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Critiques de Amélie Cordonnier (393)
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Trancher

Ma huitième lecture pour la session Rentrée littéraire 2018 des 68 premières Fois : Trancher d’Amélie Cordonnier… Un premier roman axé sur la problématique de la violence verbale au sein du couple.



D’abord c’est le titre qui frappe l’esprit : trancher, c’est diviser, séparer, interrompre… parfois aussi, trancher, c’est résoudre... Mais que l’on privilégie le sens propre ou le sens figuré, quand on tranche, c’est toujours assez brutal ; pour trancher la viande, on utilise un instrument dur et fin, bien aiguisé…, pour trancher un différend, il faut souvent employer les grands moyens, agir avec autorité. Celui ou celle qui tranche doit être énergique, ne pas trembler dans son geste, ne pas vaciller dans ses résolutions. Et puis, il y a l’expression « trancher dans le vif » pour dire que l’on est prêt à couper dans la chair encore saine pour éviter que la gangrène ne s’y étende…

Quand un titre m’intrigue à ce point, j’ai besoin d’avoir recours au dictionnaire pour peser le mot. De plus, j’ai découvert au fil de ma lecture que l’héroïne s’y plonge aussi assez souvent pour mesurer le sens des mots qui lui sont adressés par son mari.

Ensuite, il y a cette forme nominale du verbe à l’infinitif présent, qui exprime l’action de trancher mais sans indication de personne ou de temps et surtout sans complément. C’est neutre, pas très explicite, inaccompli… Il nous manque un contexte ou une ponctuation pour bien comprendre l’action en cours de réalisation : qui tranche ? Qu’est-ce qui est tranché ? Ce verbe a-t-il ici une valeur impérative ?

Au fur et à mesure que l’on va avancer dans la lecture, ce verbe va prendre sens, trouver sa place entre un passé, un présent et un possible futur, s’intercaler dans la chronologie : l’héroïne a décidé de trancher, dans tous les sens que j’ai évoqués, le jour de ses quarante ans. Ce roman est le récit de sa prise de conscience.



Le récit est à la deuxième personne : le narrateur ou la narratrice semble s’adresser à celle dont il (elle) nous raconte les déboires… Ce n’est que bien avancée dans ma lecture que je comprends que ce TU est en fait un JE qui se parle à elle-même, qui se regarde vivre et souffrir, qui commente le récit de sa propre histoire : « tu as failli écrire… »

Il y a un profond pessimisme dans ce roman : la tranquillité est devenue une utopie car le répit n’est qu’un sursis, un genre de trêve ; le bonheur apparaît comme inaccessible ou alors sous la forme de « chagrin qui se repose » ; la violence verbale peut être mise en sourdine ou en veilleuse mais jamais disparaître pour de bon. L’insulte est un acte qui offense profondément, qui atteint gravement à la dignité humaine, c’est cet outrage que ce livre met en lumière, sur un ton factuel, dynamique dans un chapitrage court, sans temps mort, dans une langue où chaque mot est pesé, listé, où chaque parole insultante se fait claque, « torgnole » et fait aussi mal qu’un coup porté mais sans trace visible.

Sans pathos excessif, Amélie Cordonnier observe, constate, relate, décode, en immersion totale dans le quotidien de son personnage, détruite de manière invisible, improuvable. Dans cette sorte de huis-clos familial où seuls les enfants assistent au calvaire de leur mère se pose aussi la question de la transmission, de l’hérédité. L’auteure ne porte aucun jugement de valeur sur l’attitude du mari ou sur l’image qu’il montre à ses enfants, mais elle donne à voir et surtout à entendre une question terrible : pourquoi cette femme reste-t-elle ?

Enfin, je dois avouer que j’ai été sensible à l’intertextualité musicale et télévisuelle de ce livre qui convoque Barbara ou Léo Ferré ; enfant, je croyais moi aussi que Zorro pouvait résoudre toutes les injustices et vaincre à chaque fois…



Trancher est un premier roman fort, original dans sa forme, moins sur le fond mais il est publié très à propos pour donner à réfléchir sur les violences invisibles. Ce n’est pas un livre qui plait, mais plutôt qui interroge.

Il va figurer parmi mes lectures « très intéressantes » de cette rentrée.

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Trancher

Pour ne pas sombrer comme la dernière fois, il y a sept ans, sous le poids de la dévalorisation et de la dépression, une jeune femme qui va bientôt fêter son quarantième anniversaire décide d’écrire.

Écrire les slaves de mots hideux qu’Il lui balance comme ça, sans qu’elle puisse anticiper. Écrire pour mettre à distance. Écrire pour ne pas se laisser engloutir dans le magma de la honte.

Et, puis au fur et à mesure, qu’elle complète son fichier sur le dossier « Note » de son téléphone, écrire pour se rappeler. Écrire pour ne plus faire semblant. Écrire pour ne plus se taire. Écrire pour enfin pouvoir dire. Écrire pour essayer de s’en sortir. Écrire pour tenter de trancher.

« Trancher » est le réveil d’une femme qui, de la honte à la liberté, va trouver la force de sortir de l’engrenage mortifère dans lequel son amant, son mari et le père de ses enfants essaye de l’entraîner. La première fois, elle avait un bébé à protéger. Maintenant, le bébé est devenu ado et une petite merveille de 5 ans est venue compléter la famille. Lui aussi a changé, il est devenu le mari affectueux, le père attentif et disponible. Bref, une famille idéale! En apparence…

Une faille affective permet à l’autre de pouvoir exercer son sadisme, de s’y prélasser comme une bête se vautre dans la boue, avec délice et culpabilité, de museler la colère qui devrait éclater, de statufier toute envie de mouvement et d’en assumer l’entière responsabilité.

Les amis (es) ne voient rien et même s’ils voient, ils ne comprennent pas pourquoi rien n’est fait pour faire cesser le processus. Le »Pourquoi tu restes ? » inacceptable rajoutant le sentiment que la victime est bien consentante à son martyr. Du coup, elle se tait à jamais. Marie son amie, elle, écoute et dit « qu’importe ce que tu décides, je serais toujours là ».

Et, alors seulement, la victime peut retrouver moyen de relever la tête. De se révolter. De crier. D’exiger. De trancher!

Mais, trancher est-il forcément rester ou partir? Cela peut être aussi de faire comprendre à l’autre que ça suffit ! Comme une barrière « Défense d’entrer » mis dans la relation nauséabonde ! Ne plus entrer dans cet abîme qui renvoie l’autre à des excuses lamentables toujours à postériori et la victime à l’espoir insensé que se sera la dernière fois !

Le premier roman d’Amélie Cordonnier, responsable culture d’un magazine féminin, est d’une qualité indéniable : à partir de chapitres très courts qui permettent au lecteur de souffler et une écriture au langage parlé, le cheminement de cette jeune femme est décrit de façon très efficace. Ce « tu » employé tout au long du roman, est comme une voix intérieure qui permet au lecteur d’être au cœur du ressenti et de son évolution.

Ce court roman est un coup de poing donné aux situations de violences conjugales. Il raconte la renaissance d’une jeune femme se délivrant de ses chaînes sur le chemin de sa liberté. Ne passez pas à côté !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Trancher

Il y a quelques temps, j’ai eu la chance de lire un des romans qui paraîtra pour la rentrée littéraire. Et je tiens à remercier les éditions Flammarion.



Trancher c’est l’histoire d’une femme. Ou de plusieurs. Ou de vous. Ou de moi. C’est une histoire d’aujourd’hui ou d’avant. Une histoire pour tout le monde. Une histoire pas si unique et pas si jolie.



Racontée à la seconde personne du singulier, on découvre une femme. Une mère lançant un appel à l’aide. Depuis 17 ans, elle aime un homme qui lui fait mal. Un mari violent. Violent verbalement. Jamais physiquement. Psychologiquement elle est à bout. Des mots comme des couteaux . Et les mots sont encore pire que les coups. Elle, fait partie de ces femmes qui s’en prennent plein les dents chaque jour. Aurélien, son mari, est un poison. Un poison qui gravite autour d’elle chaque jour. Insultée devant ses enfants. Devant la chair de sa chair. Et eux non plus n’en peuvent plus. De cette constance violence. De ce quotidien devenu pesant. Devenu autre. L’air est pesant. La dépression approche à grand pas. Elle est à bout. Et elle le sait, elle doit partir. Tout quitter. Se reprendre en main. Tout recommencer ailleurs. Une nouvelle vie s’offre à elle. Lui tend les bras.



Trancher est un premier roman qui vous prend aux tripes. Un roman aussi réaliste que violent sur le poids de l’amour et des les mots tranchants. Les mots qui vous découpent en morceaux et qui vous font du mal. Un mal incurable. On s’énerve, on s’insurge devant dans de paroles lancées comme des je t’aime. Trancher est, très certainement, le livre qui nous fait nous remette en question. Amélie Cordonnier a cette plume unique qui vous enivre dès le début. Ce récit sur la relations toxique que subit cette femme…vous ne l’oublierez pas. Ces mots marquants, violents et tellement puissants vous hanterons pendant encore un long moment. C’est mon plus gros coup de coeur de cette rentrée littéraire et j’espère que vous l’aimerez autant que moi.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
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En garde

En garde est un roman d’Amélie Cordonnier qui s’appuie sur une expérience vécue. Un épisode angoissant car suite à une alerte de mal traitance sur ses enfants, elle se retrouve confrontée aux suspicions des services de protection de l’enfance. L’histoire bascule ensuite sur du fictif, son anecdote ne relevant pas un intérêt majeur pour l’écriture (et heureusement que la suite est le fruit de son imagination).



C’est le genre de roman dans lequel il est facile de se projeter, au début. La mère de famille retrace son calvaire. Victime acculée, rien n’échappe à son interprétation ou plutôt à l’interprétation que va en faire les services sociaux. Difficile de rester soi-même et de garder son calme alors que tout semble se liguer contre soi et que l’on se sent impuissant.

L’écriture caractéristique de l’auteure sert à merveille le texte. Incisive, tranchante, elle nourrit la tension et le sentiment d’oppression.

Ensuite le roman bascule. On quitte le plausible pour l’incongruité, l’absurde.



Ce roman en comporte deux. Un qui joue avec la fibre parentale et dans un style similaire, je vous conseille « Tu nous appartiens » de JP Delaney qui vient lui aussi de sortir. Un autre, plus loufoque, qui apporte de la légèreté. Et dans ce registre, je vous conseille Taormine d’Yves Ravey. Surprenant !



Un roman réussi dans la lignée des précédents même si j’ai été un peu déroutée par la seconde partie.
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En garde

C'est le premier livre que je lis de l'auteure et je dois dire que j'ai été submergée d'émotion tout le long de ce récit.

En garde, c'est un roman poignant ,c'est celui d'un combat suite à une dénonciation au 119.

Une enquête sociale est ouverte et là, c'est le début d'une longue épreuve pour cette famille.

Une famille heureuse, une histoire fictive ou réelle, tout porte à croire que cela est vrai.



Mais au final, des histoires comme celle d'Amélie, c'est le combat quotidien de centaines de familles.



Des dénonciations gratuites qui parfois peuvent détruire des familles,c'est un récit qui devrait être lu par tous.

J'espère désormais qu'Amélie est heureuse auprès des siens.

Et que personne ne viendra ternir cette merveilleuse famille.
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En garde

Amélie Cordonnier revient avec son nouveau roman En garde, paru le 23 août 2023 aux éditions Flammarion et nous offre un thriller domestique intense, terrifiant, et captivant.



Percutant, glaçant, terrifiant, intense, frissonnant !



Un couple marié, deux enfants, demeurant sur Paris, ils vivent une vie ordinaire jusqu’à l’arrivée d’une lettre : celle d’une convocation au Centre d’action sociale.

Est-ce une plaisanterie ? Une erreur ?

Puis, une seconde lettre arrive. La narratrice comprend très vite qu’il ne s’agit pas d’une blague et que la machine est lancée…

Dénoncée par un appel anonyme et soupçonnée de maltraitance sur ses deux enfants, Amélie prend la plume trois ans après les faits et nous relate le cauchemar qu’ils ont vécu.



Entre fiction et réalité, Amélie explore l’intimité d’une famille sous surveillance à travers l’incompréhension, la peur, la colère, la honte et beaucoup d’autres émotions.



En garde est un roman oppressant et addictif qui vous prend aux tripes. Impossible de le lâcher !

Amélie entraîne le lecteur dans une spirale infernale, la tension monte… L’autrice nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.

Quant à la plume, elle est tranchante, saisissante et d’une telle fluidité que le lecteur a l’impression de faire partie du décor en s’identifiant beaucoup à cette famille.

Amélie explore avec brio la problématique de la surveillance dans notre société néanmoins l’autrice nous le narre avec beaucoup de justesse, de précision et d’émotions.



Avec ce nouveau roman En garde, elle nous confirme son talent d’écrivain et littéraire.



À vous procurer d’urgence !
Lien : https://juliechronique.fr/20..
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Un loup quelque part

Une jeune femme maman d'une adorable petite fille de 8 ans et d'un petit garçon de 5 mois s'interroge lorsqu'une tache sombre apparaît dans le creux du cou de son bébé.



Pour le pédiatre aucun doute possible, cet enfant est métis.



Et c'est avec tout son talent qu'AMELIE CORDONNIER, avec sa plume acérée, va nous plonger dans la tête de cette maman qui va sombrer petit à petit lorsqu'elle va réaliser qu'elle n'aime pas son enfant.



En effet il n'est pas facile d'être mère. Peut on avoir honte de son enfant ? Peut on ne pas l'aimer ?



Une certaine appréhension m'a envahie à la lecture de ce roman, l'histoire de cette femme qui apprend ses origines grâce ou à cause de ces taches qui apparaissent sur le corps de son fils est percutante.



J'ai tremblé pour cet enfant qui n'a rien demandé à personne et qui souffre du manque d'amour de sa mère.



J'ai retrouvé dans l'écriture d'AMELIE CORDONNIER ce que j'avais déjà aimé dans son premier roman "trancher". Cette sincérité avec une certaine justesse dans les mots employés.



"Un loup quelque part" est un roman dérangeant mais qui fait réfléchir.
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Trancher

Comment rester avec un homme qui vous insulte ?

Parce que vous vous dites qu'il ne vous frappe pas et qu'il ne l'a pas fait depuis 7 ans.

Jusqu'à ce dimanche matin banal, lorsque les enfants font leur devoir sur la table de la cuisine et que vous tentez de lire deux lignes de votre roman entre deux exercices, la phrase claque comme une gifle.



Le texte est écrit à la deuxième personne, la narratrice se parle et note scrupuleusement chaque moment, chaque mot, chaque heurt. Elle écrit pour se raccrocher, elle présente sa rencontre avec Aurélien, raconte leurs débuts, la passion et les premiers mots troublants. Apparaissent un jour, sans qu'elle n'est rien vu venir, les insultes, les mots trop forts et rabaissant. La valse des colères et excuses a alors sonnée. Mais un matin, elle décide que le jour de son anniversaire sera celui où elle choisira, le jour où elle tranchera. Reste plus qu'à attendre et refaire le chemin à l'envers...



Trancher est un texte dont on ne ressort que le souffle court, le cœur battant et les mains moites... Amélie Cordonnier explore les profondeurs d'un couple, ses moments les plus intimes, les plus fragiles et désordonnés. On ne sait jamais ce qu'il se passe une fois les portes fermées. Ici nous assistons à ces instants suspendus, à ce qu'on laisse bien caché. Un tour de force, une prouesse littéraire qui force l'admiration tant les phrases banales et les sentiments amoureux maintes fois décrits sonnent juste et profond.



Trancher est sorti au format poche en 2019.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Trancher

Amélie Cordonnier signe avec "Trancher" un premier roman incisif, sur le fil du rasoir, où l'on manque d'oxygène à mesure que l'on tourne les pages. "Trancher" c'est cette femme dont on ignore le nom qui raconte son histoire où le parti pris de la narration à "tu" fonctionne à merveille. C'est cette femme dont le mari, Aurélien, a rechuté, après 7 ans d'abstinence et s'est remis à éructer les pires horreurs qui se déversent sur elle comme un flot continu. C'est cette femme qui enclanche un compte à rebours avant de prendre une décision: partir loin de son bourreau ou rester avec ce même tyran qu'elle aime. Cette femme encore qui refuse que ses enfants, Vadim et Romane se construisent avec une image dégradé du couple et de la femme.

"Trancher" ou comment la violence faite aux femmes, à cette femme passe par la brutalité verbale, les coups sans trace des mots, les cicatrices invisibles qui s'ouvrent à nouveau les unes après les autres.
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Un loup quelque part

Je vous avoue avoir eu mal lors de ma lecture d'autant plus que mon bébé a cinq mois! Tout semblait pour le mieux, une première petite fille Esther 8 ans qui leur apporte tout l'amour qu'elle pouvait espérer, un époux attentionné même si son emploi l'occupe beaucoup et même si Alban n'était pas désiré, cet "accident" a été attendu et préparé à 3. Les cinq premiers mois se passe bien, mais cette tâche va tout changer!



Elle sent qu'il y a un loup quelque part! En effet, le couperet tombe son fils est métis, elle qui n'a pas fauté craint que son époux ne la croit pas mais non! Il n'y a pourtant pas de noirs dans leurs familles... Cette tâche est l'arbre qui cache la forêt… le secret d'une naissance. Tout bascule dans sa tête, elle ne se remet pas de cette nouvelle, n'assume pas ce métissage qui petit-à-petit se révèle. Alors elle va le cacher et délaisser son fils en lui prodiguant le minimum de soin, en l'ignorant. Elle prendra sa "couleur" chaque jour, pour voir son évolution! Une maltraitance dont elle a honte mais n'arrive pas à en sortir. 



Elle finira pas prendre ses enfants sous le bras et retourner près de celui qui l'a élevée. Son père saura apprivoiser sa peur et surtout la mettre au pied du mur. Un long processus commence. Sachant l'importance de l’attachement lors  des premiers mois de vie, on ne peut qu'espérer que les cicatrices ne soient pas trop profondes mais ça c'est une autre histoire...



Amélie Cordonnier aborde avec justesse l'instinct maternelle mais pas seulement c'est un roman sur la quête des origines. Comment construire un lien quand nos fondations s'écroulent? L'attachement, l'importance du lien, ce petit garçon ressent la répulsions de sa mère et sa construction vacille. La violence psychologique est au cœur de cette intrigue comme dans son premier roman, même si cette fois elle aborde un tabou! L'amour maternel n'est pas inné des femmes, non! 



Une plume acérée, des phrases courtes qui nous tiennent en haleine. L'autrice a sans conteste trouvé son style. Un roman qui m'a happé que je ne peux que vous conseiller. 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Un loup quelque part

Paupières closes coupées au canif, lèvres parfaitement dessinées, l'air imperturbable. Royal même. Au début, elle a cru qu'il lui plaisait, ce petit. Seulement voilà, cinq mois plus tard, elle a changé d'avis. Ça arrive à tout le monde, non ? Elle voudrait le rapporter à la maternité. Qui n'a pas un jour rendu ou renvoyé la chemise, le pantalon, le pull, la ceinture ou les chaussures qu'il venait d'acheter ? » Que fait cette tache, noire, dans le cou de son bébé ? On dirait qu'elle s'étend, pieds, mains, bras, visage. Mais pourquoi sa peau se met-elle à foncer ? Ce deuxième enfant ne ressemble pas du tout à celui qu'elle attendait. Aucun doute, il y a un loup quelque part. Avec une écriture aussi moderne qu'acérée, Amélie Cordonnier met en scène une femme paniquée de ne pas réussir à aimer son enfant et dont l'affolement devient de plus en plus inquiétant.



Un roman en forme de gros coup de poing vibrant de rage, de désespoir, de haine, d'amour aussi...On sent au travers du texte (phrases courtes, dures et cruelles), l'ensemble des émotions liées à la colère, à l’incompréhension, au dégoût qui anime cette maman face à la mue de son fils. Elle en vient même à avoir des envies de meurtre filial.

Un thème qui dérange, qui interpelle: quelle serait notre réaction face à cet étrange phénomène de pigmentation de la peau? Aurélie Cordonnier ose saisir et raconter le désamour face à son enfant, le dégôut même.

Un roman dur, qui ne peut laisser indifférent...
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Un loup quelque part

Qu’est-ce qu’elle fait là ? Que fait cette petite tache noire dans le cou de son bébé ? Pourquoi elle s’étend ? Pourquoi la peau de son bébé se met elle à foncer ? Pourquoi s’éloigne-t-elle de son enfant et n’arrive-t-elle pas à l’aimer ?

En mettant au monde son deuxième enfant, elle ne s’attendait pas à avoir un enfant métis. Un mystère qui va susciter beaucoup d’interrogations et faire chavirer notre narratrice.



J’ai découvert Amélie Cordonnier avec son premier roman, Trancher. Une lecture qui m’avait interpellée tant par le sujet que par la plume de l’auteur. Un style différent, percutant.



C’est donc confiante que je me suis lancée dans la lecture de ce second roman que j’ai eu la chance de recevoir dédicacé. Et bien je n’ai pas été déçue ! Un roman encore plus percutant que le premier.

Le sujet abordé est très dur, les propos sont parfois cruels. Ici pas question d’enjoliver la problématique d’une mère qui n’arrive pas à aimer son enfant. Nous partageons ses pensées les plus terribles en étant inquiets que le pire puisse arriver. Des propos très violents, un thème qui dérange et pourtant beaucoup, beaucoup, d’humour.

Une association surprenante qui fonctionne à merveille !
Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
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Trancher

Roman incisif ,qui permet de mieux comprendre l'emprise que peut avoir un homme sur la vie d'une femme.

Les violences physiques succèdent aux violences psychologiques,l'héroïne lui trouve des excuses,le quitte,revient et finalement prend la seule décision humainement valable.

Je souhaite sincèrement que ce roman coup de poing (sans mauvais jeu de mots) puisse faire prendre conscience à certaines femmes de ce qu'elles vivent.

Vous en connaissez tous,donnez-leur ce roman,écoutez-les et aidez-les comme vous le pouvez et le devez.
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Trancher

Cela faisait des années qu’elle croyait Aurélien guéri de sa violence,des années que ses paroles lancées comme des couteaux n’avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il a rechuté : il l’a de nouveau insultée. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d’avoir décidé pour son anniversaire.

L'auteur relate l'histoire de la vie de cette femme, prise dans une tourmente amoureuse malsaine où l'amour est ravagé par les mots qui font mal.

La violence ici n'est pas physique mais verbale et donc plus insidieuse mais peut être aussi plus douloureuse, difficile à oublier (surtout quand on note toutes les injures) . L'héroïne vit dans l'effroi , la peur que cela se transmette à ses enfants

Ce roman est un uppercut littéraire.

Il est différent car écrit à la 2è personne du singulier, comme si c'était la petite voix de l'héroïne (dont le prénom est tu) qui s'exprimait afin de la faire réaliser ou de la persuader de changer de vie.

L"écriture est puissante, radicale, poignante, précise et fait montre d'une grande acuité psychologique.

Ce phénomène de violences conjugales m'est très familier, étant juriste spécialisée notamment dans ce domaine. J'ai reçu, conseillé beaucoup de victimes dans cette situation et je peux dire qu'Amélie Cordonnier reflète ici une véracité poignante, réelle et percutante mais subie par tant de victimes...

Un 1er roman fort, saisissant , infernal et impitoyable.
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Trancher

Une femme face à la violence, celle des mots et la destruction du couple. Un femme confrontée au besoin de blesser et les excuses qui suivent. Humiliée et rabaissée devant leurs enfants.



Fuir ou rester ?

Il faut trancher !
Lien : http://noid.ch/trancher/
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Trancher

Il y a 7 ans, elle avait pardonné Aurélien pour ses salves de violence verbale et lui a redonné sa chance, leur chance.

Mais, de façon inattendue, Aurélien rechute au petit déjeuner, devant les enfants. Une pluie d'insultes... puis de nouveau. Encore. Elle les note, tous, systématiquement, sur son smartphone. Une liste. Sa liste. Pour ne pas oublier. Les accumuler. Pour décider ?

Une date line, celle du 3 janvier, jour de ses 40 ans. Partir ? Rester ? Décider ! Trancher !

Une écriture choisie à la 2è personne, qui questionne et pointe cette femme, ses pensées, ses réflexions, ses sentiments. Incisif & subtil, une descente aux enfers face à cette violence invisible, "involontaire" de ce mari qui demande pardon, qui l'aime...

A l'heure de la mobilisation sociale contre les violences faites aux femmes, ce roman sonne comme un écho.... La violence verbale, psychologique est tout aussi destructrice.

Une réussite.



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Trancher

Avez-vous déjà fait des listes ? Oui me direz-vous. Des listes de courses, de fournitures, de tâches, d’invités… Elle, elle fait des listes d’insultes. Des pages et des pages de mots à lui, son mari. « Pour garder une trace, tenter de les désamorcer, avec le pathétique espoir qu’ils aillent s’incruster ailleurs qu’en toi. » Durant sept ans elle y a cru, à cet espoir de couple sans faux plis mais la violence verbale revient au naturel pourrissant jusqu’à la moelle sa victime. Les mots frappent aussi fort qu’une gifle en plein visage. Ils humilient, ridiculisent, enfoncent et font sombrer.



Amélie Cordonnier dissèque ce couple aux allures de conte de fée et qui, en grattant, n’est finalement que noirceur et malveillance. L’histoire douloureuse de cette femme, ces mots, ce mal-être prend aux tripes. Tu es brisée, détruite à jamais, sans espoir, sans envie mais devant tes enfants tu restes humble. Tu forces le respect. Tu, tel est le ton donné par Amélie Cordonnier, rarement accrocheur me concernant, mais dans ce texte je me suis imprégnée de ce vécu et laissée porter. Simplement, parce que cette femme pourrait être moi, toi, elle … et qu’un choix s’impose à elle, rester ou partir ? « La voilà, la solution : faire de ton anniversaire une date d’expiration, de péremption même, à laquelle ta vie d’avant aura dépassé la limite de consommation. À laquelle tu devras décider. Voilà c’est acté. » À aucun moment je n’ai porté de jugement sur cette situation, comme on dit, l’amour rend aveugle mais est-on encore capable de « Trancher » lorsque l’on subit de telles choses.

Amélie Cordonnier a souligné dans la Grande Librairie ce mercredi 14 novembre 2018 que ce premier roman n’était pas autobiographique. Alors je me demande où elle va chercher tout ça. Les éléments paraissent conformes à une vérité, écrits avec une sincérité bouleversante. Un grand respect pour ce premier roman qui frappe fort et dénonce le quotidien de bien des femmes.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/11/17/36870639.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Trancher

Ce premier roman d'AMELIE CORDONNIER est d'une justesse affligeante.

Elle choisi de parler d'une autre forme de violence que la violence conjugale (dont on parle plus, des gifles des coups).

Il s'agit ici de la violence verbale, insidieuse car elle n'est provoquée que par des mots qui résonnent comme des uppercuts, qui humilient, rabaissent. Elle est souvent insoupçonnable car elle ne laisse aucune marque physique.



Amélie a choisi d'écrire son roman à la troisième personne, et j'ai trouvé que ça apportait une dimension supplémentaire à la narration.



Lorsque Aurélien assène à son épouse devant les enfants "ferme ta gueule une bonne fois pour toutes connasse, si tu veux pas que je te la réduise en miettes", j'ai eu peur pour la narratrice , j'ai eu peur que son mari franchisse le pas supérieur et en plus des mots lui inflige des coups, car cette phrase insultante est tout de même empreinte d'une menace..



Elle qui avait tant espéré que cette violence ne reviendrait pas puisque pendant 7 ans ce fut la lune de miel, 7 années où elle n'a subi aucune brimade.



Elle prend la décision de noter toutes ces insanités -ce qu'elle n'avait pas fait il y a 7 ans- afin d'en garder une trace.



Mais l'histoire n'est pas simple car c'est aussi une histoire d'amour, cet homme elle l'aime, elle a eu deux enfants avec lui.

De plus il s'excuse, il fait des efforts pour endiguer cette violence, il va voir un psy.



Mais malgré tout les insultes reviennent, et l'évolution est permanente, elle vit dans la crainte de la prochaine crise, elle perd son insouciance, sa joie de vivre, ce qui a tout de même une singulière similarité avec la violence conjugale.



Cette scène où elle part faire son marché, et elle demande à son mari de faire déjeuner les enfants, à son retour, elle sent immédiatement qu'il s'est passé quelque chose, une tension non palpable crée chez elle une inquiétude. Elle observe ses enfants et elle s'aperçoit qu'ils ont tous les deux mis dans leurs oreilles des petits pois qui dépassent, et elle apprendra plus tard par son fils ainé que leur père n'a pas cesser de calomnier sa mère pendant son absence.

Elle prend elle aussi des petits pois et les introduit dans ses oreilles.

Cette scène m'a profondément marqué car pour moi c'était un geste de résistance et d'union avec ses deux enfants.

La fin est une porte ouverte à plusieurs interprétations, ce qui m'a particulièrement plu.

Pour conclure j'ai vraiment beaucoup aimé ce premier roman, AMELIE CORDONNIER est parvenue à me faire ressentir la souffrance de cette femme à tel point que j'en avais les larmes aux yeux.

Merci AMELIE de m'avoir permis de découvrir ce petit bijou petit par le nombre de pages mais grand par le message qu'il transmet.



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Trancher

Dans son premier roman, Trancher, Amélie Cordonnier aborde le thème de la violence conjugale. La narratrice travaille dans une médiathèque. Elle est mariée à Aurélien depuis plus de quinze ans et mère de deux enfants. La violence dont elle est victime est verbale et se déroule en présence des enfants. Elle en souffre, n'a plus envie de la vivre et de la supporter et en même temps elle ne quitte pas pour autant son mari. Je me suis attachée à la narratrice et à ses enfants. J'ai détesté son mari et ne lui trouve aucune circonstance atténuante. Comment peut-elle supporter d'être rabaissée de la sorte ?

Une belle découverte littéraire qui me donne envie de poursuivre mon chemin de lecture avec cette écrivaine.
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Trancher

Roman très surprenant. Dès la première ligne, on se retrouve personnellement impliqué dans l’histoire grâce à l’utilisation du « tu ». Contrairement à ce que quelques avis littéraires soulignent, il ne s’agit pas réellement d’un tutoiement et assimile donc cette utilisation du « tu » place le lecteur dans une situation inconfortable, à la limite du « voyeurisme ».



Au contraire, la narratrice, principale victime de son propre récit, évoque son histoire personnelle comme si elle s’adressait à une autre version d’elle-même, une personne qui l’aidera peut-être à surmonter sa situation de vie actuellement. Certains lecteurs pourraient, à tord, se croire directement interpellé par l’histoire de cette femme qui côtoie un homme violent.



Une fois que l’on prend du recul par rapport à ce tutoiement, on découvre alors une histoire que l’on a trop souvent entendue et régulièrement mal comprise. N’avez-vous jamais pensé en entendant une femme vouloir rester avec son bourreau : « Pourquoi elle reste avec lui cette « folle » ? » Je dois bien avouer que je n’étais pas, moi-même, capable de comprendre les motivations à rester auprès d’une personne violente (aussi bien verbalement que physiquement).



Amélie Cordonnier parvient, grâce à son récit et ce fameux « tu », à se mettre dans la peau d’une femme emmurée dans sa détresse. Le lecteur peut même se retrouver totalement inefficace dans ce qu’il est en train de lire, aussi bien fictivement (dans ce roman) que dans sa vie quotidienne ! Maintenant que l’on arrive à approcher énormément ce problème habituellement ignoré de tous, on ne possède pas forcément les clés pour trouver une solution viable pour ces nombreuses victimes (hommes et femmes).



Malgré cette approche totale de ce fléau (comment peut-on ressentir autant de haine verbale contre un individu ?), il n’est pas impossible d’être attristé en sortant de cette lecture face à l’impuissance qui nous guettera lors nous rencontrerons à nouveau ce problème. Que faire ? Qui contacter ? Que dit la loi sur les insultes faites à son épouse ? Partir loin est-il est solution viable ?



L’auteure possède un talent certain et parvient à immerger totalement ses lecteurs grâce à une utilisation juste des mots, mais surtout grâce à une écriture très subtile.



Les points positifs



- Un sujet « connu » que l’on découvre vraiment avec ce roman.

- L’utilisation du « tu » permettant de proposer un style d’écriture unique.

- Une immersion totale.

- Des mots qui choquent et qui interpellent. L’auteure nous permet de mieux comprendre ce que l’on croyait connaitre.



Le point négatif ?



- Un certain malaise lors de certains passages, peut-être un peu trop « réalistes » pour moi. Je me suis senti totalement désemparé face à la détresse de cette femme.



Ma note pour cette lecture : 20/20



Un roman d’exception qui permet aux lecteurs de mieux comprendre la détresse d’une femme soumise à la violence verbale où l’on avait tendance à fermer les yeux sur ce problème qui semble très facile à résoudre de premier abord. Amélie Cordonnier nous ramène les pieds sur terre. A nous tous de trouver les clés pour réagir dans une situation réelle.
Lien : https://leparfumdesmots.blog..
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