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Citations de Anjana Appachana (16)


Un jour quand j'avais cinq ans, ma mère me dit en rentrant d'une représentation de cirque que les clowns n'étaient pas des gens heureux. Que derrière leurs sourires peints, se trouvent souvent des hommes très tristes. Je ne la crus pas. Sa sœur, ma Shantamama, qui était venue avec nous, fut choquée de la remarque de ma mère. Comment peux-tu dire une chose pareille à une enfant ? protesta-t-elle. Mais les mots de ma mère me sont restés en mémoire. Ils ont forgé la façon dont je me représente aujourd'hui mon magicien. car aujourd'hui je sais de quelle manière une belle histoire peut prendre racine dans un cœur pétrifié et ravagé par le chagrin.
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Doucement, doucement, disait-elle en grimaçant, mais il en avait déjà fini et quittait le lit, rattachait son pyjama et enfilait sa kurta. Ella baissait alors sa chemise de nuit et s'endormait à son tour. Elle ne savait pas s'il avait la peau douce.
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Ils ne savaient pas. Leur ignorance est cruelle. Ils se croyaient absous, ainsi. Ils pensaient que, ne sachant rien, ils n'étaient pas coupables. Leur ignorance leur servait d'armure, si bien qu'ainsi protégés, ils retournaient lentement le couteau dans la plaie.
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Le soir, les voisines passèrent avec des gulab jamuns, des pedas, des dahi vadas faits maison, et encore des jamuns et des mangues cueillis à leur propres arbres. Mange, mon enfant, mange, presssaient-elles Namita, qui riait, qui protestait. Elle était trop mince. Elle avait besoin de se remplumer.
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Mais où était la passion dans le monde qui m'entourait ? L'amour maternel passionné, je ne le connaissais que trop bien, mais ce à quoi j'aspirais, c'était autre chose, un sentiment absolu, compulsif et obsédant, qui torture les cœurs et convulse les âmes, qui forçait les histoires à s'ouvrir dans la douleur et révéler leurs secrets. C'était une irritation à l'égard du banal, une contrariété vis-à-vis de la routine quotidienne, un ardent désir de connaître plus que ce qu'on a, une rage à l'encontre de ce dont le reste du monde voudrait qu'on se contente. Hélas, en dehors de mes livres, cette passion-là restait cruellement introuvable.
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Pardonnée, elle répéta notre rituel du soir qui consistait à me dire à quel point elle m'aimait- plus qu'elle n'aimait mon père, plus qu'elle n'aimait mes grands parents, plus même quelle n'aimait Dieu, qu'elle connaissait très bien.
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A cette époque enfouie et lointaine, vivait sous notre toit ma mère, constamment affligée, sa sœur, vive et enjouée, et mon père, absent, à qui donnait corps le terrible silence. Notre maison était un puits rempli de cette absence et ce silence, et c’est dans ces eaux-là que mon histoire commença.
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"Quand tu seras mariée, peut-être alors comprendras-tu qu'un père et qu'un mari sont deux choses très différentes. Dans un mariage arrangé tu n'auras pas de désillusions, car tu n'auras pas eu d'illusions au départ. C’est pour cela que les mariages arrangés marchent. Bien entendu, nous ne mettrons pas de pression sur toi. Fais-nous savoir si tu es d'accord pour que ce garçon te rencontre et j'écrirai en ce sens à tante Naina." (Zulma - p.280-281)
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"Les livres parlent de l'instant de la révélation, la soudaine et absolue prise de conscience de son propre malaise. En réalité ça ne se produit pas comme ça. Il n'y a pas d'instant unique. Chaque fois que vous cédez, vous vous persuadez que l'adaptation est indispensable au mariage. Inutile de contrarier les gens quand vous vivez avec eux. Il n'y aura pas de prochaine fois. Mais si, il y en a une. Vous cédez encore, et encore, et encore. Puis arrive un moment où ce n'est plus une affaire anodine. Mais, toujours submergée par la culpabilité, toujours résolue à faire plaisir, vous succombez encore. Insensiblement, mais irrévocablement, vous glissez dans le genre de vie qui est l'opposé total et affreux de tout ce en quoi vous croyez. Le genre de vie dont vous parliez avant le mariage (un temps de bonheur parfait en principe) en disant, jamais je n’accepterais une telle chose. Plutôt partir.
Maintenant cette situation est la vôtre. Vous n'êtes pas partie.
Vivrez-vous toujours comme ça ?" (Zulma - p.15-16).
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Un jour, deux mois plus tôt, sa fille avait coupé son épaisse et longue chevelure noire, juste comme ça. La soudaineté de cet acte sacrilège la hantait encore. Ce soir-là, quand elle ouvrit à sa fille, elle vit que ses cheveux lui tombaient juste sous les oreilles. La fille restait plantée là, sans regarder ni sa mère, ni son père, mais comme au-delà d’eux, son visage offrant un étrange mélange de soulagement et de défi et de colère.
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En vérité, on montrait de soi-même ce qu'il y avait de plus facile à montrer, mais ce n'était pas tout. Le reste, tel un iceberg, se trouvait sous la surface, et la partie émergée, ce qu'on montrait au monde, n'en était qu'un démenti.
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La mère posa sa joue sur sa main et fixa la porte où s'était tenue sa fille avec ses cheveux coupés court, tandis qu'elle, son mari et son beau-fils étaient comme trois personnages dans un tableau. Les cheveux courts avaient fait paraître son visage encore plus mince. Elle semblait soudain ordinaire, comme ces milliers de filles qu'on voyait à Delhi, les cheveux courts, l'allure occidentale, toutes banalement séduisantes comme toutes les autres, toutes les mêmes.
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"Aujourd'hui, vingt ans plus tard, j'essaie d'imaginer ce qui serait arrivé si ma soeur avait parlé du viol à mes parents. Ils auraient bien sûr tout annulé. Et Sangeeta, avec sa virginité perdue, aurait continué à vivre avec nos parents, en femme déchue, comme diraient les gens. Réduite à néant, elle aurait disparu sans bruit dans la grisaille d'un célibat éternel, pendant que mes parents priaient pour qu'un homme sympathique survienne et l'aime en dépit de tout, sans rechercher un hymen intact. Si j'avais été plus âgée, j'aurais parlé à mes parents, je les aurais regardés se ratatiner presque sans bruit, acceptant la chose comme leur karma en raison des péchés commis dans leurs vies antérieures, consolant leur fille aînée, portant éternellement le fardeau d'une fille sans mari et déflorée. Et les gens, oh les gens auraient jasé et encore jasé, et la faute aurait été entièrement la sienne." (Zulma - p.231-232)
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Les livres parlent de l’instant de la révélation, la soudaine et absolue prise de conscience de son propre malaise.

En réalité, ça ne se produit pas comme ça. Il n’y a pas d’instant unique. Chaque fois que vous cédez, vous vous dites que l’adaptation est indispensable au mariage.
Inutile de contrarier les gens quand vous vivez avec eux. Il n’y aura pas de prochaine fois. Mais si, il y en a une. Vous cédez, encore, et encore, et encore. Puis arrive un moment où ce n’est plus une affaire anodine.

Mais, toujours submergée par la culpabilité, toujours résolue à vous faire plaisir, vous succombez encore. Insensiblement, mais irrévocablement, vous glissez dans le genre de vie qui est l’opposé total et affreux de tout ce en quoi vous croyez.

Le genre de vie dont vous parliez avant le mariage (un temps de bonheur parfait en principe) en disant jamais je n’accepterai une telle chose. Plutôt partir.

Maintenant cette situation est la vôtre. Vous n’êtes pas partie.

Vivrez-vous toujours comme ça ?
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- Ta mère aurait dû s'occuper des vilaines sœurs de ton père et de ta sorcière de mère. Toutes les mêmes, ces belles-mères de l'Uttar Pradesh et du Bihar. Dès la minute où elles ont une belle-fille, elles restent vautrées au lit en se plaignant d'un tas de maux et de douleurs. Ta mère n'aurait jamais pu avoir son doctorat. Ni, d'ailleurs, l'emploi qu'elle a.
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Je garderai pour toi tous les livres qu'il y a chez nous, écrivit ma grand-mère. Je connais ton appétit pour les livres. J'ai le même, mais pas pour les livres. Un appétit qui dévore, mon enfant, qui dévore.
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