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EAN : 9782715245112
240 pages
Le Mercure de France (12/01/2017)
4.18/5   45 notes
Résumé :
On est à Bhopal, en Inde, le soir du 3 décembre 1984, quand l’usine de gaz de l’Union Carbide explose, faisant des milliers de morts et de blessés.
La jeune Anjali attendait ce jour-là son mari à la gare, mais très indifférent à son égard, il a oublié de venir la chercher.
Elle survivra, avec de lourdes séquelles, mais exige le divorce, ce qui est alors très choquant dans la bonne société indienne. Remariée plus tard à Sandeep, un homme bon qui l’aime... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Un bien beau roman d'une auteure trop peu connue en France.

Anjali est jeune, elle est belle, et comme l'ont fait tant de jeunes filles avant elle, elle rêve, bien sûr, de son prince charmant. Elle épouse Prakash, bel officier qui à tous égards, semble répondre à ses attentes, mais, comme chacun le sait, la vie fait souvent ce qui lui chante...

Cette union, qui se présentait sous les meilleurs auspices, ne survivra pas à quelques mois de vie commune.

En effet, Anjali, pourtant très imprégnée de la culture de son pays, l'Inde, en l'occurence, prendra la décision de divorcer, au risque de se mettre la société à dos. Elle épousera Sandeem en seconde noces, et aura de lui un petit garçon, Aram, victime collatérale de la catastrophe de Bhopal.

"Aram ; un nom donné à quelqu'un censé vivre éternellement " ; Aram voulait dire immortel ".

Mais Anjali, dont l'ex- mari avait purement et simplement oublié de venir la chercher, se trouvait encore à la gare de Bhopal, lorsqu'a eu lieu cette terrible tragédie, l'explosion de l'usine de gaz d'Union Carbide.

Ce roman rend hommage à ces milliers de personnes dont la vie a été fauchée de manière si inattendue, ainsi qu'à celles qui à l'époque n'étaient pas de ce monde, mais qui aujourd'hui encore, payent un lourd tribut à cette tragédie.

Au fil des pages, le lecteur assiste à la métamorphose d'Anjali. Anjali jeune fille, qui dans son imaginaire se destine à une vie de rêve, Anjali dont les rêves de jeunesse se fracassent contre les remparts de la réalité, et Anjali, femme touchante et déterminée, qui se déleste de traditions séculaires, pour ne pas se cantonnner à son "déshonorant" statut de femme divorcée, mais continuer à dérouler le fil de son existence, et à cueillir ce que la vie consent à lui accorder.

À travers l'histoire de cette jeune femme, c'est la société Indienne que nous dépeint Amulya Malladi. Les mariages arrangés, la conception qu'ont les Indiens de cette "union sacrée", celle qu'ils ont du divorce, et le regard désapprobateur qu'ils posent sur ce qui, dans notre société, ne serait que vétilles.

Lire Amulya Malladi, c'est s'immerger en terre inconnue, dans un monde aux antipodes du notre, et je dirais même, que c'est voyager dans le temps, tant ces us et coutumes me semblent tout droit sortis d'une époque révolue.

Ceci ne confère d'ailleurs que plus de charme et d'intérêt à cet ouvrage dans lequel l'auteure aborde de nombreux thèmes. La vie de famille, l'adultère, la maladie, la mort, le pardon,
l'amitié, et bien d'autres sentiments et situations qui jalonnent une vie. À travers les réflexions intimes des différents protagonistes, elle évoque également la complexité de l'âme humaine, et les contradictions qui s'y disputent.

Cet ouvrage est une dédicace à tous les parents qui ont enduré, ou endurent la douleur d'être confrontés à la maladie d'un enfant ; à tous ceux qui, le coeur pénétré de chagrin, font preuve de courage, et tentent de tenir la mort en respect, de repousser l'échéance, avec pour seule arme la force de leur amour et l'énergie de leur désespoir.

La fin est émouvante, sans éclats, feutrée comme l'est l'atmosphère de tout instant solennel, et donne une magistrale réplique au titre de ce roman.


Je te remercie, Magali, (ladybird), de m'avoir fait découvrir cette talentueuse auteure.
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Mercure de France a l'oeil pour dénicher des romans de grande qualité. Une bouffée d'air pur en fait indéniablement partie.

L'histoire se déroule en Inde et tourne autour de trois personnages clés : Anjali, l'épouse bafouée, Prakash l'ex mari perclus entre culpabilité et égocentrisme et Sandeep, le mari actuel d'Anjali.

Quand Prakash oublie de venir chercher son épouse à la gare de Bhopal, c'est avec de lourdes séquelles qu'Anjali survivra à l'explosion de l'usine à gaz à côté. Cet oubli aura de lourdes incidences sur sa vie. Son mariage avec Prakash n'aura pas duré plus d'un an que le divorce est prononcé dans un pays où les us et coutumes montrent du doigt ces femmes qui osent dire stop.

Des années plus tard, remariée à Sandeep et mère d'un garçon de 12 ans en très mauvaise santé, la brèche s'ouvre à nouveau quand son ex mari est muté là où elle a refait sa vie.

Ce roman m'a séduite du début à la fin. Il met en exergue une palette de sentiments humains explorés avec brio. Peut-on pardonner, peut-on oublier, peut-on se reconstruire après un premier mariage raté ?
Les personnages sont criants de vérités et de sincérités que ce soit dans leurs travers ou leurs qualités.
L'Inde se dessine devant vous à travers sa cuisine, ses habits, ses mentalités, on s'y croirait tant le tout donne un rendu très immersif et palpable.

La fin est de toute beauté et m'aurait même fait jaillir quelques larmes.
Un magnifique roman.
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Je voulais une lecture sans conséquence... pas insipide, mais qui ne soit ni triste, ni violente.
Le titre "Une bouffée d'air pur" et l'illustration colorée de la couverture promettaient cela... sans en savoir plus, je l'ai emprunté à la bibliothèque de mon quartier.

En réalité, ce ne fût pas une lecture si légère. Avec des sujets graves... les mariages arrangés et la condition des femmes en Inde ; le divorce très exceptionnel dans ce pays ; et surtout, les conséquences de l'explosion à Bhopal, en 1984, d'une usine de production de pesticides qui fit plus de 3500 morts dans l'instant, des dizaines de milliers plus tard et des centaines de milliers de personnes avec une santé impactée jusqu'à nos jours... c'était tout l'inverse de ce que je souhaitais.
Je me suis retrouvée à essuyer quelques larmes, mais finalement je ne regrette pas du tout cette lecture, je l'ai beaucoup appréciée et je peux même aller jusqu'à vous la recommander.
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le 3 décembre 1984, la gare de chemin de fer de Bhopal fourmillait d'activités nocturnes Tardives.
Bhopal , une ville au coeur de l' Inde, où tout a commencé lentement inexorablement, cela s'est propagé, "comme si quelqu'un avait lancé de la poudre de chili rouge". Un gaz foudroyant le d'isocyanate de méthyle (CH3-N=C=O) rejeté dans l'atmosphère de la ville, couchait 3500 personnes ce 3 décembre sur le béton des rues.


C'est la catastrophe écologique la plus meurtrière de l'histoire, l'usine de la firme américaine Union Carbide produisant des pesticides a dégagé 40 tonnes de ce gaz toxique. On comptera de 20 000 à 25 000 morts selon les associations de victimes. La presse souligna 30 années de laisser aller.


Avec virtuosité Amulya Malladi s'empare de ce sujet, brûlant et corrosif, le fait vibrer à travers le destin cruel d'une famille, une déchirure que le gaz a honteusement réservé aux enfants, des mères intoxiquées le 3 décembre 1984, au fils de Anjali le petit Amar. Il a 12 ans, " Amar regarde les tubes insérés dans son corps, un dans son nez et un autre tube intraveineux qui sort de sa main." page222.

L'histoire de cet enfant promis à bel avenir est directement fissurée par la dégradation rémanente, des tissus de la mère, pour mieux s'infiltrer sournoisement dans les poumons de son fils.


Le titre choisi par la traductrice, une bouffée d'air pur, résonne comme une provocation, mais cache aussi autre chose, une volonté farouche de respirer une autre musique au pays de l'hindouisme, au pays de l'obscurantisme religieux de tout poil qui maintiennent la femme dans une dépendance totale à son mari et à sa famille.


Anjali avait espérée que l'homme qu'elle avait choisi Prakash Merah serait délicat et merveilleux, mais il la trompe, et l'oublie sur le quai de la gare de bhopal ce 3 décembre. Sa décision viendra, comme une bouffée de lucidité, comme une nécessité indispensable à sa survie, tourner la page, malgré ses parents, malgré Prakash devenu un dignitaire de l'armée, malgré la rumeur.


Anjali en se remariant avec Sandeep, sait qu'il accomplit là un geste que ses parents désapprouveront. La propre soeur de Sandeep est encore plus claire page 179: "Oui c'est le devoir de la femme s'est exclamée Komal, d'un air pincé. Je n'arrive pas à croire que tu l'épouses après avoir appris tout ça, a-t-elle déclarée en me regardant avec dégoût. Je ne sais pas comment je vais pouvoir rester ici plus longtemps."


Une bouffée d'air pur est bien plus qu'un roman sur le drame de Bhopal, c'est un roman d'amour, de liberté, un cri de rage contre ces usines fantômes, un matin qui se lève pour toutes les femmes hindoues, pour tous les hommes qui reconnaissent enfin une place pour des femmes libres, indépendantes, instruites.

Je garde un souvenir ému, bouleversé, par les espoirs qui se dégagent d'une atmosphère qui peu à peu purifie les personnages malgré le drame d'Amar.
Roman gratifié d'une très belle traduction.
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Un titre simple, un bandeau aux couleurs chatoyantes évoquant un pays dont j'apprécie particulièrement la littérature : il n'en fallait pas davantage pour attirer mon attention sur ce premier roman d'une auteure indienne totalement inconnue en France. La quatrième de couverture m'apprenait rapidement qu'il y était question de la tragédie de Bhopal. Sont alors remontés des souvenirs profondément enfouis dans ma mémoire. J'étais très jeune alors, en ce 3 décembre 1984, mais je me souviens confusément du sentiment d'effroi et du scandale qu'avait provoqués cette terrible catastrophe que constituait l'explosion d'une usine de pesticides appartenant à une firme américaine.

Le roman s'ouvre sur cette funeste nuit. Il est tard, et la jeune Anjali attend son mari à la gare, où il est censé venir la chercher. Mais il se fait attendre. Lorsqu'une impression horrible l'assaille, comme si de la poudre de chili rouge s'était introduite dans ses narines, et qu'un mouvement de panique s'empare de la foule, elle ne cherche plus qu'une chose, se sauver de cet endroit devenu irrespirable. Avant de perdre connaissance, elle a le temps de voir des dizaines de personnes s'effondrer autour d'elles et de penser qu'elle va périr à son tour...

Lorsqu'on retrouve Anjali, quelque seize années se sont écoulées. Elle a quitté Bhopal pour Ooty, dans le sud du pays, et mène une vie simple avec son nouvel époux et son fils Amar, âgé de douze ans, qui souffre de graves troubles respiratoires, conséquences des gaz extrêmement toxiques qu'a inhalés sa mère. La rencontre inattendue avec son ex-mari Prakash, alors qu'elle est en train de faire son marché, va ramener Anjali vers son passé et l'on va peu à peu découvrir toute la vie de cette femme.

Une vie peu ordinaire pour une Indienne. Anjali a en effet demandé et obtenu le divorce avant de se remarier. Indépendante, Anjali travaille comme institutrice. Son salaire et celui de son mari professeur suffisent tout juste à payer les soins très lourds que nécessite la maladie d'Amar, dont les poumons et le coeur sont sévèrement atteints.
J'avoue avoir été tout d'abord surprise par ce personnage dont la liberté de pensée, et surtout le mode de vie, me paraissaient bien mal correspondre à ce que je connais de la société indienne. Mais on découvre qu'Anjali a d'abord été cette jeune fille façonnée par les schémas ancestraux transmis de génération en génération et véhiculés par le cinéma bollywoodien : une jeune fille qui ne songeait qu'à se marier avec un bel homme dont elle élèverait les enfants et qu'elle accompagnerait jour après jour en épouse accomplie. Un rêve qu'elle croit réaliser en se mariant fastueusement avec le bel officier Prakash. La terrible nuit de noces annoncera pourtant les déconvenues qui s'ensuivront...

Amulya Malladi délivre progressivement les éléments qui permettent de comprendre comment son personnage a pu connaître une telle évolution. Et cette femme hors du commun finit par apparaître extrêmement crédible. Elle connaît des sentiments qui nous semblent très naturels compte tenu de tous les événements qu'elle a traversés, tant dans sa vie intime qu'en raison des séquelles que lui ont laissées le drame de Bhopal. Et si elle fait des choix de vie qui vont à l'encontre de sa culture, elle se heurte sans cesse aux préjugés, dont l'auteure parvient à nous montrer à quel point ils prennent le dessus dans les relations qui régissent les individus, jusque dans les aspects les plus privés de leur vie.
Amulya Malladi signe un très beau roman, dans lequel la sphère intime et la catastrophe de Bhopal, qui a été un véritable traumatisme pour la société indienne, se mêlent habilement pour proposer un superbe portrait de femme, mais aussi un tableau très convaincant de son pays.

La version en langue anglaise de Wikipedia m'apprend que Malladi a écrit six autres livres après celui-ci, paru en 2002 aux Etats-Unis où elle vivait alors. Je m'adresse donc à l'éditeur : à quand la traduction en français de tous ces romans ?


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Toutes mes amies sont mariées et toutes ont dû donner une dot. Pourquoi dois-tu lancer une croisade juste maintenant ? Quand tu épouseras une femme, libre à toi de ne pas exiger de dot, mais moi je tiens à me marier. Tout de suite." Elle a pleurniché longtemps et j'ai fini par céder.
J'ai vendu la maison de nos parents, j'ai ajouté mes économies à l'argent obtenu de cette vente et j'ai marié Komal.
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Le fils était l'héritier,
celui qui était censé prendre soin de ses vieux parents,
tandis que la fille était la propriété de quelqu'un d'autre
dont en se débarrassait à la première occasion sur les épaules d'un mari ou des beaux-parents.
P 132
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Je l'ai installé dans le fauteuil roulant, essuyant mes larmes
car je ne voulais pas qu'il me voie pleurer.
Il s'est efforcé de respirer, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois puis il a renoncé à lutter.
J'ai tenu dans la mienne sa main devenue molle sans regarder son visage.
je ne parvenais pas distinguer les collines onduleuses, ni les arbres, ni le jardin qui resplendissait dans la beauté de l'aube.
Ce moment était éblouissant. Ce moment unique, inéluctable.
Je suis resté un long moment tenant la main de mon fils.
J'ai souri à travers mon chagrin.
Il avait envie d'une bouffée d'air pur ai-je dit.
P 232
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Cependant, si il y avait en elle quelque chose qu'il n'y avait pas auparavant.
C'était ses yeux, le souvenir me revenait.
Maintenant, ses yeux brillaient.
Comme si Anju avait découvert son but dans la vie et sa signification.
P 101
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Prakash, a-t-elle déclaré en me regardant dans les yeux.
N'aurais-tu pas été plus heureux avec un paillasson entièrement sous ton charme
qu'avec moi ?
P 98
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Vidéo de Amulya Malladi
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