Toujours ma femme se démène, comme un danseur ; et puis sa mère veut toujours avoir son mot sur la matière. (...) L'une crie, l'autre grommelle ; l'une maudit, l'autre tempête.
ANNE, furieuse, à Jacquinot.
Taisez-vous ! Je ne vous crois point!
Oui, je vous ai vu dans ce coin
Qui dormiez sur une escabelle !
JACQUINOT, la calmant.
Ecoutez-moi, ma toute belle...
ANNE, trépignant.
Vous dormiez, et stupidement!
J’entendais votre ronflement!
JACQUINOT, paternel.
C’est une erreur, une chimère...
L'HOMME
Quoy ! ma femme pisse-elle ainsi ?
Foy que je doys au roy divin,
Ce pissat a tel goust de vin.
C'est vin ! Cecy m'est bien propice.
Puis que son con telle chose pisse,
Pour moy grand dommage seroit :
Sans mon retour elle mourroit.
Il m'en fault encore taster ;
Je veulx la bouteille es[g]outer
Pour sçavoir se plus rien n'y a.
C'est droit gloria filia
Pour laver ses dens ! Alison,
Mais que je soye en noz maison,
Puis que pissez telle urinée,
Je veulx, chacune matinée,
Moymesmes vuider voz bassin.
(174-189)
LE CHAUDRONNIER.
Mes bonnes gens, qui nous voyez,
Venez de la gajeure boire ;
Et anoncez et retenez
Que les femmes que vous sçavez
Ont gaigné le pris.
LA FEMME.
Dame ! voire.
L'HOMME.
Allons jouer de la machouere
Et à l'hostel croquer la pye.
Venez y tous, je vous emprie ;
Et [vous] partirez sus et jus
Deux potz de vin qui seront beuz.
Et prenez-en gré sus et jus.
(v. 185-195)
Si par ma foi,j'en tiens bien compte . Mais quoi ! Ma quéquette est si belle.