AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ann-Helén Laestadius (24)


Les journalistes se contentaient généralement d'une brève à propos des rennes morts. Ils ne cherchaient pas à creuser. Celle-ci était peut-être différente. A moins qu'elle ne soit attirée par ces dépouilles de rennes insolemment posées devant la porte du commissariat. Elsa ne voulait pas passer pour une pleurnicharde, elle voulait juste que les gens comprennent. Trop souvent c'étaient les Samis qui criaient le plus fort qui parvenaient à s'imposer dans les médias, car les journalistes aimaient attiser les conflits. Certains Samis aimaient repousser les limites, s'exprimer avec âpreté, mépris, voire de manière menaçante à propos de la société majoritaire. C'était "eux" contre "nous". Elsa avait du mal avec ce genre de rhétorique. C'était beaucoup trop facile pour ceux qui les haïssaient de faire des amalgames, de traiter tous les Samis de chouineurs ou de révoltés. Aujourd'hui c'était peut-être elle qui dépassait les bornes. En restant plantée là, les bras en croix, devant les cadavres de ces animaux. (p.205)
Commenter  J’apprécie          10
La famille n'avait pas choisi une pierre lisse à la surface brillante et polie, mais une pierre rugueuse sous la pulpe des doigts, voire acérée par endroits. Aucune ligne droite. Une pierre indomptée pour un homme indomptable. Elsa ne pouvait s'empêcher de penser que c'était exactement ce qu'il aurait voulu, être dompté, se trouver, être comme les autres, mais cela n'avait pas été possible. Pour des raisons qu'elle était à l'époque trop petite pour comprendre. Les promesses qu'il lui avait faites s'étaient envolées au loin. Et les réponses qu'elle attendait, qui devaient revenir avec le vent, étaient restées lettre morte. (p.180)
Commenter  J’apprécie          20
Elle n'arrivait toujours pas à fermer les yeux assez fort pour se débarrasser de l'image des faons que l'on arrache du ventre de leur mère et qu'on abandonne par terre, morts. (p.82)
Commenter  J’apprécie          40
Il faisait nuit noire et leurs visages se reflétaient dans la vitre. Elsa n'avait jamais aimé l'idée qu'on puisse la voir si clairement depuis l'extérieur, alors qu'elle ne pouvait voir les gens dehors. (p73)
Commenter  J’apprécie          10
Je le lui ai dit, peu importe que ce soit toi ou lui qui parle aux policiers. De toute façon, nos problèmes, ils s'en fichent.
Commenter  J’apprécie          320
On y avait écrit en lettres irrégulières : Un bon Lapon est un Lapon mort. Elle arracha le papier et le roula en boule.
Commenter  J’apprécie          120
— Je crois qu’aucune personne extérieure ne peut comprendre ce que ça nous fait. Nos rennes sont notre vie. Ces gens frappent là où ça fait le plus mal. Ils le font en connaissance de cause. Mais où est la police ? Nous sommes là depuis plusieurs heures et personne ne vient.
Commenter  J’apprécie          70
Jamais Elsa n’oublierait les sensations et les sons de ce jour-là. Le ruovgat ou grognement des rennes, les bois qui s’entrechoquent, les cloches autour de leur cou et la vibration à basse fréquence contre le sol, leurs terres, cette vibration qui remontait le long des jambes d’Elsa.
Commenter  J’apprécie          60
Puis cette honte incompréhensible était revenue.
Celle de ne pas être crue. De ne pas valoir plus que ça.
Commenter  J’apprécie          20
Elle se figea : elle entendait des motoneiges au loin. Lasse l'avait prévenue, lui avait demandé de s'arrêter. Au moins deux motoneiges. Sans doute zigzaguaient-elles, car le vrombissement lui parvenait par vagues. Elle observa les traces laissées par ses skis, évidentes au milieu de la piste de motoneige. Elle était facile à repérer. Elle se trouvait sûrement à quatre kilomètres de chez elle, trop loin pour qu'on puisse lui venir en aide à temps. Les motoneiges hurlaient, de plus en plus proches. Ça lui sifflait dans les oreilles, comme des acouphènes, comme les roues d'un train qui grincent contre le rail. Mais les engins ne parvinrent pas jusqu'à elle. Ils firent demi-tour et les bruits s'éloignèrent.
Commenter  J’apprécie          50
Elle se disait qu'ils avaient sans doute une part de souffrance en eux. Ca ne devait pas être évident de choisir une autre voie, il y a tant de décisions qu'on ne prend pas librement.
p 336
Commenter  J’apprécie          190
Etre sami, c'est porter son histoire avec soi. Se trouver, enfant, devant un lourd sac à dos et choisir ou non de le porter. Mais comment choisir autre chose que porter l'histoire de sa famille et de transmettre son héritage?
p 221
Commenter  J’apprécie          160
«  Être Sami, c’est porter son histoire avec soi. Se trouver, enfant, devant un lourd sac à dos et choisir ou non de le porter .

Mais comment oser choisir autre chose que de porter l’histoire de sa famille et de transmettre son héritage ?.
Lasse avait essayé, il avait hésité et porté, pourtant à la fin, il n’en avait plus la force. »
Commenter  J’apprécie          170
«  Les bouleaux se faisaient plus rares à mesure qu’elles montaient .La vieille clôture en bois battue par les vents qui retenait les rennes sur les terres du sameby penchait par endroits, Le vent forcit, levant des tourbillons de neige au - dessus de la chaussée .
Il faudrait bientôt déblayer les routes .

Elsa sentit un frisson lui parcourir l’échine, repensant à la fois où elle avait attendu le chasse - neige dans le fossé.
Comment avait - elle pu être aussi stupide ? » …
Commenter  J’apprécie          70
«  Le ciel était mauve et les pâles rayons rasants grimpaient à peine jusqu’à la montagne.
Le mois de novembre touchait à sa fin ; en décembre, le soleil les abandonnerait et ils entreraient dans la saison de la lumière bleue.PFF!

Il se fichait bien des couleurs. Il lança avec peine une jambe par- dessus le siège noir et tourna la clé. Cela faisait un moment que la corde du démarreur résistait, il devrait la réparer . Vu l’état de son épaule, il serait bien incapable de tirer assez fort.
Ça lui faisait déjà un mal de chien » ,…
Commenter  J’apprécie          150
Etre Sami, c'est porter son histoire avec soi.Se trouver enfant, devant un lourd sac à dos et choisir ou non de le porter.Mais comment choisir autre chose que de porter l'histoire de sa famille et de transmettre son héritage?
Commenter  J’apprécie          80
Être Sami, c'est porter son histoire avec soi. Se trouver, enfant, devant un lourd sac à dos et choisir ou non de le porter. Mais comment oser choisir autre chose que de porter l'histoire de sa famille et de transmettre son héritage ?
Commenter  J’apprécie          50
Allez. Il mit les gaz et accéléra sur la piste. Le renne tenta à nouveau de changer de trajectoire, de courir dans la neige profonde. Il s'enfonçait, tournait sur lui-même, donnait des coups de pied, se débattait. Robert aimait ça. Il heurta un peu plus violemment les pattes arrières de l'animal. Il y eu un craquement. (...) Le renne resta allongé, les yeux tournés vers le ciel. Robert s'avança pour inspecter les membres : ils étaient fracturés, tordus dans le mauvais sens. Il sortit son portable et filma la scène, depuis les pattes cassées jusqu'au museau tremblant. Le regard de la bête n'exprimait plus la terreur, mais la capitulation. Il devrait peut-être lui sectionner les bois pendant qu'il était encore en vie. Juste histoire de.
Commenter  J’apprécie          304
Elle ne pouvait pas pleurer, pas crier. Mais dans sa tête montait un grondement effrayant. L'idée qu'un jour, elle le tuerait.
Commenter  J’apprécie          340
Elsa filait sans se retourner. Le dos droit, concentrée pour trouver la bonne cadence, elle regardait ses skis afin de les maintenir dans les traces. Il faisait sans doute un peu trop sombre pour sortir, mais elle trépignait d'impatience.
L'air qui lui fouettait le visage lui glaçait les joues. Du coin de l'œil, elle apercevait ses cheveux noirs devenus gris argentés qui dépassaient de son bonnet. Ses cils avaient aussi changé de couleur, et elle sentait le froid humide quand elle clignait des yeux. Elle avait l'impression de se transformer.
Le lac était un lacis de traces de motoneiges qui menaient chez elle ou ailleurs. Chez des voisins, des cousins. Au parc à rennes.

(Incipit)
Commenter  J’apprécie          355



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ann-Helén Laestadius (265)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui suis-je ? (10) [Cinéma] 🎬

Sur un visage, je regarde d'abord les ... ? 💋

yeux
rides
oreilles
lèvres

9 questions
4 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinéma français , scénariste , films , metteur en scène , télévisionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}