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Critiques de Amulya Malladi (41)
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Une bouffée d'air pur

Le 3 décembre 1984, une explosion se produit dans une usine d'Union Carbide à Bhopal. Je m'en souviens, c'était chaotique, des milliers de gens sont morts ou blessés, une attaque d'une grande nocivité.



J’ai senti mes poumons comme écorchés en dedans par des ongles, comme si quelqu’un avait lancé de la poudre de chili rouge dans mes narines. J’ai inhalé à nouveau et c’était pareil. J’ai grippé ma gorge et fermé les yeux qui me brulaient et larmoyaient. Puis j’ai tenu le bord de mon sari contre mon nez dans l’espoir de dissiper quelque peu les épices dans l’air mais rien ne parvenait à assainir l’atmosphère… Si Prakash était venu me prendre à l’arrivée de mon train deux heures plus tôt, j’aurais été sauvée, hurlai-je intérieurement…



Anjali est à la gare de Bhopal ce soir là, elle attend son mari Prakash Mehra, un officier de l'armée. Il l'a oubliée, si seulement il avait été à l'heure, Anjali son épouse aurait eu la vie plus belle.



Elle est là, à l'attendre et voit tout le monde autour d'elle s'effondrer. Il faut fuir à tout prix. Anjali vivra mais paiera le prix fort.



Nous la retrouvons seize ans plus tard, elle est aujourd'hui mariée à Sandeep. Elle souffre de crises d'asthme et son fils Amar âgé de douze ans est gravement malade suite au gaz inhalés des années plus tôt par sa mère.



Un jour, au marché elle croise Prakash dont elle est divorcée - fait unique en Inde seul 1 % des femmes sont dans cette situation. Il est là devant elle avec sa famille. Tout son passé ressurgit.



C'est un premier roman choral que nous propose Amulya Malladi, un premier roman écrit il y a de nombreuses années, il vient d'être traduit par Geneviève Leibrich et publié chez Mercure de France que je remercie pour ce bel envoi.



Anjali, Prakash vont revivre ce qui s'est passé seize années plus tôt.



Le rêve de la jeune Anjali de se marier avec un officier militaire et de vivre bien, un mariage arrangé et une toute autre réalité. Le poids des traditions est fort en Inde, le divorce très rare. Anjali a franchi le pas en espérant le bonheur mais à quel prix car le regard des autres est lourd à porter, pour ses parents c'est le déshonneur qu'ils portent.



Un premier roman qui nous parle finalement bien peu de la catastrophe de Bhopal mais nous fait découvrir la société, le poids des traditions, l'aspect politique avec le décès d'Indira Gandhi, les conditions des hôpitaux en Inde ... Il est également question de culpabilité, de pardon.



Une jolie plume. Je remercie Mercure de France de nous permettre de découvrir des auteurs du monde entier.





Ma note : un coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Une bouffée d'air pur

Anjali est oubliée par son mari Prakash à la gare de Bhopal au moment où l'usine explose. Pendant que ses poumons à elle brûlent, lui est avec sa maîtresse et ne subit aucun dommage. Anjali demande le divorce et se remarie quelques années plus tard. Elle revoit son ex-mari au marché et se met à le détester. A cause des séquelles de l'explosion, le fils d'Anjali et de Sandeep, Amar, est handicapé, Anjali estime donc que tout est la faute de Prakash.

La 4è de couv me plaisait bien mais j'ai finalement été déçue, c'est quand même un peu cucul. L'aspect sociétal du roman est intéressant: les convenances sont tellement fortes en Inde qu'une femme qui demande le divorce (moins de 1% des mariages) en Inde est victime de l'opprobre, même (ou surtout) de la part de ses parents "déshonorés socialement". L'aspect social et historique aussi avec l'explosion de l'usine de Bhopal et les répercussions sur la santé des victimes et de leurs enfants.

Anjali décide de vivre comme elle l'entend, sans se préoccuper du qu'en-dira-t-on, ce qui en Inde est très compliqué.

Une bouffée d'air pur parle du pardon et de la responsabilité de ses actes. Amulya Malladi expose l'hypocrisie de la société indienne, l'intolérance et les moeurs d'un pays trop porté sur les traditions.
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Une bouffée d'air pur

Anjali a vécu de près la catastrophe de Bhopal qui a eut lieu quinze auparavant. Elle est une miraculée même si elle souffre depuis d'asthme bronchique . Malheureusement, le gaz qu'elle a respirée cette nuit-là alors qu'elle attendait son époux de l'époque qui fut en retard pour la chercher, a été nocif pour son fils qui naquit des années plus tard alors qu'Anjali a refait sa vie avec un autre homme. Amar est gravement malade, et avec Sandeep, ils essayent de faire en sorte que leur fils ait une belle vie malgré ses maladies qui l'handicape fortement et qui le condamne.

Un beau jour, alors qu'Anjali est au marché, elle croise son ex-mari, le même qui l'a oublié durant cette nuit infernale. Il vient de s'installer dans la même ville où habite Anjali et sa famille. La douleur qu'elle a enfouit au fond d'elle ressurgit.



"Une bouffée d'air pur" est un roman bouleversant. Il est simplement sublime. Même si ça fait quatorze ans que le roman a été publié pour la première fois, il aura fallut attendre 2017 pour qu'un des romans d'Amulya Malladi soit traduit en français. Ce roman permet de prendre conscience du sens du verbe "pardonner". Il nous fait également découvrir le parcours hors-du-commun de cette femme indienne qui a refait sa vie après avoir divorcée. On y retrouve également le combat de parents contre la maladie de leur enfant.



"Une bouffée d'air pur" est vraiment un roman à découvrir, une histoire à lire et à ressentir. Un incontournable de cette rentrée littéraire.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Le foyer des mères heureuses

Un roman d'une très grande richesse où le thème général est la G.P.A.

Dans ce livre se mêlent l'amour, le désespoir, la haine, la jalousie ... bref beaucoup de sentiments contradictoires.

Aussi, deux familles se rencontrent : une indienne et une américaine ; leur relation sont "violentes" et elles s'offrent ce que chacune peut offrir.
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Une bouffée d'air pur

Un récit qui fait voyager en douceur, d'une façon très orientale et contemporaine, où les traditions sont présentes et parfois pesantes, mais où la liberté d'esprit peut s'exprimer ... l'héroïne qui divorce est ostracisée dans son milieu, mais peut néanmoins reconstruire sa vie, travailler et avoir une autre vie de famille.

Le coeur du roman est lié aux évènements qui gravitent autour de la pollution massive et catastrophique par une usine d'Union Carbide (maintenant Dow Chemicals) de la ville de Bhopal en 1984. On voit en creux le fatalisme des victimes, qui n'ont pas été toutes indemnisées, ainsi que les conséquences à court et plus long terme : une femme intoxiquée aura des enfants malades de sa contamination des années plus tôt ...

On circule entre différents groupes sociaux (enseignants, bourgeois, militaires), à l'aide d'une histoire touchante et bien menée. Par petites touches, chaque personnage qui prend la parole à son tour (et ils sont assez peu nombreux pour que l'on ne se perde pas) apporte sa vision de la société et ses réactions spontanées, nous donnant un tableau plein de détails.

La gravité du sujet m'a empêchée de dévorer ce roman d'une traite, mais je l'ai lu en prenant mon temps et avec délectation, sans me perdre en route.
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Le foyer des mères heureuses

« Le foyer des mères heureuses » d’Amulya Malladi est une histoire de mère porteuse.

C’est la première fois que je lis un livre sur ce sujet et c’était assez captivant.



Priya et Madhu, un couple américain d’origine indienne, font appel à Asha, pauvre paysanne indienne, pour porter leur bébé, contre de l’argent.

Les chapitres alternent entre la vision de Priya et celle d’Asha, entre la future mère sans porter d’enfant et celle qui porte l’enfant sans devenir mère.

Leurs questionnements sont bouleversants et nous font nous interroger sur cette pratique.

Un roman intéressant sur deux belles héroïnes.

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Le foyer des mères heureuses

Je pense que c’est un livre référence. Et c’est un roman.

Il s’agit bien sûr de GPA.

L’auteure évite à la fois l’angélisme et la stigmatisation.

J’ai appris beaucoup de choses et surtout que l’ambivalence existe de chaque côté ( parents d’intention et mère porteuse) , que tout cela est complexe , chaque fois différemment , qu’il y a de nombreux intérêts en jeux.

Et puis bien sûr suivre ce couple d’américains aisés d’origine indienne et ce couple très pauvre de la région d’Hyderabad en alternant les chapitres est une très bonne idée.

Ici pas de jugement mais plutôt une vraie étude sociologique et une discussion éthique.

Le rythme et la tonalité sont étonnement légers et c’est bien d’un roman qu’il s’agit.

Mais il ne faut s’y tromper : les enjeux restent très importants

Rien n’est gratuit dans les intentions de chaque protagoniste, rien n’est forcément très clair non plus comme les intentions de cette gynécologue, propriétaire du fameux foyer.

Un petit côté Bollywood ( du côté américain)ne gâche rien au plaisir !!

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Le foyer des mères heureuses

Tres beau livre sur un sujet sensible en France : la GPA. A découvrir...
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Le foyer des mères heureuses

eptième des huit romans de l'écrivaine indienne Amulya Malladi (la traduction française ayant provoqué une sortie de ce roman après la sortie, en anglais, du roman suivant de l'auteure), « Le foyer des mères heureuses » nous plonge dans les méandres des sentiments et désirs de la maternité – mais aussi de son absence -, au travers de la GPA (Gestation Pour Autrui), autrement dit, des « mères porteuses ».



Priya est une femme qui, après trois fausses-couches, et trois tentatives ratés de fécondation « in vitro», sait qu'elle ne pourra jamais être mère, ce qui semble être ce qu'elle souhaite plus que tout au monde. Elle décide alors de faire appelle à Asha, une paysanne indienne sans richesse, et, surtout, à son « ventre ». Mais, si le commerce d'être humain que constitue la GPA est monnaie courante en Inde, est si facilement acceptée, ce n'est pas pour autant que toutes celles qui vendent l'enfant qu'elles portent, le font sans état d'âme.



Dans ce roman sensible et émouvant, Amulya Malladi ne juge pas, s'attachant, plutôt, à partager l'intériorité des personnes qui vivent cette expérience et, surtout, qui partage ce que la société humaine veut voir comme la plus belle et plus importante chose de la vie du femme : la maternité.



Chirstian Estevez



Critique pour le média algérien "Salama Magazine" - Numéro septembre 2018
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Le foyer des mères heureuses

l'histoire d'une naissance par mère porteuse; narrateurs alternés entre la mère qui fait la demande et la mère porteuse. pas mal de pathos, difficile à lire
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Le foyer des mères heureuses

Je m'attendais à un roman à message, avec un contenu politique, en tout cas un engagement. En réalité, j'ai lu une somme de clichés, sur l'Inde comme sur les Etats-Unis, et un trop-plein de bons sentiments et d'optimisme.

En effet, les deux héroïnes découvrent ou redécouvrent que leur mari respectif est parfait, qu'elles l'aiment et le désir, que leur famille, parfois pénible, est en fait formidable. Tous les Américains sont beaux, jeunes - ou le paraissent, habitent de belles maisons, et ont des sentiments nobles et généreux. Le bonheur ne passe que par le mariage -pas le couple, non, le mariage, puisqu'une femme n'est pas accomplie tant qu'elle n'est pas mariée, être célibataire à trente ans est une tare. Et ensuite, il faut avoir des enfants, le travail des femmes n'est qu'une option. Enfin, la maternité rapproche, toutes les femmes sont des mères, et ne peuvent que se soutenir dans cette épreuve.

Une lecture rapide mais qui ne me laissera pas un grand souvenir.
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Le foyer des mères heureuses

Priya eyt Madhu vivent près de San Francisco.Priya est américano-indienne,son mari est indien.Tous deux ont un bon job,mais ils n'arrivent pas à avoir d'enfant.Après trois essais médicaux sans résultat,ils se décident à avoir recours à une mère porteuse.En Inde c'est facile,beaucoup de femmes pauvres augmentent les revenus familiaux en portant neuf mois l'enfant d'un étranger.

Amulya Malladi trace le portrait de gens si pauvres que ,pour subsister,les femmes souvent pousser par leur mari,acceptent les offres de cliniques spécialisées dans la gestion pour autrui.

Difficile de porter un bébé qu'on devra rentre à ses parents,difficile aussi pour ces femmes d''être éloignée de leur famille et logée dans une maison dite "des mères heureuses"

Un beau livre où sont posés avec finesse les questionnements des deux parties sur un sujet grave et sensible.
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Le foyer des mères heureuses

Livre sur la GPA (Gestation pour Autrui). L'auteur traite ce sujet de façon très neutre et objectif en adoptant à la fois la GPA vu par les parents ayant recours à la ère porteuse et la mère porteuse elle-même.

Fait intéressant: nous sommes en Inde puisque la mère porteuse souhaite offrir un meilleur avenir à ses enfants (et notamment son fils) d'où sa volonté de faire "mère porteuse".

Livre bien écrit, intéressant pour le sujet.
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Une bouffée d'air pur

Plus qu'un témoignage sur une grande catastrophe écologique, ce roman essaye également de traduire les sentiments de chacun face aux tragédies de la vie. C'est aussi une belle occasion de découvrir la société indienne.
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Une bouffée d'air pur

Bhopal, le soir de ce qui restera comme l'une des catastrophes

écologiques majeures de l'Inde. Au nord de ce pays, grand comme le continent européen, Anjali en sera victime, rescapée. Cet événement sera son sursaut de vie et aura de lourdes conséquences sur sa vie d'après.

Car là est l'intrigue. La vie et les choix d'une femme qui vivra l'Histoire de son pays. La narration fait des aller retours, à travers des flashbacks entre les deux vies, ces deux mondes presque, qu'Anjali l'héroïne a vécu par ses choix ou non-choix. En suivant, au départ la destinée de toute jeune fille indienne dans les années 80 : se marier, etre une bonne épouse, tenir la maison et etre docile auprès de son mari. Mais elle changera, apprendra et assumera des choix compliqués, audacieux pour sa société.

Plusieurs années après la tragédie de Bhopal, on la retrouve avec un nouveau mari, un homme bon avec qui elle est heureuse et amoureuse. Ils ont un fils de 12 ans malade, vivent au sud du pays. Un jour, elle recroise son ancien mari, responsable de son sort tragique à Bhopal, qui la marqua à jamais. La nostalgie de cette époque remonte mais aussi la colère, la rancoeur contre cet homme qu'elle a connu un jour. Ou cru connaître.

Dans ce roman traduit de l'anglais, l'auteure Amulya Malladi donne la parole à chacun des personnages, pour raconter leur versions, leurs sentiments. Une psychologie fine qui propose un regard compréhensif et compatissant sur les protagonistes. Chacun ses torts, chacun sa vérité. L'auteure, qui a connu le succès avec ce premier roman, nous fait découvrir son pays et ses odeurs, ses personnages, ses bâtiments, sa hiérarchie...

C'est l'histoire de la témérité d'une femme, d'un apprentissage de la vie et d'une société indienne qui petit à petit, bouge, se remet en question. Mais n'oublie jamais de regarder en arrière pour mieux aller de l'avant.
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Une bouffée d'air pur

Ce roman avec une couverture simple et un titre qui l’est tout autant est une véritable découverte. Bhopal, en Inde, décembre 1984, la jeune Anjali attendait son époux à la gare quand elle fut victime de la catastrophe. Elle survit avec des séquelles et demande le divorce juste après. Pourquoi ? à vous de le découvrir…



Ce livre est à plusieurs voix, chaque chapitre est raconté par un des personnages et avec beaucoup de flashbacks ce qui nous permet de comprendre le passé d’Anjali et pourquoi elle a divorcé. Dans un pays où les traditions sont bien ancrées, j’ai découvert une femme forte de ses convictions et avec un caractère bien trempé. Ce roman nous plonge dans la culture indienne avec des mots de vocabulaire expliqués au lecteur. Cet ouvrage nous permet de comprendre ce que veut dire pardonner mais c’est aussi un immense témoignage sur l’amour au sens large.



Je conseille la lecture de ce livre qui vous bouleversera, j’en suis certaine.

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Une bouffée d'air pur

Le 3 décembre 1984 est la date d'une des plus grandes catastrophes industrielles à ce jour. Avant ce livre, je l'ignorais. Elle a fait de nombreux dégâts écologique, bien sûr, mais aussi de nombreux morts. Il y a encore à ce jour des personnes qui ont des séquelles.



Anjali est l'une des rescapés. Elle pensait mourir, elle a survécu. Elle prend alors des décisions qui vont changer sa vie. 12 ans plus tard, une personne de son passé va refaire surface. Jusqu'où peut aller la haine ? À quel moment, on peut pardonner les erreurs du passé ? À quel prix est le bonheur ? Un livre poignant, émouvant, on a du mal à s'arrêter.
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Une bouffée d'air pur

Les éditions Mercure de France éditent depuis plusieurs années d’excellents auteurs indiens dans sa collection “ Bibliothèque étrangère”. Nous avions déjà parlé du roman d’Amrirban Bose “La mort de Mitali Dotto” qui avait été une véritable découverte. Cette fois “La Bibliothèque étrangère” s’augmente d’un nouveau volume d’une auteure indienne née en 1974, Amuly Malladi, qui nous propose un roman intitulé “Une bouffée d’air pur” et qui renvoie à l’une des pires catastrophes industrielles que le monde ait connue. A l’époque l’écrivain n’avait qu’une dizaine d’années mais l’onde de choc qu’a représenté l’explosion de l’usine d’Union Carbide le 3 décembre 1984 à Bhopal a profondément pénétré la conscience collective indienne.

Le récit commence dans la gare même de Bhopal où, ce 3 décembre précisément la jeune Anjali, attend son mari Prakash qui ne vient pas parce qu’il a tout simplement oublié. C’est à ce moment là que l’air s’empoisonne des rejets chimiques que l’explosion de l’usine vient de répandre dans l’atmosphère de la ville. Les pages qui relatent les premiers instants de la tragédie qui précèdent une indicible panique dans la ville sont terribles, dévastatrices, montrant des habitants pris au piège de leurs poumons et ne trouvant nul part où respirer. L’explosion d’Union Carbide c’est l’équivalent de la première attaque au gaz moutarde le 22 avril 1915 à Ypres. Aucune échappatoire, des hommes faits comme des rats, des morts par milliers, des aveugles, des blessés aux poumons brûlés.

Anjali va survivre avec des séquelles importantes. Elle considère Prakash comme responsable de son destin, s’il avait été là elle aurait échappé à ce triste sort. Elle demande le divorce et se remarie avec Sandeep mais l’enfant qu’ils auront sera lui aussi terriblement handicapé. Des années plus tard Anjali rencontre Prakash par hasard…

Amulya Malladi nous propose un roman qui joue simultanément sur les ressorts dramatiques et humains de cette tragédie. En adoptant la technique du roman choral, offrant à chaque personnage une voix et un ressenti particuliers, l’écrivain nous permet de saisir la complexité d’une situation que personne n’a choisie mais que chacun s’est vu imposer. C’est aussi un très beau roman sur la difficulté du pardon. “Une bouffée d’air pur” un roman qui plonge ses racines au coeur de notre humanité et à ce titre il constitue une belle surprise littéraire.

Appoline SEGRAN (CULTURE-CHRONIQUE.COM)





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Une bouffée d'air pur

Le soir du 3 décembre 1984, l'usine de Bhopal, située en Inde, explose faisant des milliers de morts et de blessés. Anjali était présente ce soir-là à la gare de Bhopal. Son mari Prakash a oublié de venir la chercher.



Les conséquences en seront dramatiques pour la jeune femme qui survivra mais gardera des séquelles respiratoires de ce terrible accident chimique.



Le roman aborde brièvement cette catastrophe pour se concentrer sur la vie d'Anjali quelques années plus tard. Cette dernière a divorcé suite aux infidélités de son mari. Elle s'est remarié à Sandeep et ensemble, ils ont eu un fils Amar, gravement malade, une autre des conséquences de l'explosion.



L'un des atouts de ce récit, car ils sont nombreux, est tout d'abord l'alternance des points de vues des personnages. L'héroïne, Anjali, laisse la parole à son premier mari, Prakash mais également à Sandeep.



On en apprend ainsi beaucoup sur leurs sentiments face à la situation et j'ai vraiment apprécié cette vision plurielle des événements.



L'autre qualité majeure de ce livre est l'écriture de l'auteur. En effet, j'ai été complètement sous le charme des mots d'Amulya Malladi, qui est aujourd'hui une auteure reconnue en Inde. Une bouffée d'air pur est son premier roman traduit en français et j'espère vraiment que d'autres suivront.



Au moment de la catastrophe de Bhopal, l'auteur vivait non loin de là avec sa famille et si, par chance, elle n'a pas été touchée, ce roman est ici un hommage à toutes les victimes de ce terrible drame.



La thématique principale de ce récit tourne autour du pardon. Anjali peut-elle pardonner à Prakash de l'avoir oubliée ce soir-là? La culpabilité, la colère sont abordées ici mais également la vision de la femme dans la société indienne.



On découvre que les mariages arrangés sont toujours d'actualité en Inde et que le divorce est encore perçu de manière négative.



Malgré tous les événements qui touchent Anjali, cette femme reste combative et nous offre une belle leçon de courage.



La catastrophe de l'usine de Bhopal sert de point de départ à ce récit qui interroge le lecteur sur le sens du mot « pardonner ». Un roman bouleversant qui nous immerge dans la société indienne où le poids des traditions est encore bien ancré. Une lecture forte, marquée par l'admirable plume d'Amulya Malladi. Ce livre fait désormais partie de mes favoris de cette rentrée littéraire.
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Le foyer des mères heureuses

Une plongé au coeur de la GPA avec d'un côté les parents et de l'autre la mère porteuse. Met en avant l'engrenage dans lequel sont prises ses femmes indiennes et l'exploitation dont elles font l'objet. Non de la part des parents qui ont leur lot de questionnements et de souffrance, mais de la part des médecins qui pratiquent la GPA. La pression est insidieuse et les conditions de vie des femmes enceintes bien en deçà de ce qu'elles méritent. Mais comme elles sont pauvres, tout leur paraît luxueux.
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