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Critiques de Amélie Cordonnier (393)
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En garde



D’Amélie Cordonnier j’ai lu (et beaucoup aimé) Trancher.



En garde m’a tout d’abord intriguée par son titre.



« En garde » : en escrime, terme utilisé pour avertir son adversaire de prendre une position défensive avant le début d’un combat



Est-ce donc d’un combat qu’il s’agit ? Quelles sont les forces en présence ?



Le pitch est original : suite à un appel anonyme au Service de la Protection de l’Enfance, la narratrice, son époux et leurs deux enfants sont convoqués par les Services Sociaux et sommés d’apporter la preuve que la cellule familiale ne présente aucun dysfonctionnement pouvant porter atteinte à l’intégrité ou au bonheur des enfants.



Pitch d’autant plus original lorsque l’on sait que cette histoire s’inspire de faits vécus…



De « en garde » nos héros, suspectés d’infractions, se trouvent donc en quelque sorte placés « en garde à vue »



Émaillé de plusieurs références à 1984, le roman culte de George Orwell sur la privation arbitraire de liberté, le récit prend peu à peu une tournure inattendue… et romanesque.



Les chapitres courts traduisent l’urgence de la situation, l’étau qui se resserre, la privation graduelle d’oxygène… jusqu’où ?



J’ai beaucoup aimé ce roman dont les pages se tournent toutes seules, et me suis bien sûr interrogée sur la part de réel et de fictionnel dans cette histoire qui questionne les motivations et les conséquences du témoignage (ou de l’ingérence ?) de tiers portant sur ce que les foyers ont de plus précieux : leur intimité.



En garde sera disponible en librairie le 23 août.
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Trancher

Après 7 ans de calme, Aurélien recommence son harcèlement moral, des insultes devant les enfants , puis les excuses pour recommencer encore et encore jusqu' à l'ultimatum : ses 40 ans .

Le roman est écrit à la seconde personne du singulier ce qui donne une proximité avec cette femme.

Ce qui est difficile c'est qu'il y a de l'amour , cette femme aime encore son mari. Toute la difficulté des violences verbales conjugales.
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Pas ce soir

Je remercie très sincèrement Babelio Masse Critique, Nicolas et les éditions Flammarion pour m’avoir permis de lire et de critiquer "Pas ce soir ».

Et je mets cinq étoiles pour ce roman !

En poussant un peu le trait, je me dis qu’il pourrait être déclaré « d’Utilité Générale ». On pourrait le distribuer aux jeunes couples, puis le redistribuer vers trente-cinq ans (l’époque des premiers enfants), puis vers cinquante ans (les changements hormonaux, la lassitude, l’usure du couple).

Il serait salutaire que femmes et hommes le lisent et le relisent pour se rappeler que nous sont très différents, en particulier en ce qui concerne la sexualité, mais que la parole devrait permettre de se comprendre et d’éviter les tempêtes intérieures et conflit larvés au sein du couple.

Le « héros » de ce roman est… « ce désir » qui ne lâche pas la plupart des hommes durant toute leur vie. Et nous allons partager les frustrations d’un homme que sa femme, Isa, délaisse tant au niveau sexuel que sensuelle (plus de petits gestes tendres, ils ne se touchent plus, ni pour faire l’amour, ni même pour se prendre la main ou s’embrasser).

Comme dans toute histoire, on peut aimer ou détester, ou être indifférents aux protagonistes.

Détester cet homme qui compte le nombre de jours depuis qu’il n’ont pas fait l’amour, comme si tout cela pouvait se résumer à de l’arithmétique. Détester cette femme enfermé dans un schéma « sans tendresse », sans réussir à en parler.

Trouver que leurs problèmes sont bien insignifiants et ridicules.

Je comprends que certains lecteurs ne se sentent pas concernés par ce sujet et n’aient pas trouvé d’intérêt à cette lecture. Si on le lit à sens unique, ce roman peut en effet sembler mono-centré sur un problème typiquement masculin.

Pour ma part j’ai vu une dimension plus ambitieuse, car l’ensemble adresse des problématiques beaucoup plus large. En appréhendant entre autres : l’homme dans son son couple, mais aussi dans sa solitude parfois au sein du couple, dans ses amitiés masculines , la femme (au premier abord plus complexe que l’homme dans son approche des sentiments), dans la gestion du temps qui passe, du regard des autres, dans sa plus grande sensibilité aux variations du désir. Ce roman aborde aussi les liens entre amour-sexualité- tendresse, les enfants qui grandissent, les amis, les amies, etc…

J’ai vraiment aimé l’idée que l’auteure se glisse dans la peau d’un homme et j’imagine que Mme Cordonnier a fait sa « petite enquête » pour savoir ce que ressent et vit un homme, car le résultat est plutôt crédible (sans vouloir généraliser, mais avec ce que j'entends en tant qu'homme autour de moi). Je ne sais pas si elle a pu parler de tout ceci avec son mari (bravo dans ce cas… mais je n’ai cherché d’informations sur Internet sur son statut marital), mais en tout cas je lui tire mon chapeau, elle a réussi à brosser un portrait touchant de cette solitude que peut ressentir un homme ainsi abandonné.

Elle nous propose ainsi un monologue (de l’homme) et un 360° de cette problématique du désir sexuel.

Bien sûr tout serait si simple si on réduisait le tout à une histoire de « tirer un coup »… Ta queue, ta queue, ta queue comme le dit Isa à un moment, « il n’y en que pour ta queue ! ».

La queue, c’est la partie concrète et physique de l’histoire… et Amélie Cordonnier fait parler l’homme pour tenter d’expliquer ce qu’il y a justement derrière cet organe. Pour ne pas réduire l’ensemble à satisfaire un besoin physique (ce serait beaucoup trop simple).

Du côté d’Isa, j’ai aimé ses interventions à la hache. Pas de dialogues à proprement parler dans ce roman (pas de petits tirets pour nous dire qui parle), mais plutôt des monologues de l’homme, qui tourne en rond sur son sujet, puis, soudain, comme si la coupe était pleine : une avalanche de mots de la part d’Isa… des reproches… qui sortent d’un coup, sans qu’une discussion soit possible. Un jeu de cache-cache en fait, car l’un et l’autre doivent bien savoir que l’autre souffre.

En ne voulant pas considérer que bien évidement la situation est bien plus complexe que « tirer un coup », Isa enferme son homme dans un schéma réducteur qui le dévalue et le réduit à une simple bête de sexe.

En manquant de clairvoyance sur le sujet, en ne cherchant pas à comprendre Isa… cet homme, en manque de tendresse aussi, fait des erreurs, laissant penser à sa femme que ce dont il a besoin c’est juste « de faire l’amour ».

Se prendre la main, s’embrasser, se toucher, serait pourtant déjà beaucoup fait lui.

Et si on lit entre les lignes, on comprend bien sûr qu’Isa voit toujours poindre derrière ses marques de tendresse, le désir de son homme. Alors on imagine son manque d’entrain à garder de la tendresse pour lui : s’ils se prennent main, s’embrassent tendrement, elle sait que tout se finira au lit… et elle se dit qu’il en voudra toujours plus. Alors on imagine que pour couper court à tout cela, elle a pris ses distances. Et tout comme IL va éviter durant une partie du livre tout ce qui va pouvoir déclencher une envie, ELLE va supprimer toute marque d’attention envers son lui.

La spirale infernale est amorcée.

Notre homme va organiser un week-end en amoureux avec Isa, il est honnête avec lui-même, sa volonté est de refaire l’amour avec elle… mais il est touchant de voir qu’il se satisfait aussi de gestes simples.

Car il faut comprendre que le désir pour un homme est une constante durant sa vie et que chez une personne « frustrée » comme l’est notre « homme », tout autour de lui va éveiller le désir.

Si je me place du côté masculin.

J’ai trouvé assez injuste qu’Isa reproche à son homme de ne penser qu’à cela, de lui reprocher de penser qu’on ne peut pas aimer si on ne baise pas. Qui réduit donc son désir à la seule action physique de « faire «l’amour ». Elle serait plus honnête si justement, elle continuait à jouer la carte de la tendresse, peut-être que ce besoin impérieux de l’homme ce serait transformé en un besoin plus gérable au niveau du couple (tendresse, baisers, et de temps en temps, partie de jambes en l’air).

Si je me place du côté féminin.

Je comprends qu'elle est confrontée à cet homme qui lui en demande toujours plus alors que son désir à elle s’est fait la malle.

On aborde un autre sujet avec les essais de cet homme pour aller voir ailleurs et trouver une partenaire.

Dans « faire l’amour » il y a le mot « amour »… la question est posée : « peut-on faire l’amour sans aimer ? », une réponse est proposée dans ce roman : « non »… en témoigne cet homme incapable de faire l’amour à une autre femme et pourtant tellement en manque.

La découverte de ses propres limites est amusante, certains extrêmes le rebutant (ce qui est rassurant). Là aussi j’ai aimé, le contraste entre ce qui fait fantasmer une personne, et ce qu’il est capable d’accepter. Car il est facile de reporter sur l’autre une incapacité à se lâcher sexuellement, encore faut-il savoir connaître ses propres limites.

En fait cette petite sexualité pépère du couple, lui conviendrait bien. Si elle ne s’était pas étiolée au fil du temps.

Je conseille donc vraiment ce roman, en acceptant comme postulat de base que c'est l'histoire d'un homme qui souffre de ce manque d'attention de sa femme.

Partant de là, c'est un roman qui ne laisse pas indifférent ! Et c'est une très grande qualité pour une fiction contemporraine.

Allez ! Après avoir posté cette critique, je vais de ce pas roucouler auprès ma femme… peut-être me dira-t-elle « Pas ce soir ». Alors je lui prendrais la main, déposerais un tendre et délicat baiser sur sa bouche, et je lui glisserais ce roman en lui susurrant « Tu sais, s’il y a quelque chose qui ne va pas, on peut en parler » 😊.

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Un loup quelque part

Aime-t-on toujours son bébé ? Quel est ce lien qui unit une mère à son enfant ou le désunit ?

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Lecture commune avec une copine qui nous a fait échanger sur l’inconcevable : l’amour inconditionnel d’une mère.

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Elle a un mari, une fille et maintenant un fils. Tout va bien... jusqu'à l'apparition d'une petite tache qui semble s’étendre. Mais quelle est cette couleur de peau ? Déstabilisée par ce que renvoie ce petit bébé sur sa propre identité, elle s'enferme dans ses interrogations, ses sombres pensées & sa culpabilité. Il n'est pas l'enfant qu'elle attendait.

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La question tabou du rejet d’un enfant par sa mère. Cette certitude ébranlée : une mère aime-t-elle toujours son enfant ?

Comment cette jeune femme dont on ignore le prénom va-t-elle appréhender ce lien mère-enfant qui se fragilise jour après jour, l'éloignant progressivement de son enfant.

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Après le thème de la violence conjugale, Amélie Cordonnier s’attaque à un autre sujet de société sur le lien mère/enfant et nous propose un douloureux roman qui questionne sur le positionnement de la mère et sa quête d’identité.

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Par déformation professionnelle, je ne me suis jamais identifiée à cette mère, mais plutôt en témoin avec le profond désir de vouloir l’aider. L’envie de lui dire : appelle la PMI, il y a toute une équipe de professionnels pour t accompagner ! Avec une douce pensée pour ce petit Adam qui voit s´éloigner sa maman, sa figure d attachement.

Mini bémol pour la fin que j’avais imaginée autre.
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Trancher

Trancher. Le jour de ses quarante ans elle doit trancher, reste-t-elle avec cet homme ou cesse-t-elle cette relation toxique ? Elle a quelques jours pour se décider. La réponse semble évidente vue de l'extérieur, mais ce n'est pas si simple...

La narratrice vit avec Aurélien avec qui elle a deux enfants. Ils s'entendent bien et c'est un couple sans histoire pour quiconque les côtoie.

Sauf que Aurélien est en proie à des crises de violences verbales le poussant à déverser des insultes sur sa femme, parfois même devant les enfants.

Il y a sept ans, la narratrice a décidé de le quitter, mais elle a fini par revenir, succombant à la personnalité charmante d'Aurélien. On revient sur leur rencontre, leur relation, la naissance de leurs enfants... Pendant 7 ans, rien. Elle a cru que c'en était fini des insultes et a profité de ces belles années avec son mari.

Mais ça a repris soudainement, il a suffit d'une fois pour ouvrir la brèche. L'humiliation au quotidien, au sein du foyer. Pas de coup, non, mais des mots qui font très mal et qui la démolissent. La narratrice semble plus forte qu'il y a sept ans. Va-t'elle se libérer de son emprise ? Va-t'il enfin réussir à se "soigner" ?

Ce roman écrit à la deuxième personne, ce qui surprend au début, est une claque. Il y a une tension permanente et l'on est dans sa tête à elle, avec ses doutes, sa vie au quotidien, son espoir d'un avenir meilleur.

J'ai beaucoup aimé ce roman. L'écriture de Amélie Amélie Cordonnier est très fine et intelligente. Un roman juste sur un thème pas si présent.

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Trancher

Je dois dire que ce premier roman ne me laisse pas indemne. J'ai adoré alors que le sujet est bien triste. Il est particulièrement bien traité. Il faut dire que l'auteur est journaliste et qu'elle sait donc écrire.

De façon brève et percutante Amélie cordonnier nous parle d'une femme qui subit des violences verbales dans l'intimité de son foyer et doit trouver la force de « Trancher » entre partir ou rester.

Alors que son couple semble parfait, les mots qui font mal la détruisent. C'est une femme anonyme qui est mariée à Aurélien, qui a pour amie Marie, pour soeur Anna et pour enfants Vadim et Romane. Pourtant elle semble n'être personne. Elle vit dans la peur d'être insultée par Aurélien, traitée plus bas que terre, par un homme qu'elle aime mais qu'elle déteste quand sa colère déborde contre elle. C'est un carnage même si le sang ne coule pas. Elle montre la difficulté de parler, de prendre la décision d'agir.

Il y a une forte tension psychologique et un ton qui est juste. J'ai vécu une situation proche et j'ai retrouvé les moments de doute et d'incompréhension face aux dérapages (que se passe-t-il dans la tête de l'autre ?) mais aussi cette volonté de vouloir aider à surmonter les crises et en même temps à ne pas vouloir les subir.

De plus, j'ai aimé la narration à la deuxième personne du singulier et le rythme du texte d'autant plus que des références musicales de la chanson française ponctuent les propos (Barbara, Leo Ferré, Arthur H...).

Et puis je trouve que c'est important de parler de sujets qui peuvent encore être considérés comme tabous.



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Trancher

Trancher : Séparer, détaché d'un tout, en coupant net, à l'aide d'un instrument.

Trancher, c’est agir, le contraire donc de l’indécision mais pourquoi est-ce à elle de le faire ? Pourquoi lorsque l’on est victime est-ce à nous de réagir ?

En apparence le tableau est idyllique : une maison, un mari, un travail et même deux beaux enfants. Dans la réalité les choses sont tout autre, une dépression sept années plus tôt, une longue accalmie puis une tempête qui gronde doucement au début et s’amplifie.

Ce mari c’est Aurélien il est beau, brillant mais son vrai visage révèle un homme impitoyable, violent, exécrable !

Pendant de longues années, le monstre en lui s’est tu jusqu’au jour où il a ressurgit et là notre narratrice est dos au mur. Elle se donne alors trois semaines pour régler la situation.



Le sujet ici abordé est dur mais traité d’une manière très réaliste, on vit aux cotés de cette narratrice, on souffre avec elle, on a envie de la protéger, de la soutenir tellement elle nous semble proche.

Une chose est certaine : cette lecture ne vous laissera pas indifférente !

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En garde

Les conséquences d’une dénonciation pour maltraitance d’enfants paraissent redoutables, peut-être une réalité au départ qui vire rapidement à une fiction angoissante à souhait. La progressivité de l’immixtion de celui qui s’invite dans la vie de la famille interroge le lecteur, que va t’il advenir ? La première moitié du roman promet une intrigue qui malheureusement piétine ensuite. Dommage !
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En garde



En garde.

Amélie CORDONNIER



Paris 15 ème. Année 2020 post grand confinement.

Dans la famille Cordonnier je demande Amélie, la mère (et auteure de ce livre), je demande Alexandre le père et je demande les enfants Gabriel et Lou.

Voilà ! Tout le monde est là qui vit confortablement sa vie de famille aimante.

Jusqu’au jour où cette belle harmonie vole en éclats suite à une dénonciation aux services sociaux à l’enfance de la Ville de Paris.

D’abord une simple lettre puis une deuxième et enfin un rendez-vous auquel toute la famille se prépare comme elle le peu.

Comment vous préparer à l’inconnu ?

Comment même imaginer ce qui vous attend ?

A l’issu de cet entretien tout semble plutôt clair et « réglé » mais c’est sans compter que le pire va arriver avec un accompagnateur social qui va littéralement s’accrocher à cette famille comme une sangsue se repaissant de leur sang.

Dès lors la machine judiciaire est en route et on se demande bien qui pourra l’arrêter ?

Un récit glaçant que nous raconte Amélie Cordonnier à qui cette histoire est réellement arrivée.

Un événement qui aurait pu être drôle si c’était resté une fiction.

Mais la démesure de cette prise en charge (je ne nie en rien l’utilité des services sociaux ne vous méprenez pas) sans motifs mettant en danger les enfants est au mieux inquiétante au pire absolument effrayante.

Depuis je ne cesse de m’interroger : qu’aurais-je fait à sa place ? Sans avoir aucun début de réponse…

A lire absolument !

Merci à Babelio pour cette superbe masse critique.

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En garde

DÉLATION

Quand Amélie reçoit une lettre des services sociaux, elle pense être victime d'un canular de mauvais goût.

Lorsque la seconde lui parvient, elle contacte l'assistante sociale qui se révèle être d'une froideur insoupçonnable.

Ses mots la percutent pendant que ses bras lui tombent.

Une accusation anonyme de maltraitance plane sur sa tête et sur celle de son mari tel un couperet.

Ses enfants ne seraient pas en sécurité au sein de leur foyer.

Son monde s'effondre.

L'incompréhension demeure.

La peur s'installe.



Qui les a dénoncés aussi lâchement qu'honteusement?

La machine broyeuse est lancée.



Comment prouver aux autorités que l'on aime ses enfants ?

Comment supporter que chaque acte soit passé au tamis du soupçon ?



Un roman que j'ai lu en apnée tant la tension psychologique est présente.

La plume est précise et percutante.



Un récit écrit à partir d'une histoire personnelle, qui fait froid dans le dos !



Un coup de coeur!



@doresixtine
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En garde

Depuis que j'ai fermé ce livre, je cherche dans les écrits de et sur la protection de l'enfance à quel point ce récit peut être vrai. Il est présenté comme tel par l'autrice qui partage dans ce livre ce qui semble être une expérience vécue : l'expérience d'une famille ayant fait l'objet d'un signalement auprès de la protection de l'enfance. Cette famille, c'est la sienne. Ce signalement a, selon elle, été fait sans raison aucune car, comme elle le fait comprendre dès le début du récit, sa famille ne fait pas partie de ce monde là, de ce monde encadré par les travailleurs sociaux.

En très peu de pages, on apprend que la narratrice vit dans le 15e arrondissement de Paris, qu'elle fréquente assidûment les musées avec sa petite famille, dont les enfants fréquentent une école privée huppée, et qu'elle dispose d'un capital social, culturel et financier supérieur à la moyenne. Elle est écrivain, déjà reconnue, et constitue avec mari et enfants une famille équilibrée et soudée.

Elle n'est donc en rien concernée par les services sociaux et cette lettre qu'elle vient de recevoir et qui fait suite à ce qu'elle assimile à une dénonciation anonyme digne d'une des pires périodes de l'histoire de France, celle de la collaboration.

On assiste ensuite à l'action des terribles engrenages de l'administration française dans ce qu'elle représente de plus caricatural pour ceux qui la regardent de loin et du pied d'estal sur lequel la narratrice se place. Une administration totalement dysfonctionnelle, où un assistant social vient s'incruster nuit et jour dans le quotidien de cette famille bien sous tous rapports mais qui finit par s'effondrer sous le regard et le contrôle permanent de Big Brother.

Si j'ai aimé le récit en lui-même et la tension qui s'en dégage, j'ai été gênée par cette incertitude dans laquelle l'autrice nous place quant à la véracité des faits. Amélie Cordonnier nous présente clairement cette histoire comme étant un témoignage d'une histoire vécue.

Pour autant, je ne peux y croire.

Si c'est la réalité de ce qu'a perçu l'autrice de ce qu'elle a vécu, je lui reproche son manque de recul et de clairvoyance sur le côté dysfonctionnel de sa famille. Le confinement a certes été dur pour beaucoup, et les services sociaux continuent à devoir en gérer les effets. Pour autant, tous les enfants n'ont pas réagit comme le fils de l'autrice. De plus, ce qui ressort de l'enquête sociale et qu'elle souhaite bien vite oublier sitôt les services sociaux définitivement partis, mériterait qu'elle s'y attarde, particulièrement la violence qui transparaît à quelques reprises ou un rapport excessif à l'alcool. Nous sommes ici dans une famille bourgeoise qui légitime des dysfonctionnements jugés inacceptables dans d'autres contextes sociaux.

Si ce récit est une plongée dystopique dans un vécu de l'autrice, je le trouve très puissant car pointant justement l'aveuglement de cette mère que son statut social place, selon elle, bien au-dessus de ses considérations.

Pour finir, et pour avoir eu connaissance de plusieurs informations préoccupantes ou appel au 119, j'insisterais sur le fait que ces démarches ne sont pas de la délation mais des outils de protection des enfants encore insuffisamment utilisés par tout un chacun et notamment par ces voisins que la narratrice/autrice pointe du doigt.

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Pas ce soir

Il est rare qu’une seule critique m’intrigue suffisamment pour qu’elle me pousse à lire un ouvrage… C’est pourtant de cette manière que Pas ce soir a rejoint ma PAL. En effet, c’est l’avis d’ ALDAMO21 / Alain qui m’a décidée à plonger dans le roman d’Amélie Cordonnier (le résumé n’aurait pas suffi à lui seul)...



Dans l’avis de mon collègue babelionaute plusieurs éléments m’avaient interpellée dont l’extrait suivant : "Et je suis admiratif, que l'auteure ait pu se mettre remarquablement dans la peau et surtout dans le cerveau d'un homme. Presque intrigué qu'elle ait pu décrire d'aussi vrais sentiments d'homme, avec ses fulgurantes sensations."

Une auteure qui mettait en avant l’époux ? Qui nous montrait à voir – et peut-être comprendre – ses blessures face au manque de désir de sa femme ? J’ai donc mis de côté Pas ce soir, me disant que ce titre serait parfait pour la semaine spéciale culture francophone.



Disons-le tout de suite, ami-lecteur, bien que cela a été une lecture fascinante, une lecture qui mérite beaucoup d’éloges, mon ressenti n’est pas le même que celui d’Alain. Particulièrement sur ce passage de sa critique : "Amélie Cordonnier a tout dit ou presque sur les relations très compliquées parfois conflictuelles du couple. Parce qu'il y a cette différence sur les aspirations, la perception et le sens de la vie de chacune et chacun. Parce qu'il y a toujours eu un énorme décalage entre les désirs sexuels de l'homme et ceux de la femme, surtout lorsque la demande chez le mari est démesurée malgré lui."

Pour moi, la question n’a pas grand chose à voir avec une différence entre le désir masculin et féminin même si le patriarcat a sans doute une responsabilité dans les agissements et émotions du héros de madame Cordonnier. Mais laissons un instant les critiques d’autrui pour se concentrer sur mes propres ressentis.



Nous avons donc cet homme qui n’a pas touché sa femme depuis plus de huit mois. Huit mois, deux semaines et quatre jours, puisqu’il tient les comptes. Il s’agit là du point de vu de cet homme, un monologue intérieur puisque si le récit est effectivement à la troisième personne, le lecteur ne voit les évènements qu’à travers le regard de l’époux. C’est seulement par lui, avec lui, que l’on assiste à sa triste misère de la conjugalité. Avant ma lecture, j’avais peur que tout l’ouvrage ne tourne autour du sexe. Que ce ne soit « que » le récit d’une abstinence subie. Sauf que nan… Pour moi il ne s’agit pas du tout du roman de l’absence de désir mais bien du roman du manque. Manque de mot d’abord car le silence envahit tout. Isa, l’épouse qui fuit le lit conjugal, se tait. Elle se dérobe au désir de son mari sans rien expliquer, dans un silence d’une violence inouïe. Lui se tait tout autant. De sa souffrance il ne dit rien, à part à nous lecteurs, ni à sa femme, ni à ses amis… Même leur fille, partie de la maison, se taira quand elle comprendra que ses parents font désormais chambre à part. Le silence est partout. Ce qui tue ce couple, c’est le poids de ces multiples silences plus que le délitement du désir.



Enfin, et c’est là une grande qualité du livre, Amélie Cordonnier parvient à nous montrer que le désir inassouvi de son personnage n’est pas seulement celui de la chair. Si le héros est effectivement « en manque de sexe » - ce dernier prend d’ailleurs tout d’abord toute la place -, c’est l’absence de contact, de tendresse, de peau qui le taraude véritablement. Et sa souffrance est telle qu’il en nie celle de sa femme. Certains, à ce que j’ai pu lire sur le Net, ont vu dans Pas ce soir un récit pour redonner leurs voix aux hommes dans cette période où les combats féministes sont mis en avant. Sauf que l'on peut aussi s’interroger sur le poids du mythe de la virilité... Si le héros ne se confie à personne n’est-ce pas parce que le patriarcat lui a fait croire qu’un homme DOIT baiser ? Que sa virilité tient en grande partie à sa supposée puissance sexuelle ?



Personnellement ma lecture n’a eu que peu de rapport avec les combats féministes et la question de la virilité. Pour moi, il s’agit d’un roman qui parle du poison que peut être le silence. Pas seulement dans les périodes de crises, mais sans cesse... Dans nos relations amoureuses autant que dans nos amitiés... La douleur muette prend de l’ampleur, tant et si bien qu’elle finit par tout absorber. En cela, Pas ce soir est un grand roman. Un roman qui m’a touchée, un roman qui m’a rappelée aussi combien chaque souffrance est individuelle, que l’on soit homme ou femme, hétéro ou non, qu’on ne peut ni la mesurer à l’aulne de nos propres douleurs ni avoir la prétention de la comprendre.



Bref, le roman de madame Cordonnier est une très belle découverte qui non seulement nous interroge sur nos relations à l’autre et à nous-même mais qui offre des pages sublimes sur le désir, l’amour et la solitude.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Trancher

Premier roman de l'auteure, déroutant tant par le fond que par la forme..

La forme: narration à la deuxième personne du singulier, j'ai mis quelques pages à m'y faire.

Le fond: Je veux parler du sujet en fait: une femme confrontée à la violence verbale de son mari.

A bout, elle l'avait déjà quitté une fois déjà, 7 ans plus tôt et avait affronté une profonde dépression.

Après 7 années de vie de couple normale et un deuxième enfant, les insultes reviennent d'un seul coup, sans prévenir, et s'installent...

S'instaure alors une tension sourde, une peur et une douleur qui serre la poitrine, une violence vicieuse et sans trace visible... et malgré les excuses, les insultes reviennent, toujours plus violentes et soudaines...

Il va falloir faire des choix malgré l'amour, malgré les enfants et malgré les remords.

Le sujet est d'actualité et bouscule forcément mais je n'ai pas été 100% conquise par le style et le déroulé que j'ai trouvé un peu trop convenu....
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Trancher

"Il est absolument impossible de vivre sans oublier" - Nietzche



La narratrice se parle à elle-même et nous raconte ainsi son histoire. Sept ans plus tôt, elle a traversé une grave dépression à cause du comportement de son mari Aurélien. Elle s'en est remise, l'a quitté puis a tenté de reconstruire une vie de couple avec lui "Tu l'avais quitté, il t'avait rattrapée". Ils ont même eu un deuxième enfant. Aurélien a suivi une thérapie et a réussi à canaliser ses colères.



Jusqu'au jour de septembre où la violence resurgit, sans aucun signe annonciateur, Aurélien insulte sa femme devant leurs enfants ahuris alors qu'elle croyait qu'il était guéri de sa violence verbale. Insultes et mépris réapparaissent comme sept ans plus tôt. Aurélien admet qu'il est en train de tout détruire à nouveau, il s'excuse, promet... "Ma violence me dégoûte et me détruit"... "C'est toujours la même chanson : tu ne t'y attends pas, c'est une irruption soudaine de colère et de haine qui te surprend et écrase tout. " Il semble qu'ils parviennent un peu à communiquer sur le problème d'Aurélien qui par contre n'a jamais recours à la violence physique. Sa femme, quant à elle, liste dans son portable toutes les injures qu'elle subit, tente de limiter les dégâts de ces mots assassins sur leurs enfants et de répondre à leurs questions. Mais quelles conséquences cette violence aura-t-elle sur eux? Comment peuvent-ils se construire en ayant tous les jours cette violence sous les yeux? Quelle image de femme leur renvoie-elle? "Il parait que le plus terrible avec la violence, c'est qu'on en hérite malgré soi."



Elle va surtout devoir Trancher entre partir ou rester. Elle va avoir quarante ans le 3 janvier et se promet d'avoir trancher pour son anniversaire.



Ce premier roman a pour thème un sujet qui a souvent été traité dans la littérature, l'emprise d'un homme sur sa femme mais il va au-delà en traitant de la confusion des sentiments de la femme. La violence conjugale ici évoquée est verbale, c'est une violence qui ne laisse pas de traces visibles et qui surgit dans une famille "normale". Avec des mots forts et puissants, l'auteure nous livre, sans jamais porter aucun jugement, une histoire qui prend aux tripes. La narration à la deuxième personne du singulier renforce la force de ce récit en plongeant le lecteur dans la tête de la jeune femme. L'auteure nous fait toucher du doigt la difficulté qu'il y a à trancher dans une telle situation quand l'amour est encore là, nous laisse entrevoir des éléments de l'enfance de l'héroïne qui nous permettent de mieux la comprendre. Un roman très bien maîtrisé et qui se termine d'une façon qui m'a beaucoup plu.

Une belle réussite...
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Trancher

« Pourquoi tu restes ? »



Pourquoi supportes-tu ses insultes – ces coups volatiles qui te frappent en plein cœur, douloureux et indélébiles ? Pourquoi acceptes-tu ses mots qu’il te crache au visage, toi qu’il prétend aimer ?



Tu courbes l’échine pour les enfants, pour l’amour auquel tu t’accroches. Des souvenirs. Des illusions. Il n’est pas méchant. Pas toujours. Et puis, il a su s’arrêter. Sept ans, ce n’est pas rien.



Elle accepte, se tait. Il a recommencé. Des jets de mots qu’elle a pris en pleine face, qui la torturent, qui l’effacent, elle qui n’est plus rien. Un fil la retient. Ténu mais solide.



Amélie Cordonnier décortique l’amour, écale la violence. Elle parle de Toi, te tutoie. Tu es toi, elle, nous, n’importe quelle femme. Une anonyme derrière une porte, derrière les murs. Celle qui endure et qui reste. Il faut cependant trancher. Pour toi, pour eux – tes enfants qui souffrent. Partir, le quitter. Trancher. Couper. Rompre. Il ne t’aide pas, sait se faire agneau, t’enveloppe, te câline. Tu replonges.



C’est toute la complexité des sentiments qui s’écrit. L’auteure la partage. Son texte est court, intense, accrocheur. Sa plume vive. Tout est juste.



Un beau roman 




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En garde

Je suis Amélie Cordonnier depuis son premier roman et j'attend toujours la sortie de ses romans avec impatience. Dans chacun, elle met en avant la vie de couple et/ou de famille par le prisme de la femme, de la mère de famille, de l'amante.



Dans ce nouvel opus, Amélie pioche dans le vécu de sa famille quand, après la covid, les services sociaux de la protection de l'enfance envoie une lettre les convoquant pour un rendez-vous afin de s'assurer que les enfants sont en sécurité au sein de la cellule familiale. Un simple coup de téléphone anonyme pour les dénoncer à fait basculer la vie de sa famille.



Plus on tourne les pages et plus on est en apnée. C'est la descente aux enfers d'un famille normale avec deux enfants pleins de vie. Cette vie se met entre parenthèse quand un assistant social s'immisce dans leur quotidien jusqu'à habiter chez eux pendant plusieurs semaines jusqu'à tout régenter du matin au soir du roulement pour la douche à ce qui se trouve dans les placards de la cuisine.

Cet étau se resserre tant sur la famille que sur le lecteur que nous sommes se demandant quand et comment cela va se terminer.



Ce roman interroge aussi sur cette surveillance mise en place au sein de la cellule familiale qui n'est pas sans rappeler le Big brother du livre 1984 comme le fait remarquer à juste titre l'autrice.
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En garde

Ce sujet me tentait énormément, une mère qui se fait dénoncer pour maltraitance envers ses enfants pendant le confinement et qui doit justifier auprès de la protection de l’enfance qu’elle les aime : une question de société fascinante !



Il s’agit d’une histoire personnelle vécue par l’autrice, c’est annoncé en commençant le livre et sur la quatrième de couverture.



Le début commence, la tension monte, l’engrenage se met en route. Amélie Cordonnier raconte le début du cauchemar avec le premier courrier, puis le second jusqu’au rendez-vous imposé à la protection de l’enfance.



La première partie est celle du suspens, jusqu’où ça va aller ? Qui a pu les dénoncer ? On attend de savoir.



Et soudainement, on bascule dans l’invraisemblable, le trop, beaucoup trop. D’une autobiographie on passe à une auto-fiction, sans annonce, sans transition. Le charme est alors rompu. Je ne comprends pas l’intérêt de personnifier la protection de l’enfance pour en faire un horrible personnage. L’idée était d’illustrer le sentiment de surveillance incessant dû à la suspicion, le côté malsain à cause du doute, la fissure que ça crée au sein de la famille mais j’ai trouvé le parallèle maladroit…



Pour ma part, je n’ai donc pas apprécié. Jusqu’à la fin de ma lecture je me suis dit « c’est faux, c’est faux, elle ment ». Je n’étais concentrée plus que sur ça et lorsque j’ai lu sa note d’autrice j’ai compris qu’elle avait surfé tout le long de son roman sur cette ambiguïté : le vrai et la fiction.



Peut-être que si je le relisais en connaissant d’avance cette nuance j’apprécierais plus ma lecture ? Malheureusement j’ai été suffisamment déçue pour ne pas réitérer l’expérience même si je me doute que l’histoire - la vraie - de l’autrice a dû être éprouvante.
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Trancher

Lancez le compte à rebours. Rester ou partir il va falloir trancher... Avant ses quarante ans, la narratrice (anonyme) va devoir prendre une décision. Une décision difficile, de celles qui chamboulent une vie. Son histoire avec Aurélien dure depuis vingt ans, et deux enfants sont nés de leur union. Il y a sept ans elle a fait une terrible dépression, les mots d'Aurélien la frappaient comme des coups de couteaux au cœur. Des mots terribles, insultants, dévalorisants, des mots qu'on ne prononce jamais. Aurélien a fait une thérapie, s'est amélioré et n'a plus prononcé d'horreurs depuis ces sept années.



Mais un matin, sans réelle raison, cela lui reprend, violemment, et devant les enfants. Et c'est reparti, des insultes de plus en plus fortes et fréquentes, pas toujours en privé, suivies parfois d'excuses, parfois d'ignorances. La narratrice est pétrifiée, désemparée, elle note toutes ces insultes dans les notes de son téléphone, entre les listes de courses et de choses à faire. Elle ne va pas pouvoir rester dans ce flou et va devoir prendre une décision.



Mais est-ce si facile ? Pourquoi tu restes ? Mais quitte-le voyons. Des phrases faciles à prononcer lorsqu'on ne vit pas la situation. Tout le monde est si sûr d'avoir la force nécessaire... Pourtant rien n'est tout blanc ou tout noir, et ce livre est celui du gris. De cette situation floue où elle met dans la balance les violences psychologiques versus son histoire depuis vingt ans et la séparation avec ses enfants qu'elle n'aura plus à plein-temps. Ses enfants on y pense et on se demande quel impact cela peut-il avoir ? Vont-ils continuer à respecter leur mère, les femmes, à force d'entendre leur père la rabaisser ? Et surtout on pense à ces 127 putain de guerrières mortes sous les coups de leur conjoint depuis le début de l'année...



Le sujet est d'actualité, brûlant, et l'autrice y inscrit toute sa rage et sa douleur. Elle écrit à la deuxième personne, ce qui pour moi, m'a donné l'impression qu'on me forçait à prendre part à cette histoire. À réfléchir à ce que je ferais si j'étais cette femme ou si l'une de mes proches vivait cela. On tremble en tournant les pages. C'est un tour de force, un roman court qu'on lit dans l'urgence. Bravo.
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Trancher

Partir ou rester ? voilà le dilemme de la narratrice qui subit depuis des années les violences verbales de son mari. Aurélien est malade, il aime sa femme mais des pulsions incontrôlables lui font humilier celle-ci de manière épisodique. Elle aime son mari et ne se décide pas à le quitter, un jour un mot de trop la fait réfléchir et elle se donne un ultimatum, la date de son anniversaire pour "trancher", partir ou rester.

Un beau livre sur ces femmes battues, humiliées qui résistent et subissent en silence. Souvent on ne comprend pas, pourquoi restent-t-elles, pourquoi ne pas se révolter, agir, partir ? Ce livre ne donne pas les réponses à ces questions mais nous démontre le quotidien de ces femmes, leurs réflexions, leurs cheminements. A la fin on se demande " Et nous, que feriez nous dans cette situation ? "
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Trancher

Trancher, par les mots, le corps et l'esprit...

Voilà ce que vit une jeune femme depuis plusieurs et longues années avec son mari, Aurélien. Il l'insulte, la traite de moins que rien pour un rien et devant leurs enfants.

Aurélien avait changé et puis le mal est revenu pour une histoire de miettes. Alors elle décide de partir.. enfin, elle essaye...



Aurélie Cordonnier, pour son premier roman, met en scène une femme prisonnière de violences non pas physiques mais verbales de l'homme avec qui elle partage sa vie, le père de ses enfants, l'homme de sa vie. L'auteur écrit dans un style assez déroutant, voire violent en utilisant le pronom "tu" pour parler de la protagoniste dont le lecteur ignore le prénom.

Comme un compte à rebours, qui en est un d'ailleurs, nous suivons le dilemme et la tristesse de cette femme. le thème est très intéressant et très bien traité. J'ai continué ma lecture malgré l'écriture de l'auteur qui m'a peu touché.



Un livre qui reste à part, qui interpellera certaines femmes et hommes qui vivent ou ont pu vivre cette situation.
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