus mou et du fade brouet qu'on nous sert partout, pour mon plus grand plaisir.

Un premier roman enlevé et caustique. Une critique bien vue du système des élites à la française tellement auto centrées qu’elles ne sont plus capables de distinguer les qualités chez une personne si elle n’a pas suivi le sacro saint parcours prépa grande école. Mon coup de cœur de la rentrée 2023!

Guillaume est enseignant en banlieue. A peine au tiers de sa carrière, il est déjà désabusé, par le système, par les élèves…

Guillaume est en couple avec Cécile depuis au moins autant de temps. Pourtant, leur couple se délite, à tel point que la séparation est inévitable.

Guillaume, qui s'est laissé aller durant des années, s'inscrit dans une salle de sports, et rencontre Nadia, une jolie vendeuse, dont l'immense culture et les capacités de réflexion ne reflètent ni le job, ni le peu de diplômes qu'elle a obtenus. Ah le diplôme, ce précieux sésame qui ouvre tant de portes, que Guillaume va falsifier, afin que Nadia obtienne le niveau de travail qu'elle mérite…

Je n'ai pas aimé le personnage de Guillaume : j'ai trouvé ce personnage paresseux, peu courageux, peu combatif, menteur, faussaire, libidineux, ne mesurant pas les conséquences de ses actes, ne se remettant que rarement en question, et j'en passe… Bref, il a tout du parfait c******, et je n'ai donc pas réussi à saisir l'intention de l'auteur ici.

De même, d'ailleurs, sur les constats qu'il fait : c'est souvent caustique, incisif, ça met le doigt là où ça fait mal, mais ça n'est pas exempt de poncifs, et de facto, pour moi, le positionnement n'était pas toujours clair : critique féroce, adhésion partielle… ???

Pourtant, malgré les éléments que j'ai cités, je n'ai pas réussi à lâcher ce livre. En effet, d'abord parce que le sujet m'intéresse, et que là-dessus au moins, je rejoins l'auteur : un diplôme n'est presque qu'un rite de passage, qui valide dans certains milieux une espèce d'entre soi, et qui ne témoigne en aucun cas de l'efficience, du bon sens, d'une personne. Ensuite, parce que l'intrigue est bien construite, que l'auteur m'a donné envie de poursuivre ma lecture, pour savoir jusqu'où pouvait aller la supercherie. Enfin, parce que c'est bien écrit : le style de l'auteur est vraiment fluide, et c'est très plaisant à lire.

Un premier roman dérangeant, cruel et drôle qui dénonce les faux-semblants de la société.

Le diplôme, c'est l'histoire de Guillaume, en couple depuis une douzaine d'années, il enseigne l'histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. Il est blasé et un peu désabusé jusqu'au jour où il rencontre Nadia.

Nadia est jeune, jolie, cultivée et à tout pour réussir sauf qu'elle n'a pas de diplôme. Elle est vendeuse dans le prêt-à-porter, c’est une grande lectrice de Victor Hugo, espère un jour décrocher un poste de gestion. Issue d'un milieu populaire et d'immigration, Nadia n'a pas fait les bonnes études, il ne lui manque qu'un diplôme pour en attester et lui ouvrir les portes d'un avenir meilleur. Alors pourquoi ne pas réparer cette injustice ? Par amour, passion, ou une revanche sur la vie ? C'est Guillaume qui va lui offrir une seconde chance en lui donnant les clés les réussites. Néanmoins, a-t-on le droit à l'imposture ?



Ce premier roman est un coup de maître. Amaury m'a conquise avec cette idée de génie et cette revanche sur la vie. Ce premier roman prometteur est incroyablement addictif, contemporain et rythmé. L'auteur dénonce avec cynisme le système, le dysfonctionnement des grandes écoles, les diplômes et interroge le lecteur sur la méritocratie. Amaury nous mène à la réflexion avec beaucoup de subtilité et nous décrit avec brio les travers de l'être humain, les apparences parfois trompeuses, les dessous du monde politique, l'argent qui domine le monde dans lequel nous vivons. Il nous offre un panel de personnages qui sont aussi attachants que détestables. Quant à la plume, elle est romanesque, mais également grinçante, cynique et d'une telle fluidité que le lecteur ne décroche pas.

Ce premier roman est une réussite et cet auteur n'a pas fini de faire entendre parler de lui.
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“Le diplôme” est un livre qui, par une narration simple, une histoire anodine avec certains préjugés et un vocabulaire parfois cru, réussi à mettre en avant certains aspects de notre société concernant l’injustice et le mérite individuel de manière légère, intéressante et même drôle.

J’ai énormément apprécié le ton employé et les personnages créés par l’auteur. C’est le parfait équilibre entre l’apprentissage et le divertissement. Pour tout ceux qui pensent que ces deux mots ne sont pas compatibles, Amaury Barthet nous prouve bien ici, le contraire !



Ce livre m’a assez dérouté puisque finalement, si l’histoire était prévisible, nous dévorons les pages sans jamais s’ennuyer.

Pour un premier roman, c'est vraiment très bien !

Guillaume est un prof d'histoire géo qui à 32 ans est blasé, il n'est ni heureux ni malheureux. Lorsque Cécile, sa compagne depuis 12 ans, le quitte, il ne cherche pas à la retenir. Il n'est pas très volontaire ni courageux.

Dans une salle de gym, il va faire la rencontre de Nadia. Celle-ci est vendeuse chez Zara mais il décèle chez elle une grande culture. Il essaie de la pousser à trouver un meilleur emploi, mais elle n'a pas de diplôme. Alors, il lui en fabrique un, grâce auquel elle accède à de hautes fonctions dans une grande société. Leur vie à tous les deux va changer.

Il s'agit d'une sorte de fable moderne, un roman ultra contemporain qui interroge sur l'importance des diplômes, de la classe sociale dans laquelle on naît.

Guillaume n'est pas un personnage très sympathique mais Nadia est plus attachante. Il y a un bon suspense. Un roman qui se lit très vite et très bien. Je recommande !

Guillaume, professeur d'histoire-géo dans une banlieue est à la lisière de la désillusion totale, du burn-out quand il voit le niveau de culture de ses élèves baisser d'année en année. Complètement blasé avec un salaire qui ne vole pas haut, Guillaume se voit couronné d'une rupture amoureuse. Pour se motiver, il décide de s'inscrire dans une salle de sport, où il rencontre Nadia.



Nadia est jeune, belle, intelligente, vendeuse chez Zara. Elle a tout pour elle sauf un diplôme prestigieux pour grimper les échelons. Guillaume décide alors de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lui décrocher le métier de ses rêves. Par amour, il lui offre un "faux" diplôme en subtilisant le diplôme de commerce de son frère. La machine est lancée quel que soit le prix à payer !



Amaury Barthet livre un premier roman addictif, réussi, drôle, tout en brossant un tableau sans complaisance de la société française, où la réussite sociale doit être faite grâce à l'obtention d'un diplôme et parfois d'un gros chèque. Un roman entre la fable philosophique et la critique audacieuse de notre système qui oublie bien trop souvent les compétences au profit du diplôme.



Un premier roman où les grandes écoles, la politique éducative, les pistons et la société française se retrouvent sous le feu des projecteurs pour le meilleur mais surtout pour le pire. Amaury Barthet dénonce souvent avec humour ce que tout le monde pense tout bas à travers une histoire extrêmement bien ficelée et des personnages attachants et humains.



"Le diplôme" est un roman qui fait cogiter, qui déploie comme l'araignée tisse sa toile une véritable réflexion sur la méritocratie, sur des sujets de société actuelle et sur les faux semblants. Bref, un premier roman qui se dévore, qui donne matière à réfléchir avec un style contemporain et rythmé.

Il s’agit du premier roman de l’auteur et j’ai beaucoup aimé.



Le personnage principal est antipathique et sans moral. Et il va nous entraîner dans une spirale de mensonges…



Le sujet principal est le diplôme en France et j’ai apprécié la façon dont cela a été traité. L’auteur pointe du doigt de forts dysfonctionnements qu’on ne voit pas par habitude et qui sont pourtant très choquants ! J’ai aimé cette prise de conscience et j’y pense beaucoup depuis. A quoi sert un diplôme ? Est-ce une carte de visite ? Ou avons-nous tous les éléments en main pour être opérationnel dans le monde du travail ? Le diplôme nous permet-il d’évaluer réellement la compétence de quelqu’un ?



J’ai eu du mal à poser ce livre tant qu’il n’était pas fini. J’ai été tenue en haleine jusqu’au bout.



Un livre que je vous conseille👌

Guillaume enseigne l’histoire, mais a renoncé à transmettre son savoir. Par contraste son frère a « réussi sa vie » : diplômé d’une prestigieuse école de commerce, il habite un vaste appartement labellisé « PMC » (parquet moulures cheminées) avec son ambitieuse épouse.

Fraîchement plaqué par sa petite amie, Guillaume rencontre Nadia à la salle de sport. Coup de foudre pour la belle, qui en dépit d’un emploi « non qualifié », semble particulièrement cultivée. Pour réparer ce qu’il perçoit comme une criante injustice, Guillaume a alors une idée de génie…



Le diplôme n’est pas seulement un roman drôle et léger.

Amaury Barthet dresse un portrait cynique de notre société, en pointant du doigt les rouages d’un système éducatif qui dès le lycée opère un tri entre les élèves qui auront la possibilité d’accéder à des classes préparatoires, incontournable tremplin pour intégrer ensuite les formations garantissant à leur sortie des salaires faramineux.



Ce premier roman est servi par une plume alerte, qui réussit le pari d’être drôle en restant subtile, et aborde certaines questions finalement assez peu présentes dans la littérature contemporaine.

Un charmant pied de nez à la doxa qui n’a d’yeux que pour le prestige du diplôme pour attribuer presque aveuglément à son titulaire un emploi bien rémunéré. Beaucoup d’humour, une ficelle volontairement un peu grosse pour pointer des comportements sociétaux discutables, dans une histoire jubilatoire qui fera à coup sûr passer un agréable moment au lecteur.

Voici une très belle lecture de la rentrée littéraire !



C’est sur le ton de l’humour que l’auteur a choisi de tirer le portrait du système éducatif français en dénonçant un système à deux vitesses avec d’un côté les universités non sélectives à faible budget, et de l’autre les grandes écoles financées par l’État, terreau de l’élite.



Guillaume est un prof d’histoire de banlieue. Désabusé, démotivé, aigri, frustré et jaloux, il ne peut que constater que rien ne va dans sa triste existence. Lorsqu’il rencontre Nadia, simple vendeuse chez Zara malgré son potentiel, il entrevoit une possibilité de revanche sur la vie. En falsifiant le diplôme de son frère qui a extrêmement bien réussi, il offre à Nadia l’opportunité d’intégrer un poste auquel elle n’aurait même pas rêvé. Jusqu’où cette supercherie ira-t-elle ?



Guillaume est vil, détestable, manipulateur et calculateur. Il prétexte vouloir offrir à Nadia ce qu’elle n’avait pas, alors qu’en réalité il complote sa propre vengeance.



J’ai aimé les personnages. Certains sont attachants, d’autres détestables, mais tous sont surprenants et leur évolution au fil du roman est parfois inattendue.



L’auteur, dont le métier consiste à évaluer les universités et des grandes écoles, maîtrise parfaitement son sujet. Il pointe du doigt les illusions de la méritocratie, la place exagérée accordée au(x) diplôme(s), l’obsession qui définit les gens en les catégorisant selon le sésame décroché.



Cette histoire est certes caricaturale, en revanche nous savons tous qu’elle ne repose pas sur une légende.



Un premier roman délicieusement cynique qui se dévore d’une traite le sourire aux lèvres, et ça fait du bien !
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Un excellent roman qui se lit très facilement. Dès les premières pages on est happé par l'histoire de Nadia et Guillaume. Nadia, qui a arrêté ses études après sa licence. Elle occupe un poste de vendeuse payé au smic chez Zara tandis que Guillaume est un professeur de banlieue. Nadia a bien évidemment des difficultés pour boucler ses fins de mois malgré le travail acharné qu'elle fournit chez Zara et ses compétences, ses études pourraient lui permettre d'occuper un emploi plus élevé dans la société, malheureusement, il lui manque un diplôme qui pourtant elle aurait obtenu si ses parents avaient eu plus de moyens...

Quant-à Guillaume, il vivote avec son salaire de professeur... Plus il connaît Nadia, plus Guillaume apprécie sa culture générale et plus il est persuadé que Nadia pourrait occuper un poste à très hautes responsabilités...

Je ne peux vous dévoiler plus du roman. Roman qui nous fait fortement réfléchir sur le bien-fondé de certains diplômes, vous pourrez le comprendre au travers des lignes de cet excellent ouvrage car pour moi, c'est un formidable ouvrage à lire.
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Guillaume est professeur en banlieue parisienne, totalement démotivé, cynique et d’autant plus aigri qu’il vient de se faire larguer par sa copine . Nadia est belle, intelligente, cultivée, mais n’a pas pu poursuivre ses études supérieures à cause de ses origines modestes et gagne une misère comme vendeuse chez Zara. Guillaume décide de réparer cette injustice en fournissant à Nadia LE diplôme qui lui ouvrira toutes les portes …



Sur un sujet intéressant (la place exagérée accordée aux diplômes et aux grandes écoles en France et le statut social et les inégalités qui en découlent, la reproduction sociale des élites…) l’auteur nous propose une histoire tellement invraisemblable qu’elle en perd tout intérêt , une succession de clichés et de personnages caricaturaux, le tout dans une écriture plate et sans saveur . Présenté comme une satire caustique au « suspense implacable »(!!), je dirai plutôt que c’est gentillet et sans grand intérêt.

Un individu se caractérise-t-il par un diplôme?

Est-ce qu'un bout de papier fait de nous une autre personne?

Un diplôme permet-il d'accéder à une vie différente plus confortable?

Sommes-nous plus heureux avec un joli salaire, une grande maison, une voiture de luxe, un poste de cadre dans une grande entreprise?

Autant de questions dans un roman assez court mais percutant. Ce livre m'a profondément bouleversé, tout d'abord parce que je n'ai pas compris les choix du personnage principal et ensuite parce que le sujet est dérangeant.

Guillaume, professeur de banlieue en histoire-geo n'est pas heureux, ni dans sa vie personnelle ni dans sa vie professionnelle. Il enseigne de manière mécanique, sans passion ni enthousiasme. Il mène une vie de couple sans grand intérêt, par habitude et avec beaucoup de passivité. Cette routine l'ennuie. Il décide donc de quitter sa femme et de s'inscrire dans une salle de sport où il fait la rencontre de Nadia. Cette jeune femme est vendeuse chez Zara. Elle a commencé des études mais ne les a pas poursuivis. Nadia est cultivée, ambitieuse mais sans diplôme. Elle est issue d'une famille modeste et son nom à consonance étrangère est un réel frein dans le monde du travail. Guillaume réussit à lui fournir un faux diplôme d'une grande école et lui permet d'accéder à une vie qu'elle n'aurait jamais pensé. Grâce a l'entourage de Guillaume et au savoir de Nadia, ils vont mener une vie qu'ils n'auraient jamais imaginé.



J'ai adoré ce livre et pourtant l'histoire m'a rendue complètement dingue. Je n'ai pas été nuancée dans mes opinions. Au contraire, j'ai même été très tranchée. Cependant, l'écriture est sublime. Les références sont riches dans tous les domaines. Ce roman regorge de culture générale en tout genre. Le thème principal de l'accès à certaines professions élitistes du fait du diplôme partagera les points de vue. Un roman qui, sans aucun doute, fera débat!!!

Quel audace de la part de l'auteur!!!

Guillaume , professeur d’histoire géographie dans le 93 , désabusé par la vie, fait la rencontre de Nadia vendeuse chez Zara . Nadia est intelligente , cultivée mais après quelques années de fac , elle a du interrompre ses études pour des raisons financières . Guillaume lui propose alors de falsifier le diplôme de son frère issu d’HEC afin qu’elle puisse accéder à une vie professionnelle plus rémunératrice et plus élitiste . Ce premier roman est à la fois grinçant , cynique et plein d’humour , servi par une plume acerbe qui met en lumière le système des études supérieures françaises oscillant entre les grandes écoles sélectives et les universités . il met aussi l’accent sur la méritocratie à la française caractérisée par une obcession du diplôme, permettant à certains de se définir jusque sur leur lit de mort voire avis de décès du Monde . Guillaume est un personnage manipulateur et aigri qui par cette falsification prend une revanche sur la vie . Une bouffée d’oxygene dans cette rentrée littéraire, à lire !!d'urgence

La plume de ce primo auteur est insolente et emplie d’audace. D’ailleurs, ne dit-on pas que l’avenir appartient aux audacieux ? L’auteur en est, ici, convaincu. En ouvrant les premières pages, j’ai tout de suite pensé à cette pique de Desproges : « Les diplômes sont faits pour les gens qui n’ont pas de talent. » Du coup, foutez à la poubelle votre mortarboard (le chapeau des diplômés) et vos prix d’excellence. Et plongez dans ce récit palpitant qui vous donne point de diplôme mais une belle leçon. L’auteur culbute la réussite sociale, et dans la foulée, renégocie bravement le statut des étudiants des grandes écoles face aux universitaires. Il réajuste le déséquilibre existant entre la promotion des premiers et le déclassement des seconds. Cette histoire remet donc les pendules à l’heure et les pieds dans le plat, et ma foi, c’est jubilatoire. D’autant que si l’auteur minimise un brin le potentiel intellectuel, rassurez-vous, il ne fait pas l’impasse sur le potentiel sexuel.

Ma chronique définitive arrivera à sa sortie en Août. Mais bien que l’idée de départ soit bonne, et même excellente… C’est un livre qui m’a mise en colère et que j’ai trouvé cliché du début à la fin. Certains passages étaient navrant, et ça dès les premières lignes … J’ai continué en espérant que le roman prendrait en profondeur mais j’ai été choquée quand j’ai tourné la dernière page : de clichés en clichés, des clichés qui ne servent en rien l’histoire. Au contraire ces clichés prennent le pas sur le fond. Bref vraiment un roman qui m’a déçu. J’avais écouté l’auteur en interview et j’attendais tellement de ce roman…

Un titre accrocheur, une très jolie couverture épurée et sophistiquée à la fois ; des aplats contrastés formés de seulement cinq couleurs afin de figurer le galbe d'un mollet, une jupe retroussée, un livre écorné et fatigué.

Je fondis sur ce roman avec l'espoir de tomber sur une vraie pépite !

Hélas...



Tout démarrait bien, très bien même, laissant supposer une sévère critique sociale, drôle, cruelle et parfumée d'essence de Guerlain tandis que l'officiant pratiquait au goupillon une aspersion au vitriol fumant dans le but de dénoncer les faux-semblants de notre société républicaine.



Il y a de bonnes idées, de très bonnes idées, et puis tout à coup, le tissu se fronce, la couture se relâche, les coupons s'écartent et le fil blanc apparaît.

C'est bien dommage car j'y croyais.

Guillaume Carpentier, prof d'histoire-géographie à Bobigny, résigné, désabusé, largué et volontiers feignant, fait la rencontre de Nadia, jeune trentenaire pimpante mais simple vendeuse sans avenir à Zara. Elle peut plus, elle vaut plus, il en est convaincu. Avec une conception toute personnelle du diplôme et de ce qu'il permet, il se propose de lui en donner UN. Ce diplôme va la légitimer dans les hautes sphères professionnelles et donc sociales, et lui permettre de s'accomplir. Et pour lui-même ? Il saura en profiter également.



Ce premier roman décide de prendre le déterminisme et le conditionnement social à contre-pied, usant de clichés et de caricatures pour mieux le et les dénoncer. Vous pensiez compétences ?! Cette société faite d'apparences se repaît de factice, de langue de bois et titres pompeux, mais condamne et cloue au piloris quiconque oserait les dénoncer, pire les utiliser.



Nous voici donc avec une critique politique, sociale et sociétale, de l'entre-soi, de la consommation (objets, physique et sexuelle), des valeurs et modèles (patriarcaux, de réussite), de la méritocratie à la fois juste, cynique et rébarbative.



La fin se la joue "feel-good" et pleines de bons sentiments, l'auteur jouant une dernière carte caricaturale, celle de la mièvrerie. Ce qui m'avait semblé dommage au moment de ma lecture me semble à présent tout à fait dans la lignée et apporte à l'ensemble du roman un regard redoutable.



Tout du long de ma lecture, je me suis demandée si l'auteur/le narrateur prêchait le faux pour dire le vrai, poussait les stéréotypes jusqu'à l'absurde pour mieux les dénoncer ou s'il y croyait vraiment tant certains passages semblent plus vrais que nature avec des personnalités nommées, des lieux et actions reconnaissables. Tout du long, je suis restée avec cette ambiguïté.



Alors soit ce roman est tout à fait percutant et intelligent, soit il est tout son inverse!

Décidément, j’enchaîne les lectures autour du personnage du looser.

Guillaume est un prof d’histoire géo de banlieue assez désabusé alors après le départ de sa femme, il décide de rebondir et d’oser enfin s’affirmer. Son modèle de winner, c’est Sarkozy, ce qui, me semble-t-il est assez rare au sein de l’Éducation Nationale. Bref, il ose accoster la belle Nadia qui fréquente sa salle de sport. Bingo !

Nadia est vendeuse chez Zara car il faut bien vivre et ses études universitaires ne lui ont pas permis de décrocher un boulot à la hauteur de ses compétences. Qu’à cela ne tienne, le frangin de Guillaume a fait HEC, il suffit de mettre la main sur son diplôme et de le falsifier en y portant le nom de Nadia. Puis de lui fabriquer un CV élogieux, clic clac, l’affaire est dans le sac.



Oui mais non car comme nous le savons, bien mal acquis ne profite jamais.

On s’attend bien à ce que la supercherie apparaisse au grand jour. C’est un peu cousu de fil blanc.

Agréable à lire, comme une comédie, quelques idées intéressantes sur la reproduction sociale des élites, sur la domination des grandes écoles sur l’université, frais, actuel mais trop de clichés sur les jeunes issus de l’immigration, sur les profs, les riches, les cabinets conseil ou ministériels.



Challenge Multi-Défis 2023.