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Les femmes et la littérature en Asie
Liste créée par palamede le 23/06/2014
44 livres.

Elles écrivent, elles sont indiennes, chinoises, vietnamiennes, coréennes, japonaises. Liste modifiée le 23 août 2015.



1. Le palanquin des larmes
Ching-Lie Chow
3.98★ (2205)

Mariée de force lors de l'avènement de la Chine nouvelle, la jeune écolière Chow Ching Lie, choisie pour sa beauté exceptionnelle par la plus riche famille de Shanghai, monte à treize ans sur le palanquin fleuri qui la conduira dans sa belle-famille: pour elle, ce sera le palanquin des larmes. Ecrasée sous la tutelle d'une belle-mère tyrannique, Chow Ching Lie arrivera quand même à devenir une pianiste internationale. En même temps que son drame personnel elle nous fait vivre à travers ses yeux d'enfant, ses larmes de jeune mariée et ses joies de mère, les bouleversements d'une Chine ancestrale face à la révolution de Mao Tsé Toung.
2. La maison dans l'arbre
Mitsuyo Kakuta
3.50★ (111)

À la mort de son grand-père, Yoshitsugu réalise qu'il ne sait rien de sa famille. Dans le restaurant de ses parents au coeur du quartier de Shinjuku à Tokyo, certaines choses ne se racontent pas. Lors des funérailles de son aïeul, de vieux amis fredonnent soudain un chant évoquant une terre balayée par le vent. Et une tante jusqu'alors silencieuse lui révèle que ses grandsparents ont un jour vécu en Mandchourie. C?est ainsi que Yoshitsugu décide, à la demande de sa grandmère, de refaire le voyage, de l'accompagner sur les traces d'un passé effacé. Et c'est pour lui l'opportunité singulière de découvrir le destin de son pays, cet archipel jadis embarqué dans la dangereuse aventure qui consistait à réaliser " l'Harmonie au sein de la Grande Asie" . Ample et passionnant, ce roman s'inscrit dans l'espace familial du Japon d'aujourd'hui, avec ses modes et ses fractures, ses excès et ses impossibilités ; mais il dévoile aussi, avec rigueur, quelques péripéties de l'histoire japonaise méconnues et douloureuses.
3. Des lanternes à leurs cornes attachées
Radhika Jha
4.10★ (87)

Dans ce beau roman, Radhika Jha s'attache à une héroïne originale et hautement symbolique, dans une Inde prise entre tradition et modernité : une vache. Ramu découvre dans la forêt une vache blessée. C'est le début d une grande histoire qui va faire de lui le sauveur de son village maintenu dans l'isolement par le vieux chef de village. La narration est habilement menée à partir du point de vue de différents personnages : le barbier sentencieux, l'instituteur, le prêtre, le joueur endetté, et bien sûr les femmes. Cette composition précisément orchestrée aborde des questions essentielles aussi bien sur l'identité de l'homme, son rapport à l'animal, à sa communauté que sur l'Inde et son rapport avec l'étranger. Elle manifeste l'amour de l'auteur pour son pays et les hommes qui l'habitent. Un amour qui imprègne le récit et le conclut : la vache, dont le propre est « d'aller quelque part » comme l'indique le vocable en sanskrit, tels l'âme et l'esprit divin, s'enfonce à jamais dans la forêt.
4. Terre des oublis
Duong Thu Huong
3.94★ (2311)

Alors qu'elle rentre d'une journée en forêt, Miên, une jeune femme vietnamienne, se heurte à un attroupement : l'homme qu'elle avait épousé quatorze ans auparavant et qu'on croyait mort en héros est revenu. Entre-temps Miên s'est remariée avec un riche propriétaire terrien, Hoan, qu'elle aime et avec qui elle a un enfant. Mais Bôn, le vétéran communiste, réclame sa femme. Sous la pression de la communauté, Miên retourne vivre avec son premier mari. Au fil d'une narration éblouissante, l'auteur plonge dans le passé de ces trois personnages, victimes d'une société pétrie de principes moraux et politiques, tout en évoquant avec bonheur la vie quotidienne de son pays, ses sons, ses odeurs, ses couleurs... Terre des oublis, roman de l'après-guerre du Viêt-Nam, est un livre magistral.
5. Fleurs de Chine
Wei Wei
4.27★ (311)

Tous les portraits de femmes que brosse Wei-Wei constituent un portrait de la Chine elle-même, de son histoire et des épreuves que son peuple a traversées. Chrysanthème, vendue à 15 ans , ancienne soldat de l'armée rouge qui a participé à la longue Marche ; Gardénia, qui témoigne de la prison avec son cortège de folie et d'humiliations ; Jasmin, qui fait fortune à la bourse ou encore Lotus qui se bat pour sauver sa terre contre la jalousie des gens de son village... Wei-Wei tisse entre eux les destins de ces femmes qui s 'entrecroisent - comme s'entremêlent la Chine traditionnelle et celle qui regarde vers le futur.
6. Chinoises
Xinran
4.22★ (1098)

Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ". Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste. Un livre bouleversant, " décapant, à lire de toute urgence pour voir l'importance du trajet que la femme chinoise a dû et doit encore accomplir " (Diane de Margerie, Le Figaro littéraire).
7. Fleur de Neige
Lisa See
4.18★ (1730)

Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes soeurs pour l'éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?
8. Les cygnes sauvages
Jung Chang
4.29★ (726)

La grand-mère de Jung Chang naît en 1909, au coeur de la Chine féodale. Son père la donne comme concubine à un général de passage contre un peu d'argent et de pouvoir. Au bout de dix ans, la jeune femme s'enfuit avec sa petite fille. Elles sont recueillies par un médecin, qui fait de l'une son épouse et de l'autre son enfant. La mère de Jung Chang s'engage très tôt dans les rangs communistes. Après avoir travaillé dans la clandestinité, elle tombe amoureuse d'un intellectuel. Le couple adhère de toutes ses forces au parti et, après la victoire de Mao, prend place parmi les dignitaires du nouveau régime. Ayant grandi sous l'influence intense du culte de la personnalité de Mao l'auteur devient brièvement garde rouge avant de se retourner contre Mao. A l'occasion de la Révolution culturelle, ses parents sont dénoncés et subissent les horreurs de l'épuration. D'abord déportée dans les rizières, puis 'médecin aux pieds nus', sidérurgiste, électricienne, etc ., Jung Chang peut cependant entreprendre des études et rejoindre l'Europe. Ce grand livre rassemble les souvenirs de sa famille, ces 'Cygnes sauvages', rebelles à toute emprise.
9. Le Journal de Ma Yan
Ma Yan
3.68★ (404)

Ma Yan, fille de paysans très pauvre du nord-ouest de la Chine apprend un jour que sa famille n'a plus les moyens de l'envoyer à l'école. A 12 ans, tous ses rêves s'effondrent. Pour crier sa révolte, la jeune fille écrit plusieurs carnets, où elle raconte son quotidien, très rude. Bouleversée par le désespoir de sa fille, la mère de Ma Yan confie les carnets à des français de passage dans ce village du bout du monde. Parmi eux, le journaliste Pierre Hasky, correspondant français de Libération à Pékin.... La bouteille à la mer est arrivée à bon port.
10. La joueuse de go
Shan Sa
3.98★ (4544)

Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. " Le bonheur est un combat d'encerclement. " Sur le damier, elle bat tous ses prétendants. Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.
11. Et la pluie pour ma soif
Han Suyin
3.36★ (70)

Le feu couve dans le riche paradis mal ais, creuset des races du sud-est asiatique. La cruelle expérience de l'occupation japonaise a pris fin en 1945, mais les Britanniques, les « diables roux », ont remplacé les « diables jaunes ». Les mêmes hommes, formés en Chine communiste, qui ont entraîné la population à résister aux japonais continuent la lutte pour obtenir l'indépendance et harcèlent leurs frères malais afin qu'ils les ravitaillent dans la jungle., Le récit de Han Suyin se situe à cette heure cruciale où les « combattants de l'intérieur » multiplient les attentats contre un « pacificateur » anglais mal équipé pour comprendre un pays où règne une infinie diversité linguistique et raciale. Prise entre les deux, la masse des humbles. C'est un tableau saisissant de la Malaisie déchirée que Han Suyin donne à travers le pauvre Nao, . le patriote Sen, le faux RE R. Tsou, la trompeuse et séduisante Ah Meï face aux usurpateurs occidentaux.
12. Enfance, au féminin
Taslima Nasreen
4.02★ (142)

En bengali, le mot «enfance» signifie «enfance d'un garçon». Tout un symbole, dont on comprendra vite la portée... Des parents mariés par leur famille. Un foyer désuni. Un père despotique, passant le plus de temps possible auprès de sa maîtresse. Une mère, réfugiée dans une dévotion religieuse austère... En un sens, c'est un tableau ethnologique de la famille traditionnelle bengalie que nous propose Taslima Nasreen. Un tableau auquel le regard de l'écrivain et de la petite fille apporte vie et chaleur. Dans un pays déchiré par la guerre civile, nous voyons naître et s'affirmer un caractère rebelle, auquel le père apportera une aide paradoxale en imposant à ses enfants, y compris aux filles, de faire des études. Après Lajja, qui a valu à Taslima Nasreen une fatwa et l'exil, on sent ici comme une gourmandise de l'auteur à rappeler son enfance, à en retrouver les saveurs, le langage vif et leste.
13. Riz noir
Anna Moï
3.50★ (263)

En 1968, la guerre du Vietnam bascule. La violence parvient à son paroxysme lors de l'offensive du Têt : Saigon est à feu et à sang. Au-delà de certains faits réels, j'ai tenté de donner à voir et à sentir le Vietnam de mon enfance. Ce roman m'a été inspiré par l'histoire authentique de Tan, que j'ai connue au lycée, et de Tao, deux s?urs de quinze et seize ans arrêtées, torturées puis internées dans le bagne de Poulo Condor, au large de Saigon, à la fin des années 1960. A travers la mémoire des jeunes prisonnières, jusque dans les cages à tigres de Poulo Condor, les paysages du Vietnam restent vivants. Odeurs, rites et secrets, couleurs : noir de la soie laquée et des ténèbres de la prison, blanc du riz et de la chaux, jaune de la carambole et des robes de bonzes, rouge des papiers démonifuges ou du sang menstruel... Le livre est dédié à Tan et Tao, ainsi qu'à toutes les femmes vietnamiennes, filles de dragon selon la tradition, filles d'eau et de feu, fragiles et invincibles.
14. Ma vie palpitante
Ae-ran Kim
3.88★ (115)

Mes parents avaient seize ans quand ils m'ont eu. J'ai eu seize ans cette année. Je ne sais pas si je vivrai jusqu'à mes dix-huit ans. Je ne suis sûr que d'une chose : il me reste peu de temps. Pendant que les autres enfants grandissent, moi, je vieillis. Pour moi, chaque heure compte comme un jour. Chaque mois, comme une année. Aujourd'hui, je suis plus vieux que mon père. Seize ans est-il un bon âge pour avoir un enfant ? Trente-deux ans est-il un bon âge pour le perdre ? Ceci est l'histoire de très jeunes parents et de leur très vieil enfant.
15. Un beau jour de printemps
Yiyun Li
3.83★ (141)

Un premier roman magistral au style lancinant, hypnotique, qui restitue de manière crue et réaliste la terreur ordinaire dans la Chine postmaoïste, par un des nouveaux talents de la scène littéraire internationale. A l'aube du 19 mars 1979, la petite ville de Rivière-Fangeuse est en ébullition : après dix ans de prison, Gu Shan, une ancienne garde rouge, va être exécutée. Son crime ? Avoir douté du parti. Et la mort n'est pas le pire de ce qu'elle va devoir subir. Cet événement va avoir des répercussions sur ses concitoyens : le professeur Gu, son père, un intellectuel qui se réfugie dans le passé pour échapper à un monde qu'il ne comprend plus, et son épouse, jusque-là humble et soumise, qui va relever la tête pour défendre sa fille ; Bashi, un adolescent tourmenté qui noue une relation improbable avec Nini, une petite infirme affamée ; Kai, voix officielle du parti, qui va sacrifier famille et carrière pour l'amour d'un dissident ; et bien d'autres... Cruauté d'une société déboussolée, où l'idéologie communiste n'a pas effacé les vieilles superstitions, où les liens familiaux sont rongés par la misère et l'endoctrinement, où l'implacable machine à décerveler n'en finit plus de broyer les individus qui tentent de résister.
16. La Formule préférée du professeur
Yôko Ogawa
3.95★ (2162)

Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...
17. Kitchen
Banana Yoshimoto
3.77★ (1054)

Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde ? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétative de Mikage, l'héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère. Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi. Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente... Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de « minimalisme flou », une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s'est reconnue.
18. De toutes les nuits, les amants
Mieko Kawakami
3.83★ (388)

Un roman d'amour à la japonaise : la lumière comme métaphore de la solitude. Le métier de correctrice comme métaphore du langage, de l'expression de soi et d'une attitude devant la vie qui s'interdit de lire ce qu'on corrige. Après le succès de son roman "Seins et oeufs", Mieko Kawakami s'attache ici encore à la condition féminine dans une société japonaise où le travail semble être la seule voie pour exprimer sa personnalité.
19. La pierre tombale
Jung-Hi Oh
3.67★ (46)

Haeryông, petit port au nord de la Corée. C'est ici qu'est né Hyôndo, tout comme son père et son grand-père, propriétaire de bateaux. C'est ici que se joue l'histoire d'une famille en cet été qui débute pendant la seconde guerre mondiale et s'achève avec la mise en place du gouvernement communiste. En l'espace de quelques mois, le petit monde de Hyôndo, un garçon de neuf ans curieux et solitaire, bascule en même temps que celui des grands. Tous les jours, il est à son poste de guet dans le quartier où se trouve une stèle - cette " pierre tombale " témoin de l'Histoire - pour observer la démarche dandinante d'un marchand chinois, la violence de la police japonaise, ou l'arrivée de l'oncle, apportant avec lui les vestiges d'un passé que tous veulent oublier, l'opium, mais également la peur majeure de l'avenir : " la maladie d'Hiroshima ". A l'automne, quand les Japonais laissent la place aux Russes, et quand tous ceux qui possédaient se retrouvent démunis et acculés, les parents de Hyôndo doivent faire un choix rester et connaître la honte, ou partir et devenir des étrangers dans leur propre pays. A travers le regard de l'enfant, le beau récit d'Oh Jung-Hi procède par touches subtiles et imagées, et suggère plus qu'il ne décrit l'intensité des sentiments et la violence de l'Histoire.
20. La voleuse de fraises
Hee-kyung Eun
4.30★ (24)

Amour, désir, illusion, drame, La voleuse de fraises, recueil de Micro-fictions qui fait suite à Qui a tendu un piège dans la pinède par une journée fleurie de printemps ? dresse des portraits de femmes blessées, plongées dans des relations dangereuses, des célibataires obsédées et des situations où le drame peut surgir à chaque instant. Depuis 1966, EUN Hee-kyung a publié une quinzaine de romans et obtenu de prestigieux prix littéraires, comme le Prix Isang ou le Prix Dongin. Auteure appréciée par la critique littéraire comme par le grand public, Eun Hee-kyung jouit d'une réputation considérable en Corée et dans le monde entier. Après plusieurs séjours en France et plusieurs romans ou nouvelles publiés, elle revient avec ce nouveau recueil de Micro-fictions.
21. Compartiment pour dames
Anita Nair
4.07★ (1155)

Dans un pays comme le nôtre où le célibat est souvent associé à l'idée de solitude, voire d'échec, il est bon de lire Compartiment pour dames. Anita Nair, auteur indienne, sait en effet que, dans son pays, le célibat est avant tout générateur de liberté et qu'il faut se battre pour acquérir cette indépendance. Son personnage, Akhila, fille aînée d'une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dans un compartiment avec six autres femmes. La métaphore est caricaturale : le voyage, bien entendu, sera source d'échanges, de prises de conscience. Chaque femme racontera son histoire et ces vies exposées seront pour Akhila des modèles de réflexion. Il faut dire qu'Anita Nair ne badine pas avec les récits lourds d'intention : l'avortement, l'homosexualité, la pédophilie, la contraception sont autant de thèmes abordés, comme s'il s'agissait pour l'auteur de régler leur compte à tous les tabous de son pays. Un livre qui se lit avec intérêt. On regrettera peut-être que l'écriture et la composition de l'ouvrage ne soient pas d'une grande originalité, mais l'essentiel n'est pas là. Il faut lire Compartiment pour dames comme une dénonciation, un rappel : le sort des femmes (indiennes) est encore largement entre les mains des hommes. --Isabelle Magnien
22. Le Dieu des Petits Riens
Arundhati Roy
3.85★ (2280)

"Tout ce qu'on peut dire de l'Inde est vrai, on y voit les choses plus clairement parce que c'est le chaos", affirme Arundhati Roy à propos de ce premier livre qui lui a valu le Booker Prize en 1997. La jeune romancière indienne s'est inspirée du village d'Ayemenem, dans l'État de Kerala en Inde du sud, où elle a grandi. Un monde de bruit et de fureur vu à travers le regard de Rahel et de son frère Estha, deux jumeaux silencieux, perdus dans le monde des adultes et contraints par eux à la pire des trahisons. Dans l'odeur douceâtre de l'usine de confitures de la grand-mère, la lutte des classes rejoint la lutte des castes et autour de la redoutable grand-tante Baby Kochamma s'agitent des personnages tragiques ou pittoresques comme l'oncle Charko ou Ammu, la mère des jumeaux, abandonnée par son mari et amoureuse en secret d'un Intouchable. La seule loi qui régisse ce chaos est celle qui précise "qui devait être aimé et jusqu'à quel point", une loi qu'il coûte toujours cher d'enfreindre, en Inde ou ailleurs. --Gérard Meudal
23. Le Gourou sur la branche
Kiran Desai
3.56★ (65)

Dun caractère rêveur et lymphatique, Sampath Chawla rate systématiquement tout ce qu'il entreprend. Jusqu'au jour où, lassé du monde, il décide de s'installer dans les branches d'un goyavier pour y trouver la paix, et devient brusquement un ermite célèbre. Des pèlerins affluent de l'Inde entière afin de recevoir la bénédiction du sage perché et la famille de Sampath s'enrichit en faisant la promotion du saint homme. Mais une bande de singes farceurs envahit les goyaviers et sème le trouble dans le verger... A la fois conte populaire et fable satirique, ce livre poétique et plein d'humour est aussi une très belle évocation de la culture indienne.
24. La Maîtresse des épices
Chitra Banerjee Divakaruni
3.69★ (890)

Pour les familiers qui fréquentent le lieu clos et magique de son épicerie, Tilo est maîtresse dans l'art ancestral des épices. Elle a reçu ce savoir de " Première Mère " sur une île secrète de sa terre natale, l'Inde, au prix de l'obéissance à des règles strictes et dans le respect du service et de la dévotion : elle possède le don de faire chanter les épices, mais aussi de guérir comme une véritable thérapeute. C'est ainsi que, dans ce quartier d'immigrés d'Oakland en Californie, elle se penche humblement, secrètement, sur les malheurs de ses clients. Elle pratique les mélanges et les incantations, cherche pour chacun l'épice-racine, clef intime qui restaure l'équilibre du corps et de l'âme. Mais Tilo, au coeur généreux et plein de compassion, violera un à un les interdits, dont celui de l'amour, au risque de remettre en cause ses pouvoirs. Dans une prose imagée de conteuse, C. B. Divakaruni dose et brasse odeurs et saveurs en une composition magistralement pimentée, nous initiant à la sagesse des épices maniés comme une discipline pour soulager la détresse et servir les forces de vie.
25. La colère des aubergines
Bulbul Sharma
3.68★ (672)

Qui meurt dîne, La Colère des aubergines, Folie de champignons, Festin pour un homme mort... : quelques titres de ces récits donnent un avant--goût de leur saveur. Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amertume de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont ces recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera, du palais et de la langue, l'alchimie des aromates indiens.
26. Un atlas de l'impossible
Anuradha Roy
3.64★ (152)

A travers le parcours de trois générations d'une famille bengalie dont le destin, de la colonisation à l'Indépendance, se confond avec l'histoire de l'Inde au XXe siècle, Anuradha Roy célèbre la force des relations individuelles et l'inaliénable rapport des hommes aux lieux qu'ils habitent.
27. Babyji
Abha Dawesar
3.37★ (311)

Delhi, années 1990. La violence des castes déchire le pays, les étudiants s'immolent lors de manifestations contre le gouvernement. Elles sont trois une lycéenne, une divorcée, une bonne à graviter autour de Babyji, petite lolita indienne qui, inspirée par ses cours de physique quantique, conjugue la passion du savoir avec le plaisir des sens. Au travers du jeu des possibles entre ces femmes que tout devrait séparer, c'est l'Inde moderne loin du folklore et des clichés qui est décodée. Roman d'apprentissage et témoignage social, Babyji dévoile une Inde inconnue, tiraillée entre passé et modernité.
28. Jours de pluie à Madras
Samina Ali
3.51★ (182)

Issue d'une riche famille musulmane, Layla vient de rentrer des États-Unis, où elle étudiait, pour se marier. Un mariage arrangé auquel elle se prête, malgré la peur, pour préserver soir lourd secret : elle n'est plus vierge. Or Samir, son jeune mari si beau, si charmant, dissimule lui aussi un épisode de son passé qui l'obsède. À Madras, pendant le voyage de noces qui aurait pu leur permettre de s'accepter l'un l'autre, va surgir celui que personne n'attendait. C'est là que chacun va devoir affronter son destin. Un premier roman très moderne sur l'Inde d'aujourd'hui, plein de saveurs, de couleurs, de fureur.
29. Les collines du tigre
Sarita Mandanna
4.02★ (177)

1878. Première fille à naître chez les Nachimanda depuis plus de soixante ans, la belle et fougueuse Devi est le trésor de sa famille. Elle se lie d'amitié avec Devanna, un jeune garçon brillant dont la mère est morte de façon tragique. Les deux enfants deviennent rapidement inséparables tandis qu'ils grandissent entre la jungle luxuriante, les collines verdoyantes et les plantations de café de la région de Coorg, dans le sud de l'Inde. Ils sont couvés par une large famille aux racines ancrées dans cette terre depuis des siècles. Leurs destins semblent inévitablement liés ; mais tout change la nuit où ils assistent à un « mariage de tigre ». C'est là que Devi aperçoit pour la première fois Machu, le célèbre tueur de tigre, chasseur réputé. Bien qu'elle soit encore une enfant et Machu déjà un homme, Devi jure qu'elle l'épousera un jour. Cet amour creusera peu à peu un fossé entre Devi et Devanna, semant le germe d'un drame bouleversant qui touchera toutes les générations à suivre.
30. Le Riz et la mousson
Kamala Markandaya
3.82★ (251)

Toute paysanne indienne le sait : la pluie, c'est la vie. C'est le riz qui pousse, les enfants bien nourris qui rient et jouent dans la cour, quelques roupies qu'on peut mettre de côté en prévision d'un mariage, le spectre de la peur qu'on chasse pour un temps de sa cabane. Une année sans pluie, c'est la terre qui se fissure, les plants de riz qui s'étiolent, les enfants aux ventres ballonnés qui n'ont même plus la force de pleurer, la peur qui revient s'installer à demeure. A qui faut-il s'en prendre ? Au vent ? Au soleil ? Aux dieux indifférents ? Au soir de sa vie, Rukmani se remémore avec dignité et résignation sa vie de labeur et de courage.
31. Chaleur et poussière
Ruth Prawer Jhabvala
3.29★ (114)

Au-delà de l'histoire d'une passion, c'est aussi à une recherche de la spiritualité que Ruth Prawer Jhabvala, par petites touches intimistes, nous invite. Elle a le regard à la fois perspicace et empathique de qui connaît trop bien l'Inde pour s'abandonner au tourisme littéraire. Si son livre captive, ce n'est pas tant parce qu'il nous transporte dans d'étranges contrées, mais parce que le passé et le présent s'y mêlent inextricablement et les deux femmes, appartenant à deux générations différentes, semblent toutes deux nous murmurer leur même secret. Ruth Prawer Jhabvala avoue une prédilection pour Henry James et pour E.M. Forster. C'est aussi à Paul Bowles qu'on songe en la lisant. On ne s'étonnera pas que James Ivory ait porté à l'écran ce roman si singulier et que son auteur soit devenue le scénariste de plusieurs de ses films. .
32. Le jeûne et le festin
Anita Desai
3.32★ (169)

Le jeûne et le festin. La tyrannie et le laxisme familial. L'Inde et l'Amérique. Anita Desai, cette célèbre auteur indienne qui partage son temps entre New Delhi et les États-Unis, nous livre une superbe mise en miroir des traditions familiales de ces deux pays. Dans l'un, les lois sacro-saintes de la famille surprotègent, étouffent, paralysent ; dans l'autre, l'absence de toute structure familiale déroute, dilue, tue. Dans la première partie, nous suivons le destin de deux jeunes s?urs : Aruna, belle et séductrice, à qui l'on réserve dès ses treize ans un beau mariage ; et Uma, légèrement arriérée et laide qui sera condamnée à servir ses bourreaux de parents jusqu'à ses derniers jours. Puis arrive le petit dernier qu'on n'attendait plus, un garçon, Arun, que l'on s'empresse de modeler selon l'usage afin de faire de lui un brillant intellectuel : cours particuliers après la classe, sport et viande rouge ! On ignore, dans la seconde partie, si Arun devient l'homme brillant escompté. Au coeur du campus américain dans lequel il est envoyé, il erre, esquive, fuit, conscient de son échec : "Non il ne s'était pas échappé. Il était parti loin, mais il était tombé sur ce qui était comme une représentation artificielle de ce qu'il avait connu à la maison et qui n'était pas la réalité mais l'irréalité." Anita Desai a l'art de transformer la lecture en une expérience des plus intenses, qui invite à la remise en question intérieure et à la prise de conscience du monde qui nous entoure. Citons parmi les neuf romans et les deux recueils de nouvelles dont elle est l'auteur, La Claire Lumière du jour et Où irons-nous cet été ?. --Laure Anciel
33. Le vendeur de saris
Rupa Bajwa
3.70★ (259)

Si Ramchand n'est aux yeux de ses clientes, qu'un simple vendeur de saris, il dissimule pourtant une moralité et une sensibilité rares. Son ignorance, source d'une immense honte, face à l'éducation d'une riche cliente change la donne : désormais, il veut prendre sa vie en main. L'acquisition de deux grammaires anglaises marque le début d'une quête, celle d'un avenir meilleur et d'une existence plus juste. Mais si les horizons du jeune vendeur sont désormais élargis, la confrontation avec l'injustice et la cruauté du monde n'en est que plus brutale... A travers ce roman, écrit avec beaucoup de grâce et de sensibilité, Rupa Bajwa dépeint un homme qui, malgré la misère et l'injustice, reste intègre. Une belle leçon d'humanisme.
34. La nuit aux étoiles
Shobhaa Dé
3.31★ (105)

A travers l'émouvant destin d'une jeune femme, La Nuit aux étoiles révèle la brutale réalité qui se cache bien souvent derrière le luxe tapageur du cinéma indien, peuplé d'individus peu recommandables - jusqu'à la propre soeur de l'héroïne, qui, jalouse du succès de son aînée, s'emploie à devenir sa pire ennemie... Invitation à pénétrer dans les coulisses d'un monde régi par l'ambition et la corruption, ce roman, qu'illumine le personnage d'une jeune femme en lutte pour tenter, dans l'adversité, de rester elle-même et de conserver sa part d'innocence et de liberté, se mue, au rythme d'un récit captivant, en une dénonciation subversive des mythologies destructrices qui gouvernent le monde contemporain.
35. Le plaisir ne saurait attendre
Tishani Doshi
3.62★ (99)

Tout a commencé en août 1968 quand Babo Patel, membre d'une famille jaïn de Madras, prend l'avion pour Londres afin de parfaire son éducation. Le matin de son départ, son père qui avait fait cette nuit-là le seul rêve de sa vie où toute sa famille s'était perdue, aurait pourtant dû sentir venir le grabuge. Mais Babo est déjà loin ! Dans un appartement de Finchley Road, il fait l'amour avec frénésie à Sian Jones dont il est tombé fou amoureux à la vue de sa mini robe blanche et du ruban rouge dans la chevelure auburn de la belle Galloise, oublieux du mariage arrangé qui l'attend en Inde. Au grand dam de sa mère,Trishala, qui feint l'accident cardiaque pour le faire rentrer. Babo fera pourtant savoir qu'il épousera Sian quoiqu'il arrive, en dépit de toute tradition et de toute convention. Le plaisir ne saurait attendre, inspirée par l'histoire des parents de l'auteur, est la chronique chatoyante, tendre et grave d'une famille indo-galloise bruyante et chamarrée sur quatre générations. Et ce, pendant qu'ailleurs les Beatles triomphent puis se déchirent, que le prince Charles et Diana se découvrent, qu'Indira Gandhi tombe sous les balles de son garde du corps sikh et que Madras devient Chennai
36. Noces indiennes
Sharon Maas
4.09★ (852)

« Mais maintenant, en pensant au fils Gosh et à ses dents en avant un cri jaillit du plus profond d'elle-même, un cri de révolte qui marqua le moment précis de son passage à l'âge adulte : Non ! Je ne veux pas ! » À Madras, Savitri, la fille du cuisinier, aime David, le fils des maîtres anglais. Cet amour saura-t-il résister au poids des traditions ? Nat est l'enfant adoptif d'un médecin blanc qui soigne les malades démunis d'une province indienne. Parti à Londres faire des études, parviendra-t-il à ne pas oublier d'où il vient ? Saroj vit une existence riante en Guyane britannique jusqu'au jour où son père lui impose un mari... Roman foisonnant, vibrant de violence et d'amour, Noces indiennes mêle, avec un brio époustouflant, le récit de trois destins exceptionnels qui finissent par se rencontrer au-delà des époques, des continents et des races.
37. Témoin de la nuit
Kishwar Desai
3.70★ (186)

Violence au coeur de l'Inde. Une jeune fille de bonne famille est retrouvée, violée et battue, entourée de treize cadavres, dans une immense maison incendiée. La police locale la soupçonne d'être la responsable de cette tragédie. Simran Singh, une travailleuse sociale peu conventionnelle, décide alors d'intervenir. Pour comprendre l'histoire familiale de Durga, Simran dévoile peu à peu un monde épouvantable dans lequel chaque petite fille qui naît n'est jamais sûre de vivre bien longtemps...
38. Mes seuls dieux
Anjana Appachana
3.90★ (180)

Ces huit nouvelles s'enlacent et se dénouent avec ce même charme unique fait d'enchantement amoureux et de cruauté inconsciente, de songeries amères et tendres, de conflits cocasses ou tragiques... Car la société indienne aujourd'hui, extraordinairement complexe, met aux prises plusieurs mondes, plusieurs époques même : l'ancestral système des castes avec ses superstitions et ses proscriptions, l'intrusion de la modernité occidentale qui, dans les années quatre-vingt où se situent ces histoires, commence à menacer les croyances et les pouvoirs locaux, et en mémoire toujours présente, la vieille éducation britannique à la mode brahmane. Sans compter les colorations diverses des us et coutumes au gré des vingt-huit États indiens, des vingt-trois langues et des multiples affiliations religieuses et politiques. Sur ce sol instable, en pleine évolution, Anjana Appachana montre avec grâce et empathie les chemins difficiles de la libération de la femme indienne. Ces huit nouvelles, on s'en doute, sont nourries d'une riche expérience personnelle et témoignent d'un sens aigu de la description dans les moindres détails des comportements, des moeurs et du décor.
39. La Ville de Pierre
Xiaolu Guo
3.73★ (77)

Une suggestion de Dourvach. Jiang Corail Rouge vit à Pékin avec son ami au rez-de-chaussée d'un immeuble de vingt-cinq étages. Mais elle ne peut oublier l'époque où elle avait sept ans et habitait Shitouzhen, la Ville de Pierre, un petit port battu par les typhons, dont les pêcheurs étaient des " mendiants de la mer ". Car elle y a enfoui en partant un terrible secret et, dit-elle, " rien ne peut se comparer à l'amour et la haine que j'ai éprouvés là-bas "
40. Mangue amère
Bulbul Sharma
3.72★ (239)

Une idée de TheTeaCha. Voici un savoureux festin d'histoires où la nourriture et celles qui la préparent jouent le premier rôle. Des femmes y marient arômes et épices pour nous livrer tour à tour des recettes de vie où s'épanche la brûlante violence des currys, s'attarde le parfum entêtant d'une rivale ou se distillent les ingrédients doux-amers de la vengeance. Autant de secrets, de souvenirs qui nous plongent au coeur de la famille indienne, d'un monde opulent et magique où les vivants parlementent avec les morts qui viennent habiter leurs rêves, en des anecdotes tour à tour poignantes, drôles, macabres, inoubliables.
41. Du rouge aux lèvres, Haïkus : Anthologie
Dominique Chipot
4.20★ (84)

Une idée de TheTeaCha. Cette anthologie bilingue fait découvrir les haïjins, des poétesses classiques et contemporaines qui ont voué leur plume lumineuse à l'art du haïku. Cette pratique poétique possède ses maîtres de renom, tels Basho, Buson, Issa ou encore Shiki, mais ils ne furent pas les seuls à marquer de leur empreinte l'histoire de la poésie japonaise. Les voix féminines réunies ici viennent offrir au haîku une nouvelle richesse, empreinte d'une sensibilité exceptionnelle.
42. En même temps, toute la terre et tout le ciel
Ruth L. Ozeki
3.95★ (602)

Suggéré par lilousp. Écrivain privée d'inspiration, Ruth découvre sur une plage un sac abandonné. Sans doute un des multiples restes du tsunami de 2011, qui s'échouent régulièrement sur les plages canadiennes. Mais ce sac cache bien des secrets : à l'intérieur, un bento Hello Kitty qui renferme un journal intime, reprenant la couverture originale de À la recherche du temps perdu, mais aussi un vieux carnet et quelques lettres illisibles. Piquée par la curiosité, Ruth entreprend de résoudre l'énigme et de traduire le journal. Elle découvre l'histoire de Nao Yasutani, adolescente japonaise de seize ans. Dans l'univers feutré de leur maison canadienne, Ruth et son mari, Oliver plongent dans l'intimité d'une jeune fille déracinée qui, après une enfance passée dans la Silicon Valley, a dû regagner Tokyo, sa ville natale, terre inconnue dont elle ne maîtrise pas les codes. Un retour brutal, le début du calvaire pour Nao : humiliée par ses camarades, la jeune fille se réfugie un temps chez son arrière-grand-mère, Jiko, fascinante nonne zen de 104 ans, ancienne anarchiste féministe, qui vit dans un temple près de Fukushima. Là, Nao apprend à être attentive à l'instant présent, à écouter les fantômes. Celui de son grand-oncle, Haruki Ier. Nao va mieux, jusqu'à ce jour tragique à l'école. Privée de tout lien avec ses parents, la jeune fille dérive de nouveau. Au risque de se perdre complètement… À des milliers de kilomètres, Ruth n'a qu'une obsession : sauver Nao. Mais comment la retrouver ? De quand date ce journal ? Ce peut-il que la jeune fille ait disparu, emportée par le tsunami ?
43. Mother India
Manil Suri
3.62★ (146)

Une suggestion de JaneEyre. Mîra a 17 ans quand elle rencontre Dev, un jeune et beau chanteur qui rêve de s'imposer à Bollywood. Nous sommes en 1955, la jeune République indienne a tout juste cinq ans. Bien décidée à ravir Dev à Roopa, cette s?ur aînée si belle et trop sûre d'elle, Mîra le poursuit de son assiduité. Mais quand la jeune fille est surprise dans une situation compromettante avec l'objet de son désir, sa vie bascule. Contrainte d'épouser un homme issu d'un rang social très inférieur à celui de son père, où l'on prône l'athéisme et l'émancipation des femmes, Mîra doit se faire une place dans un univers religieux et conservateur où l'intimité sexuelle n'a pas droit de cité, faute de place. Déchirée entre les attentes d'un père tyrannique et celles d'un mari qu'elle ne désire plus, Mira se réfugie dans l'amour qu'elle porte à son fils. Un amour exclusif, une passion sans bornes. Mother India est le grand roman des passions féminines indiennes. Son intrigue se développe sur fond de chocs culturel et religieux, ceux-là mêmes qui ont ponctué la modernisation de l'Inde contemporaine depuis l'Indépendance jusqu'à nos jours. Après La Mort de Vishnou, traduit dans vingt-sept pays, le deuxième roman de Manil Suri pose son auteur comme un écrivain indien de tout premier plan, auprès de Vikram Seth et de Rohinton Mistry.
44. Journal d'une accoucheuse
Priyamvada N. Purushotham
3.33★ (51)

Suggéré par NCJ. Jusqu’à ce cours de sciences naturelles où il lui a fallu disséquer une grenouille, Mrinalini avait décidé de devenir actrice, mais cette expérience a suscité en elle une tout autre vocation : elle sera médecin et mettra des enfants au monde. Après des années d’études à Delhi puis en Angleterre, Mrinalini retourne à Madras afin d’y ouvrir une clinique de gynécologie. C’est à travers son récit que le lecteur fait connaissance avec six de ses patientes aux origines, âges et aspirations différents. Zubeida, qui porte la burqa et regarde Jules et Jim en cachette, est, en effet, bien éloignée de Megha, la mère en souffrance dans une famille patriarcale, ou de Leela, la jeune beauté ultra-protégée. Quant à Pooja, la lycéenne, violée par “le beau capitaine de l’équipe de cricket”, elle n’a rien à voir ni avec Tulsi, l’insatisfaite publicitaire qui vit en union libre, ni avec Anjolie, la performeuse franco-indienne au lourd passé. Au fil des consultations, Mrinalini s’implique toujours plus dans leur vie, car depuis que l’inconstant Sid l’a abandonnée pour épouser une surfeuse, la jeune femme n’a plus qu’un seul désir : donner des ailes à ses patientes. De l’infanticide des filles au viol, ou à l’avortement, c’est sous le signe de la sensibilité mais non sans humour que ce premier roman se confronte, avec une fraîcheur de ton inédite, aux graves questions de société qui affligent en profondeur l’Inde contemporaine.
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